Destins synergiques :

Introduction :

Ma sixième année venait de débuter et être à Poudlard me réjouissait. Bien des choses avaient changé depuis ma première rentrée. Drago s'était petit à petit illustré dans le rôle de tombeur, et son père, Lucius Malefoy, avait réussit à obtenir le poste de professeur de défense contre les forces du mal cette année (quelle ironie...). Mais certaines personnes ne changent jamais comme Harry, Alyssa (ma meilleur amie) ou encore Severus Rogue. D'ailleurs, son hostilité envers moi, toujours inexpliquée à ce jour, ne décroissait pas. La seule hypothèse qui me paraissais juste restait mon appartenance à Griffondor. Enfin bon, essayer de comprendre Rogue était bien compliqué et je n'avais guère le temps pour ça.

Comme je le disais, les cours avaient repris depuis trois mois et demi et les vacances de Noël approchaient déjà. Comme chaque année, je resterais toutes mes vacances au château, comme mon oncle Dumbledor (et tuteur depuis mes trois ans). J'étais toujours très proche de Harry et de Maël, un garçon arrivé en troisième année. Ce dernier restait « l'objet de convoitise » de pal mal de fille, mais depuis que Cho Chang avait reçu un maléfice de pustules et de furoncles pour avoir trop traîné autour de lui, les autres préféraient s'abstenir de toute proposition. Heureusement pour moi, Alyssa me faisait pleinement confiance ; Cho n'avait pas eu cette chance... J'avais compati à sa douleur, jusqu'à ce que j'apprenne la manière dont elle regardait Drago. Ensuite, je m'étais débrouillée pour qu'elle garde le plus longtemps possible ses répugnants furoncles verts cassis imbibés d'un liquide devenu noir par fermentation. Rien ne me faisais plus plaisir que d'apercevoir sa figure grimaçant de douleur lorsqu'elle essayait vainement de se les percer. Le seule inconvénient étaient qu'ils explosaient seulement quand ils le voulaient. A ce moment, on entendait un énorme SPLOCH :un furoncle venait d'exploser en versant tout son contenu sur les malchanceux qui se tenaient près d'elle. Cela entraîna sa rapide mise en quarantaine...bien trop courte à mon avis car elle n'y resta que le pendant le mois d'octobre. Hélas, ce n'était plus maintenant qu'un bon souvenir.

Chapitre 1 : Un démon angélique :

Alyssa se tenait près de moi, penchée sur mon livre, et ses longs cheveux noirs tombant en cascade me chatouillaient le visage. Ses cheveux étaient noirs, tout comme son sens moral et peut-être même son cœur. Mais elle appartenait à Serpentard (à juste titre) et elle demeurait depuis toujours à l'unique place de meilleure amie. Inséparable malgré nos horaires souvent différents (elle était en septième année), nous passions le plus clair de notre temps assises près d'une ruine située au fond du parc. Le Prince Serpentard, c'est-à-dire Drago, était un peu plus loin accompagné de l'une de ses innombrables conquêtes. Ce spectacle m'écoeurait un peu plus chaque jour et pourtant j'avais du mal à décrocher mon regard de ce sale gosse prétentieux et avide de pouvoir. Il lui parlait doucement, la cajolait, la charmait, sachant pertinemment que de toute façon, comme les autres, elle allait s'engouffrer dans le piège en tombant follement amoureuse d'un cœur de glace. Ce ne serait hélas pas la première, je crois d'ailleurs être l'une des rares à l'avoir remis à sa place. Cela m'avais été d'autant plus facile que Drago était un ami depuis plusieurs années déjà, grâce à Alyssa bien-sûr. En réalité, on pouvait me qualifier de semie-serpentard depuis le temps que je les côtoyais tous les jours. J'aimais passer du temps avec lui car sous ses airs de mauvais garçon il pouvait devenir quand même très sympathique (à condition de ramer longtemps sans se décourager avant qu'il ne trouve un véritable intérêt à rester avec vous...). En plus, j'avais le privilège de pouvoir le casser sans trop de représailles. Mais depuis la troisième année, il était devenu quasiment impossible de rester avec lui sans qu'une de ses groopies le suive et bave comme un terre-neuve (désolé pour l'injurieuse comparaison de ces pauvres et braves chiens) tout autour de lui, en ayant l'air de marquer leurs territoires(eh oui, cela ne s'applique pas qu'aux mâles !). Et si elles se contentaient de baver, mais non ! Cela s'accompagnait généralement d'un air hagard dès que leurs yeux se croisaient, d'un tremblement convulsif à chacun de ses sourires et d'une perte momentanée du langage, ce qui donnait approximativement : « Hein ?... Je...beuh veux...va ba ta...qué... ? » (ect.). Le dialogue étant toujours aussi constructif, je les laissais philosopher en tête à tête.

