Bonjour mes petits chats !

Après deux ans d'absence (à peu près), me revoilà dans le monde merveilleux de la fanfiction HP. Je suis retombée dedans après le marathon HP que j'ai fait au cinéma (8 films en 2 jours, qui dit mieux ?).

C'est une petite histoire en trois parties que j'ai déjà déjà écrite, plus angst que je ne l'aurais cru au début mais qui, je l'espère, vous plaira tout de même !

Au début de l'histoire, Hermione est toujours en couple avec Ron mais rassurez-vous, c'est provisoire, j'ai une sainte horreur de ce couple. D'ailleurs, comme je déteste le Harry-Ginny aussi, ils ne sont pas ensembles dans cette histoire. Pour le reste, tout est canon jusqu'à la fin du tome 7 (y compris les morts).

Résumé : De retour pour une 7e année et dernière année à Poudlard, Hermione retrouve avec plaisir la vie quotidienne au château. Cependant, la guerre ne s'oublie pas aussi vite, elle est encore là, bien présente dans sa tête et sur son bras, là où Bellatrix a gravé "Sang-de-Bourbe" dans sa chair. Pour se distraire, elle commence à dialoguer avec un inconnu au travers de petits mots échangés dans la quiétude de la bibliothèque.

Rating : T par précaution.

Pairing : Hermione/Théodore Nott, mon couple chouchou avec le Dramione !

Un grand merci à LycorisSnape pour sa correction :)

Bonne lecture !


Chapitre 01

L'effet papillon est une théorie expliquant que le battement d'aile d'un papillon est capable de provoquer une tempête à l'autre bout de la planète. C'est une autre façon de dire qu'un événement apparemment anodin peut avoir des conséquences énormes.

Hermione Granger avait bien compris ce principe et, bien qu'elle soit plus pragmatique que spirituelle, elle se demandait si son karma était mauvais ces derniers temps. Suffisamment mauvais du moins pour justifier la très mauvaise journée qu'elle venait de passer.

Nous étions le trente septembre et il était vingt heures et dix-huit minutes. D'ici quelques instants, Hermione allait sortir du dortoir des filles de la tour des Gryffondor et affronter la tempête que le papillon venait de provoquer.


Un mois plus tôt – Septembre 1997

Tout avait pourtant bien commencé. Le premier septembre de l'année 1997, quatre mois après la terrible et meurtrière Bataille de Poudlard, Hermione était remontée dans le Poudlard Express pour terminer ses études comme bon nombre de ses camarades.

Cette rentrée avait une saveur particulière.

Déjà, parce que c'était sa septième et dernière année, et ensuite parce que les événements de l'année qui venait de s'écouler l'avait définitivement changée, elle et tous les autres. En bien ou en mal, elle n'en savait rien. C'était encore trop tôt pour le dire. Si son corps avait récupéré de l'incroyable fatigue physique, des tortures de Bellatrix et des diverses carences qu'elle avait accumulées, son esprit, lui, demeurait marqué au fer rouge.

Pourtant, elle avait voulu revenir à Poudlard. Au départ, elle avait mis cette envie sur le compte de son amour du travail bien fait et de son perfectionnisme qui la poussait à terminer ce qu'elle avait commencé. Puis, elle avait compris qu'elle voulait être là-bas pour elle-même, bien sûr, mais aussi pour les autres. Elle voulait soutenir la directrice McGonagall, elle voulait montrer aux autres que oui, elle avait été blessée, mais que oui, elle était toujours là, debout. L'espoir que Harry avait insufflé aux gens sans même s'en rendre compte l'avait inspirée. Elle voulait elle aussi, à son échelle bien plus petite que celle de son meilleur ami, inspirer les autres.

Le nombre d'élèves avait diminué dans le Poudlard Express mais ceux qui étaient là avait le sourire et l'espoir fou des gens victorieux et libres. Et Hermione trouvait ça magnifique.

Ou alors, c'était l'amour qui parlait.

Elle se trouvait dans un compartiment accompagnée de Ginny, Neville, Luna, Harry et Ron. Son Ron.

Curieusement, si Harry avait toujours considéré Poudlard comme son foyer, il avait été difficile à convaincre. La perte de Dumbledore, celles de Sirius, de Rogue, de Lupin, de Tonks, de Fred, de Maugrey… Tout cela pesait très, très lourdement sur ses épaules.

Fort heureusement, le professeur McGonagall était très convaincante et la promesse d'une année entière libéré du poids de Voldemort, la perspective de revoir Hagrid et d'être libre de jouer aux Quidditch avaient achevé de le convaincre.

D'ailleurs, Harry avait épinglé son insigne de capitaine de l'équipe de Quidditch de Gryffondor sur le revers de sa robe de sorcier avec un plaisir évident.

Hermione se laissa aller contre Ron qui lisait une fois de plus En vol avec les Canons. Il l'enlaça et planta un baiser sur son front en souriant.

– Vous savez qui sera le professeur de Défense contre les Forces du Mal ? Demanda Neville.

Il avait apporté un cactus d'un étrange bleu soutenu et qui était censé donner le temps qu'il faisait à travers sa couleur. Pour l'heure c'était un peu raté puisqu'il pleuvait à verse.

– Non, mais Slughorn reprend son poste de maître des potions, répondit Ginny, cachée derrière son exemplaire de la Gazette du Sorcier. D'ailleurs, il m'a déjà invitée à venir prendre le thé avec d'autres élèves dans son compartiment. Il y a tellement de héros cette année qu'il ne sait plus où donner de la tête.

– Mais pas moi, évidemment, grogna Ron qui ouvrit la Gazette du Sorcier et se cacha derrière.

– Je vais chercher quelque chose à manger, intervint rapidement Ginny pour éviter d'avoir à répondre.

– Maman nous a préparé des sandwiches, objecta son frère.

– Oui mais je n'aime pas beaucoup le bacon, rétorqua-t-elle en faisant coulisser la porte vitrée.

Dehors, le temps empira et le cactus de Neville, visiblement déréglé, était désormais d'un beau jaune poussin. La pluie qui tombait à verse depuis leur départ de Londres s'intensifia en recouvrant la vitre froide d'une texture grise et luisante.

Ginny revint une demi-heure plus tard, les bras chargés de bonnes choses et s'installa à côté de Hermione tandis que Ron et Harry se lançaient dans une partie d'échec version sorcier. Neville partit se balader dans les couloirs en compagnie de Dean Thomas et Seamus Finnigan qui passaient par là, et Luna continuait de lire Le Chicaneur, à l'envers.

– J'ai croisé les Serpentard de septième année, lança Ginny.

– J'étais sûr qu'ils ne reviendraient pas, avoua Ron. Échec au roi, Harry !

Harry, qui se débattait avec son Fou qui refusait d'écouter ses directives, fronça les sourcils.

– Quels Serpentard ? demanda-t-il. Va en T9 ! s'exclama-t-il en direction de son Fou.

– Alors, Zabini, Parkinson, les sœurs Greengrass, Bulstrode et j'ai croisé Nott dans un compartiment à l'écart. Tout comme Malefoy, d'ailleurs.

– Malefoy est là ? demanda Ron en relevant la tête vers sa sœur.

Elle hocha la tête et entama son sandwich à la dinde.

