Bonjour !

Une nouvelle histoire à chapitres... en premier, pour l'anniversaire de Chocolive. JOYEUX ANNIVERSAIRE ! J'aurais voulu tenter un autre pairing pour toi mais l'inspiration est une belle garce !

Puis pour Yumika, Glasgow qui m'ont redonné la flamme et Soul et Lisen pour leur soutien indéfectible.

Avengers et piraterie, un cocktail que j'affectionne... et j'ai déplacé le temps de la piraterie à la fin du XIXème, juste pour le clin d'oeil à la guerre de Sécession, appelée aussi ''Civil War''...

Bonne lecture !

PS : J'ai tout un tas de reviews en retard auxquelles je n'ai pas répondu, MEA CULPA, je vais le faire (un jour... ) mais j'ai tout lu et vous remercie infiniment.


Chapitre 1

En l'an de grâce 1866, un voilier faisait route vers le sud. Son capitaine Tony Stark était millionnaire de génie, le génie de la piraterie. L'Iron Man, son galion, était fait de bois rouge et bardé de l'acier le plus dur qui ressemblait à de l'or sous les rayons du soleil. Les canons de la Marine américaine, qu'il avait lui-même armée jadis, ne pouvaient en percer la coque. Et il fallait du génie pour que ce monstre à trois mâts puisse flotter. Et il volait cette même Marine, les bateaux marchands gonflaient son trésor, le pavillon noir flottant au vent.

Dans la cabine supérieure, avec sa grande baie vitrée à l'arrière, tout n'était que de bric et de broc. C'est ici qu'il inventait, fabriquait, détruisait, recommençait. Son cerveau en constante ébullition avait besoin de ça pour tuer le temps lors des longues traversées sur l'océan.

L'équipage n'était pas moins étrange : Thor, un grand blond charpentier, maniait le marteau à longueur de journée, réparant, modifiant, améliorant le bateau sous les ordres de son capitaine. Clint était le Canonnier, entre autre, les armes ne manquaient pas. Puis il y avait Bruce Banner, le chirurgien, un type calme qui pouvait entrer dans des rages folles alors que rien ne le laissait présumer. Coulson était le bosco, intendant hors pair et Fury, un esclave affranchi et navigateur, était le timonier. Malgré son œil unique, sa vue restait perçante pour les conduire entre les rochers et les bans de sable.

Certains aurait dit que leur capitaine était étrange, lui se disait excentrique. Il était connu qu'une femme portait malheur sur les eaux et comme par bravade, Stark avait embauché Natasha, une jolie rousse qui se chargeait de la cuisine. Anciennement connue comme assassin et maître es poisons, ça l'avait amusé de lui proposer le poste de cambusière. Elle, femme qui n'aurait dû rêver que de devenir une parfaite épouse et tenir sa maison en attendant le retour de son mari, avait accepté avec le même sourire ironique.

Puis il y avait le mousse, Peter Parker, quinze ans, qu'on appelait Spiderman ou Spidey pour son agilité à monter dans le gréement. Orphelin, Tony l'avait ramassé dans un port de Cuba après l'avoir surpris à vouloir le détrousser. Le gamin était un sacré pickpocket et il ne s'était fait coincer qu'à cause de Jarvis qui l'avait dénoncé. Jarvis... le second du capitaine. Tout le monde lui obéissait au doigt et à l'œil sans discuter. Normal en tant que second, moins usuel car il n'était qu'un perroquet aux belles plumes bleues et à l'accent très british. Tony l'avait élevé et le considérait comme son meilleur ami. Il avait en outre la particularité de tout retenir, une véritable mémoire photographique et auditive. Une sorte de génie, lui aussi.

Ce jour-là, le navire avançait lentement. Ils étaient dans les eaux froides et en ce mois de mars, il ne fallait pas se faire surprendre par un iceberg. Tony souffla dans ses mains, travailler le métal était une torture, ses doigts semblaient geler. Il soupira, encore. Et but une grande rasade de rhum, encore. Ils n'avaient pas prévu un voyage si long et à de telles latitudes, aussi, ils économisaient le bois qui ne servait qu'à la cuisine. Il détestait le froid, l'immobilisme et là, il était servi. Tout ça pour une stupide carte qui n'avait rien donné à part se geler les couilles au Nord. Il lui tardait de revenir dans la chaleur des Caraïbes, ses tavernes, ses bordels. Il irait sans doute voir Madame Pepper Potts qui dirigeait quelques établissements. En son nom bien-sûr mais personne ne le savait. Elle était une personne de confiance et redoutable en affaire quand il était absent. Tony avait créé un empire parmi les pirates. L'argent, le pouvoir, il avait tout et pourtant, il continuait de courir. Après quoi ? Même lui ne le savait pas.

