Je supprime les quelques centaines de messages que j'ai tenté d'envoyé à Alice ces derniers mois. Je fais le tri, partout. Même dans mes mails, dans mes vêtements, mes affaires, dans ma tête. Je jette beaucoup de mes CDs, je range mes photos, range petit à petit mes vêtements dans des cartons. A la fin de la Journée il ne reste que mon lit –sans draps– et ma radio de debout. Pour la énième fois j'écoute le Clair de Lune de Debussy. Voilà la seule chose qu'Edward n'a pas réussis à me voler. Je me couche et laisse ma colère envers lui cacher ma tristesse et manque de lui. J'ai mis beaucoup de tant à me relever de cette rupture. J'ai été agressive, absente. J'ai fais le minimum sans pour autant être présente et agréable. Renée ne cessait de répéter que ça allait passer. Mais je savais que c'était faux. Mon Amour pour Edward resterait à jamais. Je le sais. Mais je sais aussi que lui en revanche ne reviendrait pas. Il ne m'aimait plus et plus important encore il ne reviendrait pas, même pas pour être mon ami. Idiot.
Malgré tout j'ai pu me relever. Un matin j'ai pris conscience qu'effectivement il avait disparu de ma vie, comme il l'avait promis. Que je n'y changerais rien. Qu'il était temps pour moi de remplir ma propre part du contrat. Vivre ma vie. Une vie d'humaine. J'ai donc réagis. Je me suis levée très tôt (comme toujours depuis plus d'un mois) et j'ai préparé un énorme et délicieux petit dèj pour Renée et Phil. Au début ils ont cru que j'étais malade ou je ne sais quoi, mais non. « Je revis » leur ai-je répondu. Je revis. Voilà tout. Je vais me détacher de ma vie d'avant. Me refaire de fabuleux amis et trouver un homme aussi bon qu'Edward. Un humain. Un homme comme moi.
Mais la vie ne nous offre jamais ce qu'on désire réellement. C'est bien connu, et me revoilà entrain de refaire mes cartons pour la dernière fois j'en suis certaine. J'y retourne. A Forks. Je retourne vivre chez Charlie. Certes, cela ne m'enchante qu'à moitié, mais il le faut. Renée à vraiment besoin de repos et elle ne partira pas avec Phil sur les routes si elle ne me sait pas en sécurité. Alors j'ai –à nouveau– pris la décision de partir chez mon père. Voilà bien un an et demi qui je n'y ai pas mis les pieds. Charlie m'a rassurée comme il pouvait et m'a répété au moins dix fois qu'ils étaient partis peu avant mon propre départ et n'étaient jamais revenu…
Renée entre dans ma chambre lentement, comme si elle avait peur de voir quelque chose qu'elle ne devrait pas. Comme quoi ? Elle m'a déjà tant vu pleuré que cela ne compte guère… Je lui souris comme je peux, restant forte.
« - Tu es sûre de vouloir y aller ? Je sais à quel point cela peut être dur pour toi…
- Ca va aller Maman. Je t'assure. N'est-ce pas moi qui ai proposé cette solution ?
- Bien sûr que si, mais cela ne veut pas dire que c'est la meilleure. La dernière fois que je t'ai écouté, tu m'es revenue en mille morceaux…
- Je sais Maman, mais cela ne se reproduira plus. Tu as besoin d'air et Phil a justement des tournois en Europe. Profite !
- Mais, et si tu le croise ?Alors je t'appellerais. Mais ils ont déménagé, ne t'inquiètes pas… »
Elle me souri peu convaincue, me fit promettre de lui écrire souvent et repartit finir ses bagages. Moi je me mis à repenser à ma vie. A ce qu'elle allait devenir à Forks. Devrais-je m'occuper de la maison ? Jacob serait-il là pour m'accueillir ? Comment réagiront mes anciens amis ? Je reviens pour l'année de terminale. Voilà un an et demi qu'on ne s'était pas vu. Peut être ont-ils tous changé…
C'est Phil qui me sort de mes pensées. On doit partir. Il faut qu'on charge la camionnette dans l'avion, sans quoi je ne récupérerais pas mes affaires… Ils vont vendre la maison. Tout ce que j'ai ici va être transféré à Forks, petit bourgade pluvieuse de mon enfance.
