Disclaimer : Albator, Clio, Toshiro, appartiennent à leur créateur M. Leiji Matsumoto.
Les autres personnages sont à moi.
1.
Le doux cœur de son fils battant contre le sien quand il le serrait contre lui, Alguérande avait fini par retrouver le sourire.
- Mon grand amour !
- Ah, je croyais que c'était plutôt maman…
Alguérande eut un petit rire, sans cesser de passer la main dans les boucles de miel de son rejeton aux prunelles d'un vert prairie paisible.
- Alveyron, je vous aime tous ! Tant ! Il n'y a aucun de vous plus précieux que l'autre… Je suis juste désolé de ne pas pouvoir jouer avec toi…
- Tu es fatigué, mon papa, admit le garçonnet.
- Si seulement tu avais idée à quel point, mon grand.
- Tes amis t'ont fait du mal…
- Oui. Bien qu'ils aient eu de légitimes raisons, il y a eu de la trahison, quelque part. Je vais avoir du mal à leur faire à nouveau confiance. Mais ce ne sont pas tes préoccupations, mon cœur.
Alguérande caressa la joue du garçonnet qui sommeillait sur lui.
- Je crois que c'est ce qui me manque le plus, murmura-t-il, un véritable interlocuteur. Quelqu'un qui comprenne exactement par quoi je passe. Je sais que ce sera toi un jour, que je t'ai transmis, ainsi qu'à tes cadets, ce fichu chromosome doré. Parfois, j'aimerais que tu sois adulte comme lorsque tu me venais en aide par le passé. Mais en même temps, je souhaiterais tant que tu ne quittes jamais le temps de l'innocence !
Le jeune homme eut un soupir.
- J'ai trouvé une famille, j'ai fondé la mienne, mais dans le fond, je n'ai jamais été aussi seul de ma vie !
Madaryne posa la main sur l'épaule de son époux.
- Toi, tu as de la chance d'être blessé et sous anti-dépresseurs, sinon je te frapperais et je te ferais la leçon pour proférer de telles inepties ! remarqua-t-elle alors qu'elle revenait d'une répétition de son concert. Arrête donc de « pessimister » ainsi !
- J'aimerais bien, mais ces pensées noires n'arrêtent pas de tourner dans mon ciboulot tordu… Je ne parviens pas à reprendre le dessus.
- C'est bien pour ça que nous sommes là, assura Madaryne. On ne va certainement pas te relâcher ainsi dans la nature !
Elle prit Alveyron dans ses bras pour le conduire à sa chambre.
Quand elle revint dans le salon, Alguérande avait été rejoint par son père.
- Les bagages seront prêts pour demain matin, assura-t-elle. J'aurai trois semaines pour finir de travailler les nouveaux morceaux et pour câliner Algie.
- Bonne idée ça, sourit le jeune homme. J'aime bien qu'on s'occupe de moi !
- Tu m'étonnes, rit Albator. Et tu en profites un maximum !
- J'avoue. Ce n'est pas désagréable après tout ce remue-ménage !
- On ne va pas te quitter, mon grand, répéta une fois de plus son père.
- Cela ne peut quand même pas durer éternellement, reconnut Alguérande dans un soupir. Il faudra bien que je retourne un jour ou l'autre dans l'arène. Vous êtes tous bien gentils, mais vous ne pouvez pas l'empêcher !
- D'ici là, tu ne dois que savourer ton séjour à Heiligenstadt. Ensuite, le jour venu, je te renverrai moi-même dans la mer d'étoiles.
- Je sais que je peux toujours compter sur toi pour me filer un coup de pied au cul quand c'est nécessaire ! Mais en effet, pas trop vite ! jeta Alguérande avant d'aller à la chambre des jumelles dont le baby-phone avait relayé le réveil.
Madaryne fit la grimace.
- S'il allait vraiment mieux, il ne se réjouirait pas de ces vacances prolongées, fit-elle.
- Oui, il ce n'est pas demain la veille que je le ramènerai à son Pharaon, approuva Albator. Mais au moins, il est en sécurité, c'est déjà ça.
Grand et fin, Morkadem avait le teint si pâle qu'il semblait ne faire qu'un avec sa longue toge immaculée, serrée à la taille par une large ceinture dorée. Ses deux paires ailes étaient couleur azur, évoquant celles d'un insecte. Mais dans la beauté de sa personne, ses yeux en amande entièrement rouge sang au minuscule iris d'or mettaient une touche inquiétante.
Debout près d'une immense sphère sur pieds, il passa la main autour d'une des alvéoles vitrail qui la composaient.
Ses lèvres jaunes pâles s'étirèrent.
- C'est parfait, continue de tourner en boucle, Alguérande. Cela me convient parfaitement. J'ai le champ libre pour mes petits projets !
Se retournant, il fit face à d'étranges êtres qui ressemblaient à de gros bonbons gélatineux, à forme humanoïde, de taille réduite, lui atteignant à peine les genoux.
- Au boulot, mes Thiiris, nous avons un Chaos à composer !
