J'ai besoin d'amour- Cali
POV Ron
Non mais bordel, qu'est ce qui lui prend. Il aurait pas pu en choisir un autre. Franchement, c'est n'importe quoi. L'autre jour, je l'ai vu avec lui, au match de Quidditch, évoluer ensemble sur le terrain. D'accord, j'étais devant les buts, mais quand même, je me sentais tellement à l'écart. Les deux p'tits mignons là, à attendre le vif comme des guignols... Et puis à se chamailler tout le temps, genre on est pas copains, on est pas de la même maison, blablabla. Mais moi, je suis son confident à Harry, je connais très bien la vérité.
Et que j'te dévore des yeux en plein cours, et que j't'envoie des p'tits mots sous couverts d'insultes. La fouine et le survivant, ils sont beaux tiens ! J'sais pas ce qui me retient de balancer leur secret à tout Poudlard. M'enfin, ça me servirait à rien, ça le ferait pas reconsidérer... Ben nous quoi, si jamais un « nous » existe. Et pourtant, je vois bien comme on s'amuse ensemble avec Harry, comme il est naturel avec moi. Il est pas du tout comme ça avec Draco. Toujours à se retenir, à ne pas être lui-même en sa présence. Que du faux-semblant, fuyant, on croirait voir un Scroutt à pétard. Et Draco c'est la même ! Enfin, j'imagine, même si j'ai pas trop d'occasion de me retrouver seul avec lui.
J'me souviens de notre sortie à Pré-au-Lard, des insinuations de l'un et de l'autre, ils ont bien compris mes sentiments. Il se fout de ma gueule. Qu'est ce que j'pouvais dire ? J'ai feint l'ignorance, du coup j'suis passé pour un abruti. Encore une fois. Bon, j'ai Hermione, certes, mais c'est pas pareil. Ben déjà, c'est une fille quoi. Et puis, c'est elle, c'est ma meilleure amie ! Et elle me soutient pas du tout cette fois. Je sais pas si c'est de la jalousie ou autre chose, j'arrive pas à savoir. J'veux pas savoir. Au fond, je sais très bien ce qu'elle en pense, et j'veux pas la faire souffrir. Mais comment j'peux dire non à mes sentiments ? Si j'pouvais, bordel, si j'pouvais passer seulement une journée sans penser à lui, sans le regarder avec ce putain de sourire mièvre qui me colle à la bouche quand il est là. Si j'pouvais ne pas l'imaginer nu en plein cours de potions, ni l'admirer repousser les épouvantards, limite le filet de bave quoi, j'me fais pitié.
Et puis merde quoi. Ils sont pas faits pour être ensemble. Le sang pur carrément radical et le p'tit sang mêlé élevé par des moldus. Ils me saoulent. Combien de fois j'ai vu Harry sortir en douce du dortoir pour rejoindre Draco.
Je l'ai suivi un jour. J'aurais pas du. Ils se sont retrouvés dans la salle de bain des préfets. Je suis resté trois heures à la porte. Ça me faisait tellement mal de les entendre. Mots doux aussi bien que râles de passion. Mais j'ai pas pu partir. J'ai cru que ça pourrait m'ouvrir les yeux, comprendre que j'aurais jamais celui que j'aime. Mais t'es bien con mon p'tit Ron.
Après ça, ç'a été encore plus dur. Le souvenir de cette nuit-là est resté gravé à jamais dans mon esprit. J'en rêve la nuit, je les entends encore, c'est un supplice immonde. J'ai des images affreuses qui me viennent, leur bonheur,
putain c'est horrible.
Harry est mon meilleur ami, un garçon merveilleux. Il a tout pour lui, il pourrait avoir qui il veut ! Mais il a choisi l'autre. Et pourtant il connait mes sentiments. Mais il a décidé de penser qu'à sa gueule. Pour une fois il aurait pu me regarder, voir que j'étais pas seulement le rouquin de service qui lui sert d'acolyte. Faut que j'm'écrase, je sais qu'ils ont pas d'avenir, mais pour le moment ils sont heureux comme ça. Bordel, ça m'fait tellement de mal d'écrire ça. Mais c'est pour Harry, faut que j'oublie, que je souffre en silence.
Et Draco... Ben Draco, c'est l'homme de ma vie, et il le saura jamais.
