Pourquoi ?

Pourquoi veux-tu me tuer ?

10/10/195 Après Colonisation

Cher journal,

Ça fait un moment que je ne t'ai pas confié mes secrets, je n'avais pas grand chose à te dire. Mais en ce moment, il m'arrive des trucs de dingue ! Il y a deux semaines, un nouvel élève a fait son entrée au lycée le plus coté du Japon : Heero Yui, un beau garçon aux cheveux bruns coiffés en pétard et aux yeux bleus magnifiques. Oui, beau, mais complètement cinglé !

Sale type ! Une semaine avant, il était échoué sur la plage et j'ai voulu le secourir, pensant qu'il risquait de mourir. Quand il a repris connaissance et qu'il s'est aperçu que j'avais vu son visage, il a tenté de se tuer… Complètement malade ce type ! Mais ça n'a pas marché… Dommage ! Bon, d'accord, je ne devrais pas dire ça, mais à cause de lui, les ambulanciers m'ont passé un sacré savon parce qu'il a volé leur véhicule pour s'enfuir alors que c'est moi qui les avais appelés.

Et le lendemain, un nouvel élève a fait son entrée dans ma classe, et comme par hasard, c'était lui ! Mais le pire, c'est que sa place est à côté de la mienne, et qu'en plus, il a osé me menacer de mort alors que je l'invitais à mon anniversaire (anniversaire auquel bien entendu il n'a pas pointé le bout de son nez, heureusement) ! Mais pourquoi ? Parce que j'ai vu son visage ?! Pourquoi tient-il tant à garder l'anonymat ? Et pourquoi avoir déchiré ma carte d'invitation de façon aussi froide ?

Après cet affront, un ami à moi, Sanzo, a cherché à défendre mon honneur en se battant contre lui au fleuret en cours d'escrime. Il a pris la raclée de sa vie le pauvre. Et pendant un instant, j'ai même eu peur pour lui. Le fleuret d'Heero s'est planté dans le casque de Sanzo et l'a traversé, c'était assez effrayant. Sanzo était complètement choqué sur le coup. Il m'a expliqué qu'il avait vu sa vie défiler devant ses yeux lorsque le fleuret s'était arrêté à quelques millimètres entre ses yeux.

Une semaine après, un ami d'Heero (enfin, c'est ce que ce dernier a affirmé) s'est inscrit à son tour au lycée. Un vrai canon également : châtain aux yeux améthystes. Ses longs cheveux sont toujours coiffés en grande tresse africaine lui arrivant jusqu'en bas du dos. J'ai prié pour ne pas tomber sur un autre malade mental, et mes paroles ont été entendues. Duo Maxwell, le nouveau, est complètement l'inverse d'Heero Yui. Il est joyeux, marrant, il s'exprime beaucoup… Et Heero, lui, il est… Comment dire… Coincé et plus froid qu'un iceberg (oui, c'est ça !).

Il n'empêche que depuis le jour où il a déchiré mon invitation, c'est-à-dire, le premier jour, tout le monde déteste Heero, sauf Duo bien entendu, et un surnom lui a été donné : l'iceberg (idée proposée par Sanzo, en raison du comportement glacial de ce sale malade, et qui a tout de suite été agréée par tous). Il faut dire que je m'entends avec tout le monde au lycée, même avec les grosses brutes. Alors dès qu'on s'en prend à moi, c'est la guerre. Pour une fois, je ne vais pas m'en plaindre.

-Léna, tu fais quoi ?

Réléna ferma aussitôt son journal intime et se retourna : Duo était là… Et hélas, il était en compagnie de l'iceberg.

-Rien du tout, répondit-elle tout en rangeant rapidement son journal dans son sac.

-Serait-ce… Ton journal intime ? Demanda Duo en souriant de toutes ses dents, curieux.

-Euh… Non non, pas du tout. C'est juste… Un bouquin, fit Réléna, décontenancée.

-Un bouquin sur lequel tu écris, compléta Duo, tout sourire.