« Tu peux tourner la page, j'ai fini ! »

Je fis un bond ;Alyssa venait de m'exploser les tympans. Je dû avoir un regard hébété car elle s'écroula de rire. Ce n'est qu'après avoir réussit à reprendre son souffle qu'elle me glissa :

« Cela faisait trois fois que je répétais la même chose. A quoi pensais-tu ? Pas à lui...encore ? »

Une fois de plus elle visait juste...en plus, impossible de lui mentir.

« Mais il ne restera pas longtemps avec elle, crois-moi ! m'assura-t-elle.

- Je ne pensais pas du tout à lui, débitais-je le plus rapidemment possible.

- Mmm...bien-sûr, je sais, susurra-t-elle la mine incrédule, enfin quand même si tu veux tout raconter à tâta Alyssa, fais-moi signe.

- T'inquiètes pas, si je la vois, je te le dirais. Allez j'ai cours, à plus ! »

Parfois elle me tapais véritablement sur les nerfs, surtout parce qu'elle me connaissait bien trop à mon goût. Je ne pouvais en effet absolument rien lui cacher ! Je jetai un dernier regard exaspéré vers Drago qui embrassait une petite blonde de serdaigle, avant de retourner dans ma salle commune.

Arrivée l'heure du dîner, j'avais déjà tout oublié et je débattais des Scroutts à pétards avec Hermione, Ron et Harry. Peeves animait la soirée car la plupart des professeurs étaient à la réunion présidée par mon oncle et Cornélius Fudge, le père d'Alyssa. Le repas se termina en champs de bataille de compote, de riz en sauce et de boulettes de viande. Ensuite, Ron, Harry, Herm et moi, nous décidâmes d'aller jouer tranquillement aux cartes dans le dortoir des garçons.

Au même moment, mais ça je ne le savais pas, Drago se tenait seul, affalé sur l'un des fauteuils en cuir meublants la salle commune des serpentards. A la main, une bouteille de tequila à moitié vide. Marre. Envie de tout laisser tomber. Dire à tous ce qu'il pense. Des abrutis incroyablement immatures. Et ces filles...désespérément naïves. Carrément stupides. Lassantes ces relations. Déprimant ce quotidien. Crabe et Goyle devaient être en train de se goinfrer, égaux à eux-mêmes. Et puis Patsy, elle arriverait d'une minute à l'autre en minaudant, quelle plaie... Quand on parle du loup ;elle entrai de sa démarche grossièrement sensuelle tout en se déhanchant à l'extrême.

« Non, je ne suis pas content de te voir, coupa-t-il avant qu'elle n'ai eu le temps d'articuler un seul mot. Oui, j'allais très bien jusqu'à maintenant ! Et peut-être vais-je finir par te fréquenter comme me l'a recommandé mon cher père. Mais je suis pas d'humeur ce soir alors tu me lâches. »

Il se tut et s'en alla, la laissant seule.

