Auteur : lysemma.

Disclamers : pas à moi.

Pairing : Huddy.

Spoilers : post Wilson's Heart S04E16

Résumé :

« Vous n'êtes pas fatiguée ? De toujours devoir me sauver ? »

Si, terriblement, songea-t-elle. Mais elle ne le faisait pas uniquement par bonté d'âme. Le sauver lui, c'était aussi se sauver elle.

« Il faut bien que quelqu'un s'en charge, puisque vous ne le faites pas vous-même. »

Note de l'auteur : Et encore une. Cette fic pourrait se situer quelques temps avant Heal Over, ma précédente histoire, mais elle peut tout aussi bien être considérée comme indépendante. Ne me demandez pas pourquoi je ne les ai pas publiées dans l'ordre chronologique : je ne fais qu'obéir à mon cerveau dérangé…

Il y aura deux chapitres.

N'hésitez pas à me laisser des commentaires, c'est toujours agréable de se savoir lu et de connaître vos avis ;-)

Sur-ce : bonne lecture ! (du moins j'espère…)


Sauvetage.

Cuddy frappa de nouveau contre la porte avec plus de force et soupira.

« House ! », râla-t-elle, espérant sans trop y croire qu'il lui ouvrirait un peu plus vite en entendant le ton agacé de sa voix.

Une semaine qu'elle n'avait pas eu de ses nouvelles. Son répondeur était sans doute saturé par ses messages, mais il n'avait pas daigné la rappeler. Elle savait comment il fonctionnait. House était blessé, autant physiquement que psychologiquement, et il se refermait sur lui-même pour ne pas laisser entrevoir ses faiblesses. Il se punissait pour tout ce qui était arrivé, restait loin des autres ‒ c'est-à-dire d'elle ‒ parce qu'il pensait qu'il ne méritait pas que quelqu'un s'inquiète pour lui. Elle en avait conscience, il marchait ainsi depuis des années. Et malgré le fait qu'elle sache que ça n'avait rien de personnel, qu'il agirait de cette manière avec n'importe qui d'autre, elle ne pouvait s'empêcher d'être vexée par ce comportement, ce rejet. Elle avait cru le perdre, encore, et lui la repoussait, alors qu'elle avait désespérément besoin de le voir, de le sentir vivant. Cependant, elle était tout de même là, devant sa porte, à attendre qu'il se décide à la laisser entrer. Avec House, il fallait savoir ravaler sa fierté, elle l'avait appris il y a bien longtemps. C'était dur et douloureux, et parfois, elle se demandait pourquoi elle s'infligeait ça encore et toujours, mais peu importait la raison au fond. Elle le faisait, voilà tout.

Et enfin, alors qu'elle songeait à faire demi-tour ou à chercher un double des clefs caché quelque part, la porte s'ouvrit sur un House à la mine contrariée.

« Il m'avait bien semblé entendre quelque chose… », ironisa-t-il.

Elle soupira. Au moins, son sens de l'humour n'avait pas disparu. Elle ne savait pas trop si elle devait s'en réjouir ou non.

« Vous savez, le truc qui sonne de temps en temps sans raison, ça s'appelle un téléphone : ça sert à rester en contact avec le reste du monde, expliqua-t-elle comme si elle parlait à un enfant de quatre ans, ce qui était presque vrai.

- Je me demandais ce que c'était aussi tout ce boucan, répondit-il d'un air songeur. Je comprends mieux maintenant ! »

Elle secoua la tête, mi-amusée, mi-agacée.

« Vous n'écoutez jamais vos messages ?

- Si, et un certain C… Comment c'est déjà son nom ? »

Il posa un doigt sur son menton, feignant de réfléchir. Puis, il s'exclama :

« Ha ! Cody ! Il n'arrête pas de me harceler. Il m'a fait peur donc j'ai pas rappelé, surtout avec sa voix suave et étrangement féminine. Et puis je ne connais pas de Cody. »

Sa patronne lui lança un regard noir, et soudain, le visage du diagnosticien s'illumina.

« Ho, pas Cody ! Cuddy ! Je suis bête parfois !

- Je ne vous le fais pas dire… »

Considérant qu'elle avait eu son lot de blagues en guise de retrouvailles, elle poussa la porte contre laquelle il s'appuyait et entra sans lui demander son avis.

« Hé ! Ben allez-y, faites comme chez vous !

- Pour une fois, les rôles s'inversent. Et encore, j'aurais pu débarquer en pleine nuit.

- Ha là d'accord. Et avec une tenue d'écolière de préférence… »

Elle leva les yeux au ciel mais ne répondit rien, habituée à ce genre de remarques. Sans un mot, elle se dirigea donc vers la cuisine. Derrière, House haussa un sourcil puis se décida finalement à la suivre en clopinant. Lorsqu'il la rejoignit, Cuddy posait quelques paquets sur le plan de travail.

