La déesse me murmure des paroles, au cœur des nuits noires.

Ma mère Divine me dit que la fin de tout arrivera dans peu de temps, que ce n'est qu'une question de quelques années maintenant.

Que les nouvelles vies à naître ne pourraient capturer des fraiches bouffées d'air pour longtemps.

Et ma mère Divine m'a encore dit « votre aînée est la Pêcheresse. »

Mais ma mère, votre fidèle messagère le sait.

Je sais tout, et ils ne savent rien.

Elle me dit « regarde ma fille, la pêcheresse va ressurgir. Mais je suis désolée ma fille : tu continueras de gire avec les divins. »

Oh ma mère, souffler encore vos divins mots.

Qu'ils s'échouent sur les pages bénites par vos semblables.

Que l'encre coule encore pour remplir ces écrits

Et que mon poignet se fatigue à force de vous obéir.

Telle la fidèle fille que je suis. – Carnet Divin I – Page 12.

Les vents se levaient et tapaient contre les fenêtres endommagées de la vieille maison perdue, son souffle était rauque et elle ne savait quoi faire, c'était comme si qu'elle recommençait tout. Comme si qu'elle revivait le jour même de sa naissance, la jeune femme fixait le plafond comme si qu'il allait lui donner une réponse concrète aux mille questions qu'elle se posait, ce lit paraissais trop confortable, elle n'était pas dans son tombeau non plus, elle ne savait rien. Ses membres étaient engourdis et seule sa tête semblait répondre à des légers mouvements directionnels, elle entendait du bruit, ça elle le savait. Elle connaissait la voix qui parvenait à ses oreilles, depuis très longtemps même.

Elle prit une grosse inspiration en sentant une poussée contre son cœur. Retombant presque immédiatement sur l'oreiller noire de son lit beaucoup trop large pour sa simple personne.

Ses longs cheveux ténèbres s'étaient rallongés contre l'endroit, s'échouant sur son pâle visage illuminé par les rayons dansants de la lune, comme si que les faisceaux la blâmaient de respirer à nouveau… Bien qu'elle n'eût strictement aucune idée de pourquoi du comment, était-elle présente ici et maintenant. La voix à ses côtés s'éclaircit, elle commençait à la reconnaitre convenablement et le visage détenteur de ce son se plaça indirectement dans sa tête. Elle dut y mettre des forces pour tourner cette dernière et que ça vue encore trouble lui laisse distinguer une touffe de cheveux bordeaux, masculin, une paire d'iris ambre ainsi que d'un chapeau qui fut poser sur ce qui semblait être une table de chevet, accordé au bruit qu'elle avait entendu.

L'homme lui souriait, ses traits s'éclaircirent face à ses yeux glaciaux, devenant plus définit, le décor ne ressemblait plus à un flou, mais bien à une chambre dans un style aristocratique baignée dans la lumière de l'astral nocturne, elle cligna de ses longs cils plusieurs fois, sa chambre lui revint et elle retourna sur l'homme à ses côtés, assis dans le fauteuil beige près de la cheminé où elle distingua le bruit du crépitement des flammes contre des buches qui semblaient fraîchement posées avec le charbon. Elle avait monstrueusement chaud, sa robe qu'elle savait longue en vue de la sensation, les chaussures qu'elle avait à priori garder aux pieds et ses cheveux à la couleur des ténèbres ne l'aidaient point à s'en défaire. Soudain, son ouïe fut sollicitée par son interlocuteur qui depuis son réveil, n'avait pas décrocher un mot.

- Te souviens-tu de moi ? Elle répondit en hochant la tête doucement de façon positive.

- Te souviens-tu de qui tu es ? Renchérit-il.

- Nyra Impavidus, fille aînée des sept descendances de Reah Impavidus.

- Qui suis-je ?

- Ardyn.

Le jour d'après.

- Sérieux Gladio, tu veux pas m'aider à la bouger ? Commença Prompto.

- C'est d'ta faute, tu t'demmerdes… Répondit Gladiolus d'un air désabusé.