Patsy était figée, son corps incapable de bouger. Elle ressentit un froid si brutal que la moindre goutte de sang dans ses veines se glaça. Son cerveau lançait avec frénésie une masse d'informations et d'ordre mais les flux nerveux ne réagissaient plus. Sa main droite tenant un grand verre lâcha soudain prise et le laissa se briser contre le sol. Dans un big-bang de cristal des fragments se logèrent dans le bas de sa jambe. Elle ne ressentit même pas la douleur tant les paroles de Drago la choquaient. Elle regardait les filins de sang couler, totalement amorphe. Elle finit par sentir comme une barre dans les reins, elle s'aperçut bien vite que c'était dû à la contraction trop prolongée de ses muscles et à sa mauvaise position voûtée. Mais elle ne bougea pas pour autant. Comment, oui comment un amour pourtant platonique pouvait-il à ce point l'affecter ? Elle regarda les gouttelettes pourpres glisser le long de son mollet et s'épancher au sol. Sa jambe commençait à la lancer et son sang à lui brûler la peau. Elle se laissa tomber à genoux, serrant ses mains sur les fines plaies mais ne faisait qu'accentuer un peu plus la douleur en appuyant à l'endroit où les petits bouts de verre s'étaient incrustés. Cependant elle continuait, sans doute parce qu'il lui semblait moins douloureux de se faire souffrir physiquement que de rester dans cet état de souffrance uniquement psychique. Les mots prononcés par le Prince Serpentard la martelaient avec tellement de force...bien qu'il soit partit depuis longtemps. Sa tête tournait de plus en plus vite, entraînant dans une ronde étourdissante ces mots embourbés dans ses tympans. Tout allait si vite ;impossible de descendre de ce manège infernal. Son champs de vision se mit à rétrécir et elle perdit connaissance.

Drago déambulait dans les couloirs vides de Poudlard, d'une démarche bien moins assurée que d'habitude du fait de l'alcool. Il n'avait pas les idées très claires et ce manque de contrôle sur lui n'était pas si désagréable qu'il l'aurait pensé. Ayant perdu tout sens de l'orientation, il se retrouva malencontreusement face à face un large tableau aux traits assez grossiers. La grosse femme qui s'y tenait avec aplomb l'observait minutieusement sans le reconnaître. Le jeune homme, quand à lui réfléchissait à sa présence ici puisqu'il ne reconnaissait pas les lieux. Peut-être bien une fille...mais de là à savoir laquelle ;il y en avait tant qui lui s'étaient succédées dans les bras ces trois dernières années ! Tout en faisant appel à ses souvenirs, il avait fixé le cadre sans vraiment y prêter attention. Son regard remonta lentement sur le portrait de cette énorme femme en costume d'apparat mettant en valeur ses formes peu gracieuses. Malgré son état de flottement certain, sa mémoire lui revînt enfin. Ce tableau était le passage vers la salle commune des élèves griffondors et il L'avait déjà raccompagné jusqu'ici, avec Alyssa aussi. Il devait entrer, mais ne connaissait évidemment pas le mot de passe... Prenant sa mine infaillible d'adorable garçon dépité et repenti, il l'aborda d'une voix peut-être moins douce qu'il l'aurait souhaité :

« Je...pardonnez-moi, je suis confus, le mot de passe m'a échappé...n'est-ce pas stupide ? Mais il n'y a plus personne, il faut pourtant que j'entre madame. supplia t- il.

- Sans le mot de passe, pas d'ouverture, c'est la règle jeune homme. répondit-elle de façon catégorique.

- Oh, je comprends, bien entendu...comment ai-je pu imaginé qu'un tableau aussi bien construit, peint et structuré que vous aurait transgressé la règle. Vraiment ces principes sont admirables, savez-vous ? Je n'ai plus qu'à m'écrouler par terre et dormir à vos pieds...tout le monde n'a pas cet honneur croyez moi ! affirma t- il d'un ton des plus convainquant.

- Mm...merci... balbutia t- elle devant ce beau blond aux paroles enivrantes. J'apprécie le compliment, mais...je ne dois pas...enfin il ne faudrait pas... »

Sentant qu'elle s'empêtrait dans ses mots et que le rouge lui montait aux joues, elle finit par accepter. Le sourire triomphant, Drago s'engouffra dans le passage. Le rouge et les tons chauds émanant de la salle commune l'éblouirent. Il s'était habitué aux traditionnelles couleurs vertes et marrons cuir qui recouvraient tous les murs chez les serpentards. Cette pièce semblait totalement à l'opposé de l'univers qu'il côtoyait chaque jour. Mais ce changement ne lui déplut pas ;au contraire il se sentait étrangement bien sans vraiment savoir pourquoi. Il avançait en souriant béatement à la manière d'un petit garçon émerveillé face à une montagne de sucreries.

