Je dois bien l'avouer, j'écris beaucoup d'OS avec mes propres sentiments. La suite d'EOEG va bientôt sortir, les explications sont fournies à l'intérieur du nouveau chapitre.

Comme d'habitude : les personnages ne m'appartiennent pas, …

Disclaimer : le sujet choisi est la nostalgie profonde conduisant au suicide. Ne lisez pas si vous y êtes sensibles. Et parlez-en à n'importe qui, pourvu que vous alliez mieux par la suite.

Bonne lecture

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« J'ai eu une semaine de congé. C'est la première depuis que tu es parti. Au début je pensais que ça ne pouvait pas être si mal que ça : j'allais pouvoir me reposer, peut-être voir mon fils, trouver quelqu'un avec qui partager la nuit, mais rien de plus. J'ai tenu deux jours. Deux petites journées. Je devais envoyer une pièce jointe par e-mail, et j'ai dû fouiller l'intégralité du contenu de mon ordinateur portable pour retrouver le fameux rapport. Mais cette recherche, qui n'aurait dû durer que quelques secondes, a duré bien plus longtemps que prévu. J'étais assis à la table du salon, les coudes posés et la tête dans le creux de ma paume. J'ai lentement fait défiler l'intégralité du dossier qui portait ton nom. Il n'y avait presque rien, une dizaine de photos et quelques documents écrits. J'ai ouvert toutes les photos, une par une. Je me souviens que tu détestais quand on nous prenait en photo. Tu disais toujours quelque chose comme : « de toute façon ça ne sert à rien ». Aujourd'hui, tu as la preuve qu'elles servent.

Ma préférée c'est celle devant le parc. Quand Sherlock montait son dossier contre nous, et que tu m'avais embrassé pour la première fois. Maintenant que j'y repense, tu m'épates, Mycroft, je ne te pensais pas capable de tant d'affection en public.

Tous les instants qui ont suivis cette photo ont été magiques. Et, même si tu te moquais souvent de moi, j'en ai fait une partie de ce que tu appelles « palais mental ».

Mon ordinateur s'est éteint avant le dernier document. Plus de batterie. C'est pas grave, j'aurais pu dire, c'est le pire. Il m'est arrivé il y a quatre mois. Par mail. La cellule terroriste me l'avait envoyé. C'était un rapport de ton autopsie. Avec des photos. Au début je n'y ai pas cru, comment serait-ce possible ? Toi, mourir ? C'était une drôle de plaisanterie. Je n'y crois toujours pas. Mais ton enterrement avait l'air bien réel. Même si celui de Sherlock avait l'air réel, lui aussi.

Je ne sais plus quoi penser ni quoi faire sans toi. Rien n'a de sens. Je t'avais supplié de ne pas y aller, de rester un peu plus longtemps sous les draps, dans mes bras. J'aurais tout fait pour que tu restes. Mais tu es parti. Je ne peux pas m'empêcher de penser que c'est ma faute, parce que je ne t'ai pas empêché de partir. Est-ce que tu pourrais revenir ? Je t'en supplie. »

Gregory Lestrade finit le verre de whisky qu'il s'était servi et retourna son arme de service contre sa tempe. Il regarda une dernière fois la lettre qu'il avait posé sur la table et appuya sur la détente.

Sa mort fut connue du public comme un assassinat jamais résolu.