Bonjour à tous !
Comme je l'avais fait l'an dernier, je recommence cette année avec une fiction calendrier de l'avant. C'est une Dramione sur Noël et un chapitre sera posté chaque jour jusqu'au 24 décembre, afin que vous découvriez un chapitre par jour jusqu'à Noël.
Comme pour l'Ange de Noël (ma fiction Noël 2015), ce sera des chapitres courts (2000 mots) ainsi qu'une fiction légère et jolie, comme un flocon de neige.
(Je sais que je vous fais attendre pour mes autres fictions, mais j'ai enfin presque terminé Le Marchand d'âme que je recommencerai à publier dès que celle-ci sera terminée)
Je vous souhaite à tous un merveilleux mois de décembre,
Bonne lecture !
C'était la nuit qui précédait le premier jour du mois de Décembre que la neige avait choisi pour étendre son manteau immaculé sur le Londres endormi. Comme si tous les habitants de la capitale s'étaient donné le mot, il n'y avait pas un chat dans les rues, si bien que la poudreuse ne mit que quelques heures à transformer la ville en une lande cotonneuse. Les météorologues avaient juré que cela n'arriverait pas avant la veille de Noël, mais il est des choses insondables que même les plus grands scientifiques ne peuvent anticiper. La magie de Noël en faisait partie. Et c'était ce jour-là qu'elle avait choisi, pour faire comprendre aux enfants londoniens qu'il était grand temps de commencer à attendre Noël.
Hermione Granger n'était plus une enfant depuis longtemps. Elle avait d'ailleurs cessé d'en être une bien trop tôt, quand la guerre contre les forces du mal l'avait forcé à grandir et avait fait d'elle un soldat plutôt qu'une adolescente. Pourtant, la magie de Noël ne l'avait jamais quitté. Depuis sa plus tendre enfance, le mois de décembre restait son préféré et pour rien au monde elle n'aurait échangé ce merveilleux moment de fêtes.
Quand elle ouvrit ses volets ce matin-là, elle ne s'attendait pas à faire rentrer un petit tas de neige dans sa chambre. Surprise, elle se pencha sur le rebord et un large sourire se dessina sur ses lèvres qui grelottaient déjà. Son jardin était recouvert de plusieurs centimètres de poudreuse encore vierge de toute trace humaine. Seul un petit lapin avait eu le courage de s'aventurer au milieu des buissons et du froid hivernal.
C'était magnifique, elle en eut le souffle coupé. Voilà un mois de décembre qui commençait divinement bien. Jetant un bref coup d'œil à sa montre, Hermione se hâta de descendre dans la cuisine pour avaler en quatrième vitesse un petit déjeuner composé de pancakes et autres sucreries toutes très mauvaises pour la ligne. Elle avait une très longue journée qui l'attendait : en plus de son travail au département de la Justice, comme Juge des Affaires Familiales, Hermione était bénévole depuis des années dans sa propre association : La Maison des Orphelins.
Harry, Ron et Hermione avait fondé la Maison des Orphelins pour aider tous les enfants qui avaient perdu leurs parents durant la grande guerre. Les orphelins avaient pour la plupart trouvé un nouveau foyer parmi les membres de leur famille encore vivants, ou avaient été adoptés, mais la Maison des Orphelins était destinés aux enfants qui n'avaient plus personne, ceux qui méritaient une famille mais qui n'en avait pas encore trouvé.
Hermione s'y rendait tous les jours, pour lire les histoires du soir aux enfants ou encore animer la chorale, et faisait de son mieux pour relever des fonds à chaque fois qu'elle en avait l'occasion. Toutes ses économies partaient d'ailleurs dans l'association, afin de fournir des vêtements, des meubles et de la nourriture aux enfants.
Aujourd'hui était un jour spécial, car c'était le jour du sapin du noël. Elle l'avait promis aux enfants, et elle s'y tiendrait. Elle avait acheté un immense sapin et des centaines de boules et guirlandes lumineuses qu'elle comptait bien suspendre avec l'aide des orphelins et de tous les autres bénévoles.
Quand elle arriva aux portes de la Maison des Orphelins, c'est avec un large sourire qu'Hermione ouvrit la porte et fit voleter devant elle le sapin qu'elle avait choisi. L'arbre fut accueilli par des exclamations de joie et des petits cris surexcités.
—Il est immense ! cria le petit Pete de sa voix suraigu.
—Il est magnifique, s'exclamèrent les jumelles O'Donogue en chœur.
Une vingtaine d'enfants se rapprochèrent du sapin et d'Hermione, chantant les louanges de cet arbre merveilleux, des étoiles plein les yeux. Hermione déposa sur le sol un large sac rempli de décorations de noël et les enfants se précipitèrent pour en récupérer autant que leurs petites mains le leur permettaient. Commença alors la décoration tant attendue de l'arbre de noël.