« Mais qu'est-ce que tu fiche ici Malefoy ?Tu est devenu complètement malade ? s'écria Parvati. »

Drago reprit ses esprits en quelques instants et son sourire s'effaça. Presque tous les griffondors se trouvaient réunis dans cette pièce et le dévisageaient. Un groupe de garçon de la même année que lui commencèrent à hausser le ton. Seamus Finnigan bondit même de sa chaise, la renversant au passage. Malgré son air déterminé, le Serpentard ne fut pas une seule seconde intimidé. Il le toisa froidement avant de laisser ce légendaire petit sourire méprisant apparaître au coin de ses lèvres. Il finit enfin par parler, toujours aussi arrogant :

« T'affoles pas Finnigan, je ne te ridiculiserais pas ce soir. Ce serait dommage que tu finisse comme Londubat, non ?(il venait de lui faire un méprisable croche-pied qui l'avait envoyé valser sur le tapis rouge vif).

- Alors qu'est-ce que tu veux ? hurla Seamus le visage et les poings contractés.

- Je te le dirai bien mais j'ai peur que tu ne comprennes pas ! se défendit hypocritement l'intrus. Je dois parler à Londubat. »

Drago releva sans ménagement Neville qui tremblait de tous son être. Il le traîna dehors après avoir consciencieusement écouté les menaces de Seamus s'il arrivait quoi que ce soit au pauvre Griffondor. Sans le lâcher, il lui souffla une fois seuls :

« Tu vas me chercher Lynda et tu te la boucles, compris ? Fais attention, sinon je pourrais devenir bien plus menaçant que ce cher professeur Rogue... »

Neville, plus pâle qu'un mort, au bord de l'évanouissement fila.

Je jouais tranquillement à la Teultobe(jeu de carte sorcier)dans le dortoir des garçons avec Harry, Ron et Hermione lorsque Neville ouvrit précipitamment la porte, ruisselant de sueur. Nous le regardâmes avec étonnement, n'ayant rien entendu de ce qui s'était déroulé en bas. Il essaya de parler mais sa respiration restait encore trop saccadée. Harry se dirigea vers lui et agit comme avec un enfant, il le calma. Il réussit enfin à comprendre sa phrase ; Drago m'attendait en bas. Intriguée, j'allais partir sans un mot mais Ron m'interrompit en fulminant :

« Tu ne vas pas y aller ! Je te jure, tu vas finir soit dans son lit, soit défigurée ! Mais dans les deux cas c'est pas glorieux...

- Voyons Ron, tu sais bien qu'il ne me touchera pas. le calmai-je. Nous sommes amis je te le rappelle.

- Eh bien ne compte pas sur moi pour aller te récupérer quand il aura finit de jouer avec toi ! s'exclama t- il énervé »

Je parti, laissant Ron à ces funestes prédictions sur mon avenir. Je traversais la salle commune sous le regard noir des élèves. Je me demandai bien ce qu'il me voulait ; jamais il ne m'avait fait quelque chose dans ce genre là. Lorsque j'arrivai, Drago se trouvait appuyé contre le mur, les yeux clos. Il semblait endormit, sa respiration me paraissait calme et régulière. Sa tête s'inclinait vers le bas, des fines mèches blondes recouvrant partiellement son front et ses yeux. Sa tenue, habituellement très soignée, était négligée : sa chemise déboutonnée largement laissant apparaître le haut de son torse, sa cravate en biais se soulevant légèrement au rythme de sa respiration. Il paraissait presque vulnérable dans cette position. Je m'approchait lentement de lui, attendrie mais étonnée par ce changement brutal d'attitude. Remarquant ma présence, il entrouvrit les yeux et esquissa un léger sourire. Il releva doucement la tête, écartant de sa mains ses mèches disséminées. Il s'approcha de moi, me prit par les épaules et m'entraîna dehors. L'air était frais, le sol humide. La nuit était noire et seule la faible lueur émanant des lustres situés dans La Grande Salle nous éclairait. Aucun bruit ne filtrait du château, le silence ne se trouvait rompu que par le bruissement des arbres caressés par la bise. Le Serpentard observa ma mine ahurie et partit d'un éclat de rire enfantin. Se rapprochant ensuite, il m'adressa un clin d'œil malicieux avant de me glisser :

« Il ne fait pas très chaud, hein ?

