MEMORIA.
Auteur : Misro.
Disclaimer : Ces personnages ne m'appartiennent pas blabla.
Attention : Cette histoire est la SUITE DIRECTE DE KISS OR KILL! je vous conseille vivement de la lire avant d'aller plus loin!
Pour les autres : je vous prévient, vous allez être dépaysées. Mais vraiment. Mais voila, ceci est une fiction, et comme j'en avais plutôt assez d'écrire sur des psychopathes assassins ( et de blesser Morgan a chaque fois), j'ai donc INVENTE de prétendues origines aborigènes. Cela vous semble fou? Ca l'est. Mais venez lire quand même, après tout, qu'avez-vous a perdre?
ENJOY
Reid s'était levé tôt, ce jour là. Il avait bu un verre de jus d'orange, s'était lavé, habillé, avant de s'effondrer dans son canapé. Qu'avait-il a faire de ses journées ? Se souvenirs. Se souvenirs de tous ces moments échappés de sa mémoire qui refusaient de revenir. Il avait droit a deux mois de vacances, et en était presqu'heureux, sachant qu'il ne savait plus en quoi concernait son métier. La sonnette le sortit de ses pensées, et il alla ouvrir.
« R…Reid, mon chou , je… »
Une jeune femme blonde et potelée se tenait devant la porte, tenant un paquet dans ses mains blanches. Le génie savait qu'il la connaissait, mais ne se rappelait ni son nom, ni quoi que ce soit la concernant. Elle se rendit compte de son trouble :
« C'est Garcia ! Pénélope ! Oh, mon dieu c'est tellement dur de te voir comme ça…
-V…Vous voulez entrez ? »
Garcia ne voulait pas entrer. Et elle ne voulait pas non plus que le jeune homme la vouvoie. Hésitante, anxieuse, elle lui remit simplement le paquet, et murmura que Morgan était déjà partit. Elle lui demanda de bien lire l'objet qu'elle venait de lui donner, puis de prendre une décision. Reid dit oui d'un air perdu, et Garcia s'en alla après lui avoir fait un bisou sur la joue, le faisant sursauter.
Le Livre était épais, et vieux comme le monde. Un Livre qui n'était pas écrit en anglais, mais dans une sorte de dialecte que le génie perça en quelques heures. La première de couverture représentait un cerveau qui se changeait en arbre fruité, le tout entouré d'étranges symboles. A l'intérieur, il y avait une carte. Celle de l'Amérique du sud, enfin, du Brésil, et plus précisément de la forêt amazonienne. De quand cette carte datait-elle, exactement ? Reid ne le savait pas. Le Livre parlait d'un peuple. Les Tupinamba, des tribus guerrières anciennement cannibales. Reid s'installa par terre, ses yeux bruns parcourant avidement les lignes qu'il ne comprenait pas totalement. Le soir même, il reposa le Livre, et alla faire sa valise. Il ne savait pas pourquoi Garcia désirait qu'il trouve le village – car c'était ce qu'elle voulait-, ce qu'elle voulait dire en murmurant que « Morgan était déjà partit », mais peu importait. Il avait envie de voyager, de voir l'inconnu. Et puis, ici, rien ne le retenait, il voulait quitter la Virginia pour goûter a l'exotisme. Il fit son sac, prit un billet d'avion, avertit Garcia de son départ par un timide message et ferma sa porte a clef, emportant des vêtements, son appareil photo dernier cri, de quoi écrire, et le Livre.
"..."
« Je…Je suis perdu ? »
Reid observa bien autour de lui. Cela faisait une bonne heure qu'il avait quitté la route principale pour s'enfoncer dans la forêt, le dos chargé d'un sac de couchage et de diverses conserves alimentaires. Le Livre était étrangement complet, bien qu'usé et âgé. Peu à peu, Reid apprenait. Les coutumes de cette tribu, sa langue aussi, son histoire elle-même, bien que le génie ne s'attende qu'à retrouver des ruines sur le lieu de l'ancien village. Il continua de marcher, et atteignit une magnifique rivière doublée d'une cascade, généreusement entourée de végétation. Son abdomen se gonfla d'un air pur, et il posa son chargement sur la berge. Personne ne viendrait l'embêter, ici. Il ôta ses chaussures, ses chaussettes –qu'il découvrit, a sa grande horreur, dépareillées- et son tee-shirt, qu'il plia proprement, avant d'aller se poster sur les grandes pierres qui permettait de traverser la rivière.
Le métis regarda d'un œil noir l'étranger qui s'était posté sur le gros caillou, et ne bougeait plus, autorisant le soleil a brûler doucement sa peau blanche. Son regard tomba sur l'énorme sac a dos. Un touriste. Encore un. Il ôta ses sandales de cuir, et serra la ceinture autour de ses hanches, bloquant le couteau qui y était attaché contre son flanc droit. Ensuite, sans un bruit, il se glissa dans l'eau.
