AN: Mon cerveau fuse mais le temps n'y ai pas pour écrire autant que je le voudrais. J'ai quand même réussit à pondre cette nouvelle fic. Je me suis posée la question : quelles seraient leurs réactions à Finch et Reese, si John se trouvait soudainement diminué. Et voici ma vision.
Se passe courant saison 5: Pas de Carter, Shaw est toujours là, j'y inclue le personnage d'Iris MAIS évidement ici John et Iris n'ont jamais craqués l'un pour l'autre (et puis quoi encore, ça reste du RINCH?!)
Merci à toutes pour vos reviews et aux auteures pour nous faire vivre du RINCH ! Hey les filles, on est passé à 2k5 de fics POI! La
Petite dédicace à Isatis2013: Bon courage ;)
Enjoy
John rentra à la station de métro complètement épuisé par leur dernier numéro. Il se laissa tomber sur le fauteuil à côté d'Harold et se frotta le visage.
F: Je suis content que cette enquête soit enfin terminé.
J: A qui le dites-vous ! J'espère que votre machine va nous donner un peu de repos.
F: Vous savez très bien que la machine ne...
John le coupa et finit la phrase pour lui :
J: Ne choisit pas... (il soupira) je sais bien Finch. Mais pour une fois, je ne dirais pas non.
F: Ne vous en faites pas, le prochain numéro sera pour Mademoiselle Groves et Mademoiselle Shaw.
J: Et vous, quand allez-vous vous reposer un peu ? Vous en avez besoin autant que moi.
Il avait raison. Cette enquête les avait un peu malmenés tous les deux. Mais comment faire ? Les criminels ne prenaient jamais de vacances. John laissa tomber sa tête en arrière et ferma les yeux.
J: Ca ne vous dirait pas, une petite journée au soleil, au bord de l'eau, sans bruit, un cocktail et juste le bruit des vagues. Vous prendriez des couleurs un peu.
Reese sourit en visualisant la scène.
F: Si vous pensez que la couleur rouge écrevisse me sied... je crains, Monsieur Reese que le soleil ne soit pas une bonne idée.
John rit en imaginant Harold rouge et probablement pestant. Il se redressa pour le regarder, sourire aux lèvres.
J: Alors dans une source d'eau chaude dans les fjords ?
F: Non !
J: A l'ombre d'une cascade humide ?
F: Vous cherchez à vous débarrasser de moi, Monsieur Reese ?
J: Vous n'êtes pas drôle Finch ! Et moi qui croyais qu'un peu d'exotisme vous tenterait.
Harold se leva pour se servir un thé et faire un café à son partenaire. Il lui tendit la tasse fumante.
F: Vous ne pensez pas que question exotisme nous en vivons suffisamment ?
J: Merci. ( lui dit-il en attrapant la tasse) Je suis juste curieux. Ce serait quoi vos vacances idéales ?
Finch sourit sachant ce qu'il allait lui répondre et connaissant la réponse que John allait lui faire. Il adorait ces rares moments de complicité avec lui et il se laissait souvent aller, beaucoup plus qu'avant.
F: A Paris, pour une exposition au Louvres, ou bien à Londres pour le British museum, il a plusieurs expositions que j'aimerai voir.
Il marqua une pause en souriant pour observer le visage de John qui parut choqué.
J: Vous êtes irrécupérable Finch! J'abandonne.
John sentit soudain une migraine lui prendre le crâne. Il ferma les yeux 2 secondes cherchant à faire fuir la douleur. Harold s'en aperçut.
F: Tout va bien Monsieur Reese?
L'homme au costume posa ses doigts sur ses tempes et se les massa puis répondit :
J: Bazard Finch, ne vous en promenez pas, c'est juste une mygale.
L'informaticien écarquilla les yeux et John redressa la tête, le regard étrange. Ce qui fit paniquer Harold.
F: Monsieur Reese qu'est-ce que vous racontez?
Il lut dans le regard de son partenaire une sorte d'inquiétude qu'il n'avait jamais vu chez lui.