-Oui, exactement, sourit la jeune femme à son tour. Mais sinon, qu'est-ce que tu viens faire à la bibliothèque ? Je croyais que tu détestais ce coin du lycée.

-L'iceberg et moi, on vient travailler sur le devoir de math, répondit Duo.

Heero lui mit un coup de coude dans le ventre pour lui faire payer l'insulte.

-Je m'appelle Heero ! Fit le concerné.

-L'iceberg te convient beaucoup mieux ! Lâcha Réléna.

On sentait de l'animosité dans sa voix. Le concerné lui lança son « regard de la-mort-qui-tue » alors que Duo explosait de rire. Réléna ne parut aucunement décontenancée et l'ignora royalement.

-Ça te dérange si on s'installe à ta table ? Demanda Duo. Y'a plus de place.

-… Toi, ça ne me dérange pas, mais lui… Si, pensa-t-elle.

-Allez Léna, je te promets que l'iceberg ne te dérangera pas.

-Bon, d'accord, installez-vous, capitula la jeune femme à cause du joli sourire de Duo.

Ils s'installèrent en face d'elle et ils commencèrent à faire le premier exercice. Mais au bout d'un moment, voyant que Réléna ne travaillait pas, Duo releva la tête vers elle. Elle avait l'air dans la lune.

-Euh…Léna… A quoi penses-tu ?

-Ces photos que mon père a fait tomber le jour de mon anniversaire… Avant qu'il s'en aille… Il ne s'agissait pas de photos de météorites, j'en suis persuadée, pensa Réléna.

-Léna ?

Il passa une main devant ses yeux, mais elle ne réagissait pas.

-Y'a une meilleure façon de la réveiller ! Lâcha Heero, un sourire sadique apparaissant sur les lèvres.

Il tapa la main très fort sur la table, juste devant elle, et sous la surprise, Réléna tomba de sa chaise. Sa réaction ne se fit pas attendre longtemps et, tout en se relevant, elle commença à hurler :

-HEERO ! ESPECE DE GROS CONN...

Mais elle ne prononça pas l'insulte, tous les regards s'étaient tournés vers elle. Elle se réinstalla à sa place, avec le plus de dignité qui lui restait, et demanda, cinglante :

-Qu'est-ce que tu veux l'iceberg ?

-Moi, rien. Demande à la pipelette à mes côtés ! Répondit glacialement Heero.

-HE ! Fit Duo. C'est pas très sympa ça. Léna, à quoi tu pensais ?

-Oh, à rien… A rien d'important.

-Et tes exercices, tu ne les fais pas ?

-Je les ai déjà terminés depuis longtemps, répondit la blonde en souriant.

-Ah oui ? Tu pourrais pas me les passer, histoire que…

Heero lui mit une tape sur la tête et lâcha :

-Fainéant !

-Mais…C'est juste pour comparer les réponses. J'ai terminé le premier exercice, et comme je sais que Réléna est super forte en mathématiques, je voulais savoir si j'avais juste et…

Avant qu'il ait pu terminer sa phrase, Réléna lui tendait son classeur de math en souriant.

-Merci Léna…T'es une super amie. Dommage que l'iceberg ne soit pas du même avis que moi.

-Duo, tu sais, un type qui me menace de mort je ne sais pour quelle raison, je préfère qu'il reste loin de moi. Hélas pour moi, je n'ai pas cette chance, il est placé à côté de moi en classe.

Heero fit comme si il n'avait pas entendu et continua ses exercices dans le silence le plus complet.

-Salut Réléna, fit une voix de fille derrière elle.

-Salut Cath, répondit son amie. Alors, t'as réussi à décoincer un peu le nouveau dans ton cirque ?

Catherine Bloom, surnommée Cath, était brune et avait les cheveux mi-longs et bouclés. Ses yeux étaient noirs. Elle n'avait plus de parents et travaillait dans un cirque installé au Japon depuis sa plus tendre enfance. Étant très intelligente, elle avait pu bénéficier d'une bourse spéciale, ce qui lui avait permis de pouvoir intégrer le meilleur lycée du Japon. Cependant, elle n'était pas dans la classe de sa meilleure amie. Tout en s'installant à côté de son amie, elle répondit :

-Oh non, c'est une vraie huître. Il est complètement refermé sur lui-même. Il n'aime pas parler de lui.