« Un homme à la mer ! Un homme à la mer ! »

Tony, bien que passablement ivre, se redressa comme un ressort. Enfin un peu d'action ! Il se précipita sur le pont et héla le mousse à la vigie.

« Spidey, qu'est-ce qu'on a ?

- Un radeau à deux heures, capitaine. Un corps est dessus. »

Stark soupira. Avec ce froid quasi-polaire, ils n'allaient que repêcher de la viande froide, au propre comme au figuré.

« Approchons-nous. »

Ce fut son seul ordre. Aussitôt, tout l'équipage se mit en branle, on jeta des grappins, on tira. La silhouette était couverte de givre et Stark faillit donner l'ordre d'abandonner mais déjà, Spidey descendait sur l'esquif de fortune. Il se pencha, toucha un visage invisible à leurs yeux.

« Il est vivant ! »

Après un échange de regards dubitatifs, Clint et Fury se précipitèrent pour l'aider et, avec force et agilité, ils remontèrent le malheureux sur le pont. C'était un homme blond, musclé mais à la peau si pâle qu'elle semblait bleue. Presque comme sa veste d'uniforme usée et délavée : un soldat de l'Union. Banner s'accroupit auprès de lui.

« Il est vivant mais à peine. Il faut le réchauffer.

- Transportez-le à l'infirmerie, ordonna Tony. Spidey, trouve de quoi faire du feu, n'importe quoi.

- Oui, Capitaine. »

Dix minutes plus tard, de morceaux de tables, chaises et autres meubles précieux venaient nourrir les flammes. Bruce et Clint avaient bataillé pour lui retirer ses vêtements qui se déchiraient plus qu'autre chose au moindre tiraillement et l'avaient enfoui sous une masse de couvertures.

« Qui peut être ce type et comment peut-il être vivant ? »

Stark posait la question plus pour lui-même qu'autre chose. On n'avait rien trouvé sur cet homme ni sur le radeau qui n'était en fait qu'un amas de planches de bois pourries retenues entre elles par des cordes usées qui n'avaient résisté que par le froid polaire. L'inconnu était bien bâti, très musclé, ne souffrant nullement d'une diète prolongée. Le capitaine ne quittait pas l'infirmerie, peut-être parce qu'il y faisait chaud, peut-être parce que cet homme l'intriguait plus que de raison. Il était nimbé de mystères et pour le pirate, c'était le meilleur opium de la terre.

« Il se réveille », prévint Bruce de sa voix calme.

Tony se précipita et se plaça face à deux yeux bleus qui papillotaient.

« Eh l'ami, vous m'entendez ? »

Le soldat put enfin fixer sa vision. Un homme brun avec une barbe taillée avec soin était penché sur lui. Il portait des boucles d'oreille et une veste rouge, clinquante. Au moins, ce n'était pas le gris des Confédérés.

« Oui... Où...

- Vous êtes sur mon navire, on vient de vous repêcher. Quel est votre nom ?

- Rogers... Capitaine Steve Rogers.

- Enchanté Captain'. Je suis Tony Stark, Capitaine de l'Iron Man.

- Stark ? Doux Jésus, un maudit pirate... »

Il ne finit pas sa phrase, terrassé par la fatigue. Tony sourit.

« Au moins, il a entendu parler de moi, ça fait chaud au cœur. »

OoO

Le capitaine Rogers s'était admirablement remis en à peine deux jours. Il n'avait revu personne à part le médecin toujours courtois et un peu fuyant. Il se savait sur un bateau pirate, la seule véritable information qu'il avait pu tirer. Cette fois, il s'était réveillé seul, des vêtements propres posés près de son lit. Étonné de ne pas être prisonnier, il sortit pour la première fois sur le pont. L'air était doux, ils naviguaient plein sud et il laissa un instant le soleil lui caresser le visage. Cela faisait tant de bien après la morsure froid qui l'avait étreint pendant si longtemps.

Puis ses réflexes de soldat reprirent le dessus et son regard erra autour de lui. Le navire était de taille conséquente, trois mâts, profilé pour fendre les flots et il semblait pourtant filer sur les vagues en les effleurant à peine. Il se pencha par dessus le bastingage et toucha la coque du bout des doigts. C'était dur, plus froid que le bois. Du métal ? Le gris terni qui réfléchissait la lumière dorée ne laissait aucun doute. Étrange pour un voilier.

« Ah, Captain Igloo, quel plaisir ! »

Steve soupira. Il aurait voulu profiter plus longtemps du seul bruit du vent dans les voiles et de celui des vagues mais à priori, il devrait supporter Monsieur Sarcasmes et pendant un instant, il se demanda s'il n'eut pas mieux valu qu'il meurt. Et dieu sait qu'il l'avait espéré sur cette étendue glacée. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, il redressa le dos et se tourna vers son interlocuteur et le salua d'un bref signe de tête.