J: Je ne cherche pas, je ne capote pas ce qu'il m'adhère!
F: Oh mon dieu... John restez avec moi d'accord? Ne paniquez pas...
Il posa rapidement sa tasse, fonça jusqu'à sa trousse de secours et la fouilla énergiquement. John commençait à paniquer sérieusement, il formulait parfaitement les phrases dans sa tête mais les mots ne sortaient pas de la même manière. Comme s'il ne maitrisait plus sa bouche.
J: Qu'est-ce qu'il m'aspire?!
Harold trouva la boite qu'il cherchait, l'ouvrit et en profita pour appuyer sur son oreillette pour appeler Fusco.
L: Fusco j'écoute.
F: Lieutenant c'est une urgence, venez tout de suite, je crois que John fait un AVC, je ne vais pas pouvoir le porter jusqu'à l'hôpital...
Il tendit tout de suite deux comprimés d'aspirine à John qui semblait sombrer dans l'inconscience.
F: Tenez, avalez ça vite.
Il attrapa le visage de son partenaire pour tenter de le garder éveillé.
F: Ecoutez-moi John, restez concentré sur ma voix, avalez ces comprimés. Vous êtes en train de faire un AVC, l'aspirine va fluidifier votre sang et devrait résorber le caillot. Mais essayez de rester conscient et surtout ne paniquez pas...
Ne pas paniquer, ne pas paniquer ce répéta Harold. Il était en fait mortifié. Il savait pertinemment ce qu'il pourrait arriver à John : mourir, sombrer dans le coma, perdre connaissance et se réveiller avec de terribles séquelles... Il chassa rapidement tout cela de sa tête sentant qu'il perdait pieds. Il fallait qu'il soit solide pour John.
F: John! ( il lui tapa les joues pour le réveiller) Je vous en prie Monsieur Reese il faut absolument que vous finissiez d'ingérer l'aspirine... Je suis là, ça va aller...
John réussit à sortir un mot :
J: Hôpital.
F: Oui John, on va y aller mais je ne peux pas vous porter...
Soudain Reese lui attrapa le bras et le serra.
J: Harold...
Finch eut tout juste le temps de le soutenir que son partenaire s'évanouit. Ce qui n'était pas bon signe. Il appuya à nouveau frénétiquement sur l'oreillette pour joindre Fusco. Celui décrocha immédiatement et ne laissa pas le temps à l'informaticien de parler.
L: Je suis là Finch. J'ai prévenue les urgences en route.
F: Dépêchez-vous, il vient de s'évanouir!
Une minute plus tard, Fusco arriva dans le sous-sol, trouvant John dans les bras de Finch. Il était toujours évanoui. Le lieutenant empoigna son collègue de travail et réussit à le mettre sur son dos et à le porter jusqu'à son véhicule. Harold s'assit immédiatement à côté de John et surveilla son pouls.
L: Il est dans le coma?
F: Je n'en sais rien, je ne suis pas médecin! Foncez, voulez-vous ?!
Lui-dit-il énervé et paniqué. Lionel appuya sur l'accélérateur pour arriver le plus rapidement possible aux urgences.
F: Vous en faites pas Finch, il a la tête dure!
L'informaticien ne dit rien, se laissant envahir par le stress de le perdre. Ils arrivèrent aux urgences rapidement. Reese fut embarqué par les infirmiers et Fusco dû repartir au commissariat laissant Harold seul devant l'accueil. Une agent lui demanda des renseignements sur John.
I: Vous pouvez me donner des renseignements Monsieur?
F: Bien entendu
I: J'ai besoin de son nom, prénom, date de naissance. A-t-il une assurance ?
F: Détective John Riley, date de naissance 20 mai 1972. Oui, je crois que la brigade le couvre.
I: Très bien. C'est vous qui l'avez emmené ?
F: Oui.
I: Vous êtes ?
F: Ecoutez Mademoiselle (il regarda son badge) Tompson. Je suis un ami mais je souhaite rester discret vous comprenez.