– Je ne pensais pas qu'ils reviendraient tous, avoua Harry.

– Beaucoup de Serpentard manquent tout de même à l'appel, ajouta Ginny.

– Ça n'a rien d'étonnant, intervint Hermione, ils ne passeront sans doute pas une année très facile. Et puis Crabbe est mort et Goyle est à Azkaban.

– La faute à qui ? marmonna Ron.

– La situation est plus complexe que devoir juste trouver un coupable, Ron, objecta Hermione.

Ils cessèrent de parler des Serpentard quand le Poudlard Express arriva enfin à Pré-au-Lard.

Dehors, le temps était froid et pluvieux, typique de la fin de l'été en Écosse. Hermione enroula son écharpe autour de son cou et enfonça ses mains dans ses poches. Elle nota alors que le cactus de Neville avait encore changé de couleur.

– Neville, commença Ron, ton cactus est rose.

Neville semblait dépité.

– Le vendeur m'avait assuré qu'il donnait le temps…

– Il est un peu déréglé, si tu veux mon avis, ajouta Ginny avec un sourire.

Hagrid accueillit les nouveaux avec un ton joyeux, le même ton qui se répandait partout dans le pays, celui de gens qui savaient que la guerre était finie.

– Ça va Harry ? Ron ? Hermione ? Ginny ?

Ils lui firent de grands signes de la main et l'immense silhouette de Hagrid s'éloigna en compagnie des nouveaux élèves, frigorifiés sur le quai de la gare.

Les autres grimpèrent dans les carrioles tirées par les Sombrals – et vu les exclamations de surprise, beaucoup plus de gens les voyaient désormais – et se dirigèrent vers le château.

Hermione passa sa main sur la buée qui recouvrait la vitre froide pour apercevoir le château. Elle en fut stupéfaite.

Il était presque entièrement reconstruit. Seul l'extérieur restait chaotique et la tour d'Astronomie semblait encore en travaux mais presque tout le reste était restauré à l'identique, comme une tentative de montrer au plus vite aux élèves que le pire était derrière eux. McGonagall avait visiblement travaillé dur pendant ses vacances.

Dans le hall d'entrée, des centaines de photographies peuplaient les murs. Elle représentaient tous les morts de la guerre. Hermione y reconnut Lupin, Tonks et Fred avec une vive émotion. A côté d'elle, Ginny et Ron serrèrent sa main, les yeux brillants de larmes. Hermione leur rendit leur étreinte et ils pénétrèrent dans la Grande Salle.

– Regardez la Grande Salle, murmura Harry, émerveillé.

– Vous avez vu ? enchaîna Dean Thomas surexcité. Tout est… comme avant.

– Même Rusard, ajouta Ron.

Celui-ci se tenait près de la porte de la Grande Salle, Miss Teigne dans les bras, avec son très habituel air revêche sur le visage. Il fixait Peeves qui flottait dans le hall d'entrée et qui arborait un sourire mauvais qui laissait présager un mauvais coup.

Hermione retrouva le grouillement de la Grande Salle et des élèves avec une grande satisfaction. Elle avait même du mal à croire que tout ce qui s'était écoulé l'année précédente avait effectivement eu lieu.

Le minuscule professeur Flitwick arriva avec le Choixpeau magique et la répartition commença. Chaque fois qu'un élève était réparti à Serpentard, un silence se faisait dans la salle. Malgré la participation des élèves de Serpentard et du professeur Slughorn à la Bataille de Poudlard, la peur était encore bien présente.

Une fois tous les élèves dans leurs maisons respectives, le professeur Flitwick repartit avec le Choixpeau sous le bras.

Le professeur McGonagall portait ce soir-là une superbe robe de sorcière d'un vert très écossais. Elle se leva et prit la place de Dumbledore avec une émotion évidente. Le silence se fit dans la salle et elle prit la parole d'une voix ferme et rassurante :

– Bienvenue à toutes et à tous pour une nouvelle année à Poudlard. Je tiens avant tout à vous exprimer ma plus profonde fierté et gratitude de vous voir ainsi tous réunis. L'école aurait pu fermer après les terribles événements de l'année qui vient de s'écouler mais grâce à vous, elle est ouverte et prête à former une nouvelle génération de sorcières et de sorciers.

McGonagall fit une pause et posa ses mains sur le pupitre en face d'elle comme si les mots qui allaient suivre allaient être difficiles.

– L'année dernière a été, à bien des égards, d'une monstruosité sans nom et je suis encore frappée de honte à l'idée de tout ce que vous avez été obligés d'endurer. Je tiens à remercier personnellement celles et ceux qui se sont battus pour l'école, leur courage, et ce quelque soit leur maison, a été admirable et je suis si fière d'avoir contribué à former une génération si prometteuse et pleine d'espoir. Vous remarquerez, dans le hall d'entrée, les portraits de celles et ceux qui sont morts pour la liberté. Vous y trouverez les élèves, les professeurs et les membres de la communauté magique qui se sont battus sans relâche pour que vous puissiez vous asseoir sans crainte ici.

McGonagall fit une pause pendant laquelle Hermione s'étonna du silence stupéfiant qui régnait dans la salle. L'émotion était palpable.

– Enfin, je tiens à dire qu'il n'est jamais trop tard pour changer, jamais trop tard pour devenir quelqu'un de bien et jamais trop tard pour apprendre à se connaître les uns, les autres, souffla-t-elle. Je tiens aussi à avoir une pensée pour mon regretté collègue Severus Rogue qui, pendant seize longues années, a été un agent double. Une vie de peur, de violence et de solitude qui s'est soldée par un meurtre de la main même de V… de Voldemort. Et bien sûr, ayons une pensée pour Albus Dumbledore qui a été le plus grand sorcier que j'ai connu, qui aimait ses élèves, qui s'est battu et qui est mort pour une cause qu'il savait juste. Rendons-le fier de nous en reprenant une vie la plus normale possible, en continuant de rire, de nous amuser, de vivre et de nous aimer.

Hermione tourna imperceptiblement la tête vers Harry et vit que ses yeux verts étaient plus brillants que d'ordinaire. Elle posa sa main sur la sienne et la serra fortement. Ron, quant à lui, posa une main sur son épaule. Hermione savait que Harry espérait que son nom ne serait pas cité, lui qui détestait être au centre de l'attention. Autour d'eux, quelques élèves pleuraient en silence, d'autres avaient une détermination farouche dans le regard, d'autres encore jetaient des regards aux Serpentard, surtout à Malefoy.
Hermione savait par la Gazette du Sorcier que son père était enfermé à Azkaban pour quelques années et que sa mère était assignée à résidence. Drago, quant à lui, avait été relaxé des charges qui pesaient contre lui grâce à Harry qui avait témoigné en sa faveur pendant le procès des Mangemort.

– Sur ces paroles un peu tristes, je vous l'accorde, il est l'heure de profiter de notre merveilleux festin !

Les plats arrivèrent sur la table et Hermione laissa échapper une exclamation de joie. Après une année entière à manger peu et à camper dans des endroits improbables à la recherche d'Horcruxes, elle apprécierait d'autant plus le confort du château. Elle prit un peu de tout et mangea avec appétit.