« Capitaine Stark. »

Ce dernier sourit en détaillant le naufragé. Il faisait bien une tête de plus que lui et ses épaules entraient tout juste dans la veste prêtée par Thor. Un combat au corps au corps risquait de lui coûter cher mais l'envie de le titiller était la plus forte, il s'ennuyait tellement.

« Alors Yankee, comment vous êtes-vous retrouvé à jouer les glaçons flottant ? »

Le blond tiqua sous l'appellation.

« Un pirate doublé d'un Confédéré, décidément, je n'ai pas de chance. Devrais-je m'inquiéter de mon sort quand vous perdrez la guerre ? »

Tony l'examina un instant. Malgré son séjour dans l'océan glacé, le soldat respirait la santé. Mais surtout, il semblait ignorer que la guerre était finie depuis un an. La nouvelle avait fait le tour du monde, comment ne pouvait-il pas être au courant ? Vraiment, il était de plus en plus fascinant. Il haussa les épaules.

« Ni Dieu, ni maître, ni patrie.

- Capitaine Stark, je suis étonné de ne pas m'être retrouvé attaché à fond de cale.

- Voyons, vous n'êtes pas prisonnier, juste un invité.

- Oh ? La chevalerie existerait donc parmi les pirates ?

- Ahah, non mais parbleu, où iriez-vous ? Nous sommes au milieu de nulle part.

- Et nous voguons plein sud. Pourriez-vous me débarquer dans le port le plus proche ? »

Tony laissa errer son regard vers l'horizon, un fin sourire sur ses lèvres.

« Ce sera délicat, Capitaine Rogers. Je ne suis guère estimé dans les eaux de l'Union.

- Il est vrai que vos exploits contre notre flotte y sont pour beaucoup.

- J'aime le mot ''exploits'' dans votre bouche. »

Tony le regardait droit dans les yeux. Steve recula d'un pas, le trouvant bien trop proche à son goût. Est-ce qu'il badinait ? Doux Jésus... Le pirate se détourna, très content de lui. Il avait vu le soldat se tendre et rougir. Un vertueux ! Vraiment, il allait être divertissant.

« Venez, allons dîner dans ma cabine, Steve. Vous permettez que je vous appelle Steve ? Si nous nous donnons du Capitaine, ça va vite être lassant.

- Dans ce cas, vous pouvez m'appeler Monsieur Rogers.

- Mais certainement... Steve. »

Le blond soupira. Ce type avait vraiment un don pour l'énerver. Mais à présent, son cerveau marchait à plein régime, il allait lui falloir s'évader et plus il en apprendrait sur le bateau et l'équipage, mieux ce serait, aussi, il le suivit délibérément.

OoO

Dans la cabine supérieure, la grande table avait été débarrassée de tout ce qui la recouvrait, une nappe blanche dressée, vaisselle d'argent disposée. Deux couverts. Steve était nerveux. Ce bateau semblait fantôme. Il n'avait vu que Stark, le chirurgien Banner, un jeune mousse qu'il avait à peine aperçu et un nègre à la barre. Comment un aussi grand voilier pouvait-il être dirigé sans équipage ? Il venait de s'asseoir à la droite du Capitaine quand une très jolie femme rousse entra, diablement serrée dans des pantalons si inconvenants que le blond détourna le regard tout en se relevant derechef.

« Madame. »

Elle ne lui accorda qu'un bref regard alors qu'elle posait un plat.

« Repos Capitaine. », susurra-t-elle en souriant à demi.

Elle souleva la cloche de métal, découvrant un thon agrémenté d'un peu de riz. Tony tapa dans ses mains.

« Merci mon Dieu, du poisson ! », s'écria-t-il avec une mine écœurée.

La jeune femme le toisa, une main sur sa hanche.

« Si vous préférez de la viande, je peux toujours zigouiller le perroquet.

- Je préférerais éviter, Dame Natasha. », répondit le volatile depuis son perchoir, avec un accent typiquement britannique.

- Je plaisantais, Jarvis. Je préférerais couper une jambe à Stark et la lui faire manger.

- Ce n'est pas drôle, grogna Tony.

- Qui a dit que je plaisantais ? », répondit la jeune femme tout en se dirigeant vers la sortie.

Steve avait assisté à la scène sans rien dire. Inutile, il était tombé sur des dingues !

OoO

Le repas fut délicieux. Stark pouvait se révéler charmant, surtout après quelques (nombreux) verres de rhum. Ainsi, il lui avait expliqué le nombre réduit de membres d'équipage car le bateau était automatisé par des jeux de rouages, de cordes et de poulies activés depuis une console près du gouvernail. L'Iron Man disposait en outre d'un moteur à vapeur en cas de manque de vent. Et de temps à autre, l'oiseau bleu apportait une précision technique qui dépassait totalement Rogers.