L'agent d'accueil fronça les sourcils mais n'insista pas. Ce n'était pas la première fois qu'on lui faisait ça.
I: Très bien
F: Merci, beaucoup.
Harold lui sourit.
I: Est-ce qu'il a des antécédents médicaux?
F: Hum... vous savez, vu son emploi, je pense qu'il doit être assez fourni en effet. Cependant je ne sais pas grand chose.
Harold mentit car il craignait que Samaritain ne finisse par les démasquer. C'était déjà dangereux de se montrer ensemble alors il resta prudent. Après avoir renseigner tant qu'il le put l'infirmière, il se dirigea vers la machine à café. Se servant un thé qu'il ne toucha même pas, beaucoup trop inquiet.
Quelques heures plus tard, John fut ramené en chambre. Harold rentra, le cœur battant la chamade. Il savait pertinemment les sentiments qu'il éprouvait pour l'ex agent, les conséquences aussi que cela pourrait avoir pour tous les deux. Mais là, plus rien ne comptait que de savoir John en vie. Cependant une angoisse lancinante l'empêchait d'être heureux de le voir. Aurait-il des séquelles ?
Il prit la chaise à côté de lui et s'installa. Mais fut vite obligé de se lever lorsque le médecin entra.
M: Bonjour, je suis le Docteur Norman. Vous êtes de la famille ?
F: Oui. Comment va-t-il docteur ?
Le médecin regarda les constantes de John et griffonna quelques notes sur son bloc.
M: C'est vous qui lui avait fait prendre l'aspirine ?
F: Oui.
M: Bravo, vous lui avez certainement sauvé la vie. Très peu de gens savent ce qu'il faut faire.
F: J'ai déjà eu à faire à ce type...d'incident...
Il n'osa pas poser la question qui lui brulait les lèvres depuis l'entrée du médecin. Mais ce dernier le devança.
M: Bien, je ne pense pas qu'il aura des séquelles. Son scanner ne montre pas de lésion cérébrale. Il a eu beaucoup de chance. Il faudra qu'il soit prudent à l'avenir. C'est quelqu'un de stressé ?
F: Pas vraiment. Mais son travail l'est.
M: Je vois. Et bien il faudra qu'il lève un peu le pied, en plus du traitement.
Harold nota dans un coin de sa tête toute cette conversation et se rassit une fois le médecin parti. Il observa John endormi. Il était certain qu'il n'aimerait pas qu'on lui dise de ralentir la cadence.
Les heures passèrent sans que Reese ne se réveille. Harold se torturait l'esprit. Réalisant qu'il aurait pu perdre son partenaire en une fraction de seconde, sans aucune arme, ni blessure et surtout sans qu'il ne sache les sentiments qu'il éprouvait pour lui. Peut-être devrait il lui en parler. Il regarda par la fenêtre quand il entendit la voix de John, faible mais présente.
J: Harold...
F: Je suis là Monsieur Reese.
L'ex agent porta sa main sur sa tête en gardant les yeux fermés.
J: J'ai une migraine de dingue...
F: C'est normal.
Finch cherchait le moindre signe de séquelles. Pour l'instant il fut soulagé de voir que la parole n'était pas touchée, ni la praxie des membres supérieurs. En revanche, il ne l'avait pas vu bouger ses jambes. Il eut sa réponse lorsqu'il le vit les replier s'aidant de ses bras pour se redresser. Mais il reposa sa tête sur le coussin en grimaçant.
F: Vous souffrez?
Lui demanda Harold.
J: Juste à la tête... J'ai fait un AVC alors ?
Soudain Finch remarqua quelque chose qui le fit paniquer. Son partenaire n'avait toujours pas ouvert les yeux. Il ne dit rien, attendant de voir si John le réaliserait et surtout, si c'était volontaire.
F: Oui... Est-ce que vous vous sentez...normal ?