Le matin. Le quatuor haïssait le matin. Prompto lâcha un bruit geignard tandis que Noctis pestait contre la chaleur et le soleil de Leide, il craignait qu'il ne survive pas à la canicule désertique de la région, Hammerhead n'était pas très loin et il le savait, mais cela ne changeait rien, le prince était plaintif et lui-même se l'avouait malgré son égo bien voyant. La Régalia avait décidé de leur faire fausse route – l'on remerciait Prompto pour ça. – Ignis restait au volant, essayait de ne surtout pas se plaindre de la chaleur et de la force qui laissait à désirer du tireur. Gladio quitta le véhicule d'un coup en claquant la porte noire de la voiture en reposant son livre, commençant à aider Prompto à pousser la Régalia vers l'avant.

- Ignis, Noct ? Dit le blond.

- Oui ? Répondirent les interpelés à l'unisson.

- Nous aidez pas surtout… Prononça ironiquement l'Insomnien.

- Comme tu voudras ! Finit Noctis en allongeant ses jambes sur le tableau de bord.

Ignis lâcha un long soupir et un sourire, se demandant s'il n'allait pas les aider non plus, mais peut-être que cela aiderait Prompto à pousser ses limites physiques ? Il en doutait fortement en vue de la flemmardise de ses frères de cœur. Noctis sorti son smartphone et commença à jouer à King's Knights sous les yeux du prince qui semblait déjà trop pris dans sa partie, cellulaire qui fut plus tard prit par le bouclier royal et poser sur la banquette arrière, surprenant l'héritier du trône d'Insomnia.

- Eh !

- Aller bouge ton cul princesse, y'a du travail ! Commença à s'énerver le titan.

Et c'était à ce moment que Noctis sut qu'il n'avait pas le choix, de toute façon. Il sorti de la voiture en un saut – avec un avertissement d'Ignis qu'il avait encore faillit casser le pare-brise – et se positionna à gauche de la voiture tandis que Gladio s'était mis à pousser par le coffre. Prompto commença à chantonner comme si qu'il voulait occuper son cerveau de la douleur physique qu'il ressentait à ce moment-là, tous ses muscles étaient engourdis à cause de son effort physique qu'il trouvait beaucoup trop conséquent.

Il fallait s'avouer qu'au final, il était frêle. Il n'était pas un géant comme Gladio, ou avec du charisme comme Ignis… Prompto secoua la tête frénétiquement en tentant de chasser ses complexes de sa tête. Ce n'était pas le moment d'y penser ! Peut-être qu'il en parlerait aux autres quand il en aurait le temps, le courage et l'occasion… Tristement, il n'était pas certain qu'il en obtiendrait de sitôt.

Les hommes crurent défaillir quand vingt minutes plus tard, ils virent Hammerhead se présenter devant eux comme le Paradis Perdu, Cindy accourue vers eux en les voyants arriver, la blonde fit amener le camion pour traîner la voiture jusqu'au garage, tandis que les quatre hommes tombèrent à terre par la fatigue, s'appuyant sur le sol pour simple cause que leurs jambes avaient décider de lâchées.

- Eh bien les garçons ?! Vous n'auriez pas pu appeler ? Cria Cindy, affolée.

- P-Plus d'batterie… Souffla Prompto.

- J'en avais moi. Prononça Noctis à la volée.

Une claque se fit sentir à l'arrière de son crâne.

- Eh bien si le prince charmant aime tant se vanter de la capacité à tenir la batterie, il avait qu'à appeler. Grogna Gladio.

Le blond se coucha à terre à même le béton sans chercher plus que ça, Cid s'avança vers le groupe de gamin qui l'exaspérait plus qu'autre chose. Ton fils est un cas, Régis… Pensa-t-il avant de taper sur l'épaule du blond. Qui se releva subitement dû à la douleur, lâchant un grognement. Ignis resta fidèle à lui-même. De marbre.

- Combien la réparation ?

- Mille-cinq cents gils. Annonça Cindy.

- Quoi ?! Cria Noctis. Y'a pas moyens de rembourser autrement ?!

- Vous pouvez chasser…

- Nous irons. A quel endroit ? Demanda Ignis.

- Vers la montagne entre la mine et ici. Il y a aussi un chasseur disparu qu'on arrive pas à retrouver. Meldacio vous donnera une prime en plus si vous avez d'la chance. Grogna Cid.

- C'est d'accord. Accepta le cuisinier sans demander la permission de ses amis.

