Disclaimer : L'univers de Naruto ne m'appartient pas et l'histoire est celle de xxYou-shall-be-my-Squishyxx (merci beaucoup !) de sa superbe fanfic originalement appelée Don't tell A soul.
Je ne fais que traduire.
Original : s/9531889/1/Don-t-Tell-A-Soul
Bonne lecture !
'Les voilà qu'ils recommencent', Hinata soupira intérieurement en entendant les étudiants se moquer, en riant de ce qui était devenu un spectacle quotidien.
Néanmoins, Hinata n'était pas la star de ce show et de ses nombreuses, nombreuses rediffusions. En fait, elle était sur à quatre-vingt-dix-neuf pourcents que pas même son sensei ne savait qu'elle était présente en classe chaque jour. Ce qu'elle supposait être compréhensible, il y avait vingt-cinq bureaux, mais au lieu d'être organisés par rangées de cinq par cinq, quelqu'un – qui manifestement n'appréciait pas la symétrie – les arrangea en quatre par six, laissant un unique bureau en guise de cinquième rangée.
Ce bureau solitaire était devenu le sanctuaire sanctorum d'Hinata, sa forteresse, son unique lumière dans ce coin si sombre. C'était parfait. Personne n'avait conscience qu'il était là. Il se fondait dans le décor. Exactement comme elle. Et lorsqu'elle disait que personne ne regardait à cet endroit, elle voulait dire par là que même si Satan lui-même s'était élevé des profondeurs de l'enfer et avait traîné Hinata avec lui à son retour, personne ne se serait retourné.
Tels étaient les choses.
"Ici, essaye de lire doucement. Je suis sûr que tu vas arriver à avoir quelque chose."
"J'essaye !"
Pour quelqu'un qui n'était pas dans la classe 7A, cela paraissait être une conversation normale entre un professeur encourageant et un élève en difficulté.
Hinata soupira de nouveau, la tristesse clairement apparente cette fois-ci.
Cette conversation n'était rien de tel.
Hinata autorisa ses yeux à se poser sur la scène. En temps normal, elle n'accorderait pas au persécuteur la satisfaction de regarder, non pas qu'il remarquerait si elle regardait ou non, mais cette fois-ci, l'angoisse dans la voix de celui pour qui elle avait le béguin n'était tout bonnement pas quelque chose qu'elle pouvait ignorer et seulement défendre dans son esprit.
La scène était, à son grand désarroi et au grand bonheur de toute la classe, très familière.
Uchiha Sasuke était debout incliné sur son bureau au-devant de la salle de classe, avec la version enseignant du livre d'anglais entre les mains – car contrairement aux autres écoles, à l'académie de Konoha, ni les professeurs ni les étudiants ne pivotaient. Un professeur enseignait à une classe toutes ses matières, autorisant cinq minutes d'intervalle entre chaque leçon. Son corps fin, mais fermement musclé se distinguait légèrement à travers sa chemise blanche, onéreuse, nette et bien ajustée ainsi que son pantalon noir étroitement coupé. Son visage arborait une expression de léger pseudo-concerne – car avec Uchiha-sensei toutes les expressions étaient légères – qui dupait toute la classe même Naruto, le protagoniste de cette pièce quotidienne, semblait être berné par le jeu de l'Uchiha – oui, Hinata désapprouvait tellement la manière dont il traitait Naruto qu'elle se permettait de le mentionner de cette façon.
Tout le monde excepté Hinata, bien sûr.
Elle savait à quoi ressemblaient les mots condescendants enduits de sucre. Et ils en étaient.
"Ça va aller, Uzumaki-san. Tout le monde ne peut pas être aussi doué que les autres", déclara Sasuke d'un ton légèrement moqueur.
Il savait ce qu'il faisait, mais pour être honnête, il s'en fichait.
Sasuke détestait tout le monde dans cette salle.
Il ne voulait pas être ici.
"Putain, je serais pas la si ça avait pas été pour –"
"E-est-ce qu'il n'y a pas un moyen pour que je puisse avoir de l'aide ou un truc dans le genre, je sais pas… Je peux mieux faire ! Je sais que je peux !"
Hinata s'autorisa un petit sourire. C'est ce qu'elle admirait chez Naruto. Il ne se laissait jamais abattre par quoi que ce soit.
Elle faisait tout son possible pour être comme ça, se demandant constamment : qu'est-ce que Naruto ferait. Idiot, elle savait, mais d'une certaine manière, cela lui donnait un peu de force.
Le sentiment n'était cependant pas partagé par tout le monde.
Sasuke, qui passait une journée particulièrement mauvaise, en avait assez de ce petit show – bien qu'il en fut l'initiateur par désir de déstresser – et décida de faire taire le garçon pour environs une semaine.
Sasuke coupa le blond.
"Non. Tu as raté dix des dix questions que je t'ai posé aujourd'hui. Assieds-toi."
Des rires jaillir dans la classe.
L'expression arborée par Naruto brisa le cœur d'Hinata en un million de pièces.
Au moins cinq fois.