-Une vraie huître comme l'iceberg à mes côtés ? Demanda Duo en riant.

-Hum…Oui, c'est à peu près ça… Mais en bien moins pire. Trowa est sociable lui.

Heero fit comme si il n'avait pas entendu, et Catherine ajouta :

-Et d'ailleurs, qu'est-ce qu'il fait à ta table Léna ? Je croyais que vous étiez... En froid, termina-t-elle en riant à sa blague.

-On l'est toujours, répondit Réléna en souriant à son amie.

-Alors…Pourquoi est-il ici ?

-Tout simplement parce que Duo y est.

-Ah…D'accord, je comprends mieux. Je me disais aussi !

-Bon, je vous laisse, fit Réléna. Je n'ai plus rien à faire, alors je préfère m'en aller avant de prendre froid.

Heero lui lança à nouveau son fameux regard noir, comprenant qu'elle faisait allusion à lui. Réléna récupéra son classeur et s'éloigna avec son amie en riant. Quant à Duo, il pouffait dans son coin. Pour lui faire payer, Heero lui écrasa le pied, ce qui eut pour effet de faire encore plus rire le jeune homme à la tresse.

Plus tard en classe :

Pendant le cours d'anglais, Duo s'amusait toujours à faire passer des petits messages. Il ne suivait pas le cours car ayant des origines américaines, il pratiquait la langue anglaise couramment. Alors que Réléna était attentive au cours, elle reçut un petit morceau de papier plié dans sa trousse ouverte. Pas de doute, c'était Duo. Il n'y avait que lui pour viser aussi bien. Une fois que le professeur eut le dos tourné, elle lut rapidement le message en faisant en sorte qu'Heero ne puisse pas le lire :

*Léna, tu fais quoi ce soir ?

Elle répondit sur le même bout de papier :

*Je vais sûrement devoir m'occuper de mes frères. Pourquoi, c'est un rencard ?

Elle lança le message à Duo et quand il le lit, il se retint de rire. Puis ils continuèrent à s'envoyer des petits messages :

*Dommage que tu sois occupée… En fait non, ce n'est pas un rencard. C'est pour arranger tes relations avec l'iceberg. Vous pourriez devenir amis.

*Duo! Il est hors de question que tu t'en mêles ! Et d'ailleurs, je n'ai pas envie d'être son amie. Et je n'ai besoin de personne pour arranger mes affaires !

Après ce dernier message, Duo arrêta de la harceler et lança un message à Heero, tout sourire. Il risquait de se faire massacrer par deux personnes, mais tant pis :

*Réléna est raide dingue de toi !

-Il se paie ma tête où quoi ?! Pensa Heero en lisant le message.

Il ne répondit pas, sachant très bien que son ami le taquinait. Mais il reçut un deuxième message.

*Réléna et toi, vous iriez bien ensemble !

A nouveau, il ne répondit pas. Son « ami » était vraiment un gamin… Mais un gamin qui lui avait sauvé la vie. Une semaine auparavant, il s'était fait avoir dans une base de l'Alliance. Une grande femme blonde d'origine chinoise coiffée de deux tresses africaines (vous avez vu un peu le mélange chinoise/africaine ? HAHAHA… Bon, d'accord, ce n'est pas drôle) lui avait tiré dessus et il s'était retrouvé avec une petite seringue dans le cou… Quelques secondes après, il était à terre, paralysé. Quand il s'était retrouvé attaché dans une salle d'interrogatoire, une explosion eut lieu et Duo était apparu. Il l'avait tiré de ce mauvais pas et lui avait appris qu'il n'était pas le seul pilote de Gundam… Qu'ils étaient cinq… Que c'était son mentor, le docteur G, qui lui avait raconté ça. Et il avait appris qu'il était retenu prisonnier grâce au docteur J, le mentor d'Heero, qui l'avait contacté. Depuis, Duo et lui vivaient dans la même planque, un appartement assez confortable au centre ville de la capitale du Japon.