Le blond et le brun firent une tête déconfite alors que Gladio sautillait de joie grâce à la nouvelle, tandis qu'une bataille verbale commença parmi le quatuor

La journée précédente.

Dans le bureau du frère de l'Oracle, Ravus scrutait ses papiers en soupirant fasse à ses responsabilités. A vingt-huit ans, on n'avait pas idée d'être sous-commandant d'une armée impériale. Bien qu'il le sût d'avance, sa promotion ne tarderait pas. A côté de lui, une jeune femme aux cheveux bordeaux-rouge scrutait son couteau de combat avec insistance, un chiffon dans l'autre mains pour nettoyer la lame. Ses cheveux attachés en haute queue de cheval, tandis que le prince de Tenebrae lui jeta un regard intrigué. Non-sûr de ce à quoi elle pouvait bien penser.

- Je ne t'ai jamais vu te battre. Affirma l'albinos.

- Est-ce que c'est intéressant ? De voir quelqu'un se battre ?

- Quand on ne connaît pas les capacités de quelqu'un, vaut-il mieux s'en méfier.

- Dans ce cas, pourquoi être si proche ?

Il n'eut aucune réponse, mystérieuse, si fragile, c'était vrai qu'elle avait tout de l'euphémisme pur. Belle, de glace, calme, obéissante. Excepté l'identité de son géniteur, on ne savait rien d'elle. Enfin sauf lui, lui, il en savait beaucoup plus que la totalité de l'Empire. Ravus passa une main dans ses cheveux de neige avant de commencer à chercher les mots qui allaient composer sa prochaine phrase. Décisives paroles.

- Le cœur dicte des actes, des choses dont ne nous connaissons pas les raisons.

- Tant de dramatisme dans une seule phrase… C'est vrai, je pourrai te tuer.

- Essaie donc.

La jeune femme se téléporta en face de l'homme beaucoup plus imposant qu'elle en plaçant son couteau sous sa gorge alors que le prince attrapa son poignet fin sans la moindre violence, l'attirant vers lui, faisant baisser son arme. Sa main robotique se posant sur sa taille marquée par la robe corbeau décoré par des motifs gris.

- Est-ce juste ? Demanda-t-il.

- Quoi ?

- Ce que nous faisons.

- Qu'est-ce qui n'est pas juste, Ravus ?

- Peux-tu me le dire ?

- Tuer, blesser, abandonner, punir. Voilà ce qui n'est pas juste, voilà les plus grandes fautes.

- Aimer… Est-ce un pêché ?

- Seulement si cela peut briser.

Les lèvres naturellement bordeaux de la femme tombèrent machinalement contre celle du fils de Tenebrae, il enserra sa taille de deux bras en la rapprochant contre lui, pourquoi l'aimait-il ? Etais-ce sa jeunesse qui l'attirait ? Dès qu'il eut poser les yeux sur elle la toute première fois, il savait qu'il allait l'apprécier, il n'avait pas eu tort, tout chez Hara Izunia plaisait à Ravus Nox Fleuret, que ce soit sa façon de penser, de parler, ou quand bien même son caractère, de son physique en passant par sa simple façon d'être. Quand il l'approchait, il avait cette paix intérieure, comme si que rien n'existait, comme si que tout n'était qu'un cauchemar et qu'elle était sa part de réalité dans cette atrocité qu'était sa vie. Ses mains bougèrent d'elles-mêmes jusqu'à la base de son cou fin à ses joues douces qui semblaient glisser sous ses doigts rêches par les batailles enchainées, la jeune femme posa les siennes autour de son torse, faisant disparaitre le couteau sans que le prince ne puisse le remarquer. Sa bouche se décolla de la sienne à contre cœur alors que leurs pupilles se combattaient dans une bataille qui semblait être sans fin.

Les femmes comme elle, sont nées dans la rage

Les femmes comme elle, sont comme des orages

Elles surprennent.

Dans leurs âmes, se trouve la foudre, par leur indépendance.

Dans le cœur et leurs os, s'y trouve le silencieux chaos.

Elle était trop calme, ou elle était bien trop bruyante, elle prenait les choses trop sérieusement ou des fois pas du tout, elle était trop sensible et à la fois sans cœur, elle haïssait de tout son être et elle aimait de toute sa personne, il n'y avait pas d'entre deux pour elle… C'était tout ou rien. Hara était comme un orage, empli de pleins de choses qui la rendait dangereuse, Ravus le savait, mais étais-ce peut-être ça, au final ? Cet ensemble qui composait son « tout ».