« Vous comptez vous installer ? Non, dites-le moi comme ça je dirai à ma call-girl que j'en ai une à domicile désormais donc qu'elle n'a plus besoin de venir.

- Je me demandais quand est-ce que vous la mentionneriez… Et désolée de briser vos fantasmes, mais non, je ne m'installe pas.

- Tant mieux, après tout, on se serait entre-tués au bout de deux jours. Ma call-girl porte moins bien la jupe plissée, mais vous êtes beaucoup plus enquiquinante. Donc, c'est quoi le truc ? Vous voulez venir faire vivre un régiment dans mon appart' ? Quitte à choisir, je préférerais une équipe de pom-pom-girls.»

Cuddy sourit alors qu'il s'approchait et examinait la nourriture qu'elle commençait à sortir des sacs en papier.

« Des trucs bio ? Avec ça, elles font fuir très vite…

- Vous vous terrez chez vous depuis deux semaines, j'en ai donc conclu que votre frigo était… »

Elle s'arrêta au milieu de sa phrase lorsqu'elle eut ouvert le réfrigérateur. House sourit en voyant son visage surpris.

« … Vide. Et visiblement, je ne me suis pas trompée. Je ne pensais pas avoir raison à ce point. »

Elle en sortit un tube de mayonnaise périmé qui constituait l'unique contenu de l'appareil, et le lui mit sous le nez.

« Vous comptiez faire quoi une fois qu'il serait fini ? Vous attaquer aux meubles ? »

Il le saisit et le balança à nouveau dans le frigo.

« En fait j'ai décidé de me nourrir exclusivement de pizza. Ca doit avoir un nom ça… Pizzavore ? »

Sa patronne lui lança un regard dépité et reprit la mayonnaise qu'elle jeta à la poubelle.

« Vous êtes désespérant. »

Il boita jusqu'à une chaise sur laquelle il se laissa tomber avant de se justifier :

« C'est pour compenser mon charme naturel et mon intelligence. Vous imaginez si j'avais toutes les qualités ? Toutes les femmes de l'hôpital essaieraient de me déshabiller, et vous la première !

- Pour l'instant, celui qui pense le plus à déshabiller l'autre, je n'ai pas l'impression que ce soit moi…, répondit-elle sans le regarder.

- Ouais, on dit ça… », répliqua-t-il sur un ton espiègle alors que ses yeux s'égarèrent sur ses formes lorsqu'elle se baissa pour ramasser un paquet de chips tombé au sol.

Elle sourit mais n'ajouta rien, et le silence s'installa, seulement brisé par les bruissements des emballages manipulés par Cuddy. House l'observait ranger d'un œil distrait, l'idée de l'aider ne lui venant même pas à l'esprit.

« Vous ne m'avez pas appelé depuis une semaine. »

Cuddy s'était subitement retournée et le fixait. Le ton de sa voix annonçait une discussion moins légère, et il ne voulait certainement pas de ça. Ainsi, il répliqua par une pirouette, comme toujours :

« Pas de partie de jambes en l'air, pas de coups de téléphone. Vous savez ce qu'il vous reste à faire… »

Il haussa les sourcils d'une manière suggestive, mais elle ne parut pas l'entendre.

« J'étais inquiète. »

House soupira. Elle n'avait apparemment pas l'intention de lui permettre de s'en tirer si facilement. Sérieux cette fois, il répondit :

« Je suis un grand garçon Cuddy.

- Non, justement. House…

- Stop, pas de psychologie ce soir. Ne vous étonnez pas après si je ne vous appelle pas. Alors, maintenant que vous avez rempli mon réfrigérateur et constaté par vous-même que j'allais bien, vous pouvez partir. »

Leurs yeux s'affrontèrent un moment. Il savait qu'il l'avait blessée. Encore. Et il se détestait d'agir de la sorte, mais c'était son meilleur moyen de défense. Repousser les autres pour qu'ils ne vous approchent plus. Ceci expliquait d'ailleurs pourquoi il se retrouvait seul désormais.

Cuddy abandonna la première. Son regard azuré se détourna du sien pour se fixer sur le sol. Un petit rictus apparut au coin de sa bouche, puis elle se mordit la lèvre inferieure machinalement, prouvant à House qu'elle pesait le pour et le contre. Partir ou rester… L'éternelle question que se posaient toutes les personnes qui l'approchaient. Et il se surprit à espérer qu'elle ne le laisserait pas. Pas tout de suite. Même s'il le méritait.


Verdict ?