Mais Heero ne répondit pas au deuxième message. Il commença à s'énerver quand il reçut le troisième message :

*Tu la trouves pas mignonne ?

-Bon, OK, il l'aura voulu ! Pensa Heero, rageur.

Il répondit au message et le jeta à Duo qui était mort de rire. Ce dernier le reçut en pleine tronche. Il lut le message et…

*Duo, si tu me renvoies à nouveau un de tes messages débiles, cette nuit, dans ton sommeil, je t'étoufferai, je t'étranglerai, je t'étriperai et enfin, je te dévisserai la tête ! Ça te suffit où tu veux autre chose ?

Mais Duo continua son petit manège et lui envoya une réponse. Heero se tourna vers lui, le visage hargneux, mais Duo, par son sourire, l'invita à lire son message. Heero hésita, puis le fit :

*Heero, t'as pas répondu à une seule de mes questions ! Mais bon, j'imagine que tu ne la trouves pas à ton goût… Enfin bon, tant mieux pour moi.

-Qu'est-ce qu'il veut dire par là ? Pensa Heero.

Aussitôt, il reprit la petite conversation écrite :

*Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

*Tiens ! Maintenant, ça t'intéresse ? Je croyais que tu voulais m'étouffer, m'étrangler, m'étriper et me dévisser la tête !

Un sourire de vainqueur apparut sur les lèvres de Duo. Il avait réussi à décoincer Heero pendant un bref instant. Il n'en rajouta pas plus car l'heure d'anglais venait de se terminer. Il était 18h00.

Alors que Réléna et Catherine allaient rentrer chez elles en faisant un bout de chemin ensemble, un joli garçon blond aux yeux noirs fit son apparition. Ses cheveux étaient courts et un peu bouclés.

-Salut les filles.

-Bonjour Sanzo, répondirent les deux filles en même temps.

Les filles lui proposèrent de faire un bout de chemin ensemble et il accepta aussitôt. Ils pourraient en profiter pour discuter des derniers potins ensemble . Étant tous les trois dans des classes différentes, ils avaient plusieurs sources qu'ils pouvaient croiser.

Ils arrivèrent devant le portail d'entrée du lycée, et Réléna se souvint qu'elle avait laissé un de ses bouquins dans son casier. A 18h30, tous les casiers étaient vidés et si des affaires étaient retrouvées dans ceux-ci, il fallait aller les chercher au bureau des surveillants le lendemain. Et étant donné que c'était vendredi, elle devrait attendre lundi pour se rendre au bureau des surveillants, ce qui ne lui plaisait guère.

-Catherine, Sanzo, j'ai oublié un livre dans mon casier… Désolée, faut que j'y retourne avant qu'ils ne vident les casiers.

-Tu veux qu'on t'accompagne ? Proposa la brune.

-Non, ça ira, il vaut mieux que tu rentres sans moi, ton patron n'apprécierait pas que tu arrives en retard. Et toi Sanzo, tu as ton cours de piano, tu vas être en retard.

-OK, tu as raison, répondit Catherine. Alors à ce week-end j'espère.

-Oui, je passerai te voir, promis. Salut Sanzo, à lundi.

Le jeune homme la salua et il s'en alla avec Catherine. Réléna repartit en sens inverse et se dirigea vers les casiers. Elle s'arrêta devant l'un d'eux, tapa sa combinaison et le casier s'ouvrit. Elle récupéra son livre et se baissa pour le ranger dans son sac quand…PAF… Son casier venait de se refermer avec force. Elle leva la tête et aperçut…

-Heero, que… Qu'est-ce que tu fais ici ?

-A ton avis ? Répondit-il sèchement.

Elle se releva rapidement, lâchant au passage son livre, et recula, effrayée. Alors qu'elle reculait, méfiante, lui avançait tranquillement.

-OK… Alors tu vas me tuer de quelle façon ?

