Genre: Romance, drama, angst.
Rating: T
Characters : Quinn Fabray, Rachel Berry, Finn Hudson.
Pairing : Faberry. Finchel. Quinn/Jason
Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas.
Résumé : Comment Rachel Berry détruit sa vie en épousant Finn Hudson.
A/N : OS en deux parties. Le POV de Rachel était initialement écrit et puis on m'a dit que ce serait intéressant d'écrire la même histoire mais sous le POV de Quinn, ce que j'ai fait. Donc ces deux parties de OS racontent la même histoire mais de deux points de vue différents, avec deux genres de pensées et d'émotions différents..
Regrets : "Peine causée par l'absence de quelqu'un, quelque chose, ou de ne pas avoir fait quelque chose." Qui n'en a pas ? Ce sentiment de se répéter 'Et si ?'. Et si je n'avais pas commencé les concours de chant petite ? Et si mes pères de m'avaient pas soutenue ? Et si Shelby m'avait acceptée ? Et si j'étais restée avec Jessie ? Et si je n'avais pas triché à l'élection de délégué ? Et si je n'avais pas aidé Quinn ? Ou soutenu Santana ?
En y réfléchissant, certaines de ces conclusions nous font sourire et nous permettent de réaliser qu'on a fait ce qu'il fallait, que les remords ne sont pas nécessaires. D'autres cependant, nous font perdre ce sourire, ce bon sentiment et nous penchent dans une réflexion profonde, laissant la nostalgie et les regrets s'emparer de notre corps et de notre esprit.
C'est le cas d'un de mes plus grands regrets. Pas LE plus grand, mais le second. Celui d'avoir accepté d'épouser Finn, de ne pas avoir écouté mes amis. D'avoir été assez stupide pour me marier à seulement 17 ans ! Sans avoir vécu avec lui ! Sans avoir été même un an complet avec lui ! Sans avoir découvert la vie en dehors de l'Ohio ! Sans avoir réalisé ce qu'était l'amour ! Le vrai amour, celui qui nous permet d'être épanouis, heureux et pas celui qui nous rend aveugle pendant quelques mois. Pourtant je l'ai fait, même si Quinn m'avait dit que ce serait une perte de temps. Et elle avait raison. Dire que j'ai failli abandonner NYADA pour ça. Mais elle était là pour me remettre en place. Comme toujours en réalité. Les gens de l'extérieur pensent qu'elle a toujours été horrible avec moi. Mais, est-ce elle qui m'a lancé des slushies à la figure ? Est-ce elle qui me rabaissait sans cesse au Glee Club ? Est-ce elle qui me volait mes solos ? Est-ce qu'elle qui m'a empêchée de me présenter en tant que délégué ? Ou qui m'a poussée à tricher ? Est-ce elle qui ne m'a jamais défendue ? Est-ce elle qui m'a faite me sentir misérable en me donnant de faux espoirs ? En se servant de moi ? En me demandant en mariage par satisfaction personnelle ? Par pur égoïsme ? Elle n'a jamais rien fait de ceci. Oui, nous nous sommes battues pour un garçon à 16 ans. Et alors ? Quelles adolescentes ne le font pas ? Au final, j'ai 'gagné' puisque quelques temps plus tard, ce même garçon annonçait au Glee Club que nous allions nous marier. Si j'avais su à cette époque … Résultat je disais 'oui' un jour pluvieux d'avril. Ironie ? Elle était ma demoiselle d'honneur. Je me souviens encore de ses paroles : « C'est l'idée la plus stupide que tu es faite Rachel. Mais si c'est ce que tu veux, tu sais que je suis là pour toi. »
Quelques mois plus tard, je me retrouvais à New York City avec Finn, travaillant en tant que serveuse dans un bar à coktail car l'argent de mes parents ne suffisait pas à satisfaire l'appétit de mon mari. Bien sûr, j'étais à NYADA en parallèle, pendant que Finn restait à l'appartement à jouer aux jeux vidéo. Mes quatre années à l'université se déroulèrent ainsi.