Puis il comprit devant le silence. John savait déjà qu'il y avait quelque chose qui clochait mais chercha à le dissimuler. Cependant Harold n'était pas dupe et voulu en avoir le cœur net. Il se rapprocha et pris la main de Reese cherchant à le faire réagir. Mais cela ne vint pas.
J: Je n'arrive pas à ouvrir les yeux Finch.
Il sentit la main de l'homme au costume serrer la sienne. Harold chercha à camoufler son trouble.
F: C'est sans doute normal. Ce n'est pas rien ce qu'il vous ait arrivé. Le médecin m'a assuré qu'il n'y avait pas de lésions.
Un silence lourd s'installa. John savait pertinemment que c'était tout sauf normal et sentit l'angoisse dans la voix de son ami. Alors il fit tout pour cacher la sienne. Harold lâcha sa main.
F: Je vais me chercher un thé. Vous avez besoin de quelque chose ? Vous voulez un café, un verre d'eau ?
J: Ca ira merci.
F: Je reviens.
Il fallait qu'il sorte. Il fallait qu'il respire. Harold se dirigea vers une infirmière.
F: Puis-je parler au Docteur Norman s'il vous plait? Il y a un souci avec Monsieur Riley.
Quelques minutes plus tard le médecin se trouvait dans la chambre avec John et chercha à comprendre ce qu'il se passait. Il passa une lumière sous les paupières de Reese qui s'en extirpa immédiatement. C'était une bonne nouvelle, il n'était pas aveugle.
M: Ne vous en faites pas messieurs. C'est probablement temporaire. Il n'y a rien qui indique que cela vienne d'une quelconque lésion. C'est tout sauf organique.
Harold pris la parole.
F: En êtes-vous certain Docteur? Je veux dire, ce peut-il que cela ne soit pas visible sur le scanner ?
M: Il y a toujours un léger risque oui. Mais je ne pense pas que cela soit le cas.
J: Harold, arrêtez de vous inquiéter. S'il dit que c'est temporaire alors laissons faire le temps.
Il n'était pas du tout convaincu de ce qu'il venait de dire.
M: Ecoutez, je pense que vous pourrez rentrer chez vous demain, vous reposer et laisser le temps faire ce qu'il a à faire. Peut-être que quelques séances de psychothérapie vous aideront. Parfois le traumatisme de l'accident peut générer ce type d'incident. Et je pense que d'ici quelques temps tout rentrera dans l'ordre.
John ne dit rien, mais son partenaire ne put s'empêcher de poser la question :
F: Un ordre d'idée sur votre vision de la temporalité docteur Norman?
Le médecin sourit.
M: Je ne peux pas vous dire. Cela peut être une journée comme des semaines.
Cela fit réagir immédiatement l'ex agent.
-J: Des semaines ? Je n'ai pas ce luxe Docteur... le crime n'attendra pas que je me refasse une santé !
M: Peut-être bien, mais vous n'aurez pas d'autre choix détective Riley. Et d'ailleurs, je vous conseille de lever le pied si vous ne voulez pas finir dans une boite en bois, si vous voyez ce que je veux dire. Ce genre d'alerte pourrait se reproduire et vous pourriez ne pas être chanceux cette fois-ci. En attendant vous allez devoir apprendre à faire sans vos yeux.
Le médecin sortit de la chambre laissant les deux hommes silencieux. Ils entendirent soudain quelqu'un frapper à la porte et virent rentrer Root et Shaw.
S: Salut la belle au bois dormant. Finch vous avez une sale tête.
F: Bonjour à vous aussi Mademoiselle Shaw.
R: Comment ça va John?
Fit Root en s'approchant du lit.
J: Finch, vous n'étiez pas obligé de prévenir tout le monde !
Shaw s'assit sur le fauteuil à côté du lit et dit
S: Oh ça y'est ! Il va commencer à ronchonner. C'est Fusco qui nous a prévenu, il s'inquiète pour toi.
F: Je crains que Monsieur Reese, ne puisse nous aider avant un petit moment.
Les filles levèrent un sourcil, soudain soucieuses. Root parla en premier, comprenant immédiatement que quelque chose n'allait pas.
