Hello tout le monde!

Alors voilà, j'ai écrit plusieurs petits one-shots sur hetalia depuis pas très longtemps et j'ai décidé de tous les poster ici. Les premiers tournent autour des rêves et tout ça mais ça pourrait vite changer quand j'en ferais d'autres.

Le premier one-shot est basé sur un cauchemar que j'ai fait, une nuit où j'étais malade.


Titre : Cauchemar

Genre : Hurt/comfort ; Drama

Rating : Entre T et M pour la violence

Disclaimer : Mon esprit malade et mon cauchemar m'appartiennent. Le reste est au créateur génialissime de Hetalia.


La rue du monde portait bien son nom. Tous les types d'architectures étaient représentés, depuis les jolies toitures asiatiques jusqu'au somptueuses villas américaines en passant par les charmantes vérandas anglaises. Le restaurant français côtoyait le garage allemand et la banque Suisse se dressait fièrement face à la petite boite de nuit italienne. Parfois, au bout de la rue, l'église, la mosquée et la synagogue résonnaient en même temps de musiques religieuses. Dans les allées de jardin, les pétales de Sakura dansaient une valse timide avec les feuilles d'érable et celles d'eucalyptus tandis que les pigeons, les corneilles, les perroquets et les colibris chantaient en cœur dans les branchages. Les habitants des différentes maisons venaient tous d'un pays différent et les bruissements des conversations résonnaient dans toutes les langues possibles.

Alice aimait beaucoup passer par la rue du monde en allant à l'école. C'était un endroit qu'elle adorait, autant pour sa beauté que pour ses habitants. Elle venait parfois, après les cours, prendre un chocolat chaud chez Mr. Bonnefoy qui ne manquait jamais de la complimenter, ou bien elle passait voir les jumeaux Vargas pour chanter un peu dans le karaoké qu'ils avait installé dans leur boite de nuit. Il lui arrivait souvent de croiser Feliks pour parler mode et équitation. Mais ce qu'elle préférait, c'était rendre visite à Vash et sa sœur adoptive, Lili. Elle s'était très vite liée d'amitié avec la jeune fille qui lui confiait tous ses secrets et lui avait ouvert les portes de sa maison ce qui, connaissant le caractère réservé et asocial du jeune homme suisse, relevait de l'exploit. Alice s'amusait beaucoup à les regarder rougir timidement lorsqu'ils se croisaient ou se prendre inconsciemment la main et se chercher du regard. Elle savait que les deux jeunes gens s'aimaient depuis longtemps et suivait leur romance avec passion.

Toutes cette rue était belle, paisible, paradisiaque. Même les passants souriaient en admirant cet immense rassemblement culturel. Vraiment, Alice adorait cet endroit...

Mais, peu à peu, la situation économique se dégrada dans le pays. Les infos présentaient des déficits et des problèmes sociaux. Le sourire sur le visage des gens commença à faner. On se mît à accuser les immigrés de voler le travail et l'argent de la populations. Il y eu des agressions, des vandalismes et des insultes. Et, un jour, l'horreur explosa dans la rue du monde...

Alice n'avait même pas tourné au carrefour qu'elle savait déjà que quelque chose de terrible était en train de se produire. La rue, d'ordinaire bruissante de paisibles conversations, résonnait de cris de rage et de douleur. Terrorisée, la petite fille se mît à courir, tourna à l'angle de la première maison... Et resta tétanisée. Une foule de personne était amassée dans la rue, avec le même visage haineux et la même voix huante. Comme un seul homme, ils criaient contre les étrangers, tapis de peur dans leurs maisons des quatre coins du monde. C'est alors que des hommes arrivèrent, au volant d'un bulldozer volé sur un chantier voisin. Sans la moindre hésitation, ils traversèrent la foule qui s'écartait sur leur chemin et foncèrent dans le premier bâtiment qu'ils virent. Mr. Hassan, d'ordinaire si posé, dût sauter par la fenêtre pour ne pas mourir sous les décombres. Il disparut quelques instants au milieu de la poussière avant de se relever lentement pour voir sa maison s'effondrer.