—Tu es la mère noël avant l'heure, murmura une voix à l'oreille d'Hermione.
C'était Misha Caroll, la sorcière qui s'occupait de l'orphelinat depuis sa création, sept ans plus tôt. Misha était une femme d'une soixantaine d'années, qui s'occupait des orphelins comme s'ils étaient ses propres enfants. Dotée d'une autorité naturelle, il émanait cependant d'elle une aura bienfaitrice et bienveillante qui faisait d'elle une formidable maman d'adoption. Tous les enfants l'adoraient, et même ceux qui étaient déjà partis, revenaient de temps en temps pour la remercier de tout ce qu'elle avait fait pour eux.
Hermione haussa les épaules.
—C'est bien normal, ils méritent un Noël digne de ce nom.
—Tu as encore fait passé ton salaire dedans, n'est-ce pas ?
Hermione se sentit rougir. Oui, elle avait encore mis une grande partie de son salaire dans l'association. Elle avait pourtant un salaire conséquent, qui lui permettait de payer la jolie maison qu'elle s'était achetée dans la campagne londonienne, mais à côté de cela, Hermione aimait vivre simplement. Alors, tout l'argent qu'elle aurait pu dépenser dans des voyages, des vêtements, des sorties, elle l'investissait dans son association. Parce qu'elle voulait offrir à chaque enfant ce qu'elle-même avait toujours connu : la joie et la sérénité.
—Je n'aurai malheureusement pas assez pour leur offrir tout ce qu'ils désirent pour Noël, soupira Hermione.
Un petit sourire s'étendit sur les lèvres de Misha. Un sourire mystérieux, un sourire qui pouvait signifier tout un tas de choses.
—Quoi ? demanda Hermione, curieuse.
—Il y a… Quelqu'un qui nous a fait une proposition. C'est à toi d'accepter bien sûr, mais cela pourrait nous permettre de les gâter plus que jamais.
—Je ne vois pas où tu veux en venir…
—Et bien, un homme est venu hier soir. Il organise un grand bal pour Noël, et est prêt à faire une collecte de fonds si en échange, les enfants et toi faites la décoration de son manoir. Ce serait donnant donnant. Si tu veux mon avis, si ses amis sont comme lui, ils n'hésiteront pas à mettre la main au portefeuille.
—Un homme ? répéta Hermione incrédule. Qui ?
—Et bien… marmonna Misha mal à l'aise. Malefoy, Dragomalefoy.
Elle avait parlé si vite qu'Hermione ne fut pas certaine d'avoir bien compris. Quand elle vit cependant l'air coupable de son interlocutrice, Hermione n'eut plus de doute et comprit que malheureusement, elle avait très bien entendu qu'il s'agissait de Drago Malefoy.
—Drago Malefoy veut qu'on décore son manoir pour qu'il y fasse un bal où il récoltera des fonds pour nous ? répéta Hermione sur la réserve.
—C'est exactement ça.
Misha paraissait rassurée de voir qu'Hermione n'avait pas l'air de si mal le prendre. Mais cette dernière était songeuse. Elle n'avait pas revu Malefoy depuis des années. Pas depuis la fin de la guerre. Pendant qu'elle se battait contre Voldemort et les Mangemorts, lui, avait décidé de prendre le large, ce qui lui avait permis d'être lavé de toute responsabilité dans la guerre. Son père avait été envoyé à Azkaban, où il était mort, quant à sa mère, malade, elle avait été consignée à résidence, et était morte l'année précédente. Hermione s'en souvenait, cela avait fait les gros titres. La mort de Mrs. Malefoy avait fait de Drago le dernier héritier Malefoy, et sans doute l'un des plus riches sorciers de sa génération. Hermione avait entendu dire qu'il était à la tête d'une société internationale de potions médicales.
Elle se souvenait très bien de leurs relations à Poudlard, Drago était un garçon insupportable qui se pensait mieux que tout le monde et l'avait plus d'une fois humiliée devant toute l'école. Alors pourquoi diable voulait-il que ce soit elle et son association qui s'occupent de ses décorations ? S'il était question de faire dans le caritatif, il existait des dizaines d'autres associations en mal d'argent dans la capitale britannique.
Tu réfléchis trop, se sermonna Hermione. Tout ce qui comptait c'était l'argent qui serait récolté pour la Maison des Orphelins. Même si au fond d'elle, elle détestait Malefoy, elle savait que ses rancunes d'adolescente ne devaient pas guider ses actes. Si grâce à Malefoy, les enfants pouvait avoir tous les cadeaux qu'ils désiraient, alors elle était prête à mettre sa fierté de côté.
—C'est d'accord.
—C'est d'accord ? répéta Misha comme si elle n'était pas certaine d'avoir bien entendu.
—Oui, sourit Hermione. On a besoin de cet argent. Pour les enfants.