Les premiers jours furent extraordinairement normaux. Le professeur McGonagall leur distribua les emplois du temps de l'année, leur fit un discours sévère sur les ASPIC, Harry était constamment montré du doigt et tentait d'éviter Romilda Vane qui essayait une fois de plus de verser un filtre d'amour dans son jus de citrouille.

Si tout allait bien en journée, la nuit Hermione faisait d'horribles cauchemars où elle revivait encore et encore les tortures de Bellatrix. Bien souvent, elle s'éveillait en sueur et serrait Pattenrond contre elle en sanglotant en silence.

Particulièrement épuisée après une nuit agitée, Hermione ne se rendit compte que deux heures après qu'elle avait oublié son vieil exemplaire de L'histoire de Poudlard à la bibliothèque. Hermione possédait deux exemplaires de ce livre qu'elle avait relu des centaines de fois. Le premier était l'exemplaire qu'elle avait acheté dès son arrivée en première année et le deuxième était la dernière édition revue et enrichie de la bataille de Poudlard.

Elle regarda sa montre. Il était bientôt l'heure du couvre-feu et elle était occupée à tricoter. Non pas pour les elfes de maison mais pour Dobby. Sa mort avait été un choc pour les elfes du château qui lui avait fait un petit mémorial dans les cuisines. Alors Hermione avait promis d'amener une paire de chaussettes pour la déposer devant l'autel. Après tout, les chaussettes étaient le vêtement préféré de Dobby.

Quand elle avait dit ça à Harry et Ron, ni l'un, ni l'autre n'avaient ri et ils avaient même proposé de l'aider.

– Hermione, tout va bien ? demanda Harry en relevant la tête des cartes de Chocogrenouilles qu'il échangeait avec Ron.

– J'ai oublié L'histoire de Poudlard à la bibliothèque, répondit-elle en reposant ses aiguilles sur la table basse.

Ils étaient installés aux meilleures places, sur les fauteuils moelleux devant le feu de cheminée qui crépitait.

– Tu as l'air épuisé, remarqua Ron en passant une main dans ses cheveux. Tu ferais mieux d'aller te coucher.

– Le livre peut bien attendre, approuva Harry.

– Je fais quelques cauchemars, avoua-t-elle de façon un peu évasive.

Harry et Ron échangèrent un regard.

– Tu veux un Chocogrenouille ? proposa Ron un peu hésitant.

Hermione eut un sourire. Sa tentative maladroite de la réconforter était touchante. Elle prit le Chocogrenouille et se leva pour partir chercher son livre. Elle était très fatiguée mais elle ne voulait pas laisser un de ses livres favoris à la bibliothèque toute la nuit.

Elle descendit les étages en traînant un peu les pieds et croisa Neville qui revenait des serres où il avait demandé conseil à propos de son cactus – toujours jaune poussin – auprès du professeur Chourave.
Neville connaissait une popularité qui le surprenait lui-même. L'année passée, il avait résisté, il s'était battu et avait démontré une bravoure qui n'avait rien à envier à celle de Harry. Malgré tout, il restait quelque part le garçon timide qu'il avait toujours été.

Hermione arriva à la bibliothèque, fatiguée comme si elle avait couru un marathon, qui était déserte à cette heure tardive. Elle repéra la table où elle était installée quelques heures plus tôt et vit avec un immense soulagement que son livre était toujours là. Elle s'en empara avec soulagement et vérifia son nom à l'intérieur pour être sûre.

C'est alors qu'elle vit avec stupéfaction que quelqu'un s'était permis d'écrire quelque chose sur la page de garde, au dessus de l'étiquette portant l'inscription « Propriété de Hermione Granger », d'une encre vert émeraude :

« Il accueillit la mort comme une vieille amie qu'il suivit avec joie et, tels des égaux, ils quittèrent ensemble cette vie. ».

Hermione fronça les sourcils. Elle connaissait très bien cette phrase pour l'avoir traduite l'année précédente. C'était la dernière phrase du Conte des Trois Frères, venant des Contes de Beedle le Barde.

Mais qui avait bien pu écrire ça ? Et pourquoi ?


– Tu n'as prêté ce livre à personne ? demanda Ginny.

Hermione était remontée dans la salle commune et avait constaté que Harry et Ron étaient partis se coucher. Elle avait donc montré ça à Ginny, avec qui elle partageait maintenant le dortoir des filles.

– Sûre, assura Hermione. Je l'ai oublié à la bibliothèque et quelqu'un a écrit ça. Tu crois que ça pourrait être… une sorte de… menace ?

Ginny releva ses yeux noisettes et regarda Hermione pendant quelques secondes.

– Je ne crois pas, dit-elle finalement. Cette phrase parle de la mort mais elle n'est pas mauvaise en soi, elle parle du fait de mourir après une vie longue et heureuse, non ?

– Je suppose, oui, répondit un peu évasivement Hermione en reprenant son livre.

Elle remarqua alors que Ginny la fixait avec intensité.

– Quoi ?

– Hermione, je sais que tu fais des cauchemars presque chaque nuit, lâcha Ginny. Je te vois parfois t'agiter et… après tout ce qu'on a vécu, surtout toi, je me dis qu'on a peut-être tendance à être paranoïaque, tu ne crois pas ?

Hermione prit le temps de ranger son livre dans sa table de chevet avant de répondre.

– Je savais que ça ne serait pas simple de revenir ici, dit-elle finalement. Mais je ne veux pas faire ce plaisir à Bellatrix Lestrange, je ne veux pas laisser ce qu'elle m'a fait prendre trop de place dans ma vie.

Elle avait parlé un peu fort et vit du coin de l'œil Parvati relever la tête vers elle.

– Il n'empêche, insista Ginny à voix basse, tu devrais peut-être aller à l'infirmerie. Je sais que Madame Pomfresh donne pas mal de potion de sommeil et ça te ferait peut-être du bien d'avoir une vraie nuit complète, tu ne crois pas ?

Hermione fut bien forcée d'admettre qu'elle avait raison et promit d'aller à l'infirmerie le lendemain. Elle tira les rideaux de son lit et s'allongea sur le côté. Sur son bras, une cicatrice brillante et encore un peu rosée s'étirait, on y lisait clairement "Sang-de-Bourbe".


Il accueillit la mort comme une vieille amie qu'il suivit avec joie et, tels des égaux, ils quittèrent ensemble cette vie, lut Harry à voix haute pendant le petit-déjeuner. C'est bizarre d'écrire ça dans un livre.

– D'autant plus que c'est le livre d'Hermione, ajouta Ron. C'est écrit clairement.

– Cette phrase n'est pas négative en soi, répondit Hermione, mais je trouve très étrange d'écrire ça dans un de mes livres.

– Tu ne crois pas que ça pourrait être un Serpentard ? demanda Ron en jetant un coup d'œil à la table des Serpentard où Malefoy prenait son petit-déjeuner seul et d'un air morose.

– Je ne vois pas pourquoi.

– Pour se venger de ce qu'on leur a fait !

– Tu veux dire lui sauver la vie deux fois et l'avoir remis en liberté ? ironisa Ginny.

Harry n'avait pas non plus l'air convaincu et Hermione, qui avait déjà songé à cette possibilité, préférait ne pas sombrer dans la paranoïa.

– Mieux vaut ne pas faire la guerre après la guerre, répondit Harry sagement en haussant les épaules.