Il ne lui fallu que quelques brassées pour atteindre le rocher, et une traction pour sortir de l'eau. Il agrippa le corps de Reid contre le sien, pressant de sa main droite son dos contre son torse musclé alors que sa paume droite, celle qui tenait le couteau, alla se poster sous sa gorge :
« Qui es-tu, étranger ?
-Q…Qu…Vous êtes fou ? Lâchez-moi ! »
La pression se fit plus forte. Le grand métis ne plaisantait pas. Reid se tortilla, mal à l'aise, le cœur affolé :
« J…Je me nomme Spencer Reid, je viens de Quantico et…
-Un Américain. J'aurais du le savoir. Pourquoi es-tu ici ?
-Je…Prends des photos. Je suis journaliste, mentit le jeune homme, je… »
L'autre le serra un peu plus contre lui, et le génie ne pu retenir un couinement outragé, essayant vainement de s'extraire a cette poigne de fer :
« J…Je vous en prie, ôtez votre main je ne vais pas m'enfuir… »
Le métis ouvrit des yeux étonnés. Ainsi, l'étranger ne craignait pas pour sa vie, mais était terrorisé par la chaleur de ses doigts ? Etrange. Ce type n'était pas aussi insignifiant et fade que les précédents. Peut être pourrait-il le laisser en vie. Peut être. Par pur jeu, il saisit entre son pouce et son index le téton de Reid qui sauta littéralement en l'air, propulsant l'homme dans la rivière. Le génie couru jusqu'à ses affaires, mais le métis l'y attendait déjà. Reid eut un moment d'arrêt. L'homme en face de lui rappelait quelque chose. Mais quoi ? Il croyait connaître ces joues rugueuses, ces tatouages tribaux, ces muscles insolents, ce regard d'acier. Il devait se tromper.
« Ecoute moi bien, beau gosse. La forêt est dangereuse pour les gens comme toi. Je vais te raccompagner jusqu'à la route et tu feras demi-tour.
-N…Non. »
Reid avait osé. Le métis eut un sourire mesquin, puis expulsa le génie contre un tronc d'arbre, le faisant crier de douleur. Il se plaça contre lui, son couteau toujours pointé sur sa gorge immaculée. Reid n'aimait pas cette proximité, mais eut le courage de continuer :
« Et bien tuez-moi ! Personne ne m'attends a la maison, personne ne me regrettera ! Je n'ai plus de mémoire, je n'ai plus rien…Plus rien… »
Sa voix se brisa. Le métis ouvrit ses lèvres charnues, comme s'il comprenait ce discours légèrement incohérent, puis roula des yeux. Il aimait bien ce jeunot. Malgré lui. Puis, se ressaisissant, il posa sa bouche sur la jugulaire de Reid alors qu'il appliquait un coup sec sur sa nuque à l'aide du manche de son arme. Le corps inanimé du brun tomba dans ses bras musculeux. Il avait aimé le regard surprit mais brillant de son vis-à-vis.
"..."
« AH ! »
Reid se réveilla en sueur, allongé dans l'herbe, vêtu convenablement, au bord de la route. Etait-ce un rêve ? Ou était passé le métis ? Non, la douleur de sa nuque était bien réelle. Il se releva, vit avec soulagement que le Livre était bien là, reprit ses affaires et sans une once d'hésitation reprit sa marche vers le village. Il était déjà vingt heures, et le soleil tombait doucement derrière la cime des arbres.
Une heure plus tard, le brun se décidait a planter son campement, quand quelque chose attira son attention. Il y avait une grosse luciole rouge qui dansait entre les arbres. En s'appliquant, il comprit qu'il s'agissait d'une torche brandit a bout de bras. Un homme dansait. Reid s'approcha, dégainant son objectif, et son cœur se mit a battre plus vite. Un son de tambours lui parvenait. Des tambours, des cymbales, des didgeridoos – que venait donc faire ici cet instrument australien ?- Reid se bloqua. Des dizaines de personnes étaient là, a présent. Criant, dansant, chantant, autour de ce qui semblait être une table. Le génie remarqua que la peinture, sur leurs corps noirs ou métis, était fluorescente dans la nuit,e t formaient d'étranges arabesques. L'ensemble était magnifique. Reid capturait dans son appareil les silhouettes tremblantes, un sourire aux lèvres. Il avait donc trouvé le village. Le village encore habité.
Une main s'abattit sur son épaule, le retournant avec force. Une femme noire, de vingt ans tout au plus, lui faisait face. Son visage peint était empreint d'une haine sans nom. Elle leva son bras droit, armé d'un petit couteau a cran d'arrêt.