- Pourquoi s'aimer au lieu de nous battre ? Demanda la jeune femme aux cheveux grenat.

- Parce que même si j'aiguisais ma lame contre toi, je serais incapable de transpercer ta chair.

- Et si j'essayais vraiment de te tuer ?

- Je saurais que tu l'as fait en continuant de m'aimer.

La jeune femme sourit, ses ongles passant légèrement contre les joues à nues du prince, bien qu'elle sentît les légères repousses de sa barbe contre ses doigts fins, Ravus continua de la regarder, comme fasciner par les longs cils noirs de la fille du Chancelier.

- Mon père m'a demandé que je devrais me déplacer à un moment donné.

- Pour quelle raison ?

- Je n'en sais rien… Il m'a dit que c'est une surprise, que cela devrait me rendre heureuse. Mais que je devrais garder cela secret de l'Empereur, jusqu'à ce que mon père décide du contraire tout du moins.

- Est-ce que ça met ta vie en danger ?

- Non, je ne pense pas.

Ravus embrassa son front en écartant sa mèche de cheveux, la jeune femme ferma les yeux au doux contact de l'épiderme encore humidifié par la pression de sa bouche contre la sienne. Il la lâcha, un soupçon de regret dans le regard, la chaleur de son amante réchauffait son cœur glacé par ses douleurs. La jeune femme se recula et partie vers la porte, marchant vers la sortie de la base. Une heure. Elle n'avait qu'une heure pour rejoindre son géniteur. Elle n'avait qu'une seule petite heure pour rejoindre son géniteur. Elle appréhendait. Après tout, Hara ne savait pas ce qu'elle allait y trouver, si ça se trouve, Ardyn lui avait tendu un piège sous forme de surprise et elle allait tomber dedans… Elle secoua la tête. Non. Son père ne lui ferait jamais ça. C'était lui qui l'avait arrachée des griffes des royaux quand elle était comme une prisonnière pour eux.

Elle n'était pas des leurs. Elle était différente, Ardyn lui avait toujours dis.

La nuit de la même journée.

Les sombres murs du manoir Impavidus feraient peur à quiconque oserait s'en approcher, l'endroit était coloré de teintes assez foncées dans la majorité parce qu'il n'était que très peu éclairé par la lumière naturelle, ce qui donnait un large aspect « gothique » à l'endroit. Les sœurs éternelles se forçait à garder l'endroit propre et au minimum accueillant. Mais il était vrai que pour un visiteur hasardeux, on pouvait penser que démons et sorciers cohabitaient. Pourtant, la vie et les milles histoires étaient maîtres du domaine. Chaque habitante du manoir étaient différentes, partageant les mêmes gènes et les mêmes caractéristiques physiques, il ne manquait de rien dans les longs couloirs, l'animation se faisait peu rare, quasiment tout le monde était en train de faire quelque chose.

Mais ça, c'était bien avant. Quand la vie régnait.

Le vide s'était installé après la tuerie, comme si que le bonheur avait fuit de peur d'être attaquée, le sang avait tellement coulée que même la vie s'y était noyée. Bien que le Roi ait tout fait nettoyer, ni le bonheur ou la vie ne s'y étaient réinstallés après les évènements. Sûrement un traumatisme et désormais, ils vivaient ailleurs. Les murs de la chambre de Nyra Impavidus étaient de couleur Byzantium, tandis que les meubles étaient gris clair à blanc, le lit quant à lui, était beaucoup plus sombre, les teintes de bronze et de rouge se mélangeaient entre les draps, les oreillers et les couvertures. Le berceau du nourrisson qui vivait ici autre fois était resté, tout comme différents cadres familiaux étaient accrochés aux murs et posés sur les commodes alors que deux fauteuils chevauchaient la cheminée où le feu crépitait toujours, le Roi maudit ferma les yeux en entendant le bruit des morceaux de bois qui succombaient lentement à la puissance du don d'Ifrit. La tête de la jeune femme sifflait toujours un peu, fatiguée et encore engourdie par son long sommeil.