– Je vais m'en tenir à ça, approuva Hermione. Je dois passer à l'infirmerie avant le cours de potion, je vous rejoins là-bas.

– Pourquoi ça ? s'étonna Ron. Ça ne va pas ?

– J'ai des problèmes pour dormir, avoua-t-elle. Je pense à…

Elle ne termina pas sa phrase et Ron l'a prit dans ses bras. Elle se laissa aller contre son épaule en fermant les yeux. Harry, de son côté, lui posa une main sur l'épaule un peu maladroitement.

– Ça va aller, ajouta-t-il.

– Je sais.

– On peut aller prendre le thé chez Hagrid cet après-midi, proposa Harry. Après le cours de métamorphose.

– Excellente idée ! Approuva Ron. Par contre, hors de question de rester dîner…

Par chance, Madame Pomfresh ne posa aucune question trop indiscrète, consciente que beaucoup de ses élèves souffraient de séquelles psychologiques. Elle donna un petit flacon de potion de sommeil, expliquant à Hermione qu'elle devait en prendre deux cuillères à soupe pendant deux semaines avant de revenir la voir.

Hermione la remercia et courut à la bibliothèque pour vérifier une information avant le cours de potion. Elle passa devant la table qu'elle occupait habituellement pour travailler et marqua un arrêt. Et si la personne qui avait écrit sur son livre revenait ?

Elle devait en avoir le cœur net.

Elle sortit son exemplaire neuf de L'Histoire de Poudlard, inscrivit son nom sur la page de garde et ajouta une phrase d'un poète moldu, Alexander Pope, que sa mère et elle appréciaient beaucoup : « L'espoir jaillit, éternel, dans le cœur de l'homme. »

Elle déposa ensuite l'ouvrage à l'endroit exact où elle avait oublié son vieil exemplaire la veille.

Juste avant le dîner, Hermione repartit à la bibliothèque. Étrangement, elle n'avait pas cessé de penser à ce mystérieux adepte du conte des Trois Frères. Ce n'était peut-être qu'un incident isolé, quelqu'un qui avait vu un livre et décidé d'y écrire dedans une phrase de son conte préféré, mais elle restait intriguée.

Lorsqu'elle arriva à la bibliothèque, elle constata avec un certain agacement que sa table était prise par un groupe de Serpentard de quatrième année. Elle ne se dégonfla pas, après tout elle était préfète-en-chef, et se dirigea vers eux.

Ils parurent un brin impressionnés de voir l'héroïne de la bataille de Poudlard – ainsi que l'appelaient tous les journaux à son grand dam – devant eux.

– Bonjour, j'ai oublié mon livre ici ce matin, est-ce que vous l'auriez vu ?

– Non, répondit une fille aux longs cheveux bruns. Désolée.

– Ce n'est rien, répondit Hermione avec un sourire qui cachait mal sa déception.

– Vous êtes… Hermione Granger, n'est-ce pas ? tenta un garçon blond.

– Oui, répondit-elle prudemment.

– Vous êtes… incroyable, souffla la jeune fille brune, les yeux écarquillés de stupeur.

Hermione eut un sourire un peu maladroit et les remercia chaleureusement puis quitta la bibliothèque. Elle ne se faisait toujours pas à cette soudaine célébrité et se demandait comment Harry arrivait à faire avec, lui qui attirait tous les regards.


Le livre ne réapparut pas avant la fin de la semaine. Hermione l'avait presque oublié, notamment à cause de la montagne de devoirs que tous les professeurs leur avaient donnés. Contrairement à Harry, qui grommelait que ça perturbait son emploi du temps de Quidditch, et à Ron qui râlait tout court, Hermione appréciait tout ce travail qui lui permettait d'occuper son esprit et de la fatiguer suffisamment pour qu'elle dorme huit heures par nuit. Aidée par la potion de sommeil de madame Pomfresh, bien sûr.

Le mercredi matin, elle avait deux heures de libres alors Harry, Ron et elle partirent travailler à la bibliothèque. Hermione choisit sa table habituelle et marqua un arrêt en s'apercevant que son livre était posé là.

– C'est ton livre ? demanda Harry.

Hermione hocha la tête, posa ses affaires et saisit son livre pour l'ouvrir. En dessous de la phrase qu'elle avait inscrite, des lignes s'étiraient en lettres vertes d'une écriture élégante qui était la même que la dernière fois :

« Payez-moi avec le trésor de votre passé. »

Harry et Ron, penchés au-dessus de l'épaule de leur amie, échangèrent un regard.

– Ça vient des Contes de Beedle le Barde, dit Ron. La Fontaine de la Bonne Fortune.

– Exact, approuva Hermione. C'est la dernière énigme qui permet d'accéder à la fontaine.

– La sorcière offre ses souvenirs heureux pour pouvoir passer, expliqua Ron, ensuite elle se rend compte que sa douleur a disparu et du coup, elle n'a plus besoin de la fontaine.

– Au moins, on sait que celui ou celle qui écrit ça aime Les Contes de Beedle le Barde, ajouta Harry en s'asseyant à côté d'elle.

– Oui mais il n'y a aucune logique dans ces messages, intervint Hermione qui connaissait mieux que personne les contes pour les avoir traduits pendant l'année précédente.

– Peut-être que la personne aime seulement jouer, suggéra Ron.

– Peut-être… murmura Hermione. Bon, on a du travail !

Ils s'attelèrent à la rédaction d'une dissertation de métamorphose si ardue que Hermione dut, par deux fois, aller chercher un livre dans la section de la bibliothèque réservée à la métamorphose avancée.

Le doigt glissant sur les reliures poussiéreuses, Hermione avait toutefois l'esprit ailleurs. Elle pensait à son mystérieux correspondant qui semblait apprécier les Contes de Beedle le Barde et se demanda ce qui le poussait à lui écrire ainsi. Peut-être qu'il aimait seulement jouer comme le disait Ron.

Perdue dans ses pensées, elle percuta un élève qui cherchait, comme elle, un livre. Elle tituba un instant puis se rattrapa à une table. Devant elle, elle reconnut Théodore Nott, un élève de Serpentard de la même année qu'elle et fils de Mangemort.

Ils se toisèrent un instant puis :

– Fais attention où tu vas, Granger, lança-t-il.

Il attrapa le manuel de métamorphose qu'elle cherchait et partit en sens inverse sans demander son reste.

De retour à sa table avec le Manuel très avancé de métamorphose particulièrement ardu et compliqué, tome quatre au lieu du tome trois, Hermione avait cependant une idée en tête.
Elle attrapa un morceau de parchemin et écrivit « Qui es-tu ? » en tout en haut. Puis, elle glissa le mot dans son manuel de l'histoire de Poudlard qu'elle laissa à la même place que d'habitude.


Le samedi suivant, Hermione accompagna ses amis aux sélections de l'équipe de Quidditch de Gryffondor et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle le regretta bien vite.

Tout d'abord, une quantité astronomique d'élèves avait décidé de faire le déplacement, ne serait-ce que pour côtoyer Harry qui était à nouveau Le Survivant et Celui-Qui-A-Vaincu d'après les journaux.

Harry mit plus de vingt minutes à trier les candidats au sol pour faire sortir ceux qui n'étaient même pas à Gryffondor et une demi-heure supplémentaire pour départager ceux qui savaient tenir sur un balai des autres.