Finn finit tout de même par trouver un emploi de livreur de pizzas. J'en profitais donc avec ce peu d'argent pour aller la voir à Yale tous les mois. Cela lui arrivait de venir à NYC, mais c'était plus rare, Finn acceptant mal l'idée que nous soyons aussi proches. Il n'avait pas tort. Dès que je m'étais les pieds à New Haven, mon alliance passait au fond de mon sac et je passais mes nuits à lui faire l'amour. Je ne me souviens pas quand, ni comment, ni pourquoi c'est arrivé la première fois. Tout ce que je sais c'est que cela me plaisait, cela lui plaisait. Ça a duré quatre ans et ça a continué lorsqu'elle a emménagé à NYC après la fac pendant trois ans. Oui, je culpabilisais. Je m'en voulais. Mais même lorsque je me disais que je ne l'appellerai pas, je perdais le contrôle car j'avais besoin d'elle. Elle devenait ma drogue, le seul moyen pour moi d'échapper à ma terrible routine, d'échapper à ce sentiment de prison que je ressentais dès que je franchissais la porte de mon appartement, trouvant Finn sur le canapé, m'accueillant avec son sourire béat.
Elle m'a demandé de le quitter plusieurs fois. De la rejoindre. Je le voulais. Cette vie avec mon mari ne me plaisait plus, mais chaque fois que j'ai cru en avoir assez, que je me dirigeais vers la porte avec l'intention de partir, la culpabilité, le doute me retenaient.
J'étais mariée à un homme fou de moi. Comment aurais-je pu lui faire ça ? Le faire souffrir ? Je n'y arrivais pas. Du moins pas définitivement, j'arrivais toujours à franchir la porte pour rejoindre les bras, les baisers et les caresses de ma dite 'maitresse' mais je finissais toujours pas rentrer. Au fond j'aimais Finn, il avait toujours été mon leading man, l'homme qui faisait rêver mon 16 ans intérieur. Mais avoir des sentiments pour quelqu'un et en être amoureux sont deux choses différentes.
Je le compris le jour où elle m'annonça que nos parties de jambes en l'air devaient cesser. Elle m'avait attendu 7 ans et aujourd'hui, il était temps qu'elle aille de l'avant et se concentre sur sa vie.
C'est celui-ci mon plus grand regret. Le regret de ne pas avoir eu le courage de suivre mon cœur et de préférer le confort rassurant d'être avec un homme qui m'aimait depuis toujours, plutôt que de prendre pour la première fois de ma vie un risque. Le risque d'être heureuse, mot qui me devenait peu à peu inconnu.
Je passais les mois qui suivirent à l'image de Finn : sur mon canapé, pendant qu'il livrait ses pizzas. Me repassant en boucle tous ces moments avec elle, l'imaginant me dire qu'elle voulait me prendre ici, dans la cabine d'essayage, lorsqu'elle me chuchotait des déclarations d'amour à l'oreille, ou bien m'envoyer des texto en français ou en espagnol, pour que Finn ne les comprennent pas si il venait à les lire. Je me retrouvais encore une fois, à ne pas avoir écouter la seule personne qui avait toujours fait attention à moi.
Pour oublier ça, le travail et la vodka devinrent mes meilleurs amis. J'organisais des soirées entre amis, avec mon casting, trouvant des excuses pour simplement lever mon verre et boire. Finn ne le remarquait pas, il ne remarquait jamais rien. Peut-être que le sourire que je plaquais sur mon visage dès que nos regards se croisaient y était pour quelque chose ? J'étais actrice après tout.
La seule personne réalisant ma nouvelle addiction fut Kurt. Pourtant, je l'envoyais promener dès qu'il le mentionnait, lui criant qu'il devait plutôt de préoccuper de son demi-frère, de lui trouver un emploi, un vrai. Et quelques jours après cette dispute, je la trouvais à la sortie du théâtre, yeux inquiets, me demandant si ça allait. Et je lui répondais oui, d'un de mes plus beaux sourires. Elle n'était pas dupe, elle ne l'avait jamais été.
Son retour dans ma vie me soulagea plus qu'autre chose. Je buvais moins, bien que passant toujours le plus de temps possible hors de l'appartement. Elle n'était plus ma maitresse, mais sa présence en tant qu'amie m'était indispensable. Elle me faisait remonter la pente petit à petit. Me faisait retrouver le sourire, me faisait rire, profiter de quelques moments.
Et puis un jour, elle m'annonça son mariage avec son petit ami Jason. J'étais sa demoiselle d'honneur. Je la vis épanouie ce jour-là. Chose que je savais à présent, que je ne l'avais pas été à mon propre mariage. Ces paillettes dans ses yeux ? Son sourire ? Je n'avais pas connu cela.