Il faisait trop chaud ici, elle n'avait connu que le froid le jour de sa mort, la chaleur ne lui était plus familière. Elle avait la sensation d'étouffer, ses courbatures lui faisaient mal et elle ne savait plus où donner quant aux douleurs qu'elle ressentait. Elle avait le sentiment de renaître et à la fois, de mourir. Comme si que tout ça n'était qu'un rêve, une utopie dans sa punition. Comme si que les châtiments divins la faisaient encore délirer et sombrer dans une folie qui lui était inconnue. Elle pinça légèrement son poignet face aux lourds souvenirs de ses punitions. Elle était fatiguée, si fatiguée qu'elle ne savait pas si elle aurait la force de tenir debout. Des sueurs froides coulaient sur sa nuque, trempant sa chevelure corbeau, elle souleva les quelques mèches qu'elle ramena devant en se découvrant légèrement, pourquoi se sentait-elle malade d'être en vie ?

- Tu en auras pris du temps… Nyra.

- Etais-ce trop long ?

- Quand on est immortels, tout parait plus long.

- Devrais-je m'excuser de t'avoir fait attendre ?

- Et pourquoi ?

Ne plus rien dire avant qu'il ne prononce un mot.

Il était peut-être légèrement agacé par la question, après tout. Il était immortel, lui aussi. Sa question était sûrement quelque peu rhétorique. Nyra se leva de son lit et posa ses pieds au sol, sa tête commençant à légèrement. Non, elle ne devait pas flancher, elle ne devait pas tomber, sinon, elle ne recommencerait jamais à vivre. A profiter du « cadeau » que l'on lui avait fait. Elle se leva et fit quelque pas, inspirant discrètement à chaque geste qu'elle exerçait, défiant son propre corps, elle avait la sensation qu'elle ressentait chacun de ses kilos. L'odeur de son amant lui arrivait aux narines désormais, ce dernier soutenait son visage avec ses doigts pliés alors que l'un de ses coudes était posé contre l'accoudoir du fauteuil. La fine main de l'Impavidus passa sur l'épaule du Maudit, s'appuyant plus fortement dessus. Il ne sentait qu'une légère pression, à côté de lui, elle était frêle.

Il était impossible pour lui de la casser.

Elle ouvrit les premiers tiroirs de sa commode, prenant sous-vêtements, vêtements ainsi que l'une de ses nombreuses pinces à cheveux dans le dernier tiroir, refermant le tout, elle s'éclipsa dans la salle de bain. Le cœur lourd. L'ambiance était lourde, tout lui paraissait atrocement pesant. Rien que de respirer. Elle ouvrit les robinets d'eau, sentie l'H2O chaude sur sa main et la retira instantanément. Sa peau de neige avait rougi, devenant carmin. Ce n'était pas brûlant pourtant. Elle s'agenouilla près du liquide et reposa sa main dedans, sentant son membre brûler, elle la laissa dedans.

Elle la retira, l'essuya et commença à se déshabiller en lançant son linge dans la panière juste sur le côté. Aucune domestique pour repasser derrière cette fois-ci. Elle était seule dans cette grande pièce de son chez-elle. Elle plongea une première jambe dans la baignoire d'eau chaude, puis l'autre et trembla légèrement face à la sensation, comme si qu'elle était plongée dans un bain de flamme. Nyra se laissa coulée dedans, l'eau lui arrivant jusqu'au niveau des épaules quand elle décida de couper le flot qui s'écoulait des robinets, elle ferma les yeux et plongea sa tête en arrière. L'habitude commençant à réapparaitre.

Son corps encore gelé avait besoin de chaleur.

Alors pourquoi, pourquoi sentait-elle cet état de combustion alors qu'elle était encore froide ? Cela n'avait aucun sens. Elle ramena ses bras contre elle, commençant à penser à mille et une chose. Le regard d'Erys lors de son jugement… Vide. Pas un seul sentiment. Comme si que voir sa grande sœur dans le précipice divin comme si que cela n'avait aucune importance et que seuls ses compagnons les dieux et déesses avaient une quelconque valeur en face de la punition. Devant sa famille.

Elles avaient toutes eus un rôle. Toutes différentes des unes et des autres.