Heero ne répondit pas mais lui lança un regard de tueur à faire froid dans le dos.

-Avec un flingue ? En me tordant le cou ?

Gardant toujours le silence, Heero approchait dangereusement.

-Mais avant, j'ai besoin de savoir… Pourquoi veux-tu me tuer ?

-Parce que tu en sais trop sur moi.

Elle continua à reculer, tremblante, alors que lui avançait toujours, sûr de lui.

-Parce que j'en sais trop sur toi ? A part que tu es un grand malade mental et un suicidaire, je ne sais rien d'autre.

-Je sens que tu ne t'arrêteras pas là. Tu vas vouloir en savoir plus… Alors c'est mieux que je te tue maintenant.

-oui, comme je te le dis, et après, il a fallu…

Heero regarda dans l'autre sens car des voix se rapprochaient. Réléna en profita pour lui faire un croche-patte, et il s'éclata par terre. Elle partit en courant, espérant aller assez vite pour lui échapper. Heero se releva, dégoûté, et remarqua qu'elle avait laissé son livre.

-Peut-être qu'il y a son adresse, ça m'évitera des recherches.

Il ouvrit le livre mais quelque chose en tomba. Il s'agissait d'une photo de Réléna accompagnée de…de…

-Mais qu'est-ce qu'elle fout avec le ministre des affaires étrangères ? Pensa Heero.

Il tourna la photo et put lire au dos :

17 juillet 195 AC, colonie L1, Papa et moi.

-C'est une blague ?! Darlian, LE Darlian qui est notre plus fidèle allié, c'est son père ? Ça veut dire que j'ai essayé de tuer sa gosse ? Oh putain, si Darlian l'apprend, il va prévenir J et je vais me faire étriper. J'avais même pas fait le lien entre son nom de famille et celui du ministre des affaires étrangères. J'aurais jamais pensé qu'ils avaient un lien de parenté. Y'en a plein qui portent le même nom de famille et qui n'ont rien à voir les uns avec les autres !

Demeure des Darlian, 18h30 :

Réléna arriva chez elle, complètement essoufflée. Elle n'avait jamais couru aussi vite de toute sa vie. Si il n'y avait pas eu ces voix dans les couloirs du lycée, elle serait sûrement morte à l'heure qu'il est. Elle entendit des cris de joie et des personnes descendre les escaliers en courant…Ses petits frères.

-RELENA!

Des jumeaux venaient de faire leur apparition : Abel et Maël. Ils étaient tous les deux bruns comme leur père, mais avaient les yeux bleus de leur mère. Maël avait les cheveux longs jusqu'aux épaules, alors que son frère, Abel, avait les cheveux très courts. En les voyant, Réléna oublia aussitôt la menace qui pesait sur elle et leur fit son plus beau sourire. Ils accoururent aussitôt vers elle et lui sautèrent au cou.

-Doucement ! Vous allez m'arracher la tête, fit-elle le plus calmement possible, tout en essayant de garder son sourire.

-Désolé, firent-ils en même temps avec un sourire d'excuse.

-Ce n'est pas grave. Moi aussi je suis contente de vous voir mes petits anges.

-Miss Darlian?

-Oui, répondit Réléna à l'adresse de l'autre personne qui venait de s'adresser à elle.

Il s'agissait de la baby-sitter, Carole, qui venait de descendre à son tour les escaliers. C'était une femme mûre, qui avait la cinquantaine. Elle était très mince, avait les cheveux longs et roux, ainsi que les yeux verts.

-Votre mère a téléphoné il y a moins d'une heure. Elle ne rentrera pas avant 22h00.

Réléna parut déçue. Elle avait espéré voir sa mère ce soir, mais elle s'était doutée que celle-ci serait bien trop occupée pour rentrer plus tôt. Comme elle l'avait dit à Duo dans la journée, elle se doutait qu'elle allait devoir s'occuper de ses petits frères.

-Ah, très bien. Merci pour le message. Vous pouvez rentrer si vous le souhaitez, je vais m'occuper de mes petits frères maintenant que je suis là.

