Bonjour ! Je me lance dans une nouvelle fanfiction à chapitres. Je vais me concentrer uniquement sur celle-là, et je reprendrai ensuite Royaume en Perdition, cette dernière étant presque terminée (enfin). Comme ça vous aurez les derniers chapitres tout d'un coup. J'espère que cette fanfic' vous plaira :)

Disclaimer : Les personnages et l'univers d'Aventures sont la propriété de Mahyar, Fred, Seb, Krayn et Bob Lennon. Je ne touche pas d'argent pour mes écrits. Toute copie de mes textes sans autorisation est interdite.

LE TRÔNE VIDE

Prologue : Tempête de neige

Brasier explosa dans une pluie d'étincelles, faisant chuter Balthazar Octavius Barnabé et Shinddha Kory dans l'épaisse couche de neige recouvrant le sentier. Le demi-élémentaire plongea immédiatement sur son ami, en le voyant toujours immobile. Il lâcha un juron en constatant que ses lèvres étaient devenues bleues et qu'il était pâle comme la mort, en plus d'être inconscient. Théo de Silverberg et sa sœur aînée, Victoria, chevauchant Lumière, ainsi que Grunlek von Krayn et Mani le Double sur le grand cheval noir de ce dernier qu'il avait appelé... Cheval, revinrent sur leurs pas, en s'aperçevant que le reste du groupe ne suivait plus.

Les aventuriers avaient été mandatés par l'Eglise de la Lumière, comme bien trop souvent ces derniers mois au goût du pyromage, pour livrer un message dans une petite bourgade du nord du Cratère. Bien sûr, ces chers inquisiteurs auraient pu s'en charger... Mais vous comprendrez que nous étions en plein cœur de l'hiver, et que tous préféraient s'enfermer bien au chaud dans leurs églises et laisser les aventuriers faire le sale travail, comme d'habitude. Balthazar avait tout de suite vivement protesté, mais Théo avait menacé de l'abandonner à Castelblanc tout seul au milieu de milliers de paladins profitant très souvent de l'hiver pour revenir à la maison. Plus par dépit qu'autre chose, et face au manque évident de soutien de ses autres compagnons, le demi-diable avait finalement emboîté le pas au groupe.

Victoria s'était immédiatement placée sur la route de son petit frère, lui hurlant dessus à propos du fait qu'il fuyait encore ses responsabilités, que ce n'était pas ce que son père aurait voulu, ni Viktor. Pour la faire taire, Théo l'autorisa à les accompagner. Alors qu'ils allaient enfin quitter la ville, Mani tira la manche du mage, avec de grands yeux tristes, lui faisant clairement comprendre que lui aussi voulait venir. Ce que le mage accepta avec joie, sachant que l'elfe était insupportable en voyage et qu'il allait rendre Théo complètement cinglé. C'était une douce vengeance qui vibrait aux oreilles du demi-diable comme les douces mélodies d'Aldo Azur les soirs de pleine lune.

Cette petite aventure calme s'était vite transformée en enfer. Plusieurs groupes de bandits avaient tenté de s'en prendre à eux à la sortie des vergers, sans grand succès, comme pouvait en témoigner la bourse de Grunlek encore plus remplie qu'à leur départ. Il y avait ensuite eu les insupportables monologues de Mani Le Double sur le sens de la vie et la condition de l'être humain, qui avait mis les nerfs de Théo à rude épreuve. Le paladin n'avait cependant rien laissé paraître, au grand étonnement de ses compagnons. De toute évidence, la présence de Victoria n'y était pas pour rien. Et puis, alors qu'ils atteignaient les forêts froides, la neige, le vent et le brouillard s'étaient mêlés à leurs pas, rendant la traversée encore plus difficile.

Bien trop difficile pour un certain pyromage habitué aux climats chauds. Il avait commencé à ne pas se sentir très bien deux heures après le départ de leur dernier camp de fortune. Il n'avait presque pas dormi, et ni Grunlek, ni lui n'avaient réussi à maintenir un feu allumé par ce temps, ils s'étaient donc contentés de se nourrir de fruits secs. Le mage avait essayé tant bien que mal de rester éveillé sur son cheval, pour maintenir le lien avec Brasier, mais l'intensité du froid avait encore augmentée, et finalement, le mage s'était simplement endormi, complètement frigorifié.

Théo descendit de Lumière, pour aller aider Shinddha, essayant de le dégager de la poudreuse. Il y avait un bon mètre de neige ici, et l'archer était à peu près certain que le laisser trop longtemps dedans n'était pas recommandé, vu son état actuel. Mani, voulant se rendre utile, détacha sa cape et la pose sur le mage. Vu comment cette dernière était fine, ça ne servait pas à grand chose, mais c'était l'intention qui comptait.