Hinata pouvait voir que le professeur "essayait" de calmer la classe, mais il était clairement disposé à les laisser continuer encore un peu plus longtemps.
Cependant, elle, ne l'était pas.
"N-neuf sur dix", déclara simplement Hinata d'une voix douce, espérant à moitié que personne ne l'entendrait malgré sa soudaine audace.
La classe entière se figea.
Tout ça pour ça.
Et à ce moment-là, le petit coin, cet endroit ou personne n'était jamais censé regarder, avait l'attention de tout le monde.
Hinata continua de prendre des notes sur son livre alors qu'elle parlait, non pas pour paraître cool ou nonchalante, non, afin de se distraire des regards de ses camarades et professeur. Elle dit :
"L-la sixième question que vous avez-posé…V-vous lui avait demandé de dire le mot anglais 'neither'. Il l'a prononcé avec le 'ei' en faisant le son 'I' long. V-vous l-l'avez corrigé en lui disant que c'était pr-prononcé avec le s-son 'e' long…Il peut être prononcé des deux façons. Néanmoins, le fait que vous ayez oublié est compréhensible. L'anglais est votre deuxième langue après tout."
Hinata ne bégaya pas dans ces deux dernières phrases afin de faire comprendre à son sensei comment est-ce que l'on se sent lorsque l'on est moqué. Pas par méchanceté, parce qu'Hinata ne détestait pas son professeur, elle n'approuvait seulement pas ce qu'il faisait parfois. Elle le fit pour lui apprendre que tout le monde ne savait pas tout. Même si elle était sur à cent pour-cent qu'il savait que le mot pouvait être prononcé des deux manières et qu'il avait dit à Naruto qu'il avait eu faux uniquement parce qu'il voulait le rabaisser et savait que personne ne l'aurait remarqué.
Sauf Hinata, comme d'habitude.
Elle prenait ses études très au sérieux.
Silence.
C'était le seul mot qui pouvait décrire la salle.
Le seul son que l'on pouvait entendre était celui du crayon d'Hinata écrivant sur le papier, et rien que cela lui donna envie d'arrêter, mais elle ne le fit pas, car elle savait que si elle le faisait, elle commencerait à trembler ce qui la rendrait sujette au doute, et ce qui veut dire qu'elle embarrasserait Naruto encore plus.
Alors elle endura.
Et comme si les dieux approuvaient de sa bravoure, ils la récompensèrent avec le retentissement de la sonnerie signifiant la fin de la journée.
Hinata fut la première à sortir.
D'ici demain tout cela sera oublié et les étudiants retourneront au stade ou ils ne connaissaient pas l'existence d'Hinata.
Cependant.
Il est prudent de dire que deux personnes, elles, n'oublieront pas.
Hinata arrivait toujours tôt à l'école.
La ponctualité était quelque chose qui avait été engrainé dans son système depuis la naissance, pas seulement ça, mais elle sentait qu'il était impoli de faire attendre les autres.
Elle venait toujours pour s'asseoir une bonne dizaine de minutes avant tout le monde. Même son sensei se montrait après la sonnerie tardive, usant en guise de justification le fait que la veille, il écrivait toujours sur le tableau le travail matinal à faire pour le lendemain afin que les étudiants puissent commencer avant qu'il ne soit la. C'était ce qu'Hinata faisait pendant les cinq premières minutes. Elle passait l'autre moitié à rêvasser dans son petit monde dans le coin au fond à côté de la fenêtre.
Alors comme d'habitude, elle entra dans la classe, s'assit sur son bureau, sortit son cahier et ses crayons et regarda le tableau ou figurait le travail à faire.
Et quelle fut sa surprise lorsqu'elle trouva Uchiha-sensei – s'étant arrêté d'écrire sur le tableau – la fixant du regard.
Hinata était perdu et bredouilla ses mots, avant de se lever bruyamment de son siège qui tomba presque par terre, et de s'incliner vivement vers le bas pour presque se prendre sa table en pleine figure.
"B-B-B-Bonjour, U-Uchiha-sensei !"
Sasuke la regarda pendant un moment alors qu'elle restait là avec son corps penché en une longue inclinaison.
Est-ce qu'elle compte se relever ? Qu'est-ce qui ne va pas chez cette gosse.
Sasuke la détestait déjà. C'était, auparavant, simplement parce qu'elle était l'une de ses élèves.
Maintenant, c'était parce qu'elle avait décidé de le ridiculiser le jour d'avant.
Il la remarqua se dépêchant de se relever et de s'asseoir sur son siège, s'occupant à arranger son bureau et regarder partout sauf vers lui.
C'est là qu'il se rendit compte qu'elle était effrayée par lui. Bien qu'il ne supposât pas que cela le rendait spécial, non, c'était du genre à être effrayé par tout le monde.
C'est la faible, timide et silencieuse élève dont personne ne se souviens, que personne ne remarque jamais, qui ne dit jamais rien.