R: Des séquelles ?
Ce fut John qui lui répondit :
J: Ca va aller, d'ici quelques jours j'aurai retrouvé ma vue, alors ne commencez pas à me mettre de côté déjà, d'accord?
F: Monsieur Reese, vous avez entendu le médecin? Pas de stress. Et de toute façon, ce n'est pas négociable.
Après avoir expliqué à Shaw et Root toute la situation, ces dernières quittèrent l'hôpital, soucieuses de l'état de John mais aussi de celui d'Harold. Root allait monter dans la voiture et dit à Sameen :
R: Il va falloir surveiller Harry, il a l'air sacrément affecté.
S: John ne va pas apprécier qu'on fasse sans lui, et franchement je le comprends.
Elles montèrent dans le véhicule.
R: Tu as raison, mais Harold ne le laissera pas faire. Tu as entendu Lionel ? Je crois qu'il a eu peur et le connaissant, il fera tout pour empêcher John d'être stressé.
S: Je lui souhaite bien du courage.
Deux jours passèrent et le médecin donna son aval pour la sortie de John, estimant qu'il ne risquait plus rien et qu'il rouvrirait probablement les yeux rapidement. Harold ramena son associé à son loft, l'aidant pour le moindre pas. Une fois à l'intérieur, John soupira.
F: Tout va bien Monsieur Reese?
J: Je déteste devoir être dépendant.
F: Ce n'est que temporaire.
Harold lui parlait avec une voix pleine d'espoir. Finch tourna sur lui-même, réfléchissant à ce qu'il allait faire. Il regarda sa montre, il était déjà 19h. Il alla dans la cuisine, sortit un verre et le remplit d'eau. Il s'avança vers John qui n'avait pas bougé. Il attrapa sa main, y plaça le verre d'eau et lui donna un comprimé qu'il avait attrapé dans le sac.
F: Tenez, c'est votre traitement.
L'informaticien frissonna au contact.
J: Vous n'êtes pas obligé de jouer les baby-sitter Finch.
Ce dernier ne lui répondit pas, il posa son manteau, attrapa son téléphone portable et composa un numéro. John avala son médicament et chercha à avancer vers son sofa. Il marcha à tâtons et lorsqu'il cogna enfin son genou dans le canapé, il s'assit. Il entendit Harold commander un repas. Il retira sa veste à son tour et posa sa tête contre le dossier du sofa.
F: Le repas sera là d'ici une petit demi-heure. J'ai pris la liberté de commander pour vous.
J: Je n'ai pas très faim.
F: John, il vous faut manger. Je sais... je comprends que cette situation vous déplaise.
Il s'assit à coté de lui.
F: Mais il vous faut reprendre des forces.
J: Pour quoi faire? Répondit John amèrement. Vous croyez que je suis stupide ? J'ai bien compris que je peux faire une croix sur notre collaboration.
Harold écarquilla les yeux surpris par le ton désœuvré de son partenaire et surtout par cette phrase.
F: Vous ai-je seulement dit que je ne voulais plus de vous?
J: Vous n'avez pas besoin de le faire. Dites-moi à quoi je vais bien pouvoir vous servir si mon état reste permanent ?
F: Monsieur Reese, depuis quand baissez-vous les bras aussi rapidement? Le médecin a dit que cela était temporaire.
J: C'est un charlatan de plus, tout simplement.
Soudain le portable de Finch sonna, coupant court à leur conversation. Il répondit immédiatement en voyant qu'il s'agissait d'un appel de Root.
F: Oui, Mademoiselle Groves ?... Évidement...
Harold se leva et s'éloigna de John pour ne pas qu'il entende. Celui ci soupira comprenant que son partenaire le mettait déjà de côté. Quelques minutes plus tard, il fut pris par une envie d'aller aux toilettes. Il se leva et tenta de se diriger vers elles. Il entendit Harold arriver.
F: Monsieur Reese où allez-vous?!