Installée sur sa tribune, aux côtés de Parvati et de Lavande, Hermione frissonnait de froid. Le soleil avait beau briller haut dans le ciel, un vent glacial balayait les couloirs du château et le parc.

Il était donc près de onze heures quand les sélections purent enfin commencer, sous un public bien trop nombreux au goût de Harry et Ron.

Ginny fut excellente, comme toujours et Harry la prit d'office dans l'équipe. Demelza également. Le cas de Ron fut un peu plus épineux et Hermione soupira en le voyant faire de grands moulinets avec les bras et se rattraper in extremis au manche de son balai. Finalement, il réussit à bloquer les tirs de Demelza et fut engagé. Harry choisit Dean Thomas comme troisième poursuiveur et reprit les deux batteurs de sa sixième année.

Hermione frotta ses mains l'une contre l'autre pour se réchauffer, tandis que Ginny atterrissait près d'elle, ses cheveux roux flamboyant autour de son visage.

– Quel cirque ! s'agaça-t-elle en se laissant tomber à côté d'elle.

– Harry est populaire, s'amusa Hermione. Et tous les anciens membres de l'A.D. aussi, ajouta-t-elle.

– Il n'empêche que j'espère que tous les entraînements ne seront pas comme ça, soupira Ginny.

Il était presque midi quand ils remontèrent vers la Grande Salle pour le déjeuner. Ils croisèrent alors l'équipe de Quidditch de Serpentard qui avait subit quelques changements depuis la dernière fois. Ils avaient un nouveau gardien et deux nouveaux batteurs puisque ni Crabbe, ni Goyle, n'étaient là cette année. Malefoy, en revanche, était toujours attrapeur et leur jeta un regard indéfinissable.

– Je lui souhaite bien du courage, grommela Ron.

Après le déjeuner, Hermione laissa Harry et Ron dans la salle commune et accompagna Ginny à la bibliothèque.

– Tu crois que ton mystérieux admirateur t'a répondu ? la taquina Ginny.

– Non, souffla Hermione avec un sourire. Je pense qu'il a autre chose à faire, tout de même.

Mais visiblement, l'inconnu n'avait rien d'autre à faire puisque dans son livre d'Histoire de Poudlard, Hermione retrouva la feuille qu'elle y avait laissée. En dessous de sa phrase « Qui es-tu ? », quelqu'un avait écrit, à l'encre verte : « Personne, contrairement à toi. Comment vas-tu ? ».

Hermione fronça les sourcils. Ginny, qui avait penché la tête pour lire par dessus son épaule, sembla un peu perdue.

– Il a l'air… amer, non ? suggéra Hermione. Je veux dire regarde son « personne, contrairement à toi ».

– Ou alors tu l'impressionnes, suggéra Ginny.

– Peut-être…

Hermione sortit sa plume de ses affaires, la trempa dans un flacon d'encre et inscrivit :

« Mis à part quelques problèmes de sommeil, je vais plutôt bien. Est-ce que tu es en septième année ? De quelle maison ? Et plus important, comment vas-tu ? ».

Elle remit ensuite la feuille en place et s'attaqua à ses devoirs. Néanmoins, une part de son esprit ne pouvait s'empêcher de passer en revue toutes les personnes qu'elle connaissait pour essayer de démasquer son mystérieux correspondant.

Elle en parla le soir-même à Harry et Ron. Allongée contre son petit-ami, Hermione le laissait jouer avec ses cheveux tandis qu'elle tricotait une paire de chaussettes dépareillées pour les elfes de maison.

– Et si on se cachait pour le surprendre ? suggéra Ron.

– Ça implique de rester une journée entière, peut-être plus, dans la bibliothèque, objecta Hermione.

– Ça n'est pas ce que tu fais d'habitude ?

Hermione lui flanqua un coup d'aiguille à tricoter. Ginny arriva et se laissa tomber sur le canapé, Arnold le Boursouflet sur son épaule, Pattenrond dans un bras et une boite de Fondants du Chaudron dans l'autre.

– Très bonne idée ! s'exclama Ron.

Pattenrond sauta à terre et observa Arnold qui gambadait sur la table basse avec l'air de celui qui en ferait bien son quatre heures.

Au même moment, un bruit sourd se fit entendre en faisant sursauter les quelques élèves encore debout à cette heure tardive. Ron se leva d'un bond en reconnaissant son hibou Coq qui, malgré son choc, semblait tout à fait joyeux d'avoir rempli sa mission.

– Arrête de bouger, idiot !

Ron détacha sa lettre et donna un biscuit Miamhibou à Coq qui voletait joyeusement autour de Hermione.

– Qui est-ce ? demanda Ginny.

– C'est Bill ! s'exclama-t-il. Attendez… Non… Si ! Ginny !

– Quoi ? s'impatienta cette dernière.

– Fleur est enceinte !

Ginny ouvrit la bouche et écarquilla les yeux en même temps ce qui lui donna un peu l'air d'un poisson sorti de son bocal.

– Maman va être intenable, se contenta-t-elle de dire.

Ron lui sourit et relut une nouvelle fois la lettre avant de la lui tendre.

– Un nouveau Weasley va faire son entrée dans ce monde, déclara-t-il pompeusement.

– Arrête, tu ressembles à Percy, marmonna Ginny qui lisait la lettre à toute vitesse.

Hermione échangea un regard avec Harry qui se retenait visiblement de rire.


Le mystérieux correspondant d'Hermione ne se manifesta pas avant le lundi. Après un double cours éprouvant de métamorphose où personne n'avait compris grand chose, elle se rendit à la bibliothèque pour emprunter « Traité avancé de la métamorphose à l'usage des étudiants en ASPIC, volume 02 » afin de mieux comprendre le professeur McGonagall. Elle se rendit toutefois directement à sa table habituelle où elle retrouva son livre, dissimulé près de la fenêtre.

Cette fois-ci, l'inconnu avait écrit plus d'une phrase.

« Pourquoi est-ce que tu as du mal à dormir ? Je ne te dirai pas mon année (tu imagines bien que ça réduirait la liste des possibilités), ni ma maison (est-ce que ça a de l'importance pour toi ? Est-ce que tu arrêterais de laisser ce livre ici si, par exemple, j'étais un élève de Serpentard ?) mais je peux te dire que moi non plus je ne dors pas très bien. ».

Hermione lut son mot avec un petit sourire tout en se dirigeant vers la section dédiée à la métamorphose avancée où ne traînaient que quelques élèves de sixième ou septième année. Cependant, elle eut la désagréable surprise de ne pas trouver le livre qu'elle cherchait. Elle regarda, agacée, dans les rayons voisins, dans l'espoir que quelqu'un l'ait mal rangé mais rien.

Elle repartit à sa place et décida d'écrire à son inconnu :

« Tu dois sans doute savoir que l'année dernière, Harry, Ron et moi étions en fuite. C'était dur et j'ai été capturée par les Mangemort. Disons que… J'en garde des séquelles qui m'empêchent parfois de trouver le sommeil. Et toi, pourquoi est-ce que tu ne dors pas bien ?

Pour répondre à ta question, non ta maison n'a strictement aucune importance à mes yeux. Sauf si, éventuellement, c'est toi l'idiot (ou l'idiote) qui a emprunté le livre qu'a conseillé le professeur McGonagall pendant le double cours de ce matin et qui m'empêche de compléter mes recherches.