Un an plus tard elle était enceinte. Je demandais immédiatement à Finn de me faire un enfant suite à cette annonce. Durant deux ans nous essayâmes par tous les moyens. Être marraine du petit Tommy réveillait en moi des instincts de maternité dont j'ignorais l'existence. Peut-être qu'un enfant me sauverait ? Me ferait oublier tout le reste ? Pourtant, je ne tombais pas enceinte. Ma gynécologue me parlait de disharmonie sexuelle. En effet, l'harmonie était une chose inconnue à ma vie, et pas que sexuelle. Je préférais abandonner, essayer sans réussir n'était pas une chose dont j'avais l'habitude.
Je retrouvais mon amie Tequila plusieurs fois par jour jusqu'à sa gifle. Elle ne s'excusa pas cette fois. Elle fit ma valise et m'envoya en cure de désintoxication. Finn était étonné. Il n'avait pas remarqué. Encore.
Trois mois plus tard, je sortais guérie, ou presque. Ma vie avec Finn s'améliorait doucement. Je faisais des efforts et nous décidions de consulter pour infertilité. Mais quand on nous annonça que la faute ne venait pas de Finn mais de moi, et que celui-ci soupira de soulagement face au médecin, j'imaginais déjà mes bouteilles de Jack Daniels. C'est en voyant ces grands yeux verts devant moi qui me suppliaient de ne pas faire de bêtises lorsque je lui annonçais la nouvelle, que je me restreins.
A la place, je repris mon quotidien d'épouse infidèle. Femmes, hommes, plus jeunes, plus âgés, pauvres, riches, je m'en fichais. Tout ce que j'avais besoin c'était de ressentir quelque chose. J'imaginais des cheveux blonds, des yeux verts, des mains douces, des mots d'amour, cette tendre voix pour arriver à jouir et à me sentir bien. L'acte sexuel en lui-même n'était qu'un stimulus.
Dès que je rentrais le soir, ne culpabilisant même plus à force, voyant Finn regarder la télévision, j'avais envie de hurler. De lui dire de me libérer, de me sortir de sa vie ! Pourquoi ne le faisait-il pas ? Il n'était pas aveugle ! Comment pouvait-il imaginer une seule seconde que nous étions heureux ? Nous ne parlions même plus ! La colère remplaçait peu à peu la tristesse que je ressentais depuis qu'elle m'avait quittée.
J'étais misérable. Le seul moyen d'oublier quelques instants cette situation, de ressentir quelque chose de différent était d'ouvrir mes cuisses pour qui le voulait. Elle le savait. Mes pères le savaient. Broadway le savait. Hollywood le savait. Seul Finn ne l'admettait pas.
Plusieurs fois je me retrouvais dans un motel, seule, rasoirs en main. Et à chaque fois, elle finissait par venir et me sauver. Pourquoi ? Pourquoi ne me laissait-elle pas quitter ce monde ? La seule où j'osais le lui demander fut lorsqu'elle m'annonça sa deuxième grossesse. Elle se tourna doucement vers moi, et je n'oublierais jamais ce regard, rempli de chagrin, de regrets. Ses lèvres se séparèrent et après un 'parce que' à peine audible, trois petits mots s'échappèrent dans un murmure.
Ma vie ne ressemblait peut-être à rien, mais il y avait au moins une personne qui ne voulait pas me voir partir. Une personne qui tenait à moi. Une personne qui s'intéressait à moi. Notre relation n'a jamais été simple. Que ce fut au lycée, à l'université ou dans notre vie active, tout avait toujours été trop compliqué, trop ambiguë entre nous. Tout avait toujours été 'trop' mais aujourd'hui, tout ça se révélait comme 'pas assez'. Pas assez de confiance, pas assez de courage, pas assez de risques.
Et je réalisais à ce moment, ses yeux fixés sur moi, que je n'étais pas la seule personne remplie de regrets, la seule personne à ne pas être satisfaite. A ne pas être heureuse. A se demander 'Et si ?'. Mais c'était trop tard. Pour toutes les deux. Ce que nous ressentions l'une pour l'autre était immortel, incassable mais inavouable. J'apprenais ainsi que certaines relations pouvaient exister mais n'étaient pas faites pour nous épanouir. D'autres relations cependant pouvaient nous épanouir, mais n'étaient pas faites pour exister…