J: Finch, il y a des endroits où vous ne voulez certainement pas m'accompagner...
Harold sembla réfléchir quand il comprit soudain vers où John se dirigeait.
F: Oh!
Quelques heures plus tard, le repas prit non sans peine, Harold débarrassa la table et commença le peu de vaisselle qu'ils avaient utilisés. John n'avait presque rien avalé et était très silencieux.
J: qu'est-ce que vous faites ?
Demanda-t-il sur un ton un peu sec, comprenant très bien ce qu'était en train de faire son partenaire.
F: Je nettoie ce que nous avons utilisé, ne vous en faites pas, je n'empiéterai pas sur votre vie privé si c'est cela qui vous tracasse.
Lui dit-il un peu agacé.
J: Harold...
F: Ecoutez John, croyez-moi, je sais par quoi vous êtes en train de passer.
John grimaça en pensant tout de suite à la blessure de son associé. S'en voulant immédiatement d'être aussi peu reconnaissant.
F: Je sais aussi que si les rôles étaient inversés, vous seriez au petit soin pour moi. Alors je vous en prie, pour une fois, laissez-moi m'occuper de vous.
John soupira à nouveau. Décidément, il avait passé la journée à faire ça.
J: Je suis désolé Finch... c'est juste que...
F: Je sais.
Ce que John ne savait pas, c'est qu'Harold c'était promis d'être à ses côtés pendant tout cette épreuve, jusqu'à ce qu'éventuellement, il aille mieux. Il avait même envisagé de lui avouer, quand le moment serait venu, ses sentiments. Ce que Finch ne savait pas de son côté, c'est que John s'en voulait d'être devenu une charge supplémentaire pour son ami, de ne plus lui être utile. Qu'il était en colère contre le destin. Lui qui risquait sa vie au quotidien, il avait fallu que ce soit un accident vasculaire cérébral qui l'handicape. Alors il ne savait plus trop quoi penser. Et en plus, il avait fallu qu'il perde la vue, un des sens les plus primordiaux. Mais surtout, maintenant, il ne pouvait plus voir le visage d'Harold. Cela en était fini d'observer ses réactions face à ses taquineries, son visage tendu quand il le sentait en danger, son petit sourire parfois lorsqu'il riait à ses taquineries. Oui, il avait peur que tout soit relégué irrémédiablement au placard si jamais ses paupières ne se décidaient pas à s'ouvrir.
Le lendemain, Harold avait proposé à Reese de l'emmener au souterrain pour qu'il reste un peu impliqué dans les numéros. Il sonna et entra dans le loft.
F: Monsieur Reese?
Il n'entendit pas de réponse. Il s'avança, posa son manteau sur le sofa et entendit l'eau couler dans la salle de bain. Il s'approcha pour se signaler à son partenaire.
F: Monsieur Reese, je suis là.
La seule réponse qu'il entendit fut un juron. Il haussa les sourcils et s'approcha.
F: Vous avez un soucis? Je peux entrer ?
John soupira, se rendant compte qu'une fois de plus, il n'arriverait pas à faire ça tout seul.
J: Entrez.
Harold passa la tête et vit John assit sur le rebord de la baignoire, le visage plein de mousse à raser, le rasoir dans la main gauche, le coté droit avec une tache de sang ; il avait dû se couper. Il comprit que l'ex agent avait tenté de se raser mais n'y arrivait pas. Il grimaça sachant que cela devait toucher John dans sa fierté une fois de plus.
J: Je ne suis même pas fichu de faire une truc aussi simple que de me raser!
F: Allons John, c'est normal, il faut laisser le temps à vos sens de s'adapter. Vous n'êtes revenu qu'hier. Vous croyez sincèrement que vous allez réussir aussi vite à tout faire tout seul?
J: Ca me rend dingue Finch.
F: Je sais.
Il s'approcha et lui prit délicatement le rasoir des mains.
F: Laissez-moi faire.
