Bonjour Bonjour !

Voici le premier chapitre du tome 3 ! En espérant qu'il sera assez aguichant pour vous donner envie de finir cette trilogie, on vous souhaite une bonne lecture !


TRILOGIE DES ORIGINES

Tome 3 : La Quête De La Genèse

Chapitre 1 : Des origines du monde

4 milliards d'années qu'Elle était née, qu'Elle observait, intriguée, cette nouvelle planète se former, se développer. D'abord, l'eau était apparue, recouvrant pour les trois quarts la gigantesque boule qui flottait parmi ses semblables dans l'espace. Puis, l'oxygène fit son apparition, permettant l'apparition de petites choses, des cellules, la première trace de vie.

La Source examinait ce phénomène avec intérêt, explorant ce monde nouveau au gré des millénaires qui s'écoulaient. Elle décida de créer deux êtres pour l'aider à surveiller cette terre et à comprendre les phénomènes qui l'agitaient. Deux êtres immortels, les Veilleurs, gardiens de la mémoire de la Terre. Ils se virent confier chacun une partie du globe et devaient consigner chaque évènement majeur qui se produisait.

Les petites cellules se développèrent pour prendre des formes complexes mais au combien inférieure à Elle. Puis, cette vie sortit de l'eau, apprit à respirer, à marcher. Par des mutations génétiques abscons, des espèces furent créées et une en particulier attira son attention : les hommes. Ils semblaient ridicules comparés aux autres races. Ils marchaient sur leurs pattes arrières, étaient vulnérables au climat de cette planète, aux attaques des autres animaux et pourtant, ils survivaient.

L'Origine de toutes magies examina cette petite tribu d'humains. Ils s'étaient regroupés et avaient trouvé refuge dans des grottes, à l'abri du froid et des intempéries. Certains se mirent à fabriquer des armes pour se défendre et se nourrir.

"Ces choses sont donc douées d'intelligence..." songea-t-Elle, perplexe, en se cachant dans un volcan non loin, pour poursuivre ses investigations.

Un jour, un de ces petits êtres vêtus d'une peau de bête s'aventura dans sa cachette. Elle était minuscule, son visage couvert de saleté, ses cheveux noirs lui tombant sur le visage. Elle poussait des grognements, les yeux plissés. La lumière qu'Elle générait devait aveugler cette fillette. Cependant, l'humaine s'approcha, toujours plus près et effleura de ses doigts la boule de magie pure. Elle recula d'un mouvement vif, serrant contre elle sa main. Des cloques se formèrent au bout de ses doigts, le pouvoir l'ayant brûlé.

La Source contemplait cette insolente. Comment avait-elle osé poser sa main sur Elle ?

La fillette passa sa paume sur ses doigts brûlés et des étincelles bleues crépitèrent. L'humaine eut un sursaut en remarquant que les cloques disparaissaient au contact de la lumière et s'enfuit en poussant des cris aigus.

« Elle a pris de mon pouvoir... » pensa la Source. « Non. Je ne me sens pas lésée. Que s'est-il passé ? »

La Source sentit un changement dans Sa magie. Elle sentait l'humaine qui était maintenant reliée à Elle.

« Je viens de créer une nouvelle chose… Mais qu'est-ce que c'est ? »


Un million d'année venait de s'écouler et la Source était contrariée. La fillette qui avait capté accidentellement un part infime de son pouvoir était morte depuis maintenant des centaines de milliers d'années, mais elle avait donné naissance à des enfants qui eux aussi maîtrisaient l'art de la magie.

Elle avait décidé de laisser ce nouveau genre d'humain se développer, se contentant d'observer leurs réactions, de voir comment ces choses s'acclimataient parmi les dépourvus de pouvoirs. Et Elle fut déçue. Les « Sorciers » avaient pris l'ascendant sur les autres humains et commençaient à les réduire en esclavage.

« Si je n'interviens pas, ils vont tuer les sans-pouvoirs… » songea avec amertume l'Origine de toutes magies.

La Source se concentra et créa une petite île hors du temps et de l'espace qu'elle nomma Avalon. Elle pria ses Veilleurs de s'y établir et d'y construire une ville assez grande pour accueillir tous les sorciers. Puisque ces derniers ne désiraient visiblement pas vivre avec des sans-pouvoirs, elle allait les isoler pour protéger les plus faibles.

