A Loud mistake

Lincoln était dans sa chambre, essayant de fuir le chaos incessant que ces 10 sœurs apportaient dans la maison. Encore une fois, elles avaient réussi à trouver une raison pour se battre « Inutile, bien évidemment. » Le jeune et seul frère de la famille Loud, en avait marre. Il voulait seulement passer un après-midi calme, chez lui, à lire des bandes dessinées. Les moments où il peut actuellement avoir un temps en paix chez lui sont extrêmement limités. Il avait même décidé que, cette fois, il allait barrer la porte d'entrée de sa chambre pour être sûr que personne ne vienne gâcher son moment de plénitude. Deux minutes, c'est le temps qui s'est écoulé avant qu'une de ces sœurs vienne tenter de défoncer sa porte pour avoir son attention.

« LINCOLN! SORS DE LÀ TOUT DE SUITE! J'AI BESOIN QUE TU FASSES LE JUGE POUR MA ROUTINE! SI JE NE GAGNE PAS, CE SERA TA FAUTE! »

« Lola. Laisse-moi tranquille. Je ne veux pas avoir à subir tout ce bruit. J'ai mal à la tête. »

« SUBIR? COMMENT OSES-TU? TOUT LE TEMPS QUE TU PASSES AVEC MOI EST LE MEILLEUR TEMPS DE TA VIE, SUIS-JE CLAIRE? »

« Grrrrrr... Je t'ai dit que je ne me sentais pas bien... »

« TU AURAS MON ÉCHEC SUR LA CONSCIENCE LINCOLN! »

Après le départ de sa sœur, l'enfant allongea sa tête sur son oreiller, essayant de calmer la migraine qui le harcelait depuis qu'il avait fait l'erreur de tester la force de décibel des speakers de Luna pour son prochain concert. Lincoln n'en pouvait plus d'être le serviteur de toutes ces sœurs, il a fini par réaliser que lui aussi avait une vie et qu'il avait des occupations. Au fil du temps, il a appris à ne plus prendre les menaces de ces sœurs trop personnelles. Ce n'est pas de sa faute si Lola ne gagne pas, mais c'est bien de la faute de Luna s'il se retrouve avec un si grand mal de tête.

Voilà maintenant que Luan, Lili et Lisa se chicane elles aussi, ce qui augmente encore plus le niveau de bruit de la maison de désagréable à insupportable.

« Plus jeune sœur, je sais que vous êtes la fautive face à la récente disparition de mes plans de recherches sur la décoloration capillaire précoce! »

Lili, elle, pour défendre son opinion, tire la langue vers la sœur lui portant les accusations.

« Alors, Lisa, la question n'est pas sur tes recherches, mais sur Mr Coconuts. Il a disparu et j'ai très bien vu ton intérêt malsain envers lui! RENDS-LE-MOI! »

« Écoute sœur, c'est vrai que j'ai un certain... Intérêt envers ton pantin, mais crois-moi, je n'y ai pas touché... COMPARER À LILI QUI ELLE ME VOLE MES DOCUMENTS! »

« AGHAGAPOPO » tout en tirant la langue encore.

Lincoln, lui, grogne encore dans sa chambre. Les chicanes insignifiantes l'énervent, mais ce n'est pas ce qui devrait l'inquiéter pour de vrai, c'est les jappements de Charles dans la cour. En effet, bien que personne n'y prête attention, le petit chien à de très bonnes raisons de japper si fort. Il essaye d'avertir sa famille d'un grand danger qui réside dans leur jardin : une adolescente de 17 ans cacher dans un buisson, jumelle à la main, espionnant le coté de la maison Loud. Les jappements du chien ne semblaient pas la déranger du tout alors qu'elle continuait à espionner la chambre du garçon avec ces jumelles. Le seul moment où elle se mit réellement à réagir fut quand son talkie-walkie se mit à grésiller.

« Oui? ``A`` en contact. J'ai une cible en vue Monsieur. Oui. Ennuyer par sa famille. En effet, un garçon, 11 ans. Exactement comme vous le voulez. 1216 Franklin avenue Non, attendez, il bouge. En ville, je crois. Oui. D'accord, j'attends. Rogger. »

La jeune fille rangea alors son talkie, jeta un regard vide vers le chien, puis quitta le buisson dans lequel elle était cachée pour aller Dieu sait où. C'est à ce moment que Lana arrive dehors pour voir ce qui fâchait Charles, mais l'espionne n'a laissé aucune trace de sa présence.