Quand elle ressortie, une vingtaine de minutes écoulés, elle ne se sentait pas détendue comme le fameux cliché, mais plutôt... Plate, dans un sens. Comme si qu'elle aurait perdue le goût du plaisir à faire quelque chose qui lui semblait bon, bien et agréable. Comme si que tout était fade. Ça lui faisait peur, malgré qu'elle n'eût jamais été très expressive dans sa jeunesse… Elle aimait la vie, elle aimait tout ce qu'on lui avait apporté en ces centaines d'années d'existence. Jusqu'à ce que le massacre arrive.

Allait-elle reprendre le goût de vivre ? Ou n'étais-ce qu'une illusion des Six ?

Nyra pris une serviette et s'enroula dedans en soupirant, sortant le matériel adéquate pour se laver les dents. Elle fit le mouvement pendant deux minutes, tandis que sa tignasse noire en pris dix à être démêlée de tout nœud pouvant casser la douceur de ses cheveux. Elle mit sa chemise noire ainsi que le simple pantalon de la même couleur ainsi que des bottes qui lui faisaient légèrement mal aux pieds. Cela faisait sûrement trop longtemps. Nyra sortie de la pièce et tomba nez à nez avec Ardyn qui avait changer de place entre temps.

Aucun mot n'était prononcé. Pas de sa part à elle.

- Tu sembles triste.

- Juste bouleversée.

L'homme se leva, il paraissait géant à côté d'elle, il leva les bras en grand vers la lune, en se mettant à rire. Faisant en sorte que l'Impavidus quant à elle… Sois parcourue d'un sentiment qu'elle n'avait pas oublié : l'appréhension. Il se mit à sourire de tout son être, puisant la joie dans le bas-fond de son âme, comme si qu'il imaginait que les divins devaient être en rage de voir ce spectacle qu'était la réunion du pêcheur et de la pêcheresse. La femme se mit à déglutir, elle savait qu'Eos les écoutaient, les observaient, particulièrement en pleine face de la lune, l'imposante pleine lune dont l'éclat imposait le jugement.

Leur jugement.

Leur sentence.

Elle ressentait encore les violences, la sensation des cent-douze lames des rois et des reines dans son dos, traversant son ventre, alors qu'on lui récitait ses fautes en boucle, les larmes qui roulaient sur son pâle visage, ses yeux bleus brisés par la douleur, ce n'était pas vrai, son corps n'avait pas réellement subi ça, elle l'avait vu : c'était son âme que les divins avaient jugée. Nyra le savait. C'était son âme qui saignait, tout comme celle de son amant. Ardyn saignait aussi, son âme était si ensanglantée, qu'elle n'avait quasiment plus rien.

Excepté l'amour qu'il éprouvait pour elle, leur douce enfant et sa vengeance personnelle.

Mais le sang séché ne coagulait plus.

Il ne reviendrait pas.

Comme le Ardyn qui ne fut que bonté, autrefois.

La brune se mit à frémir, son corps tremblant au son des cordes vocales graves de son époux, incapable de dire quoique ce soit. Il n'y avait plus rien à faire, de toute façon. Ils étaient condamnés, leur famille était condamnée, la branche de l'arbre généalogique des Impavidus, là où entrait Ardyn, était condamnée et vouée à souffrir.

- Vous voyez mes chers divins… Vous qui maudissiez ma colère, elle est ma force. Ma vengeance est l'étape d'une nouvelle ère, une ère où vous n'existerez plus, où les royaux tel que ce petit prince ignorant ne sera plus, où l'Oracle n'auras aucun avenir si ce n'est celui de mourir, où personne ne restera sur ce trône… Qui m'appartient. Vous avez tenté d'éteindre la lignée de la Messagère, celle qui écrivait ces lignes sur nos vies avant l'heure. Soit. Qu'était Erys de toute façon ? Votre jouet. Comme tous ici. Sauf moi, et je ferais en sorte que ce que vous appelez « pêché » finisse vainqueur de ce combat si vieux.