« Il faudrait trouver un abri le temps que la tempête se calme, cria Grunlek, pour couvrir le bruit de la tempête. On pourra pas continuer comme ça encore longtemps.

- Mais ça va nous retarder ! geignit Théo. C'est parce que l'hérésie en chef a décidé de faire sa crise maintenant qu'on va s'arrêter !

- Toto, ton ami a raison, argua sa sœur aînée. Si je m'étais pas retournée, on ne se serait même pas aperçus qu'ils n'étaient plus là. Et puis ils n'ont plus de cheval. Trouvons une grotte, faisons un feu et attendons que ça passe. Les chevaux sont épuisés, on n'a pas fait de pause depuis ce matin.

- Et sans vouloir en rajouter, ajouta Shin, même moi je commence sérieusement à me les geler. »

Théo ronchonna dans sa barbe, se tournant vers Mani pour avoir du soutien moral. L'elfe avait léché une stalactite sur un rocher et sa langue avait gelé dessus. Il se débattait tant bien que mal pour la décrocher en poussant des grognements pathétiques. Les aventuriers, perturbés par cette scène pour la moins inattendue, se lancèrent un regard consterné, mélange de désespoir et d'abandon. Comprendre Mani le Double, c'était foncer droit dans le mur. Le paladin poussa un long soupir.

« Va pour la grotte... »

Une fois Balthazar balancé comme une poupée sur l'épaule du guerrier et Mani décroché de son glaçon, avec l'aide de Shin et d'Icy, le groupe se mit en quête d'un abri. Tâche bien compliquée dans le brouillard ambiant. Ils étaient obligés d'avancer en file indienne pour ne pas se perdre de vue, alors que la tempête prenait de plus en plus d'ampleur. Ce fut finalement Victoria, qui repéra une légère fissure derrière d'épais buissons. Ils utilisèrent Cheval et Lumière pour dégager plusieurs gros rochers et ouvrirent même un passage assez grand pour faire rentrer les animaux. Une louve blanche passa entre les pattes du cheval du paladin, deux énormes lapins dans la gueule. Elle les posa au pied de Grunlek, la queue battant l'air.

« Te voilà enfin ! Tu m'as fait sacrément peur, on ne t'a pas vue depuis au moins une semaine ! »

Le nain serra sa louve dans ses bras. Même si elle sentait le chien mouillé, sa fourrure douce le réchauffa en quelques secondes. Il tira néanmoins une petite grimace en constatant qu'elle avait fortement maigri. Il détestait la voir revenir dans cet état. Il remarqua également une légère blessure à son oreille droite, comme si un morceau avait été arraché. La plaie était sèche, mais le petit gémissement que l'animal poussa inquiéta son propriétaire.

« On va s'occuper de toi ma belle, ne t'inquiètes pas. »

Elle donna un grand coup de langue sur le visage du nain et partit tranquillement s'installer auprès du feu allumé par Victoria au centre de la grotte. Théo avait posé le mage à côté, sur une des couchettes pas trop humide. Il reprenait déjà des couleurs, bien que ses cheveux d'habitude si soyeux étaient au moins aussi ébouriffés que les poils du balai que Mani avait emporté. L'elfe prenait toujours cinq minutes pour balayer l'endroit où il allait poser sa couchette, détestant les petits cailloux et insectes pouvant se glisser dans ses draps. Ses compagnons trouvaient les manies de l'elfe vraiment étranges, mais ça avait le don de les divertir, ils ne s'en lassaient jamais.

Shin fit le tour de la grotte, inspectant rapidement l'endroit. Ils avaient déjà dormis avec un dragon une fois, il n'avait pas franchement envie de retenter l'expérience. Il remarqua un couloir dans le fond, qui descendait vers les abysses. Il y faisait très sombre, impossible de savoir ce qui s'y trouvait. Mais les bordures de ce couloir ne semblaient pas naturelles, comme si les parois avaient été creusées. Il jeta un regard vers Grunlek, se demandant s'il avait plus de connaissances que lui sur les cailloux, mais son ami était en train de bichonner son caniche géant avec une voix suraïgue, si bien que l'archer finit par se dire que ce n'était sans doute rien.