Une fois Avalon aménagée, la Source endormit toute la communauté sorcière et en expédia les membres sur l'île. A leurs réveils, les magiciens se trouvaient dans des petites maisons en pierre. Les humains entreprirent rapidement de visiter leur nouveau milieu de vie. Il faisait un temps magnifique sur Avalon. Une forêt luxuriante jouxtait la ville qui entourait un château, une plage de sable fin s'étendait à perte de vue, et des champs étaient prêts à être cultivés. Des étables se trouvaient à quelques pas des habitations, et des bêtes domestiquées attendaient que leurs nouveaux maîtres s'occupent d'elles.

Elle laissa un leader émerger du groupe, une personnalité forte pour les guider dans leur nouvelle vie. Satisfaite, l'Origine de toutes magies garda un œil sur ces sorciers et décida de s'occuper des sans-pouvoirs.


Mais il en fut des sorciers entre eux comme de leurs relations avec les sans-pouvoir. Ils ne purent envisager bien longtemps de vivre paisiblement. Les siècles passaient, les sorciers apprenaient plus d'enchantements, devenaient plus puissants et commençaient à vouloir régner sur Avalon comme seuls maitres, avant de conquérir la terre de leurs ancêtres. Et ce qui devait arriver arriva. Les magiciens, sous la direction de leur leader, se rebellèrent contre la Source et Avalon fut ravagée par une guerre fratricide.

Un petit groupe prit le parti de défendre leur Créatrice, l'Origine de toutes magies, et affrontèrent leurs semblables. Vingt sorciers contre le reste de l'île. Tous périrent dans la bataille mais l'un d'eux réussit à porter le coup fatal au leader des rebelles avant de succomber. La Source profita de la mort du chef des insurgés pour renvoyer tous les sorciers sur terre, où ils se trouvèrent en minorité face aux sans-pouvoirs qui avaient développé la science, offerte par l'Origine de toutes magies. Une fois l'île débarrassée de ses habitants, la Source récompensa ceux qui étaient morts pour Elle. Elle leur conféra l'immortalité, leur offrit Avalon et leur octroya de vivre une deuxième existence terrestre.

Elle créa deux Conseils : le Conseil des Sages et l'Alliance Interdite. Et ces vingt braves devinrent des Sages et des Hauts, les Conseillers de la Source.


Un jeune garçon courait en direction d'un lac, ses pieds nus foulant l'herbe humide de rosée. Il tenait dans ses mains deux seaux vides qui bringuebalaient au rythme de sa course. Sa mère avait besoin d'eau pour préparer le petit-déjeuner et son ventre qui grognait de faim l'empressait de se dépêcher. Le soleil était déjà haut dans le ciel et le garçon allongea sa foulée.

Il s'arrêta sur les rives du lac, haletant, le front couvert de sueur, et il plongea un des seaux pour le remplir d'eau. Il hala de toutes ses forces pour récupérer le récipient mais le poids tirait sur son dos et le garçon grimaça de douleur. Soudain, une ombre apparut dans son dos, lui masquant la lumière.

- Besoin d'aide, Lancelot ? demanda une voix grave.

Le garçon, effrayé, sursauta, lâchant son seau qui tomba dans le lac. Il se retourna et pâlit en remarquant un homme immense à la peau ébène qui l'observait, le visage neutre.

- Qui… qui êtes-vous ? balbutia le garçon.

- Je suis Héphaïstos, le forgeron de l'Alliance Interdite. Mes hommages, Premier Haut.

Le géant se pencha, plongea sa gigantesque main dans l'eau et en ressortit le seau qui ressemblait à un dé à coudre dans sa paume. Héphaistos le remplit d'eau et le posa à côté du garçon.

- C'est quoi, l'Alliance Interdite ? demanda Lancelot avec un léger froncement de sourcils.

- C'est une assemblée d'illustres sorciers. Et tu en fais parti.

- Moi ? Mais je ne suis qu'un garçon de ferme ! s'exclama l'enfant.

- Pour le moment. Mais tu es promis à un brillant avenir. Retrouve-moi ici même quand le soleil sera couché. Je te ferai visiter l'île des enchanteurs, l'île d'Avalon.

Le garçon acquiesça vivement et s'éloigna prestement en direction des fermes. Héphaïstos le regardait disparaître à l'horizon, une lueur bienveillante dans le regard.


Un homme déambulait, soucieux, dans les couloirs d'un vaste château. Resserrant sa cape autour de ses épaules, il songeait à la réunion qui venait de se finir. Le roi avait été très clair sur ses intentions. C'était à lui de se débarrasser de la sorcière des marais, qui empêchait les troupes de Pendragon de se rendre en Orcanie.

- Avec une attitude comme la sienne, Uther fédérera mes couilles, mais pas les pays voisins… maugréa l'homme en gagnant l'air libre.