-Vous êtes sûre ?

-Oui, ne vous en faites pas. Je n'ai plus de devoirs à faire de toute façon. Rentrez chez vous, votre mari doit vous attendre avec impatience.

-Merci miss. Passez un bon week-end.

-Vous aussi, répondit la blonde en souriant.

Une fois qu'elle fut sortie, Réléna demanda à ses frères :

-Vous avez fait vos devoirs ?

-OUI, firent ses deux petits frères avec un grand sourire.

Réléna les sonda quelques secondes, puis déclara, neutre :

-Hum… Vous mentez très mal.

-Vite, cachons-nous, lâcha Maël.

Les deux frères partirent chacun de leur côté, n'ayant pas du tout envie de faire leurs devoirs tout de suite. Réléna, comme d'habitude, les laissa faire... Après tout, ils avaient tout le week-end pour travailler.

Mais soudain, sa bonne humeur s'envola en fumée en repensant à ce qui s'était passé au lycée. Fallait-il qu'elle prévienne la police ? Non, la police ne la prendrait pas au sérieux. Elle n'avait pas de motifs valables (un mec de ma classe veut me tuer, mais je ne sais pas pourquoi !), ni de blessures ou de coups. Elle essayerait de trouver comment s'en sortir pendant le week-end, son futur assassin ne savait pas où elle vivait… Quoiqu'il pouvait trouver son adresse très facilement, il fallait qu'elle se méfie. Ce malade pourrait également s'en prendre à ses petits frères. Elle alla donc vérifier que toutes les portes et fenêtres étaient bien fermées, et que toutes les alarmes étaient bien en marche. Puis soudain, elle pensa :

-Il faut que je parle de tout ça à Catherine, elle pourra peut-être m'aider.

Réléna alla au salon, puis elle déclara haut et fort :

-Les garçons, ça vous dirait d'aller au cirque ? Je dois parler à Catherine.

Aussitôt après ses paroles, elle vit ses frères arriver en courant.

-Chouette, on va aller voir Catherine ! Fit Abel.

-Et les animaux, continua Maël.

Appartement d'Heero et Duo, 18h45 :

Duo regardait tranquillement la télévision au salon depuis quelques minutes, tranquillement installé dans le canapé en cuir noir, quand il vit la porte d'entrée s'ouvrir. Heero fit son apparition, l'air un peu choqué. Duo fit surpris, il n'avait jamais vu cette expression sur le visage de son nouvel ami. Heero ferma la porte d'entrée et posa son sac à l'entrée. Il se dirigea vers le canapé et s'installa à côté de Duo. Ce dernier remarqua qu'il tenait un livre dans sa main droite. Heero le tendit à son ami et déclara :

-Ouvre-le, tu comprendras pourquoi je fais cette tête.

Duo prit le livre et tourna la couverture. Il tomba sur une photo très intéressante mais qui le surprit :

-Qu'est-ce que Léna fait avec le ministre des affaires étrangères ?

Il prit la photo, la regarda sous toutes les coutures, puis la tourna. Stupéfait, il lâcha :

-Bordel, Réléna est la fille de Darlian !

Heero acquiesça. Puis il ajouta :

-J'ai failli tuer la fille du ministre des affaires étrangères !

-Mais non Heero, fit Duo d'un ton rassurant, tu l'as juste menacée de mort. Ce n'est pas grave.

Son ami garda le silence, mais un rictus de malaise le trahit. Duo demanda alors :

-Nom de Dieu, Heero, qu'est-ce que t'as fait pendant que je rentrais ? T'as pas essayé de la buter quand même ?

Le dit iceberg ne répondit pas, et Duo en déduisit la réponse.

-Bon, OK, t'as essayé de la buter, mais t'y es pas arrivé, c'est le plus important !

-Elle a eu de la chance, si personne n'était arrivé, elle serait morte. Et elle avait bien compris que c'était sa dernière heure vu comment elle me regardait.

-Super ! Fit Duo, blasé. Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait pour réparer ta connerie ?