Quand il se retourna, Mani était à quatre pattes au dessus de Bob, le visage collé à quelques centimètres de celui du mage. Ses longues tresses traînaient de chaque côté de la tête du demi-diable, si bien qu'il ne pouvait pas voir ce qu'il se passait en dessous. Balthazar s'était réveillé, les grands yeux couleur noisette de l'elfe juste devant lui, et il était tétanisé. Il ouvrit la bouche, cherchant à articuler quelque chose, mais sa gorge sèche ne lui permit de lâcher qu'un :

« … Ni ? Qu'est-ce... fous ? »

L'elfe recula, tout content.

« Je lui ai fait avaler un morceau de crotte de troll aux herbes. Ca réveillerai même un cheval ! »

Un long silence suivit sa phrase. Balthazar espéra de tout son cœur n'avoir pas entendu ce qu'il venait de dire mais il ne put retenir un haut le cœur et se précipita à l'extérieur, bien qu'un peu fébrile sur ses jambes, pour aller évacuer cette horreur très loin de son estomac, sous les rires moqueurs de Théo et Victoria, occupés à déballer le matériel et à déseller les chevaux.

« Euh, les gars ? »

Les aventuriers se retournèrent vers l'entrée. Balthazar avait les mains en l'air, le regard blasé. Derrière lui, un nain en armure de plates intégrale le tenait en joue avec une lance. Théo mit une main sur le pommeau de son épée, prévenant ainsi leur adversaire que lui aussi savait se battre. Le nain fit avancer le mage dans la grotte. Avec son autre main, il ouvrit la visière de son casque et clama d'une voix haut et forte :

« Vous allez nous donner bien gentiment vos armes, vos chevaux et vos vivre. Ou j'épluche le long sur pattes comme une vulgaire carotte. »

L'accent typiquement nain surprit beaucoup les aventuriers, y compris et surtout Grunlek. Ce dernier étant né noble, bien que renié par son père, avait eu une éducation en conséquence, et son accent était beaucoup moins marqué. C'était peut-être la première fois de toute leur vie qu'il rencontrait un nain du peuple.

« Ecoute la demi-portion, grogna Théo, impassible. Tu lâches ce glandu et on en discute.

- Discuter de quoi ? C'est vous qui êtes chez nous. Vous démollisssez nos barricades, vous vous installez dans notre avant-poste et vous croyez qu'on va juste vous souhaiter la bienvenue sans rien dire ?!

- Je suis sûr que mes amis n'étaient pas au courant, Messire Nain, tenta Balthazar. Ils ne cherchaient qu'à se protéger de la tempête.

- C'est pas une raison pour défoncer notre porte. Et puis les deux glandus en jaune là, je suis pas un blaireau, c'est des paladins. Alors donnez-moi une seule raison de pas donner l'assaut.

- Parce qu'on est gentils ? hasarda Mani.

- Toi, Oreille Pointue, tu m'adresses même pas la parole ! »

Mani leva les mains, en signe de soumission, tout en se préparant mentalement à utiliser la télékynésie. Shin lança un regard à Grunlek. Il s'était replié dans un coin de la grotte et semblait tétanisé, Eden collée contre lui, grognant vers le couloir derrière lui. Et pour cause, d'autres nains venaient de sortir de la cavité, en silence. Quand Théo le remarqua, il était trop tard, ils étaient encerclés.

« 'Fais chier, cracha le paladin, en balançant son épée au sol. Vous êtes tous de vrais emmerdeurs les peuples du nord.

- La ferme Toto, chuchota Victoria, exaspérée. On n'a pas besoin d'une guerre... »

Grunlek s'était levé. Il s'approcha doucement d'un guerrier, pour observer le sceau sur son armure. Le guerrier le repoussa du bout de la lance, méfiant. Face à la situtation critique, l'ingénieur vint se placer entre Théo et le nain retenant Balthazar en otage.

« Je suis Grunlek von Krayn, fils d'Archibald von Krayn, roi de la Troisième Montagne.

- … Quoi ? cracha le nain, surpris.

- De par mon sang et mon autorité royale, je vous ordonne de relâcher ce mage, et de baisser vos armes. »

Le nain resta un moment interdit, puis jeta son arme dans un coin, imité bientôt par les autres, puis il s'inclina. Son regard devint plus amical.

« Galumnir von Frundle, garde rapprochée de votre père le Roi. Si ce qu'on a entendu de vous par delà les hautes montagnes est vrai, dit-il en regardant chacun des aventuriers, alors vous pourriez bien être notre dernier espoir. La Troisième Montagne est tombée votre Majesté. »


Et voilà pour ce prologue ! J'espère de tout cœur qu'il vous aura plu :D N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé, si vous avez des remarques quelconque pour m'aider à progresser, ou même tout simplement si vous avez aimé dans une petite review, ça m'aiderait beaucoup ! Bisouilles et à très vite pour la suite !