Sasuke savait qu'elle savait qu'il la regardait et comme il s'y attendait, elle continua d'agir comme si elle n'en savait rien, trop effrayé pour la confrontation, pour parler…
Par lui.
Et après ce qu'elle lui avait fait hier, elle avait bien raison de l'être.
Elle devrait être terrifiée.
Si elle avait peur de tout le monde, alors il se spécialiserait en une propre marque de sa peur. En faisant de cette marque la plus fréquente, la plus pétrifiante. Parce qu'on ne s'en tirait pas en ayant ridiculisé Sasuke Uchiha. Particulièrement, si on est une putain de timide petite souris qui est effrayée par sa propre ombre.
Mon dieu, il la détestait.
Et dès aujourd'hui, il se chargerait de faire en sorte qu'elle en soit bien consciente.
Place à la torture.
"Oh. Bonjour, euh… Qu'est-ce que c'était déjà ? Haito, Hinamori ? Ah ! Hitsume. Il va falloir me pardonner. Tu n'es pas très marquante, tu sais."
Hinata tressaillit légèrement alors qu'il justifiait son point de vue sur son insignifiance en lui faisant comprendre que c'était de sa faute.
Elle savait ce qu'il faisait.
Il commençait une guerre contre elle.
La divinité, Sasuke Uchiha, était en train d'initier une guerre contre la mortelle Hinata Hyuuga.
Et ça la terrifiait.
Mais Hinata était résolue à ne pas se laisser atteindre par ce qu'il disait, à rouler sur les coups de poing, car si elle se défendait, elle perdrait.
Alors à la place, elle allait simplement prétendre qu'elle n'avait jamais reçu d'invitation.
"Hyuuga. Hinata Hyuuga, sensei", elle compléta avec sa petite voix, ne quittant jamais son papier des yeux.
"Ah."
Moins d'une minute était passée.
Sasuke termina d'écrire sur le tableau le travail à faire et surveilla la Hyuuga – bien sûr, il connaissait au moins son nom – alors qu'elle regardait habilement le tableau assez longtemps pour mémoriser l'équation mathématique puis retourner rapidement à ses notes.
C'était clair pour lui qu'elle savait ce qu'il se passait. Alors elle est futée. On dirait bien qu'elle va se charger de mon mépris pour elle en l'ignorant complètement.
...
Sasuke Uchiha bouillonnait de rage.
Il garda son visage neutre, mais à l'intérieur, il était livide. Non seulement, elle l'avait fait passer pour un idiot la veille, mais lorsqu'il essayait, au moins, de lui faire ressentir sa peine, elle le coupait complètement. C'était vraiment trop égoïste. Mais d'une manière dont Sasuke n'était pas habitué. Les filles mourraient d'envie d'avoir ne serait-ce qu'un regard de Sasuke; cette putain de petite souris, en revanche, ne voulait rien avoir à faire avec lui. Même s'il comptait être uniquement un salaud envers elle, elle devrait sauter sur l'occasion d'avoir enfin l'attention qu'elle recevait, pour une fois dans vie, et provenant de lui qui plus est.
Sasuke ferma les yeux et prit une longue et tremblante respiration, afin de tenter de se calmer.
Et alors commença sa marche, lente et prédatrice vers le bureau au coin du fond.
Cette petite souris
Il autorisa sa main à glisser sur la surface des bureaux alors qu'il se dirigeait vers le sien.
Est à moi.
Il remarqua qu'elle s'arrêta d'écrire, apparemment figée sur place.
Bien.
Il avança encore plus lentement de telle sorte qu'il puisse assister à la beauté du dos de sa forme tremblante. Il s'arrêta directement derrière elle, et plaça ses mains sur son bureau de part et d'autre de la jeune fille, l'emprisonnant.
Son léger tremblement devint beaucoup plus visible.
"Simplement parce que tu ne me regardes pas ne veut pas dire que je ne suis pas là. Parce que crois-moi bien, je suis la", Hinata le sentit se pencher sur elle et placer sa bouche directement près de son oreille, sa respiration chaude la faisant frissonner, non pas de plaisir, mais de peur, jusqu'au plus bas de son échine. Il dit, les lèvres frôlant à peine son oreille, d'un ton profond, velouteux et rauque à la fois si menaçant, si malicieux, à tel point qu'Hinata ne voulait plus que sangloter sur place, "Je suis juste là putain, dans ce château que t'es construite et je vais le réduire en pièce, je vais te montrer l'enfer, princesse. Alors ne te penses pas en sécurité dans ce petit monde que tu as créé, car je te vois. J'ai brisé tes murs et je suis là pour réclamer mon butin. Toi. Tu es à moi maintenant. Et je vais te faire pleurer, je vais te faire crier, je vais te faire saigner. Je vais faire complètement et totalement ce que je veux avec toi."
Hinata était bien au-delà du tremblement maintenant, des larmes s'amassaient dans ses yeux alors qu'elle le suppliait mentalement d'arrêter, mais il ne le fit pas, il ne voulait pas.
"Et tu n'en diras rien à personne."
Fin de la traduction du premier chapitre - à très bientôt ;)