En passant devant les écuries, il avisa les palefreniers qui s'occupaient des montures des chevaliers.

- J'espère juste que Perceval a raison et que ce gros taré de Pendragon donnera naissance à un roi avisé. Parce que là, on n'est pas rendu… A s'entourer de glands comme Goustan de Carmélide, le pays court à sa perte. Et je parle pas de son fils, Léodagan. Une brute épaisse… Quinze ans et déjà assoiffé de sang. Famille de dégénérés.

Il soupira et quitta l'enceinte du village. Le froid était mordant et la neige tombait inlassablement depuis des jours, sans faiblir.

- Tintagel, pays de merde… marmonna l'homme avant de se métamorphoser en loup.

Il se mit à courir dans les bois voisins, slalomant entre les arbres, martelant le sol blanc de ses pattes. Alors qu'il s'approchait des frontières du royaume de Tintagel, il sentit la puanteur des marais. Au fur et à mesure de sa progression, la neige devenait grise, à moitié fondue, se mêlant à la boue et à la tourbe qui entachaient les rives des marécages. Une odeur de mort flottait dans les environs et le druide se mit la truffe dans l'étendue blanche pour engourdir son odorat.

Quelques minutes plus tard, il repéra une petite cabane de bois dans une clairière. Une dizaine de soldats se trouvaient pendus aux branches d'un chêne, en guise de bienvenue pour les visiteurs. A quelques pas de la porte d'entrée bouillonnait un chaudron de cuivre sur un feu ronflant.

L'homme reprit forme humaine et se frotta les doigts pour les réchauffer. Il posa le pied dans la clairière, évitant de s'attarder sur les hommes morts dont la puanteur l'incommodait.

- SORS DE TA TANIERE, SORCIERE, ET VIENS AFFRONTER LE DRUIDE DU ROI PENDRAGON ! s'exclama-t-il d'une voix forte, tentant de cacher sa nervosité.

Il attendit patiemment, ses sens aux aguets, que la sorcière des marais se montre. La porte de la cabane finit par s'ouvrir dans un affreux grincement. Une jeune femme à la chevelure blonde comme les blés, vêtue d'une longue robe noire, apparut sur le seuil et le dévisagea, l'air hautain.

- Ainsi donc, c'est toi, le fameux Merlin… dit-elle, goguenarde. Je t'imaginais plus vieux.

- Et je vous pensais plus moche. Comme quoi, les préjugés... répliqua le druide en s'avançant.

- Donc, tu viens me tuer. Amusant. Tu as quoi… Quarante ans ? J'en ai plus de mille. Tu penses vraiment pouvoir accomplir la mission que ton barbare de roi t'a confiée ?

Merlin sonda son adversaire. Elle était vieille, puissante mais sut qu'il pourrait s'en débarrasser.

- Bien, tu as l'air déterminé. Lançons les formules d'usage. Merlin, druide de la cour d'Uther Pendragon, vainqueur de la Vouivre centenaire, inventeur de l'élixir de vaillance, grand pourfendeur du dragon de Calédonie…

- On est obligé de se farcir tout le CV ? Abrégez, sinon on y sera encore pour la fête du printemps, coupa le druide.

- Respecte les traditions, mécréant ! tonna la sorcière.

- D'accord… Dame Yhael, sorcière des marais, folle sanguinaire, grande squatteuse du royaume de…

Merlin ne put finir sa phrase. Une boule de feu se dirigeait vers lui à vive allure et il fit un pas sur le côté pour l'éviter. Il leva les mains, prêt à attaquer. Concentré, il plissa les yeux pour accommoder sa vue à la pénombre de la forêt et évaluer sans se tromper la distance qui le séparait de la sorcière. Pas la peine de la rater ou de l'estropier. Il devait faire son boulot, pas un massacre. Dans ses pensées, il ne s'aperçut qu'au dernier moment que le sortilège précédemment lancé revenait vers lui à toute allure. Il n'eut d'autre choix que de se jeter au sol vivement.

- C'est malin, grommela-t-il en s'extirpant de la boue nauséabonde, je pue maintenant ! Comme si j'avais de l'or à mettre dans mes vêtements !

- L'or ne te sera plus d'aucune utilité quand tu seras mort ! ricana la sorcière.

Le sorcier observa rapidement son environnement, se demandant quel sort il pourrait utiliser pour se débarrasser de la mégère qui riait à gorge déployée.

- Pendragon adorera l'odeur de ton cadavre. Ca lui rappellera le fumet de sa chambre à coucher.

Merlin remarqua une légère aura dorée qui entourait Yhael et qui semblait courir sur l'herbe verte. Il s'accroupit prestement et posa sa paume sur le sol.