(Rassure-toi je plaisante, bien sûr) »

Hermione eut droit à une réponse dès le lendemain, accompagnée du manuel de métamorphose qu'elle avait cherché la veille :

« Je suis sincèrement désolé d'apprendre ça. Je me doutais que tu avais vécu des choses très dures, mais pas que tu avais été capturée. Et donc, probablement torturée. Crois-bien que j'en suis désolé. Pour ma part, disons que j'ai quelques problèmes avec ma famille.

Si tu cherches « Traité avancé de la métamorphose à l'usage des étudiants en ASPIC, volume 02 » tu le trouveras à côté de ton livre. Je ne dis pas que c'est moi qui l'ait emprunté, mais comme j'aime jouer, disons que je ne dis pas non plus que ce n'est pas moi. »

Quand Hermione montra la réponse à Ginny, celle-ci la lut et relut attentivement pendant plusieurs minutes puis fronça les sourcils.

– Hermione ?

– Oui ?

– Regarde.

Ginny pointa du doigt la phrase « je suis sincèrement désolé » et Hermione la regarda sans comprendre.

– Et ?

– Tu es vraiment fatiguée, ma pauvre, sourit Ginny. Il a écrit « désolé » au masculin, sinon il aurait rajouté un « e ». Donc, c'est un garçon.

Hermione se sentit un peu idiote de ne pas l'avoir vu elle-même mais elle était effectivement fatiguée.

– Je pense qu'il est en sixième ou septième année, ajouta Ginny.

– Mais qui pourrait faire ça ?

Ginny sembla réfléchir pendant quelques instants.

– L'autre jour, Ernie McMillan travaillait à cette table, dit-elle, tu crois que ça pourrait être lui ?

Hermione imagina quelques instants Ernie en train de lui écrire mais son instinct lui disait que ce n'était pas lui.

– Ginny ! s'exclama soudain Hermione. j'ai gardé une copie de la liste des membres de l'A.D. Tu te souviens que j'avais demandé à tout le monde d'écrire son nom ? Je vais pouvoir comparer les écritures !

Hermione sauta de son lit et ouvrit sa valise. Elle attrapa un petit sac en perles d'où elle tira un papier plié en quatre.

– Pourquoi as-tu gardé ça ? questionna son amie.

– Je… parfois, j'avais besoin de me souvenir qu'on n'était pas les seuls à lutter, expliqua Hermione. Je voulais me rappeler de ce temps-là quand on cherchait les horcruxes.

Ginny eut un sourire et posa une main réconfortantes sur l'épaule de Hermione. Hermione déplia le papier et regarda le nom de Ernie McMillan écrit de façon alambiqué, totalement différent de l'écriture fine et claire de son interlocuteur.

– Bon, ça n'est pas lui. Et d'ailleurs, ce n'est personne de la liste, je crois, ajouta Ginny en faisant courir son doigt sur la liste des membres. Si ça se trouve, c'est bien un Serpentard.

Hermione rétorqua que ça, c'était totalement improbable, elle rangea la liste de l'A.D. et la feuille de son mystérieux correspondant. Puis, elle se coucha tandis que Ginny partait prendre une douche.


Le lendemain matin, la date du premier week-end à Pré-au-Lard était affichée sur le tableau.

– Le week-end prochain, lut Hermione, son doigt posé sur la feuille.

– Parfait ! s'exclama Ron. On va pouvoir faire le plein, mon vieux, ajouta-t-il en donnant un coup de coude à Harry.

Hermione attendait aussi ça avec impatience. La montagne de travail que les septième années avaient les obligeaient à se coucher tard et Hermione ne faisait pas exception à la règle. Cependant son organisation lui permettait tout de même d'avoir assez de temps libre pour tricoter et répondre à son correspondant anonyme. D'ailleurs, si Ginny était au courant de chaque message, Hermione cachait à Ron qu'ils se parlaient aussi souvent. Elle se trouvait un peu bête de faire ça mais elle savait que Ron ne comprendrait pas qu'elle puisse trouver du réconfort à parler avec un parfait inconnu alors que lui-même… et bien disons que Ron était moins doué pour lui redonner le sourire en ce moment.

Le mercredi matin, le cours d'Arithmancie fut annulé en raison de la grippe du professeur Vector et Hermione eut donc deux heures pour terminer une dissertation de sortilèges. Elle écrivit vingt centimètres de parchemin de plus que ce qui était demandé et posa le point final avec la satisfaction du travail accompli. Elle roula son devoir et le glissa dans son sac avant de saisir un autre parchemin pour répondre à son interlocuteur anonyme.

« Merci beaucoup pour le livre, il m'a aidé et j'ai pu terminer un de mes devoirs pour le professeur McGonagall avec deux semaines d'avance. D'ailleurs, j'ai écrit deux rouleaux de parchemin en plus, j'espère qu'elle ne m'en tiendra pas rigueur…

Je suis également navrée pour ta famille, j'espère que tout va bien. On a tous beaucoup souffert de cette guerre.

D'ailleurs, j'ai une question pour toi : pourquoi avoir écrit cette phrase du Conte des Trois Frères ?»

Hermione eut une réponse le vendredi soir :

« Tout le monde sait que tu es brillante et que tu vas réussir tes ASPIC à la perfection. Ce qui m'amène à me demander si tu as une idée de ce que tu aimerais faire après Poudlard ? Je pense que tu pourrais devenir absolument n'importe qui mais je suis curieux. Professeure ? Medicomage ? Ministre de la Magie ?

J'ai souffert de la guerre, comme tout le monde, mais je pense que je n'ai pas le droit de me plaindre à côté de ce que toi tu as dû endurer. Essaie de prendre soin de toi, écrire deux rouleaux de parchemin de plus que ce que les professeurs demandent, ce n'est pas bon pour la santé.

Le Conte des Trois Frères est mon préféré de tous. Ma mère me le lisait souvent le soir et j'étais toujours fasciné par les Reliques de la Mort. Quand j'ai vu ton livre, j'ai simplement voulu écrire quelque chose dedans et quoi de mieux qu'une phrase des Contes de Beedle le Barde ? »


Le premier week-end à Pré-au-Lard arriva à point nommé pour Hermione. Ses parents lui avaient envoyé un peu d'argent pour son anniversaire qui avait eu lieu quelques jours plus tôt et elle avait envie de se faire plaisir. Ron avait, de toute évidence, la même envie, puisqu'il lui demanda de l'accompagner seul aux Trois Balais.

C'est donc main dans la main qu'ils se rendirent au village. Le sol était parsemé de feuilles oranges qui craquaient sous leur pas et l'air sentait bon le début de l'automne. Cela dit, Hermione était troublée. Elle aimait les moments qu'elle passait avec Ron mais, malgré tous ses efforts, les sentiments qu'elle avait pour lui n'étaient plus si forts, plus si passionnels. Son ventre papillonnait moins quand il l'embrassait et elle commençait à souffrir de ne pas pouvoir avoir de conversation aussi profonde qu'elle le voudrait avec lui.