- ...non...tu as bu ? demandai-je un peu inquiète. »

Il fit la moue puis acquiesça le regard pétillant et me chuchota :

« Mais chut, faut pas le dire ! It's a secret ! »

Amusé par ses paroles, il pouffait comme un gamin espiègle. J'allais ouvrir la bouche pour lui demander la raison à notre présence ici, mais il posa deux doigts sur mes lèvres en répétant :

« Chut, it's a secret ! »

Il se tut à son tour et recula d'un pas sans me lâcher des yeux. Le Drago Junior venait de disparaître, laissant place à un regard dénué de toute innocence. Il était nouveau, déconcertant. Le baissais les yeux et jouais distraitement avec mon bracelet pour dissimuler ma gène. Il me fixa encore pendant quelques minutes qui me parurent durer des heures. J'avais peur de ce qu'il pouvait lire dans mon regard, ou dans mes gestes. Paniquant, je réalisais qu'une boule au niveau de ma gorge m'empêchait de parler et que les battements de mon cœur s'accéléraient. Je me sentais stupide d'être ainsi submergée par mes sentiments, au point de ressentir une soudaine peur me nouant le ventre. Mais il m'était impossible de la contrer car je n'étais plus maître de mon corps et mes pensées devenaient inexorablement confuses. Drago s'avança mais j'eus un mouvement de recul involontaire. Il m'attrapa alors la main et m'attira contre lui. Il me glissa à l'oreille :

« Tu as peur ? »

Je ne répondis pas et fermais les yeux pour reprendre mes esprits. Je le sentais contre moi, la chaleur de son corps m'enveloppait tandis que son parfum m'enivrait. Ma main se trouvait toujours dans la sienne, je sentais son souffle chaud et alcoolisé sur ma joue. Un incontrôlable frisson me parcourut lorsqu'il dégagea les cheveux de mon visage. Ses mains douces et froides m'effleuraient à peine, pourtant le moindre contact direct me brûlait la peau. Le temps avait cessé de s'écouler ; plus rien d'autre ne m'importait que d'être avec lui.

Quand il relâcha son étreinte pour rentrer au château, une étrange sensation de vertige s'empara de moi ainsi qu'une impression d'air subitement glacé. Il venait de gravir la petite colline qui nous séparait de Poudlard. Vraiment, il restait bien toujours lui-même, un Drago tout à fait imprévisible et insondable. A croire que j'avais été la seule à me trouver dans un état différent... Il se retourna pour m'appeler, mais encore incapable de bouger, je lançai :

« Et voilà, c'est finit ? On doit se dire à demain, au revoir, il ne s'est rien passé ? »

Il hésita, se mordit la lèvre inférieure d'un air indécis puis redescendit jusqu'à moi. Il passa ses mains dans mes cheveux et les laissa glisser sur mes joues. Son visage se trouva si près du mien qu'un unique petit frémissement m'aurait inévitablement collé à lui. Mais je demeurais immobile. La lumière blafarde de la Lune accentuait son teint pâle et faisait jouer des reflets de nacre sur son visage. Ses yeux, d'une rare transparence, m'invitaient à m'immerger dans cet océan bleu. Je tremblais le sentant caresser mes lèvres de ses doigts. Il sourit et murmura :

« Rentrons, il se fait tard. »

Il s'éloigna, sans doute avait-il entendu avant moi les bruits de pas. Des voix familières m'appelèrent. Herm, Harry et Ron m'entourèrent en m'assaillant de questions. Mais ne sachant pas ce qui s'était réellement passé, je gardait le silence au grand dam du Rouquin.