Enfin, aucune chez les Loud, car une rue plus loin, là où marchait le voisin des Loud, se déroulait une scène plus qu'étrange. En effet, alors que le vieil homme marchait tranquillement, il fut surpris de voir deux adultes, un homme et une femme, portant le corps inconscient d'une adolescente. Étant un homme avec une intelligence normale, le vieil homme sortit son téléphone, prêt à appeler la police.

« -Monsieur, attendez! commença l'adulte, je suis le père de cette enfant! Je sais que cette situation semble un peu... Inhabituelle! Mais ma fille perd souvent connaissance quand elle prend trop le soleil!

-En effet, ajouta la femme, nous nous excusons pour cette... étrange situation. Écoutez, nous devons en vrai nous dépêcher de la ramener à la maison pour s'assurer qu'elle va bien, mais je vous en prie, ne dérangez pas la police avec ça.

-Ma fille risque gros si elle reste ici! Et je ne veux pas avoir une contravention pour délie de fuite, alors, s'il vous plait, ayez confiance. »

Le vieil homme était de nature très suspicieuse, et au fond de lui, il voyait bien que quelque chose n'allait pas dans la scène qui se présentait à lui, mais quelque chose dans le regard des parents de la fille lui donnait une confiance absolue envers leur histoire.

« B... Bien sûr! Je ne voudrais pas que quelque chose arrive à votre fille. Désolé d'avoir pris votre temps, bonne journée!

-Bonne journée Monsieur Grouse! Dis alors la femme avant d'aider son mari à installer la fille sur la banquette arrière. »

Alors que le vieil homme reprit sa marche, ce n'est que lorsqu'il a entendu le son de la voiture qui tourne la rue qu'il réalisa quelque chose d'important.

« Attends... Comment connaissait-elle mon nom? »

Une boule d'angoisse s'est alors formée dans l'estomac de l'homme qui s'est retourné pour malheureusement voir que la voiture n'était plus là. Ce n'est que trop tard que l'homme a compris qu'il avait fait une connerie. Une grosse connerie. C'est donc très angoisser que le voisin des Loud rentre chez lui, ne remarquant même pas la présence du seul garçon de l'autre famille sur le trottoir, n'entendent même pas les cris que lui et une ces sœurs s'échangent.

« LINCOLN! NE VA PAS MARCHER DEHORS TOUT SEUL! ON A BESOIN DE TON AIDE ICI! »

« ARRÊTE DE CRIER LORIE! J'AI. MAL. À. LA. TÊTE. ET VOS CRIS NE M'AIDENT ABSOLUMENT PAS À ALLER MIEUX. JE VAIS DONC PRENDRE DU TEMPS POUR MOI ET PROFITER DE L'AIR FRAIS, TU AS UN PROBLÈME AVEC ÇA?

« Oh... Je ne savais pas que tu souffrais... Excuse-moi de t'avoir criée dessus... Reviens rapidement, OK? Si tu ne te sens pas mieux dans une heure, ne traine pas, nous allons t'aider.

« Merci Lorie... Désolé d'avoir hurlé... »

C'est sous cette belle note que Lincoln continua sa route vers le coin de sa petite ville le plus propice à être appelé le « centre ville ». Il y avait, en effet, beaucoup de bruits ici aussi, mais certainement moins que dans la maison de l'enfant.

« Je sais que je ne semble pas être un très bon frère, mais comprenez moi, même si j'adore ma famille, parfois, j'ai besoin d'être loin d'eux pour pouvoir profiter de qui je suis réellement. J'ai une vie, moi aussi, et ça, je suis sure que vous pouvez le comprendre.

-Tiens, mon enfant. Ta famille semble t'ennuyer un peu. Viens par ici, arrête de te parler tout seul, j'ai ce qu'il te faut.

-AHHHHH! Je... Je... je ne savais pas que j'étais écouté.

-Et bien mon grand, tu sais, comme on dit, même les murs ont des oreilles. »

Plus surpris et honteux que craintif, Lincoln tenta sa chance et approcha le kiosque de l'homme en cape noire. Sur le dessus du kiosque, on pouvait y lire « Magie et illusion du vagabond Lucillio-Roberto-Amezisimo ». Bien que les kiosques du coin changent presque tous les jours, Lincoln savait qu'il n'avait jamais vu celui-ci auparavant.

« Vous êtes nouveau dans le coin, n'est-ce pas.. hemm.. Lucillio-Roberto-... Hemm.. Awsomo?

-Tu peux m'appeler Luce.

-Oh... D'accord. Donc, vous faites des tours de magie?

-En effet mon cher Lincoln! En vrai, je réalise les souhaits des passants avec ma magie!

-Ah, je vois! Vous êtes dans l'occulte comme ma sœur, Lucie.