Misha acquiesça et eut un large sourire. Hermione savait ce qui se cachait derrière. Misha comprenait ce qu'il en coûtait à Hermione, mais sa générosité avait toujours surpassé tout le reste.
—Je lui ai dit de repasser cet après-midi pour que tu lui donnes ton accord, et que vous voyez ensemble ce qu'il veut.
—Très bien, j'ai de la paperasse à remplir, envoie-le-moi dans mon bureau quand il sera là.
Hermione se dirigea vers son bureau ridiculement petit, comparé à celui qu'elle avait au ministère, et soupira en voyant le tas de papiers qu'elle devait encore trier, organiser, remplir. Après s'être servie une tasse de thé, elle s'installa sur sa chaise bancale et jeta un bref coup d'œil par la fenêtre. La neige avait recommencé à tomber. C'était réconfortant, autant que l'odeur de la cannelle qu'Hermione avait largement saupoudré sur son thé. Ce bureau était de petite taille, mais bien plus chaleureux que celui au département de la justice. Elle l'avait décoré avec goût, et de nombreuses photos de ses amis et de sa famille agrémentaient les murs. Elle ne s'était pas permis cela au ministère, pour la simple et bonne raison qu'elle n'aimait pas mélanger le travail et sa vie personnelle. Mais ici, tout était différent. Il ne s'agissait pas de travail, juste de sa vie à elle, son petit jardin secret.
Deux heures s'écoulèrent. Deux heures qu'Hermione ne vit pas passer, tant elle avait de choses à faire. Elle était encore en train de se demander comment payer la facture de bois pour les cheminées quand deux petits coups résonnèrent contre la porte.
—Hermione ? Ils sont là.
—Ils ? demanda Hermione surprise.
Misha ne répondit pas et s'effaça pour laisser entrer Drago Malefoy et une jeune femme blonde perchée sur des talons vertigineux, qu'Hermione n'avait jamais vu. Elle portait une robe fourreau que jamais Hermione n'aurait osé porter tant elle était près du corps et dangereusement courte.
Hermione se leva pour les accueillir et serra la main que Drago lui tendit.
—Hermione, dit-il d'une voix posée et professionnelle.
Hermione ? Depuis quand s'appelaient-ils par leur prénom ?
—Drago, répondit-elle.
Elle se tourna vers celle qui l'accompagnait.
La blonde plantureuse eut un petit sourire suffisant avant de se présenter avec un léger accent français :
—Eugénie de Sainte Croix. La fiancée de Drago.
C'était un nom pompeux au possible.
—Petite amie, corrigea-t-il, mal à l'aise.
Hermione serra la main d'Eugénie avec un petit sourire, amusée par la réflexion de Malefoy, et les invita à s'asseoir. Ce fut Drago qui prit la parole le premier.
—Mrs. Caroll m'a dit que tu acceptais ma proposition.
—En effet…
—Refuser aurait été de la folie, répliqua Eugénie d'un air pincé. Une récolte de fonds ne fera pas de mal à ce lieu… sordide.
Hermione la fusilla du regard. Elle était sur le point de répliquer que si elle n'était pas contente Eugénie pouvait toujours se renseigner auprès d'un décorateur londonien hors de prix, quand Drago reprit la parole, sans doute conscient de ce qui se passait déjà dans la tête d'Hermione.
—Le bal aura lieu le vingt-quatre au soir. Est-ce que tu penses que vous aurez le temps de tout faire ?
—Et bien, tout dépend de ce que tu veux, quel type de décoration, quel style, si tu veux un thème particulier…
—Quelque chose de chic et classe, déclara Eugénie.
—Le mieux serait peut-être que nous convenions d'un rendez-vous au manoir, afin que tu puisses voir les lieux et…
—J'ai déjà vu les lieux, répliqua Hermione entre ses dents.
Drago s'arrêta immédiatement. Hermione se souvenait parfaitement du Manoir Malefoy, puisqu'elle y avait été torturée par Bellatrix Lestranges de longues heures durant.
—Le Manoir a été démoli et intégralement refait. Ce n'est pas celui que tu as connu.
Sans comprendre pourquoi, Hermione sentit un poids quitter sa poitrine. Un poids qui était là depuis le début mais dont elle n'avait pas conscience. L'idée de remettre les pieds dans ce manoir où elle avait tant souffert et vécu mille morts était une véritable torture pour Hermione, mais à présent qu'elle savait que l'endroit avait changé elle se sentit soulager. Peut-être que les souvenirs ne seraient pas aussi douloureux qu'elle le pensait si l'endroit ne lui rappelait rien de désagréable.
—Alors c'est réglé ? Disons, demain à la même heure ?
—Entendu.
Voilà pour le premier chapitre. On plante le décor, rien de très rocambolesque mais il faut bien qu'on sache dans quel monde nos personnages préférés évoluent. Je vous souhaite un joyeux 1er décembre, et on se retrouve demain pour la suite.
