Cet os est écrit dans le cadre des nuits du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "mièvre" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un mp. Durarara appartient évidemment à Narita Ryogho et aux divers ayant-droits.


Izaya aurait aisément pu passer pour fou s'il y'avait eu quelqu'un d'autre dans son appartement. Il avait un sourire bien trop large et riait aux éclats devant son écran d'ordinateur. Et non ce n'était pas à cause d'une vidéo youtube particulièrement drôle.

Son apparence avait aussi de quoi interloquer. Izaya avait de nature une complexion naturellement fragile pour un homme -même si ce ne l'avait jamais empêché de faire joyeusement du Parkour dans tout Ikebukuro avec son monstre tant haï- mais le maquillage soigneusement appliqué et les vêtements le faisaient véritablement passer pour une femme.

Il se regarda une dernière fois dans la glace pour vérifier que son rouge à lèvres était bien en place et que son mascara n'avait pas coulé.

« Miroir, miroir dis-moi qui est la plus belle aujourd'hui? » susurra-t-il. Le son d'une voix résonnait étrangement fort dans cet appartement habitué au silence« Evidemment c'est moi pourquoi je pose une question aussi stupide? Il ne faut pas que j'oublie d'éteindre mes portables » marmonna-t-il en éteignant soigneusement huit de ses portables. Seul restaient allumés celui réservé au groupe de yakuzas Awakusu-kai avec lequel il était plus ou moins acoquiné et un petit portable noir dont peu de personnes détenaient le numéro.

Il lança le skype.

« Salut Hitomo-kuun ! « lança-t-il langoureusement. En forçant un peu sa voix dans les aigus, il savait qu'il pouvait passer pour une femme avec une voix grave. Il savait qu'il aurait pu garder sa voix naturelle et trouver une excuse à une voix masculine en rejetant la faute sur les cigarettes ou même sur rien du tout étant donné que la plupart des gens ne remarquent pas ce genre de détails mais Izaya se rappelait avoir lu et expérimenté avec succès que les hommes préféraient leurs femmes avec les voix les plus aigües possibles. Et il ne laissait jamais rien au hasard.

« Chihiro-chan » lui répondit son interlocuteur avec un grand sourire. Ce dernier ne le savait pas mais l'Awakusu-kai en voulait à son petit clan de yakuzas et Shiki avait trois semaines auparavant déposé une grosse liasse de billets en lui demandant (on ne donnait jamais d'ordres à Izaya Orihara) de trouver le plus d'information possible sur lui.

« Tu m'as tellement manqué chéri». Il ne comprendrait jamais la façon dont ses chers humains réagissait à ces mots mièvres débordant de bons sentiments. Souvent il s'amusait à sortir la plupart de ses répliques de romans sentimentaux d'une collection « Harlequin » achetés lors d'un voyage en France et la plupart tombait dans le panneau. Aïe ne pas penser aux panneaux ! L'autre jour Shizu-chan lui avait balancé un panneau de limitation de vitesse qui avait effleuré sa jambe et il avait encore un sale bleu.

Le visage de son interlocuteur s'illumina encore plus.

« Toi aussi Chihiro-chan !»

« Comment s'est passée ta journée? » demanda-t-il. Il écouta toute ouïe le yakuza lui détailler ses réunions de travail. S'il n'avait toujours pas avoué sa réelle occupation il avait au fil des semaines laissé échapper de plus en plus de détails et Izaya avait été capable en recoupant avec ses autres sources d'avoir une bonne idée de l'organisation interne de son clan de yakuzas.

De son côté Chihiro était pour Hitomo une femme célibataire avec pour occupation professionnelle femme de ménage qu'il avait rencontré sur un forum de célibataires. Une vie simple où on se couchait tôt et où on se levait tard à nettoyer les saletés des autres. Quand Izaya avait eu à une ou deux reprises des courbatures après ses courses-poursuites avec Shizu-chan et que cela se voyait dans la façon dont il était assis, Chihiro avait blâmé les positions difficiles qu'elle devait prendre et elle avait reçu le jour suivant une pommade provenant des meilleurs laboratoires pharmaceutiques dans sa boîte aux lettres. Son objectif était de soutirer des informations et surtout et avant tout de s'amuser mais il avait trouvé une excellente source d'argent. Un mot et les billets de yen arrivaient par centaines. Non pas que cela le surprenait : le rival d'Hitomo dans l'organisation était exactement pareil : l'autre jour il avait payé un repas dans un restaurant gastronomique italien pour impression sa chère Touka-chan. Ils étaient tous si facilement manipulables que c'en était risible.

Il continua à faire la conversation tout en mémorisant soigneusement les informations. Vers la fin de la conversation alors qu'Hitomo s'excusait de devoir partir parce que sa femme venait de rentrer - évidemment celle-ci n'apprécierait pas de le trouver en train de converser avec une parfaite inconnue- il eut une idée.

« Hitomo-kun je t'aime lança-t-il ». Il n'oublia pas d'écarquiller légèrement les yeux et de bien le regarder en face pour être encore plus convaincant. Celui-ci détourna le regard visiblement ému et Izaya grava ce visage dans son visage

« Moi aussi je t'aime. Ca peut paraître fou aux autres vu que nous nous connaissons depuis peu de temps mais je suis convaincu que tu es la bonne »

Izaya souriait et cette fois-ci c'était pour de vrai. Les réactions de ces humains l'amusaient toujours. Il prit discrètement une capture d'écran. Une nouvelle photo de réaction à ajouter à sa collection. ll devrait trouver un moyen de voir la tête d'Hitomo quand il se rendrait compte qu'il avait tout perdu et qu'il avait été dupé par lui et que Chihiro-chan surtout ne l'avait jamais aimé du moins pas de la manière qu'il pensait. Pleurerait-il? Essayerait-il de se venger? Se suiciderait-il? Continuerait-il sa vie en tentant d'oublier? Il avait hâte de le savoir mais il devait d'abord mener sa mission à bien.

Il aimait toute l'humanité dans la joie comme dans le désespoir mais comme il se le plaisait à répéter aux filles suicidaires il n'aimait aucun individu en particulier. Certains se distinguaient du reste comme Shinra ou ses soeurs et d'autres étaient des cas à part car ils relevaient du genre monstrueux et non pas humain comme Shizu-chan ou la Dullahan mais il ne les aimait pas plus que les autres.

Ils prirent congé l'un de l'autre. Izaya mima un baiser vers l'écran de la façon la plus mièvre qu'il puisse imaginer et cela plut visiblement à son interlocuteur.

Plus tard dans la nuit alors qu'il écrivait le rapport qu'il devait rendre à Shiki, son téléphone sonna. Il s'agissait de son téléphone noir et Izaya savait bien qui lui avait envoyé un message. Le numéro était celui de Tsukumoya Shinchi.

Joli rouge à lèvres. La manière dont vous obtenez des informations ne cessera jamais de m'amuser.

Il fronça les sourcils. Il savait que ce maudit Shinchi savait absolument tout ce qui se tramait sur internet mais le rappel constant qu'il avait la capacité de surveiller ses faits et gestes était légèrement irritant et même inquiétant pensa-t-il alors qu'il tapotait une réponse. Il ne savait pas très bien comment gérer son collègue informateur et cela l'agaçait et l'amusait tout autant.

Merci pour le compliment. Je ne vous savais pas attiré par la gente féminine. Et parfois le hacking a ses limites : il faut savoir donner de sa personne.