Le bulldozer n'arrêta pas son œuvre là. D'un mouvement large et mal maîtrisé, la machine se tourna vers le bâtiment adjacent. Mr. Braginski et ses deux sœur sortirent en courant. Ivan Braginski faisait presque deux mètres et possédait une carrure impressionnante. Mais, à ce moment-là, il ressemblait surtout à un enfant maltraité par ses camarades de classe. Il criait sur la foule, pleurait, grondait, suppliait, menaçait en vain. Sa sœur aînée se serrait contre lui, sans oser parler, voulant autant le rassurer que se rassurer elle-même. Sa sœur cadette, elle, regarda d'un air impassible la chaleureuse maison s'écrouler dans les tournesols du jardin. Elle se tourna vers la foule huante et, couteaux à la main, folle de rage et de douleur, se jeta dans la masse haineuse avec un râle presque animal. Cette jeune femme était animée par l'énergie du désespoir mais c'était comme une chienne défendant ses petits contre plusieurs centaines de loups affamés. Elle n'avait aucune chance face au nombre. Ivan perdit la voix en voyant sa plus jeune sœur se faire littéralement marcher dessus par les hommes en colère. Une aura sombre l'entoura alors qu'il se jetait a son tour dans la mêlée. Le combat était inégal et s'acheva rapidement. Le russe gisait près de sa petite sœur, sous les pas de la foule enragée. L'aînée de la famille ne fut pas non plus épargnée, renversée sur les décombres croulants de la demeure en ruines.

Plus rien n'arrêtait la foule haineuse. Un à un, tous les bâtiments tombèrent, sans exception. Ceux qui parvenaient à sortir à temps étaient lynchés sans pitié. Les autres mourraient sous les gravats. La banque au bord de la faillite fut pillée sans scrupules avant de s'écrouler. Mr. Jones hurla en voyant son frère traverser une fenêtre du premier étage et s'écraser au sol, un morceau de verre planté dans le front. Il fut battu lorsqu'il voulut aider les autres à s'enfuir. Mr. Bonnefoy, cet homme si avenant, mourut en faisant sortir Mr. Kirkland de sa maison. Les frères de celui-ci, tapis dans leurs chambres, n'eurent guère plus de chance. Le rescapé, choqué resta figé devant ce qui avait été sa véranda, avant d'être jeté à son tour sur les pierres. Les jumeaux Vargas furent tués dans les bras de leurs amants qui étaient venus les rassurer. Un albinos hurla, sa jambe brisé par un mur, le reste brisé par l'horreur. Vash voulut éloigner la foule avec son fusil de chasse. Il ne lui fut d'aucune utilité.

Alice voyait tout cela en tremblant, paralysée par la terreur. Son corps semblait ne plus lui obéir. Peu à peu, tout disparut. Les cris de haine, les bulldozer, la foule huante. Tout ce qu'il restait, c'était des pleurs, des râles de souffrance et des décombres ensanglantées. Elle marcha lentement dans ce paysage où rien n'avait été épargné. Des gens méconnaissables gisaient ici et là, morts avec leurs maisons, pleurés par ceux qui avaient survécu à la violence. Avec un frisson d'horreur, Alice reconnu Vash, empalé sur une barre de métal dépassant du béton. Il tendait une main molle et froide vers le petit corps contusionné de Lili, couchée dans les graviers comme dans le plus pur des linceuls. Cette dernière bougeait toujours, avec difficulté. Elle avait plusieurs plaies ouvertes à la tête et des hématomes un peu partout. Elle aussi tendait la main vers son frère sans parvenir à combler les quelques centimètres qui séparaient leurs doigts. Alice se précipita vers elle, choquée.

- A...lice, murmura Lili.

Elle lui fit signe de ne pas parler avant de la tirer aussi doucement que possible vers son frère adoptif. Leurs doigts se touchèrent et un sourire naquit sur les lèvres de la petite blonde.

- Mer... ci, fit-elle doucement.

Son regard vitreux se tourna vers le ciel alors qu'elle soupirait avec tristesse.

- J'aurais... Voulu... Lui a... voir dit que... Je l'aimais... Plus tôt.

Alice sentit les larmes embuer sa vue sans pouvoir dire quoi que ce soit. Lili souffla à nouveau :

- Au moins... Le ciel est... Toujours aussi... Beau...

Elle expira une dernière fois et ne bougea plus. Alice, meurtrie, lui ferma les yeux, tendit à son tour sa tête vers les nuages et hurla :

- POURQUOI?!

Elle se réveilla dans son lit, en sueur, les larmes ruisselant sur ses joues. Sur le mur en face d'elle, les personnages de son anime favoris la regardaient avec sollicitude. Vash et Lili, assis sur un banc au milieu des fleurs, souriaient, les yeux mi-clos. L'Axe et les Alliés se tenaient la main sans rancune. Un italien et un espagnol partageaient une tomate. Alice soupira et se frotta le visage. Quel rêve étrange!