-C'est à peu près ça! Alors, comme tu me sembles être un garçon bien sympathique, je te proposerais un petit « test » de ma magie, qu'en dis-tu? »

Bien que cet homme fût un inconnu et que Lincoln ne l'avait jamais vu avant, il se dit qu'il pouvait faire confiance à cet homme. Que pouvait-il bien faire dans le lieu le plus achalander de la ville de toute façon?

« D'accord! Pourquoi pas!

-Alors Lincoln, dis-moi ce que tu souhaites le plus pour le moment, et je te promets que ton souhait se réalisera!

-Ce que je veux le plus pour le moment... Hemmm... je dirais... Me débarrasser de mon mal de crâne? Il m'agace depuis trop longtemps.

-Ah bon, tu as mal au crâne? Tu en es sure? Répète-le-moi pour voir, en me fixant dans les yeux.

-D... D'accord... Il fait quand même un peu peur... J'ai mal au crâne et je n'en peu plus. ... Attends... je n'ai plus du tout mal au crâne! Comment est-ce possible? »

L'enfant était choqué, mais, comme il n'avait que onze ans, son émerveillement prit le dessus sur sa rationalité, et son envie d'en voir plus fut la seule chose à laquelle il finit capable de penser.

« Incroyable! Vous faites de la vraie magie! Je n'en crois pas mes yeux!

-Je te l'avais dit mon garçon! Mais bon, enlever un mal de tête, ce n'est rien compte parer à tout ce que je peux faire d'autre. Tout à l'heure, je t'ai entendu dire que tu voulais une pause de ta famille?

-P... Pas totalement... Disons que nous sommes beaucoup dans ma famille, et que parfois, je me sens un peu délaisser... J'adore ma famille, vraiment, mais pour le moment, tout ce que je voudrais, c'est pouvoir passer un peu de temps pour moi, loin d'eux.

-Tu sais mon jeune ami, ça aussi, je peux le faire pour toi!

-Vraiment! Vous seriez prêt à m'aider deux fois?

-N'importe quoi pour une petite carotte comme toi mon petit.

-Merci! Merci beaucoup! Alors, qu'est-ce que je dois faire?

-C'est aussi simple que la dernière fois, d'accord? Tu n'as qu'à fermer les yeux et imaginer très très fort que tu es dans une autre famille. Tu peux même imaginer que je suis le père si tu veux! C'est bon?

-Oui, je vois les images dans ma tête, mais vous êtes difficile à figurer étant donné que je ne vois pas vraiment votre visage sous cette cape.

-N'ouvre pas les yeux Lincoln, maintenant, je vais te raconter une histoire, tout ce que tu as à faire, c'est écouter, d'accord?

-Compris! Je n'ouvre pas les yeux et j'écoute!

-Parfais! Alors, c'est l'histoire d'un jeune garçon toute triste, car sa famille ne s'occupait pas de lui comme elle le devrait. Un jour, le garçon eut la chance de rencontrer un magicien qui avait la clé à tous ces problèmes. Tout ce qu'il avait à faire, c'était se laisser porter doucement par le son de sa voix... Tout oublier autour de lui... Juste... Écouter... Lentement... Profondément... Endors-toi... »

Plus les mots du magicien s'enchainaient, plus Lincoln se sentait se perdre dans le son de sa voix. Il ne comprenait plus les mots, mais se sentait de plus en plus fatiguer, ne pensant même pas à essayer de combattre son épuisement. Rapidement, il n'entendait plus aucun son, sauf un léger acouphène. Il ne lui venait même pas à l'esprit la possibilité d'ouvrir les yeux, car le noir complet et le silence lui faisaient du bien. Plus d'odeur, plus de son, plus de lumière, plus de couleur, plus de gout. Plus rien. La seule chose que son esprit était capable de crée était le souvenir de l'histoire de l'homme. Encore et encore. Sans sens ni émotion. Juste une voix ne pouvant être entendue. Juste des images ne pouvant être vues. L'esprit de Lincoln était tellement déconnecté de la réalité qu'il ne réagit pas d'un muscle quand la panique prit la foule de la place. Il n'entendu pas la voiture qui fonçait sur la place publique. Il ne ressentait aucune peur quand le magicien arrêta de parler, puis lui souffla au visage une étrange poudre, que l'enfant respira sans s'en rendre compte. Ce n'est que quelque seconde après que l'esprit de l'enfant s'endormit tellement que son corps tomba dans les bras du magicien, et que, sans le savoir, il se fit embarquer dans la caravane volée, et amener à une vitesse folle loin... Très loin... Trop loin...

Sans même qu'il ne s'en rende compte, Lincoln venait de faire la pire erreur de sa vie.

Une énorme gaffe.