"Voyons si ce sort fonctionne..." songea Merlin en attirant à lui la magie de son adversaire.

Il tendit sa main libre vers le ciel et une boule de pouvoir électrique se forma doucement.

- Oh... Un lumos... Comme c'est joli, ironisa la sorcière alors que des serpents électriques apparaissaient et couraient le long de ses bras. Je vais te montrer ce qu'est la vraie magie, vermisseau...

Yhael lança rapidement son attaque qui percuta Merlin de plein fouet. Ce dernier serra les dents et encaissa sans broncher, continuant de pomper l'énergie de la femme. Quand la boule de pouvoir fut suffisamment important, il se releva doucement, laissant la sphère dansait librement au-dessus de sa paume.

- A ton tour de morfler, femme... grommela Merlin en jetant son sort.

Il laissa fuser l'énergie, la sentant se déverser à travers la paume de sa main. La lumière frappa la sorcière de plein fouet, et alors qu'un grondement sourd enflait dans la clairière, elle sembla se tétaniser avant de simplement disparaître.

- Net et sans bavure, fit-il en se frottant les mains. Je ne pensais pas que ce sortilège marcherait. Il faudra que je le retente...

Il fut coupé dans ses réflexions par des applaudissements qui retentirent dans la clairière. Merlin se retourna vivement et remarqua un homme d'une taille gigantesque qui avançait vers lui.

- Je ne savais pas qu'elle avait un sexfriend... grogna le sorcier en faisant apparaître une boule de feu.

Le géant agita rapidement la main et le sort se volatilisa sous le regard éberlué de Merlin.

- Et voila ! On essaie d'être sympa, on complimente, et on se fait insulter. Tss tss tss, siffla le géant en s'approchant du sorcier qui recula et trébucha, se retrouvant à nouveau dans la fange.

- Qui… qui êtes-vous ? balbutia Merlin, en reculant pour mettre de l'espace entre lui et l'homme impressionnant.

- Culann, le forgeron du Conseil des Sages. Et toi mon gars, t'es le premier Conseiller de cette joyeuse bande. La Source t'a désigné comme son bouclier. Et à raison, à ce que j'ai pu voir. Tu encaisses plutôt pas mal.

- La Source ? C'est quoi ce truc ? demanda le sorcier en se relevant.

- Un peu de respect pour ta Créatrice, enchanteur ! gronda Culann.

- Enchanteur ? Non, moi, c'est Merlin.

Le forgeron passa sa main sur son visage et soupira bruyamment.

- Si les neuf suivants sont aussi cons que celui-ci, ils se démerderont pour aller sur Avalon sans moi.

Il attrapa le sorcier par sa cape et le souleva de terre.

- Hey ! Lâchez-moi ou je vous arrache vos dents cariées pour vous les coller dans le troufion ! s'exclama vertement Merlin.

- Toi et moi, j'crois qu'on va bien s'entendre, ironisa Culann. Allez chéri, la Source t'attend, et tu apprendras bien vite qu'elle n'est pas patiente…

Avant que Merlin ne puisse rétorquer, tous deux avaient disparu dans un craquement sonore.


Lancelot lançait son cheval au galop. Les sabots frappaient avec force et vigueur les pavés de la cour de Camelot et le destrier quitta l'enceinte du château. Le chevalier de la Table Ronde fonçait sur la route, ses mains contractées sur le mord, le visage fermé. Il avait perdu. Sa rébellion contre le roi Arthur s'était soldée par un échec. Il avait perdu la femme qu'il aimait, Guenièvre, son statut dans l'assemblée prestigieuse des chevaliers, et sa vie prenait un tournant qu'il n'avait pas vu venir. Le seul point positif, c'est qu'Arthur l'avait laissé partir, malgré les avis contraires de ses conseillers.

Il emprunta une route que les romains avaient pavée et se dirigea vers la plage. Il avait décidé de prendre un bateau pour l'Aquitaine. Il était en très bon terme avec le suzerain local et prendrait quelques jours pour réfléchir à son avenir. Devrait-il revenir pour affronter ce stupide moldu d'Arthur afin de conquérir le trône de Camelot ? C'était une idée séduisante. Ce roi de pacotille et son armée n'étaient que des vermisseaux. La seule difficulté était Merlin.

Lancelot se méfiait du vieux sorcier. Il était puissant, malin et était un combattant expérimenté. Merlin était son seul obstacle pour accéder au trône.