« Capitaine Stark, comme vous m'avez affirmé que je n'étais pas votre prisonnier, il faut vraiment que je rejoigne l'armée de l'Union.

- Je ne doute pas que vous soyez un grand officier mais nul n'est indispensable.

- Vous ne m'avez pas répondu tout à l'heure. Êtes-vous un Confédéré ?

- Je vivais dans le Sud, en effet.

- Et vous êtes armateur. J'ai combattu moi-même avec les canons et mitrailleuses Stark. »

Le pirate blêmit et ne rompit le silence qu'après de longues secondes.

« En effet, et ces mêmes armes ont détruit ma plantation, mes gens, mes amis. Je n'ai aucune bannière à part le pavillon noir, ni dieu, ni maître.

- Je vous trouve bien hypocrite, la guerre a fait de vous un homme riche. Mais le fait de perdre vos esclaves vous a contrarié. Ni dieu ni maître, ben voyons !

- Épargnez-moi vos discours grandiloquents. L'abolition de l'esclavage n'a rien résolu.

- Il le fera ! Le président Lincoln...

- Lincoln est mort, imbécile ! Mais bon sang, combien de temps êtes-vous parti ? »

La stupeur figea le soldat. Le Président était mort ? Poser des questions risquait de rendre Stark trop curieux mais il ne pouvait continuer d'errer dans l'ignorance la plus totale.

« Mais... et la guerre ?

- Le général Lee s'est rendu le neuf avril 1965 et Lincoln a été assassiné le 14. L'abolition a été signée en décembre.

- Quand... quand sommes-nous ?

-C'est une blague ? Parbleu mais quand avez-vous quitté ce bordel inutile ?

- En... en 1862. Répondez, s'il vous plait.

- Nous sommes en mars 1866. Où étiez-vous, Steve ?

- Nulle part. »

Le soldat se leva et partit à grands pas vers la porte. Il devait sortir, tout ceci n'avait aucun sens ou au contraire, bien trop. Il avait tout risqué pour son pays mais cela s'avérait si inutile à présent. Mais il ne fit que trois enjambées avant de se retrouver à plat-ventre, déséquilibré par un croche-pied. Il fut cloué au sol par un poids sur son dos et une lame contre sa gorge. Stark était assis sur lui, son haleine chargée tout près de son visage.

« Steve, il va me falloir des réponses. Quel est votre secret ?

- Vous pouvez directement me tuer, je ne dirai rien et encore moins à vous.

- Vous tuer ? Non, vous êtes bien trop amusant. »

Steve se figea. Il réalisa soudain que depuis quatre ans, c'était la première fois qu'on le touchait. Bien-sûr, on avait pris soin de lui quand on l'avait repêché mais il était à peine conscient. Là, sa peau semblait s'enflammer. Il fallait qu'il se dégage et vite, ça ne pouvait pas recommencer. D'un geste brusque, sa force herculéenne souleva son assaillant qui s'aplatit contre le mur. Il se redressa, essuyant machinalement le sang qui coulait de l'estafilade sur sa gorge.

« Parce qu'en plus d'être pirate, vous êtes sodomite ? Encore une bonne raison pour vous pendre, Stark. Soyez maudit ! »

Le soldat parti, Tony se releva en frottant la bosse à l'arrière de son crâne. Vraiment, ce Yankee l'intriguait de plus en plus car il y a quelques secondes, il aurait juré que ce dernier avait peur mais il était sûr d'une chose, c'est que ce n'était pas de lui.

OoO

Tony était penché sur la carte, Fury et Coulson à ses côtés.

« Nous étions au bon endroit, ça ne fait aucun doute, dit Stark.

- Nous avons tout ratissé et rien trouvé.

- Je crois qu'au contraire, on a trouvé. Bruce, un homme peut-il survivre dans ces contrées pendant quatre ans ?

- Je pense qu'à terre, c'est faisable. En mer, sur un radeau ? Impossible.

- Mais il aurait pu être bloqué sur un îlot et fabriquer le radeau ensuite ?

- Faisable mais dans son cas, peu probable. Dans son simple uniforme, il n'aurait pu survivre au froid. Il ne présentait aucun signe de déshydratation ou de dénutrition. Il... dormait, c'est tout. Je ne peux pas dire mieux. »

Tony hocha la tête. Après tout, c'était une explication comme une autre. À présent, il fallait juste trouver le moyen de garder leur précieux fardeau avec eux. Chaque homme avait son prix et il allait trouver celui du Yankee.

(à suivre)


Je me suis appuyée sur quelques recherches sur la guerre de Sécession mais parfois, pour le besoin de l'histoire, je prendrai quelques libertés. Ici, les dates sont exactes (source Wiki)

Merci d'avoir lu...