Heero n'en savait rien. Il avait besoin de réfléchir. Duo abandonna et continua à regarder son programme télé.

Cirque, 19h :

Réléna et ses frères arrivèrent au cirque une demi-heure après leur départ. Ce fut le directeur du cirque qui les accueillit, le sourire aux lèvres.

-Bonjour Réléna. Que fais-tu ici ?

-En fait, il faut que je parle à Catherine de toute urgence. C'est possible ?

-Bien entendu. Elle est sous le chapiteau avec le nouveau, elle le réprimande. Il faut encore lui apprendre les règles à respecter !

-Merci, fit la blonde en se dirigeant vers le chapiteau, suivie de près par ses frères qui se tenaient par la main.

-Léna, on pourra aller voir les lions ?

-Bien entendu Maël. Mais je ne veux pas que vous y alliez seuls.

-Compris ! Répondirent ses frères.

En approchant du chapiteau, elle entendait déjà la voix de Catherine qui criait sur quelqu'un. Elle entra à l'intérieur avec les jumeaux et deux regards se tournèrent aussitôt vers eux. Catherine était en compagnie du nouveau dont elle avait parlé à Réléna : il avait les cheveux châtains clairs et les yeux verts. La moitié droite de son visage était un peu cachée par sa coiffure rebelle. Réléna les salua tous les deux, et les jumeaux, en voyant Catherine, accoururent vers elle. Catherine reprit aussitôt le sourire qu'elle avait perdu quelques minutes auparavant à cause du nouveau. Elle se baissa à leur taille et les deux petits lui firent en même temps un bisou sur chacune de ses joues.

-Si je m'attendais à ça ! Fit Catherine. Quelle bonne surprise.

-En fait… Il faut que je te parle Cath, répondit Réléna, la voix hésitante.

-Tu as un souci ? Demanda la brune, gravement.

Réléna garda le silence et baissa la tête.

-Ça veut dire oui, pensa Catherine. De toute façon, j'en avais fini avec cet imbécile, déclara la brune.

Le dit imbécile fit comme si de rien n'était et répondit :

-Tant mieux, j'ai des lions à nourrir.

-Tu vas nourrir les lions ? Demanda Maël, les yeux remplis d'admiration.

-Oui. Vous voulez venir ? Proposa le nouveau.

-OUAIS ! Hurlèrent de joie les deux petits.

Mais ils se tournèrent vers leur sœur et Abel demanda :

-Léna… On peut y aller avec le monsieur ?

-Bien entendu.

Les jumeaux le suivirent aussitôt en lui posant des tas de questions.

-Comment tu t'appelles ? Demanda Maël.

-Trowa.

-Et t'as quel âge ? Enchaîna Abel.

-Vous êtes de la police ? Lâcha Trowa,

-non Plus ...

Réléna les regarda s'éloigner, le sourire aux lèvres, puis se tourna vers son amie.

-Alors, quel est le problème ?

-Heero a tenté de me tuer.

-QUOI ?! QUAND CA ? S'écria Catherine.

-Quand je suis allée chercher mon livre dans mon casier.

-Tu es sûre qu'il ne cherchait pas simplement à te faire peur ?

-Cath ! Je l'ai vu dans ses yeux…Des yeux qui me disaient « je vais te tuer et rien ne m'en empêchera ».

-Bon, OK… Mais tout va bien tant qu'il ne sait pas ou tu habites, fit Catherine, inquiète.

-Oui, c'est ce que je pense aussi, mais ce n'est pas très difficile de trouver où j'habite tu sais. Et ça ne règle pas le problème, il va sûrement recommencer.

-Tu as raison… Laisse moi réfléchir, il doit bien y avoir une solution.

La brune commença à faire des allers-retours sous le chapiteau, en passant à chaque fois devant Réléna. Elle réfléchissait intensément. Puis soudain, elle s'arrêta devant son amie et déclara :

-Ça y est, j'ai une idée. Suis moi !