Une silhouette apparut sur la route et le cheval se braqua brusquement, désarçonnant Lancelot. Le chevalier tomba sur la route dans le fracas assourdissant de son armure. Il ferma un instant les yeux et remarqua que quelque chose lui cachait la lumière du soleil. Quand il rouvrit les paupières, il remarqua Merlin debout devant lui, qui le surplombait de toute sa hauteur.

- Que fais-tu là, enchanteur ? grogna Lancelot.

- Je viens te tuer, répondit calmement Merlin en sortant son arme de Sage d'un pan de sa robe.

- J'ai le sauf-conduit d'Arthur ! brava le chevalier.

- Les promesses n'engagent que ceux qui les croient. Debout, félon, et viens m'affronter.

- Tu pourrais t'en mordre les doigts, sorcier, siffla l'homme au sol qui se releva dans un fracas métallique.

Merlin fit glisser son pied droit légèrement en arrière pour avoir un appui plus stable et leva son bâton de Sage. Il le prit à deux mains et le fit tournoyer avec une agilité impressionnante pour l'âge qu'il paraissait avoir. Il se retrouva entouré d'un halo doré et une boule blanche de magie apparut devant lui.

- J'espère que tu encaisses bien, gamin, car celle-là va te faire mal au cul... murmura le Sage avant d'envoyer son attaque.

Le chevalier déchu avala difficilement sa salive mais ne recula pas. Il brandit sa lame qui étincela dans l'air avant de l'abattre sur le sortilège qui fonçait vers lui. La boule de magie se fractionna et les myriades d'énergie allèrent faire s'évaporer branches et rochers autour des deux hommes.

- C'est tout ? Arthur compte sur toi et c'est tout ce dont tu es capable sorcier ? ricana Lancelot.

Merlin eut un petit sourire narquois et frappa vivement les pavés de son arme. Des lianes surgirent du sol pour s'enrouler autour des jambes, du corps et des bras du Haut. Une dernière tige s'enroula autour du cou de chevalier dont la trachée fut violemment comprimée.

Avant que Lancelot n'ait le temps de réagir, le Sage fit une rapide arabesque de sa main libre et les lianes se couvrirent de glace qui se propagea progressivement au corps du chevalier.

- Allez ma fiotte, montre-moi comment tu vas te sortir de là, fit Merlin, amusé.

L'ancien chevalier de la Table ronde n'arrivait plus à bouger, même le petit doigt, engourdi par le froid qui se propageait rapidement sur la surface de métal. Il ferma les yeux et fronça les sourcils tandis que Merlin le regardait, goguenard.

- Alors ? fit l'enchanteur avant de hausser un sourcil surpris

La glace commençait à fondre doucement tandis que des gouttes de sueurs perlaient au front de Lancelot.

- Tu me fais vraiment suer toi ! gronda le chevalier.

- Et c'est pas fini, dit le Sage en claquant des doigts.

Des flammes gigantesques apparurent pour entourer le Haut dans un cercle qui se rétrécissait, se rapprochant de plus en plus du corps de Lancelot.

- Alors ma biquette, on fait moins le fier à bras devant un vrai sorcier ? Tu vas voir le sort que je réserve aux trous du cul dans ton genre, gronda Merlin en levant son bâton de sage.

Il fendit l'air de son arme et des milliers d'éclairs déchirèrent le ciel pour s'abattre sur le chevalier de la Table Ronde alors que les flammes n'étaient qu'à quelques millimètres de son corps, se reflétant dans son armure.

Lancelot fit exploser sa magie autour de lui, pour se débarrasser des sortilèges de Merlin, et c'est exactement la réaction que le Sage attendait. Il posa sa paume sur le sol et aspira le pouvoir du Haut pour en faire une gigantesque boule dévastatrice.

- Tu ne vas pas t'en relever. Adieu, traître ! s'exclama l'enchanteur en lançant son attaque.

Lancelot fut frappé par le sortilège avant même d'avoir eu le temps d'esquisser un geste. Un froid intense s'empara de lui et il avait l'impression de geler de l'intérieur. Une givre épaisse et compacte couvrait rapidement ses membres et sa conscience s'éteignit alors qu'il se transformait en statue de glace.

Merlin claqua négligemment des doigts, faisant exploser le corps du Haut, et tourna les talons pour disparaître dans un craquement sonore.


La Source étouffa un soupir, lasse. Quel dommage que cela finisse ainsi entre les deux Conseillers sur terre. Ils avaient été tellement proches sur Avalon. Et leur collaboration pendant la guerre qui avait ravagé l'île avait été exemplaire.


La suite la semaine prochaine ! En espérant que cette introduction vous aura plu, on vous fait de gros bisous !

Passez un bon week-end,

Sygui et Link9