« E'tna ! »
Spencer se mordit l'intérieur des joues. Le métis de son pseudo rêve venait d'apparaître, de le reconnaître, et restait prostré. La femme se mit a crier avec une rapidité effrayante, et le génie ne pu comprendre de quoi il retournait. Il y eut un silence. Le métis prononça un mot. Un seul. La femme glapit, plaquant ses mains contre sa bouche, puis serra Reid dans ses bras avant de s'enfuir d'un bond souple. Quand elle ne fut plus qu'une tâche de couleur dans l'obscurité, le métis reprit vie.
« Toi. »
Il saisit le génie par le col de sa chemise, mais n'eut pas envie de frapper ce visage inquiet et désirable. Il soupira, relâcha son étreinte, permettant au brun de le détailler : il portait encore ses sandales de cuir, et un short en toile noire. La ceinture avait disparu, de même que le couteau. Le reste de son corps était parcouru de dessins fluorescents, qui faisait ressortir la couleur de ses tatouages.
« J..Je ne voulais pas vous causer de problème ! »
Le métis jeta un regard au jeune homme qui crevait de sincérité, et eut une seconde de tendresse. Puis, il se remémora sa position et reprit un ton menaçant :
« Tu sais ce que j'ai du faire pour qu'elle arrête son geste ?
-N…non…
-J'ai dis que tu étais mon T'aalma. Mon âme sœur. On peut aimer plusieurs personnes dans sa vie, mais on ne trouve réellement qu'une fois son âme. J'ai sacrifié mon cœur et ma crédibilité de célibataire pour que tu vives.
-…Que je vive ? Cela semble…Un peu exagéré, ne croyez-vous pas ? »
Le métis se mit a crier qu'il ne comprenait pas à quel point son peuple haïssait les étrangers, les blancs qui avaient cherchés a les soumettre, à voler leurs héritages, à piller leurs savoirs. Rester dans l'ignorance totale des hommes était le seul moyen pour eux de subsister. Parfois, un voyageur d'égarait, et découvrait des choses. Il ne rentrait jamais chez lui. Spencer avait entrouvert la bouche, pétrifié :
« P…Pourquoi m'avoir… Epargné ? Pourquoi…M…Moi ? »
L'homme s'avança a pas lents. Il posa sa large main sur la joue du jeune homme qui rougit, et eut un étrange sourire en murmurant qu'il semblait presque différent des autres. Reid ne bougeait pas.
« Puis-je…vous demander votre nom ? Et savoir pourquoi vous parlez Anglais ? Et pourquoi je vous ai vu il y a deux semaines à Quantico ? Car je vous reconnais maintenant, vous étiez dans le couloir de l'endroit ou je travaille et…
-Une seconde. Mon vrai nom est Aeden T'Saami. Pour toi, ce sera Dereck. Dereck Morgan. Tutoies-moi, je ne suis pas vieux. Pour le reste des questions, on verra demain. Moi aussi j'ai besoin d'éclaircissement. Viens, je dois terminer le sacrifice. »
Reid eut un petit cri. Sacrifice ? Il n'eut pas le temps de poser sa question que Dereck l'avait saisit par le poignet, le forçant a courir a travers l'intense végétation. Le métis savait ce qu'il faisait, après tout. Il le mena directement a un grand bungalow sur pilotis –pour que les serpents ne s'invitent pas-, lui demanda d'être sage, et partit en courant, bondissant dans la faune sauvage. Reid posa ses affaires a côté de la porte, se demandant s'il ne rêvait pas. Il se pinça, sourit de sa bêtise et fit le tour des lieux, heureux d'être là. Il alluma la lumière, et découvrit un intérieur chaleureux, décoré avec goût. Rien ne semblait présenter l'ôte comme un aborigène dangereux, ce qui était plutôt rassurant. En fouillant dans les tiroirs, il découvrit des esquisses d'une grande beauté, représentant un homme –certainement lui, Reid reconnaissait les tatouages- dans diverses situations : en train de chasser, endormi sur un arbre, nu dans la rivière… Le génie rangea le tout, le rouge aux joues. Qui était donc ce Dereck Morgan ?
« Dereck…Dereck Morgan…Aeden… »
Reid goûtait ces mots du bout des lèvres. Il avait un sentiment de déjà vu. Haussant les épaules, il alla se saisir du Livre avant de s'installer sur le lit du métis, entamant la rubrique « T'Aalma ». Pourquoi donc Garcia avait-elle tenu a le faire venir ici ? Reid s'endormit tout habillé , vers deux heures du matin.
Climat exotique, n'est-ce pas ? J'espère que cela ne vous a pas trop gêné. Reviews?
