Bonsoir les amis !
Je manque un peu de défi. Du coup, j'ai décidé de faire un truc un peu compliqué. A chaque épisode, je sortirais deux OS, ou plus, avec deux couples différents, inspirés de ces épisodes. Les couples pourront changer, même si mes préférés sont bien connus.

La nuit est mon domaine

Les rayons de la lune éclairaient la peau blanche du Patron. Un fil luisant couvrait ses muscles bandés. Sa séance de sport s'achèverait bientôt. Ses pas l'approchaient progressivement de chez lui, à travers les rues qui se vidaient. Trois heures du matin, et un Patron courant dans la fraîcheur nocturne. Il avait enlevé son pull, malgré le froid qui pinçait sa peau.

La salle de musculation, qu'il avait quitté une heure plus tôt, lui offrait toujours des moments intenses de détente. Heureusement qu'on le laissait y aller dans ses horaires de vie. Il s'y vidait le crâne après chaque tournage d'épisode.

Le quatre-vingt douze l'avait énormément occupé. Mathieu désirait un travail de qualité de sa part, vu le sujet. Du coup, les scènes se succédèrent dans la semaine, ses journées surchargées l'épuisaient, tant et si bien qu'il ne pouvait même plus sortir la nuit. Il profitait donc de la lumière naturelle qu'il adorait, malgré la crève qu'il attraperait sans doute le lendemain.

Apercevant l'appartement où il vivait avec sa famille de double, il accéléra. L se sentait vivre, dans tout cet espace. A l'intérieur, il ne pouvait jamais s'envoler ainsi au gré de ses pieds. Quand il s'arrêta, essoufflé devant le bâtiment, il sourit. Malgré son envie de vomir, malgré la douleur de ses muscles, il appréciait l'instant comme jamais.

Il admira quelques instants l'astre qui lui permettait d'exister, avant de rentrer. Son survêtement jeté dans la machine à laver, il prépara rapidement un t-shirt noir et un caleçon assorti, qu'il posa sur le lavabo de la douche.

Toujours nu, il mit un paquet de riz saveur méditerranéenne au micro-onde. Son téléphone entreprit sous ses ordres de passer un playlist calme. Il rejoignit enfin la douche, dont l'eau réchauffa son corps pâle.

Il prit son temps, tâtant la musculature de ses bras, qui se développait plutôt rapidement, appréciant ses grands droits, proéminents sous son peau sèche. Son sexe, rétrécit par la température, reprenait lentement constance. Il le caressa avec attention, alors qu'il se passait du savon sur le corps. Il sourit, comme à chaque fois qu'il regardait la cicatrice proche de son gland. Un souvenir d'une soirée plus qu'appréciable, d'un stérilet mal mis, d'une asiatique gêné, de son sang lubrifiant un vagin bien serré.

Il s'étira sous l'eau, allongeant son dos, suivant la lenteur de « Two shot of happy, one of sad », de Nancy Sinatra. Quand la chanson s'acheva, il s'enroula dans une serviette tiède. Mathieu lui préparait parfois la salle de bain ainsi pour lui. Il lui laissait le chauffage allumé, lui déposant ses éternelles lunettes de soleil, obsolètes la nuit, mais qu'il portait tout de même dès qu'il se trouvait à proximité de sa famille.

Il enfila son pyjama rustique, avant de récupérer sa nourriture dans un bol. Il attrapa une pomme et une bouteille d'eau, avant de se diriger vers sa chambre. Il réfléchissait déjà aux films qu'il allait regarder, quand il croisa le bureau de Mathieu. De la lumière s'en échappait encore. Il ne se priva pas d'y entrer.

Son créateur leva la tête en entendant la porte grincer.

« Bonsoir Patron.

- Salut gamin. Il avance le quatre-vingt douze ?

- Difficilement. »

Le criminel se glissa dans le dos de Mathieu pour lui masser les trapèzes, tout en observant le montage.

« L'introduction te prend du temps ?

- Oui. Et puis, avec les changements de coloration, le travail sur les couleurs et le contraste, c'est long.

- Ca donne vraiment quelque chose ces trucs de couleurs ? Je suis pas super fan. Vous passez tous pour plus blanc dans le dernier épisode.

- C'est vrai. Mais j'aime bien. Et le contraste avec l'arrière plan passe très bien.

- T'as pas l'air très bien Math'. Encore fatigué ?

- Pré-occupé en fait.

- Par quoi ? »

Le vidéaste fit tourner son siège, se retrouvant face au Patron.

« La rébellion du geek. »

Le Patron eut un rire nasal disgracieux.

« Te moque pas connard, lui lança Mathieu, accompagnant ses mots d'un coup entre les cuisses. »

Le criminel serra les dents.

« C'est déloyal ça.

- C'est mérité. »

Mathieu lui souriait, un léger air mutin tirant ses traits épuisés.

« Explique moi alors, ce truc avec le geek. »

Il désenchanta.

« C'est juste que je suis pas toujours sympa avec vous. Le Panda le dit dedans. On est ami, on devrait se soutenir... Mais je vous gueule dessus à longueur de temps. Autant toi tu me réponds, autant eux, ils se retiennent.

- Parce que t'es notre créateur.

- Oui mais du coup, je ne sais pas quand je vais trop loin avec eux.

- Si tu vas trop loin un jour, ils te le feront comprendre. Et puis, on ne t'abandonnera jamais gamin.

- Pourquoi ? Juste parce que vous êtes crée pour ? »

Le Patron glissa ses doigts sous le menton du jeune homme, lui relevant le visage. Il souriait avec un mélange d'adoration et de sarcasme.

« Parce que tu en vaux le coup. »

Mathieu lui sourit en retour.

« Mets un fut et on va s'en fumer une ?

- A vos ordres monsieur. »

Le Patron alla se trouver des vêtements un peu plus chauds, avant de rejoindre Mathieu, qui enfilait sa veste. Il lui crocheta les doigts à travers les siens, alors qu'ils quittaient la maison silencieuse. Ils ne s'éloignèrent pas trop, se posant tranquillement sur un trottoir proche. Il s'allumèrent tout deux une cigarette, qu'ils fumèrent sous la clarté de la pleine lune.

« Et si tu finissais le montage plus tard ?

- Tu proposes quoi ?

- De t'allonger nu sur mon lit avant que tu ne continues.

- J'aime bien cette idée. »

Le Patron se pencha sur son créateur, et souffla doucement sa fumée, qui rencontra sa conjointe. Les deux nuées s'unirent dans un tourbillon, imitant les deux bouches dont elles naquirent.

« Je peux laisser le volet ouvert ? Demanda le Patron, observant l'éclat de la nuit.

- Bien sûr. »

Quand le criminel se retourna, Mathieu, déjà torse-nu, libérait ses jambes de son éternel jeans.

« Sexy. »

Le vidéaste s'approcha de son amant. Il lui retira lentement ses lunettes. Les rayons blancs se reflétaient dans les iris rouges du Patron. Sa peau, seule partie immaculée de son corps, frissonnait sous les gestes lents de Mathieu. Il lui lança un sourire plein d'appétit.

« Je vais te dévorer, tu sais ça ?

- J'attends que ça. »

En quelques instants, l'albinos s'empara corps et âme de son aimé.