John ne dit rien. L'informaticien attrapa une serviette et l'humidifia. Il retira toute la créme et vérifia que la coupure n'était pas trop profonde. Puis il reprit de la mousse et l'appliqua sur le visage de son associé. Il chercha tant bien que mal de ne pas penser à la proximité et l'intimité de ce geste. John redressa le visage pour lui faciliter l'accès et profita de la tendresse avec laquelle Harold s'activait à la tache. Il passait sa main avec lenteur sur son cou, aussi doux qu'une caresse. Puis il ne put s'empêcher de sourire.
F: Qu'est-ce qui vous fait sourire?
J: Vous.
F: Je ne me savais pas aussi drôle.
J: Vous vous arrêtez de respirer chaque fois que vous me touchez.
Finch paniqua, prit en flagrant délit, mais répondit comme toujours du tac au tac :
F: Je suis concentré, vous ne voudriez pas que je vous taille Monsieur Reese, n'est-ce pas?
J: Vous n'oseriez pas !
F: Maintenant si vous voulez bien vous taire et ne plus bouger pour que je termine ça?
En réponse John lui tendit la joue pour lui montrer par où commencer. Il commença par le bas du cou.
F: Vous savez, au Japon, le rasage que l'on appelle le Kamisori, avec une lame coupe-choux, était fait par les disciples des Samouraïs. Personne n'avait le droit de les toucher à part leur apprenti.
Il continua sa tâche tout en lui parlant, cherchant un moyen de ne pas se focaliser sur la proximité du visage de John et les caresses qu'il était obligé de faire pour tenir sa tête. Parler historique du rasage lui faisait presque oublier ce qu'il faisait... presque.
F: Bien après, cette tradition fut reprise par les empereurs et seules les geishas avaient l'autorisation de le faire. Chose assez étrange étant donné qu'il s'agit de prostituées...
Il nettoya le rasoir dans le lavabo et reprit sa tâche de l'autre coté.
J: J'imagine qu'elles ne s'arrêtaient pas juste à les raser.
F: Monsieur Reese !
Dit Finch, soudain embarrassé par l'implication. Il se reprit puis lui dit en souriant.
F: A choisir entre la geisha et le disciple, j'espère Monsieur Reese, que vous me considérerez plus comme votre apprenti.
Il sentit la joue de John bouger, esquissant un sourire. Même si cette phrase était ambiguë, elle n'avait que d'autre but que de détendre l'atmosphère et de montrer à Reese que cela ne le gênait pas de le faire. Cependant, il arriva à la partie où son esprit allait finir par dévier lorsqu'il se rendit compte qu'il ne lui restait plus que la moustache. Il allait passer prés des lèvres de John. Il déglutit péniblement. Repassa le rasoir sous l'eau chaude et vit John se pincer la lèvre pour lui faciliter l'accès.
F: Quand... quand j'ai eu mon accident qui m'a fait rester sur un fauteuil roulant, j'ai mis pratiquement un mois avant d'arriver à refaire certaines choses seul...
Lui avoua-t-il. John posa un regard tendre sur lui. C'était la première fois qu'il évoquait son passé et surtout sa blessure. Il se rendit compte qu'Harold avait dû probablement être seul tout le long de sa convalescence, alors que lui était entouré. Finch ne dit plus rien et c'était à nouveau retenu de respirer, finissant consciencieusement son rasage.
F: Voila Monsieur Reese.
Il attrapa la serviette et lui frotta délicatement le visage afin de retirer ce qu'il restait de mousse et de poils. John voulu attraper la serviette et posa ses mains sur celles d'Harold. Ils se figèrent tous les deux et se fixèrent. L'informaticien n'y tenant plus, retira lentement ses mains, profitant quelques secondes de ce contact inespéré. John le remercia d'une voix étrangement faible.
F: Avec plaisir... Je vous en prie, à l'avenir, n'hésitez pas à me solliciter, même si vous trouvez ça pénible... je dois être une des seules personnes à pouvoir comprendre ce que vous ressentez.
Un silence pesant s'installa entre les deux hommes. Puis Finch retrouva l'usage de son cerveau.