Elle la tira par le bras et l'emmena auprès des jumeaux et du nouveau. Mais alors qu'elles s'approchaient d'eux, elles entendirent :

-C'est pas dangereux ? Demanda Maël.

-Non, je te promets, répondit le nouveau en souriant pour le rassurer.

Il ouvrit la cage et entra avec les jumeaux.

-Il est fou ! Fit Réléna, morte d'inquiétude.

Elle allait empêcher cette folie mais Catherine la retint par le bras.

-Laisse-le faire Léna… Je te promets que ça ne craint rien. Il sait ce qu'il fait.

-Tu rigoles ! Lâcha Réléna, toujours inquiète. Tu as dit que c'était un imbécile !

Elles continuèrent à approcher et… Elles virent les garçons caresser le gros lion installé dans la cage. Ce dernier ne bronchait pas et ronronnait de plaisir.

-Ça alors, fit Réléna, stupéfaite. C'est quoi son secret?

-Je ne l'ai pas encore découvert, répondit Catherine en riant.

-Réléna, t'as vu, il est content, fit Abel en souriant, fier de pouvoir caresser une aussi grosse bête.

-Oui, c'est super, répondit sa grande sœur en essayant de sourire.

-Trowa?

Le nouveau se retourna et regarda Catherine, qui venait de l'appeler, sans répondre :

-J'ai un service à te demander.

-…Un service ? Je croyais que j'étais un bon à rien.

-J''ai dit ça sous la colère Trowa, fit Catherine avec un sourire d'excuse. Mais tu n'as qu'à arriver à l'heure de temps en temps, au moins, je ne t'ennuierai pas.

-…Qu'est-ce que tu veux ?

-En fait…Mon amie a un problème avec…

Elle remarqua que les garçons la regardaient avec insistance, et elle déclara :

-Pas devant les enfants.

-HE ! Mais on a 7 ans, on n'est plus des bébés ! Se plaignit Maël.

Trowa leur demanda de ne pas faire de gestes brusques et rejoignit les filles qui étaient allées un peu plus loin. Ils surveillèrent les jumeaux, tout en discutant du problème. Réléna lui expliqua la situation dans laquelle elle se trouvait, et Catherine ajouta :

-Trowa, je voudrais que tu te débarrasses de lui.

Réléna parut choquée, elle ne s'attendait pas à entendre son amie dire une telle chose un jour.

-Pourquoi moi ? Demanda Trowa, indifférent.

-Parce que je sais que tu en es capable. Tu as déjà fait ça.

-Fait quoi ? Demanda Réléna, encore plus choquée que la première fois. Il s'est déjà débarrassé de quelqu'un ? Ajouta-t-elle, en insistant sur le mot « débarrassé ».

Trowa garda le silence. Il semblait si mystérieux aux yeux de Réléna.

-Alors ? Demanda à nouveau Catherine, sans répondre à son amie.

-C'est hors de question !

-Et pourquoi ? Demanda Catherine.

-Parce que ce ne sont pas mes affaires.

Il s'en alla rejoindre les deux enfants quand Catherine lâcha :

-Si tu ne lui rends pas ce service, je lui dis tout.

Trowa se retourna aussitôt et la défia :

-Jamais tu n'oserais le faire !

-Me dire quoi ? Demanda Réléna, ne comprenant rien à la situation.

-Vas-y, défile-toi ! Tu vas voir, je ne vais pas me gêner, le défia à nouveau la brune.

Trowa ne la croyait pas. Il se retourna et continua à avancer vers la cage quand Catherine se décida à parler à Réléna :

-Léna, Non Troade Orient ...

-OK, je vais vous aider, lâcha Trowa précipitamment, faisant ainsi taire Catherine.

-Catherine, qu'est-ce que tu allais dire ? Trowa est un quoi ? Demanda Réléna, toujours choquée par la situation.

-Juste un imbécile, répondit la brune.

-Pourquoi j'ai l'impression que tu me caches un truc super important ?

-Parce que c'est le cas, répondit son amie avec un sourire d'excuse.

... ..

Fin de ce chapitre !

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