Il fallait que j'écrive cet OS. C'était vital ! Non, peut-être pas quand même mais quand j'ai des trucs dans la tête, ça m'empêche de penser à autre chose, alors... Je me suis dit que si en plus ça pouvait faire plaisir aux gens, c'était double bénéfice !
Le réveil a sonné. Elle s'est levé. Fallait bien. C'était le matin. Elle a attendu debout, des fois que la Faucheuse ait un trou dans son emploi du temps. Comme tous les jours depuis ce jour-là. Elle n'avait pas dormi. Elle ne dort plus. Elle sait à peine ce que ça signifie. Pourtant, il faut bien continuer à avancer, continuer à vivre. C'est ce qu'elle se répète quand ça va mal. C'est ce qu'elle se répète tout le temps.
Elle a enfilé ses chaussons, est allé à la cuisine. Elle s'est forcé à avaler un peu de lait, plus pour faire plaisir à sa mère qu'autre chose.
- Tu sais, ça n'est pas parce que tu me lâches des yeux deux secondes que je vais dépérir.
Comme sa voix sonnait faux. Elle comptait faire un sourire, mais c'était trop tôt. Le masque était encore imparfait. Ce n'est qu'une grimace amère qui s'est affiché. Elle a avalé un verre d'eau avant de retourner dans sa chambre.
Une jupe, sa veste, un débardeur pas trop moche. Elle n'en avait rien à foutre, que ça lui plaise ou pas. Fallait juste donner l'illusion que tout allait bien. De toute façon, les gens s'en foutaient pas mal de comment elle allait. Tête haute, pas de larmes. C'est tout ce qui comptait.
Elle a ouvert la porte de la salle de bains. Devant le miroir, elle a essayé de sourire, de faire bonne figure. C'était peine perdue. Y'avait ces cernes autour de ses yeux, qui lui donnaient l'allure d'un zombie. C'est ce qu'elle était, au fond, se contentant de vivre, d'agir sans penser. Anti-cernes, fond de teint, un brin de mascara pour son regard éteint. Gloss sur les lèvres, un peu de parfum, rapide vérification de son vernis impeccable. C'était parfait. Ça cachait bien son désespoir. Elle faisait que ça, camoufler. Arranger sans vraiment réparer.
Ils étaient déjà là quand elle est arrivée. Ils avaient l'air normaux. Pourquoi y'avait qu'elle qui souffrait, pourquoi eux arrivaient à se relever ? Pourquoi faisaient-ils comme si tout allait bien, l'obligeant ainsi à donner le change ? Elle était l'éternelle faiblarde, celle qu'a rien dans le ventre, qu'il faut toujours sauver et réconforter. Y'a des jours où elle se demandait vraiment ce qu'elle fout au milieu de ces gens. Elle aurait tellement plus sa place au fond d'une tombe, six pieds sous terre.
La sonnerie a retenti, elle leur a emboîté le pas. Et chaque minute, chaque seconde, elle a pensé que son seul objectif était de vivre jusqu'à demain. De tenir, un jour de plus, même si c'est un jour de trop et qu'elle doit en être malade de tout retenir comme ça. Tenir, jusqu'à demain. Pour quoi ?
Juste pour vivre.
Il le faut bien.
De toute façon, y'a pas grand-chose d'autre à faire.
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