Il lâcha un rire vicieux, puis tira sa révérence d'une façon si élégante, que même les Nox Fleuret en auraient frémis. La jeune femme aux cheveux aussi noir que l'âme de l'ancien roi s'approcha de sa forme imposante et posa sa main sur son épaule, n'osant pas regarder l'imposant astre lunaire. Elle savait qu'il était en colère, il savait qu'il réclamait une forme de justice, sa justice. Il avait perdu son procès, les Six n'étaient pas connus pour être de bon juge et aucun avocat. Pourtant, Nyra avait ce sentiment… Comme si qu'elle entendait la voix de la tristesse, pas la sienne, elle n'était pas triste. Mais celle des étoiles, comme si qu'être témoins de ce théâtre noir les horripilaient.

Est-ce que les étoiles souffraient d'être témoins des chaque pêché commis par les êtres vivants ? Est-ce que les étoiles jugeaient ? Ardyn se retourna subitement et écarta ses bras comme si que sa bénédiction venait de lui tomber sous les yeux. Il prit encercla avec une paradoxale douceur la taille de la pêcheresse et l'exposa devant la jouge céleste. Non sans la serrée fort contre lui, son âme meurtrie reprenant place sur son apparence physique.

- Ainsi, la divine comédie se poursuit. Vois-tu ma chère, tendre – presque divine – belle-sœur, je ne suis que plus pressé de faire la conversation avec toi, pour te rappeler ô combien avoir laisser mourir ta famille, n'est qu'une honte ! Tu es honteuse Erys, honteuse ! Pourtant regarde-moi : j'ai tout fait, tout fait pour ce monde.

Et c'est alors que toi, la quatrième… Tu gagnes ton entrée au bal divin ?

Dans les escaliers, se trouvaient une montée divine. La descente quant à elle, n'est que la décadence des fous ayant tentés de rejoindre l'inaccessible avant ce précipice qu'était la mort.

Tout du moins, c'était ce que l'on disait des marches, plus l'on allait haut, plus on se rapprochait des êtres supérieurs. D'autant, Nyra n'aimais pas les escaliers. De toute façon, elle n'avait pas ce genre de croyance, encore moins envers ceux de son chez elle. Tout donnait l'impression que cet endroit était le repère de la vilénie. A contrario, Reah avait fait construire la chambre de la Messagère plus haute que toutes les autres, dans une tour circulaire, là où se trouvait un bureau avec une plume, un pot d'encre périmée dû au temps passé sans être utilisée. Les carnets remplis, sans leur détentrice pour raconté plus de prophéties. Tout était d'or et de bleu profond, même cette porte au fond de ce lieu couloir. Elle n'était pas de bois royal, mais de ce doré et blanc qui faisait penser à l'entrée d'un lieu religieux. Une porte plus grande que toutes les autres, comme si qu'en avoir la clé était un des plus beaux cadeaux que l'on pouvait espéré.

Erys.

Elle secoua la tête, elle ne voulait pas. Les yeux de sa sœur la terrorisaient. Parce qu'elle savait, personne ne devait savoir ! Toutefois, elle n'avait jamais rien dit, jamais dit mot. Nyra avait toujours eu peur d'Erys dès l'instant qu'elle eut poser les yeux sur elle quand elle était venue au monde. Parce qu'elle savait.

Parce que la pêcheresse savait que ses confessions allaient venir un jour. La lumière de la déesse Nyx passait de nouveau entre les fenêtres, comme désirante de ravivée l'endroit. Un contraste c'était créer entre le carmin des tapis et la lumière blanche, lui donnant un air plus sain que ce qu'il n'était réellement. Elle ouvrait chaque rideau qu'elle trouvait. Ce manoir avait été si lumineux de l'époque où on y coulait des jours heureux.

Tout du moins, aussi heureux que l'on pouvait essayer d'y vivre.

Elle se souvenait de ces longues journées et nuit à arpenter ces couloirs, à voir les scènes de ménage entre ses deux parents, ses sœurs n'avaient pour amies, qu'elles seules. La famille n'était pas connue pour faire dans le social. Ses pas la guidèrent à cette salle à manger. Une grande table où au centre, on y trouvait graver le seau des Impavidus, le livre pour leur sagesse, la croix pour le fardeau, l'épée du courage et le bouclier de la protection. Tout ce qu'elle pouvait confirmer, c'était que sa grand-mère avait eu bien de l'imagination…

Et ces chaises.

Elle se souvenait parfaitement des places de chacune de ses six sœurs.