Elle se rendait compte qu'elle aimait et préférait le Ron qui était son meilleur ami et non son petit-ami. Elle avait mis ces sentiments sur le compte de la fatigue mais tout cela commençait à l'inquiéter. D'un autre côté, la futilité de ces inquiétudes la faisait sourire, tant ses préoccupations étaient éloignées de celles de l'année précédente.

Cependant, Hermione comprit rapidement que ce week-end à Pré-au-Lard serait tout sauf reposant.

Arrivé aux Trois Balais, Ron l'entraîna parmi la foule jusqu'à une petite table pour deux où ils s'installèrent. Non loin de là, Drago Malefoy buvait une bièraubeurre, assis à une table qui comptait aussi Blaise Zabini et Théodore Nott qui semblait faire les mots fléchés de la Gazette du Sorcier.

Après avoir commandé deux bièraubeurres, Ron lui prit la main avec la volonté manifeste de lui dire quelque chose.

– Hermione, commença-t-il, je ne suis pas très doué avec les sentiments, tu le sais bien, mais… je t'aime, lâcha-t-il. Je t'aime depuis très longtemps et je voudrais te le prouver.

A sa grande horreur, Hermione vit Ron farfouiller dans ses poches et en sortir, les yeux brillants, un petit écrin de velours un peu élimé.

« Oh non, non, non, Ron… » songea-t-elle.

Ron prit alors sa main et sembla hésiter. Finalement, il ne se mit pas à genoux mais ouvrit l'écrin qui contenait une jolie bague un peu ancienne.

– Hermione, veux-tu m'épouser ?

Hermione sentit son cœur se serrer et son sang se glacer. D'autant plus que, autour d'elle, quelques tables étaient devenues silencieuses et les observaient. Hermione se concentra sur les beaux yeux bleus de Ron qui brillaient d'espoir et d'émotion et songea, l'espace d'une seconde, à dire oui. Puis, la partie rationnelle de son cerveau lui souffla que dire oui, quand on pense non, serait cruel pour Ron. Elle ne partageait pas ses sentiments, pas au même niveau en tout cas, et avoir si souvent frôlé la mort lui avait appris qu'il n'y avait rien de plus important que l'honnêteté.

– Ron… je… je dois y réfléchir, dit-elle en se forçant à sourire.

Le sourire de Ron s'affadit.

– La bague ne te plaît pas ?

– Ce n'est pas ça, s'empressa-t-elle de répondre. Elle est magnifique mais enfin je n'ai que dix-neuf ans, Ron, tu ne crois pas qu'on a le temps de penser à ça ?

– Je t'aime, répéta-t-il. Bill et Fleur étaient sûrs d'eux et moi, je suis sûr de nous deux.

Hermione prit ses mains dans les siennes et tenta d'empêcher sa voix de trembler.

– Tu me connais, Ron, j'aime réfléchir avant de donner les bonnes réponses, s'amusa-t-elle. Donne-moi quelques jours d'accord ?

Ron eut un sourire et rangea la bague, un peu penaud. Hermione observa l'écrin de velours et son ventre se serra alors qu'elle savait pertinemment que sa réponse serait non. Autour d'eux, le bruissement familier de la rumeur qui se répand grouillait comme une nuée d'insectes.

Elle tenta d'agir le plus normalement possible jusqu'à ce que Harry et Ginny les rejoignent un peu plus tard. Fort heureusement, personne ne fit d'allusion à ce qui venait de se passer.

Une heure plus tard, Hermione n'y tint plus et expliqua qu'elle avait de nouvelles plumes à acheter. Elle sortit dans la fraîcheur de l'automne mais ne se dirigea pas vers Scribenpene, la boutique de plumes. Elle erra dans la Grand Rue du village en observant les stigmates de la guerre et Zonko qui avait rouvert depuis peu.

Elle ne voulait pas épouser Ron, pire, elle songeait même à le quitter mais elle tenait à son amitié et refusait de tout briser.

Ron ne parla plus de mariage et ils repartirent vers le château alors que le soleil se couchait et qu'un vent glacial commençait à souffler. Hermione aurait aimé en parler à Harry ou Ginny mais elle ne savait pas comment s'y prendre et surtout, il fallait qu'ils soient seuls.

Elle attendit alors que Ginny monte se coucher pour la rejoindre avec nervosité.

– Tout va bien, Hermione ? demanda-elle avec inquiétude.

– Non, marmonna-t-elle.

Parvati et Lavande bavardaient gaiement de l'autre côté de la pièce et Hermione craignait qu'elles n'entendent, aussi, elle parla tout bas.

– Ginny, Ron m'a demandé en mariage, souffla-t-elle.

Ginny écarquilla les yeux et laissa tomber son pull sur Arnold, son Boursouflet.

– Hermione….

– Je ne veux pas, coupa-t-elle.

Hermione sentit les larmes affluer et elle s'assit sur son lit pour tourner le dos à Parvati et Lavande.

– Viens, allons nous balader, décréta la jeune fille en remettant son pull puis sa cape.

– Ginny, je…

– Allez ! l'encouragea-t-elle.

Hermione enfila sa cape et son écharpe et elles descendirent dans la salle commune qui était encore remplie d'élèves qui terminaient à la hâte leurs devoirs. Dans un coin, Harry, Ron, Dean Thomas et Seamus Finnigan leur jetèrent un étrange regard et Hermione était sûre que Ron leur avait dit.

Une fois dans le couloir désert, elle se sentit mieux.

– Dis-moi tout, Hermione.

– Ginny, je… je crois que je ne suis plus amoureuse.

Le simple fait de le dire à voix haute ôta un poids des épaules de Hermione.

– J'aime le Ron qui est mon meilleur ami mais… je n'arrive pas à éprouver plus que ça. Je pensais que c'était la fatigue mais…

Derrière eux, le portrait pivota et Hermione se tut. Mais ce n'était que Harry qui lui fit un sourire amical.

– Ron te l'a dit ? demanda-t-elle.

Harry hocha la tête.

– Venez, marchons, déclara-t-elle.

Ils marchèrent tous les trois jusqu'à l'escalier qui menait à l'étage inférieur et s'y assirent.

– Je ne suis plus amoureuse, souffla-t-elle. Je… Je suis désolée.

– Ne le sois pas, intervint Ginny qui était restée silencieuse tout ce temps. Les sentiments, ça ne se commande pas.

Elle jeta un coup d'œil à Harry qui lui fit un sourire contrit. Ils s'étaient séparés peu après la fin de la guerre et Hermione savait que Ginny aimait encore Harry.

– On est ami avant tout, répondit Harry. Tous les quatre, ajouta-t-il en regardant Ginny. On s'est battu ensemble, on a souffert ensemble… on s'est même aimé chacun de notre côté.

Hermione et Ginny se mirent à rire.

– Alors on peut surmonter ça aussi, termina-t-il en passant un bras autour des épaules de Hermione.

– Je lui dirais demain, ajouta Hermione.

Elle se pelotonna contre son meilleur ami et sentit Ginny prendre sa main pour la serrer dans la sienne.


Le lendemain matin, Hermione se leva très tôt. Elle profita que tout le monde dormait en ce dimanche pour aller à la bibliothèque et être tranquille avec ses pensées.

Elle chercha la réponse de son correspondant en premier lieu. En un mois, ces messages réguliers avaient été un échappatoire à son quotidien et même si elle veillait à ne rien révéler de trop personnel, elle aimait lui parler.