F: Je vais vous laisser finir de vous préparer.
John sourit.
J: Finch, comment est ma coupe?
Reese s'avait pertinemment qu'il avait réussit à se coiffer mais cherchait à embarrasser encore plus son partenaire, histoire de le taquiner un peu et pour voir sa réaction, il devait bien l'avouer.
F: Vos cheveux sont toujours autant collés à votre tête, si vous voulez savoir.
John rit suivi par Harold qui sortit de la salle de bain. Puis il parla plus fort pour que John l'entende.
F: Oh Monsieur Reese, j'ai pris la liberté de prendre rendez-vous pour demain avec le docteur Campbell votre thérapeute.
J: Je suis vraiment obligé ?!
F: Ce sont les conseils du médecin hospitalier et de toute façon, votre chef de police ne vous reprendra pas sans l'avis médical des deux. Alors autant commencer le plus tôt possible et peut-être qu'elle vous aidera.
John allait une nouvelle fois, devoir parler avec cette femme. Une chance qu'il appréciait discuter avec elle et qu'il se sentait suffisamment en confiance. Harold lui, n'aimait pas trop cette femme. Parce que c'était la seule avec qui John était discret et n'avait jamais rien partagé de ses séances avec lui. Il espérait qu'il n'y avait pas une sorte d'attirance entre les deux.
Ils finirent par partir pour la station de métro. Une fois sur place, Harold se mit immédiatement sur ses ordinateurs alors que John s'assit près de lui. Il l'entendit tapoter frénétiquement sur le clavier et appuyer sur quelque chose.
F: Bonjour Miss Groves... Oui. Avez-vous reçu les fichiers que je vous ai envoyé ? ...parfait... contactez-moi lorsque vous y serez.
Puis plus rien. John compris qu'Harold avait donné un numéro à Root. Il se leva et tâtonna dans le métro à la recherche de son sac d'armement.
F: Qu'est-ce que vous faites Monsieur Reese?
J: Il faut que je m'occupe, vu que je ne suis d'aucune utilité.
Harold ferma les yeux, conscient de ce que devait ressentir son partenaire. Il se leva pour l'aider mais fut stoppé net par l'homme au costume, qui l'avait entendu se lever :
J: Ca va Finch, je ne suis pas complètement handicapé!
F: Je cherche juste à vous aider.
J: Et bien, laissez tomber. Occupez-vous des numéros.
La tension dans la voix de John fit comprendre immédiatement à Harold qu'il fallait qu'il le laisse tranquille. Il retourna à son ordinateur en jetant un œil de temps en temps à son associé.
John s'était mis en tête de nettoyer minutieusement son arsenal. Seule chose qu'il était encore capable de faire. Il écoutait par moment les conversations de Finch, mais rien à faire il ruminait le fait de ne pas pouvoir les aider.
Les heures passaient inlassablement et John tournait en rond. C'était une mauvaise idée d'être venu là. Cet endroit et les paroles de Finch lui faisait sans cesse prendre conscience qu'il se pourrait qu'il ne puisse plus jamais les aider pour les numéros. Et ça le rendait malade. Bear sentit son désarroi et vint poser sa gueule sur sa cuisse. John le caressa.
J: Toi et moi, on est dans le même panier maintenant.
Harold se retourna et observa Reese.
F: Vous disiez ?
John soupira.
J: Rien. Vous en avez encore pour longtemps ?
F: J'ai bientôt terminé.
J: Bien, j'aimerais rentrer.
F: Très bien Monsieur Reese, j'en ai pour deux minutes.
Harold avait bien senti le trouble de John mais n'avait rien dit, ne sachant pas vraiment quoi faire. Il espérait que sa séance avec la thérapeute demain allait lui apporter un peu de paix.
A suivre...
Prochain chapitre: la séance avec Iris.
AN 2: Tout ce qui concerne l' AVC est inspiré (hélas) de faits réels. Pour l'historique du rasage Japonais, ça sort de ma tête lol.