Reah au bout de table, au fond, Christopher à l'autre bout près de la porte, Lyra à gauche de sa mère, Ella à son opposé, elle-même juste à côté de sa troisième sœur, Narya à gauche du père, Erys sur cette chaise encore une fois d'or et de bleu suivant la cinquième et Haerys, à la droite de l'ex-patriarche. Les couverts, verres et assiettes étaient restés aux mêmes endroits que lors du dernier repas, seule la nourriture avariée avait été supprimée de la surface. La paria se dirigea vers les rideaux et les écartèrent en grand, illuminant sa place et celle de la Malheureuse.

Pourtant, Narya était si innocente en comparaison. Pourquoi était-elle sous la violence astrale ?

C'était bien connu. C'était toujours les meilleures personnes qui finissaient au plus mal, et les plus mauvaises qui s'en sortaient le mieux. Elle secoua la tête encore une fois. Pourquoi pensait-elle à tout ça ? Elle n'avait pas lieu. Cela faisait si longtemps, pourquoi est-ce qu'elle s'y attardait ? Elle se retourna soudainement quand elle entendit les deux grandes portes qui furent projetés contre le mur, pourtant le son de ces chaussures, elle savait les reconnaitre entre mille.

- Allons ma chère… Ce n'est que le début.


WAH. Bienvenue sur Impavidus ! Un projet que je tiens depuis maintenant 4 ans… Bientôt 5 ! Je le sais qu'on ne connaît pas les personnages que j'y met, car ce sont des OCs… Cela étant dit, le but de la fiction est de vous faire connaitre ces personnages au fur et à mesure des chapitres. J'espère cependant que cela vous plaira, et pour vous laisser un rapide descriptif, voici des résumés des personnages que j'ai mentionner :

Famille Impavidus :

Reah « La Mère » : Mère des Impavidus. Elle était amoureuse de Régis à sens unique. Son corps fut enterré à Insomnia contrairement à ses filles car le Roi la respectait profondément et désirait rendre honneur à ses sentiments à sens unique.

Nyra « La pêcheresse » : Première fille des Impavidus, elle est la femme d'Ardyn, elle le connait depuis deux-cents ans et en est éperdument amoureuse (réciproquement), elle est la seule personne avec Hara - dont elle est la mère -, dont Ardyn se préoccupe et ne veut aucun mal. Pêcheresse, paria, et ainsi de suite. On parle d'elle parmi les divins comme étant celle qui a commis le pêché suprême d'être tombée amoureuse du Roi maudit, elle est vouée à être punie pour ce qu'elle a commis.

Hara Impavidus Izunia : Fille unique de Nyra Impavidus et d'Ardyn Izunia, elle est née dix-sept ans avant le jeu. Elle a également une relation – secrète – avec Ravus.

Erys « La Messagère » : Quatrième sœur et messagère / prophète divine. Elle écrivait les « carnets célestes » avant sa mort tragique, ils avaient pour but de retranscrire les paroles de la déesse Eos dans la langue des humains, mais seules des choisi(e)s des divins peuvent les lires. Il y a une partie des carnets à chaque début de chapitre. Elle connaissait l'histoire et tous les évènements à venir avant tout le monde. Mais elle n'en avait jamais parler. Elle était très respectée et était considérée quasiment comme l'égale d'une déesse.

Lyra « La Stratège » : Troisième sœur des sept, elle est la stratège de sa famille, intelligente, rusée et des fois maligne, elle est capable de se sortir des pires situations… Autant que d'y rester quand elle ne trouve aucun moyen. Elle était promise en mariage à une famille dont les pratiques ne laissaient rien de bon à imaginer.

Ella « L'orgueilleuse » : Ella est la cadette, élever comme telle, ses parents ne se préoccupèrent pas tant de son éducation, faisant d'elle ce qu'elle est. Non pas que Reah ne l'aimait pas, elle était juste trop occupée avec l'éducation de Nyra. Elle n'est pas la plus appréciée.

Narya « La Malheureuse » : La cinquième sœur, elle est surnommée ainsi à cause de ses trois fausses couches qui la rendirent dépressive.

Haerys « La Beauté » : Elle est considérée comme étant la plus belle de toutes ses sœurs, candide, gentille, positive avec de l'espoir à revendre, elle était le rayon de soleil qui illuminait le manoir et ses occupantes.