Cependant, le message qu'elle trouva ce matin la mit de mauvaise humeur.

« Je suis navré de la situation très gênante dans laquelle tu t'es retrouvée hier. J'étais là et je t'avoue que je me suis senti mal pour Weasley… et pour toi. Il paraît que tu as dis non, c'est vrai ? Vu ta tête, j'imagine que tu n'as pas passé un excellent week-end à Pré-au-Lard. Si ça peut te rassurer, moi non plus, j'ai un rhume.

A propos, je viens d'acheter un tout nouvel exemplaire des "Contes de Beedle le Barde" contenant une toute nouvelle traduction par toi-même.

Toutes mes félicitations, Hermione. »

Hermione eut néanmoins un sourire et un détail attira son attention : « J'ai un rhume ». Ce simple détail réduisait encore le champ des possibles.

Soudain quelqu'un étouffa un éternuement dans le rayon des contre-sorts, droit devant elle. Hermione releva la tête et fixa la rangée de livres où elle entendit les pas de quelqu'un s'éloigner. Son correspondant avait peut-être décidé de l'observer… Elle se leva et se dirigea à pas de loup dans le rayon désormais désert et le longea pour arriver à une série de tables occupées par plusieurs élèves qui levèrent à peine les yeux vers elle.

Raté.

Elle revint à sa place et relut la lettre. Elle sourit en lisant qu'il avait acheté la toute nouvelle édition des Contes de Beedle le Barde qu'elle avait traduite tout au long de l'année précédente et qui avait été publiée, à sa grande surprise, au début du mois de septembre.

Elle saisit sa plume et écrivit sa réponse sur un nouveau parchemin :

« J'ignorais que tu étais aux Trois Balais à ce moment-là, mais vu le monde, ça ne devrait pas m'étonner. Je suis un peu en colère qu'il ait osé faire ça devant tout le monde, je sais que ça ne partait pas d'une mauvaise intention mais j'ai eu l'impression qu'il me forçait la main et je n'en ai pas envie.

Donc, j'ai dit que j'avais besoin d'y réfléchir mais je sais que ma réponse sera non. Ron est, et restera, un de mes meilleurs amis mais il y a quelque chose entre nous qui ne marche pas quand on veut aller plus loin qu'une simple amitié. Je compte sur ta discrétion parce que je ne sais pas ce qui me pousse à me confier ainsi à un parfait inconnu.

Pour ton rhume, va à l'infirmerie, Madame Pomfresh a une recette très efficace de Pimentine !

Cela dit, je suis très heureuse que tu ais acheté ma traduction de ces contes. J'ai passé de longs mois à traduire le texte original que Dumbledore m'avait confié et je dois dire que ça m'a aidé à supporter tout ce qui a pu se passer. Se plonger dans une tâche qui occupe l'esprit aide à oublier la peur. »

Hermione hésita sincèrement à déchirer la feuille pour recommencer sans sa confession mais quelque chose l'en empêcha. Subitement, elle eut une idée et se demanda pourquoi elle n'y avait pas pensé plus tôt. Elle prit sa baguette dans la poche de sa robe de sorcier et ensorcela le parchemin. De la même façon que certains élèves avaient ensorcelé Le Chicaneur pour le cacher à Ombrage quand Harry avait donné son interview, seuls Hermione et l'inconnu pourraient lire désormais ces lignes.

Satisfaite, elle rangea ses affaires et partit prendre son petit-déjeuner dans la Grande Salle. Elle le regretta bien vite. Déjà parce que les élèves chuchotèrent sur son passage à propos de la demande en mariage de Ron, ensuite parce que Parvati s'empressa de lui demander plus de détails tandis que Lavande l'observait d'un air qui semblait osciller entre la pitié et l'agacement.

Fort heureusement, Ginny arriva peu après et s'installa à côté d'elle.

– Tu t'es levé tôt, remarqua-t-elle.

– Je sais, j'avais besoin d'aller à…

– La bibliothèque, acheva Ginny en souriant. Ton correspondant t'a répondu ?

Hermione hocha la tête et lui montra le mot.

– Ron n'a vraiment pas été malin, commenta Ginny.

– Non. J'y ai réfléchi, Ginny et la façon dont il l'a fait me met un peu en colère. Ce genre de chose doit être privée, pas faite devant tout le monde parce que ça pousse la personne en face à dire oui.

Ginny hocha la tête.

– Crois-moi, je le sais, mais Ron était juste un peu trop enthousiaste.

– J'aime Ron mais pas comme ça, avoua-t-elle. Il y a quelque chose qui ne marche plus, je ne sais pas pourquoi.

Ginny l'observa, touillant son porridge distraitement.

– Je peux être tout à fait sincère, Hermione ?

– Évidemment.

– Je pense deux choses. La première c'est que quand Ron vous a abandonnés, Harry et toi, ça a cassé quelque chose entre vous et que de toute façon la guerre peut soit rapprocher, soit éloigner les gens. La deuxième c'est que même sans ça, ça n'aurait pas pu marcher entre vous. Je suis désolée, Hermione, je vous aime tous les deux mais vous êtes trop différents ! Ron ressemble un peu à Fred et Georges, il aime faire des blagues, il est très courageux mais souffre d'être le dernier garçon… et je crois qu'il a besoin de quelqu'un qui le valorise, pas quelqu'un à côté de qui il peut se sentir écrasé. Quant à toi, tu es brillante, intelligente et puissante et tu as besoin de quelqu'un avec qui tu peux parler, échanger tes points de vue et avec qui tu puisses être toi-même. Pour être honnête, tu aurais sans doute été très heureuse avec Harry.

Hermione eut un sourire, touchée des compliments de Ginny.

– Harry aurait été un merveilleux partenaire, admit-elle. Tu crois que j'ai eu tort de vouloir tenter quelque chose avec Ron ?

– Non, répondit Luna en faisant sursauter Hermione et Ginny qui ne l'avaient pas vu arriver.

Elle s'installa à côté d'elles en souriant de son habituel sourire éthéré et elle se servit une tasse de thé.

Il n'était pas rare, à présent, que les élèves se mélangent lors des repas en faisant fi de leurs maisons respectives. Seuls les Serpentard restaient groupés à leur table.

– On trouve rarement le grand amour du premier coup et je ne vois pas le problème à avoir des amours qui ne durent pas forcément longtemps, ajouta Luna en haussant les épaules. Parfois les gens entrent dans nos vies et en ressortent, ça ne veut pas dire que ça ne compte pas, juste qu'il faut en profiter tant que ça dure.

Hermione observa Luna en se sentant mieux qu'elle ne l'avait été depuis plusieurs jours. Elle lui sourit et Ginny leva son pouce en l'air en direction de son amie de Serdaigle.

– Merci Luna, c'est… c'est exactement ce dont j'avais besoin.

– Je t'en prie. J'avais bien vu que tu étais troublée, ta tête est envahie de Joncheruines !

Hermione ne put s'empêcher d'être sceptique mais elle s'était promise de ne plus dénigrer les croyances farfelues de Luna alors elle se contenta de sourire et de la remercier de nouveau.


J'espère que vous avez aimé cette première partie et je vous dis à dimanche prochain pour la suite !

Prenez soin de vous et n'hésitez pas à me laisser une review, j'adore papoter :)