Disclaimer : Les personnages appartient à JK Rowling.
Note : Hello, un petit OS tout en douceur... La suite de La Magie en toi arrive bientôt, don't worry! Bonne lecture!
Draco n'aimait pas le monde extérieur. Il le regardait de sa fenêtre. Un film sans fin, qui évoluait comme lui. Il sortait rarement, vivait dans son monde, à part.
De l'arbre face à sa fenêtre, Draco voyait les saisons passer. Il regardait cet arbre grandir, vieillir, mourir puis renaître. Il fixait ses petites feuilles vertes perdre leurs couleurs, il fixait le ciel azur, le soleil aveuglant, les jolies fleurs éclatantes, peu à peu, se décomposer dans les couleurs de l'automne. Le rouge, le jaune, le marron se mêlaient dans les tourbillons de cette saison fraîche et grise. Puis, il s'émerveillait face au manteau blanc qui reposait sur le monde, protégeant de sa froideur la prochaine renaissance. Draco touchait du bout des doigts la poudre qui se posait sur se fenêtre, blanche, brillante et pure. Le manteau disparaît pour laisser place à une nouvelle chaleur, et à l'éclat des bourgeons qui fleurissent à sa fenêtre.
De son monde, Draco imaginait. A travers les autres, Draco vivait. Il fixait longuement le plafond blanc, terne et pâle pour se perdre dans les méandres de l'imaginaire. De ces bruits, se créaient des vies, des paroles, des pensées, des actes, des sourires, des pleurs. Il en avait vu des personnes et Draco en avait imaginé des vies.
La voisine actuelle criait une nouvelle fois sur son mari. Les insultes traversaient le sol fin. Cette vieille mégère avait certainement découvert les nombreuses tromperies de son mari. Draco, sans vouloir écouter, entendait les cris insupportables et peu discrets des maîtresses de ce mari. Le visage de la mégère rougi par la colère, ses cheveux ébouriffés à force de se les arracher. Vêtue de sa fameuse robe à froufrous rose et de ses escarpins étouffant ses grosses chevilles. Le mari aurait le regard blasé, son éternelle barbe de trois jours. Il enfilerait son béret bleu, à carreau, sa veste grise et ses chaussures défraichis, avant de partir en claquant la porte.
La porte claqua. Les cris s'arrêtèrent. Draco sourit légèrement. Le spectacle était fini.
Quelques jours plus tard, le silence encombrant avait repris sa place. L'appartement du dessus était vide et ce n'était pas la vieille grand-mère du pallier en-dessous qui allait le faire vivre. Alors, Draco fixait la fenêtre. Il regardait sans vraiment voir. Les jours passèrent, peut-être des semaines. Draco n'avait jamais eu la notion du temps.
Puis, un jour, il l'entendit. Cette musique. Une douce et belle musique qui atteignit les oreilles de Draco. Il quitta la fenêtre pour regarder, de nouveau, le plafond blanc. Ces notes qui lui murmurait, qui lui soupirait à l'oreille, mille et une merveille. Tantôt angoisse, tantôt dansante, chaque jour, un nouveau son lui parvenait.
Dès que les premières notes s'élevaient, Draco s'allongeait et fermait les yeux. Il écoutait. Il imaginait. Mélancolie, il revivait des moments oubliés. Il se voyait, enfant, près de ses parents, souriant et heureux. Il courait, dansait, chantait. Il avait oublié qu'il avait été un enfant. Les sons brutaux et déchirants ravivaient des émotions enfouis. Les coups, la peur, le sang, l'horreur. Même si c'en était douloureux, il ne pouvait s'empêcher d'être captivé. Les scènes défilaient en même temps que le voisin appuyait sur chaque touche. Mystérieuse, féérique, le monde de Draco n'existait plus. Il n'y avait plus que la musique. Les notes sereines, paisibles, ajoutaient en lui une harmonie, un équilibre qu'il n'avait plus depuis longtemps. Equilibre précaire qu'il avait perdu, sans jamais réussir à remettre en place la balance calme de sa vie.
Chaque jour, le voisin du dessus le faisait vivre, quelques instants. Mais… Draco ne vivait pas la vie d'un autre. Draco revivait sa vie. A travers ces notes, il ressentait ses propres sentiments. Il les avait enfouis, il les avait cachés. Draco écoutait. Silencieux. Fasciné. Draco ne fixait plus la fenêtre. Il l'avait oublié.
La musique disparut. Draco attendit, des jours et des jours. La musique n'existait plus. Il ne vivait plus. Il ne dormait plus. Il était devenu accro à la musique du voisin du-dessus. Il n'attendait qu'une chose, que ces sons gracieux reviennent alimenter l'imaginaire. Il voulait vivre. Le rythme de la musique s'accordait à celui de son coeur. Les sons, graves, aigus, légère, lourde apportaient leurs touches de magie dans la vie de Draco. Il ne pouvait plus vivre sans la musique de son voisin.
A bout de nerfs, Draco se leva. Le voisin avait peut-être un problème ? Il se dirigea vers la porte, fixant la poignée telle une proie captivée par son ennemi. Sa main tremblante se posa sur la froideur du métal. Il appuya de ses faibles forces, prenant son courage à deux mains. La porte s'ouvrit, lui découvrant un monde qu'il n'avait pas vu depuis longtemps. Il avait froid, il avait chaud. Son sang palpitait dans ses veines. Mécaniquement, sans penser à ce qu'il était entrain de faire, il monta les escaliers. Un à un. Lentement. Il n'était plus dans son monde, il en était dans un autre. Les escaliers ne finissaient pas.
Draco arriva à la porte en bois. Sombre, terne, abîmée par les différents propriétaires. Chaque traits avaient une histoire, chaque histoire était reliée à une personne. Le numéro de la porte s'affichait face à Draco. 354. Il sonna.. et attendit. Attendit. Attendit. Longuement. Des pas résonnèrent aux oreilles du blond, tel un échos dans une pièce vide. Il se sentait être là, sans vraiment l'être. Ce n'était pas lui qui agissait. Pourquoi avait-il fait ça ? Où était son monde ?
La porte s'ouvrit et un jeune homme débraillé, les cheveux bruns ébouriffés, un regard vert lumineux, souriant se tenait devant lui. Draco entendit quelque chose, qu'il n'avait jamais entendu auparavant. Les battements de son cœur.
Une review fait toujours plaisir et encourage l'auteur! :)
