Bonjour ! C'est ma première fiction de GoT, et j'ai eu cette idée parce que j'adore le personnage de Sansa, et je trouve qu'elle aurait pu jouer un meilleur rôle dans la saison 7. J'ai délibérément changé quelques éléments de l'histoire, vous vous en rendrez compte. N'hésitez pas à me donner votre avis ! :p
« Je t'ai dit non ! » Fit Jon, assez énervé. Il poussa la porta du bureau de son père, et sa sœur et lui-même s'y engouffrèrent.
« Et je t'ai dit que je viendrai, que tu le veuilles ou non ! » Répliqua Sansa, aussi durement.
« C'est beaucoup trop dangereux ! » Répondit Jon en s'asseyant sur la chaise de son père.
« Je m'en fous ! Tu es mon frère ! »
« Il doit toujours avoir un Stark à Winterfell ! » Soupira Jon.
« N'essayes même pas avec ça ! Bran est sur le chemin du retour de Château Noir. Les Seigneurs du Nord l'écouteront plus lui, que moi ! »
« Sansa… C'est dangereux… Père ne me le pardonnerai jamais si je laissai quelque chose te faire du mal, surtout maintenant que je t'ai retrouvé. En hiver nous devons nous protéger, s'occuper les uns des autres. »
« Père. Je sais. Mais te souviens-tu de ce qu'il disait d'autre ? Quand la neige tombe et que souffle la bise blanche, le loup solitaire meurt, mais la meute survit. Ne deviens pas ce loup solitaire Jon, je t'en supplie ! »
« J'ai toujours été ce loup Sansa. Je ne suis pas un Stark, je ne suis qu… »
« Que notre frère. Et tu es un Stark. Tu es le Roi du Nord, et probablement la personne qui mérite le plus ce titre. Tu es celui qui nous a fait reprendre Winterfell. »
« Je n'aurai jamais réussi sans ton aide. »
« Et tu aurai réussi si je t'avais dit que le Vale viendrait nous aider. Nous sommes une meute Jon. Toi, moi, Bran et Ghost. Et tu es notre chef. Tu es l'un des nôtres. Tu l'as toujours été. Alors je ne te laisserai pas partir là-bas sans moi ! »
« Ce n'est pas raisonnable ! » Reprit Jon
« Et ce n'est pas discutable ! De plus, tu me l'as dit toi-même. Tu n'y connais rien en politique. J'ai appris Jon, et je pourrais aider. Plus que je ne peux le faire ici. »
« Tu es la Dame de Winterfell. Tu es à ta place ici. » Refusa Jon.
« Je le suis peut-être maintenant. Mais quand Bran prendra une femme, qu'est-ce que je serai ? »
« Une princesse du Nord. Ou la Reine. Je te nommerai mon héritière s'il devait m'arriver quelque chose. »
« NON ! Ne fais pas ça. C'est ce que Littlefinger veut, et tu le sais. Il complotera pour t'assassiner. Je ne veux pas te perdre Jon. » Répliqua vivement Sansa.
« Je… Et dans l'hypothèse où j'accepterai que tu viennes, qu'est-ce qu'on ferait pour s'occuper de lui ? »
« Lorsque Bran arrivera, tu lui donneras la gestion temporaire du Nord. Les autres Seigneurs accepteront tout cela parce que Bran est un Stark. Littlefinger ne pourra rien faire car il n'a pas d'influence sur Bran. Et s'il complote contre Bran alors que nous sommes partis, et qu'il essaie de prendre le pouvoir, aucun des Seigneurs du Nord de l'écouteront. Tu es leur Roi, pas Littlefinger. Nous demanderons à Bran de s'occuper de la préparation des troupes et des réserves de nourriture pour nous préparer à la longue nuit. Il faudra aussi le prévenir que Littlefinger va essayer de le monter contre nous. Contre toi. Si Bran peut essayer, il pourrait piéger Littlefinger. » Expliqua Sansa.
« Tu y as vraiment mis beaucoup de pensées, n'est-ce pas ? »
« Bien sûr. Il faut bien que l'un d'entre nous pense à autre chose qu'à la longue nuit. » Plaisanta faiblement la jeune rousse. Jon esquissa l'ombre d'un sourire.
« D'accord. Nous irons avec Ser Davos et une dizaine d'homme. Mais au moindre signe de danger, tu dois me promettre que tu reviendras directement à Winterfell. »
« Je te le promets Jon. Merci. » Sourit Sansa, en étreignant son frère.
« Ne me fais pas regretter ma décision. Mon Dieu, que dirait père s'il savait que je te laisserai venir… »
« Il serait fier de toi, pour avoir pris la bonne décision. »
« Et comment tu le sais ? » Demanda Jon, sceptiquement.
« Parce que je le suis. »
Sansa se tenait à la table d'honneur, dans la grande salle. Bran était assis à sa gauche. Il avait accepté, avec beaucoup de réticence, le plan de son frère et de sa sœur. Il était devenu ce qu'il appelait la corneille à trois yeux. Ni Jon ni Sansa n'étaient sûrs de ce que cela signifiait, mais le fait que Bran avait des visions et pouvaient voir les Marcheurs Blancs étaient un avantage que Jon comptait bien utiliser. Bran pourra ainsi préparer au mieux les défenses du Nord.
Jon était actuellement debout, au centre de la salle et de ses seigneurs. Sansa devait admettre qu'il était royal, spécialement avec la fourrure de loup qu'elle lui avait faite. Il attendait que tout le monde soit présent pour commencer son discours. Finalement, Lord Royce entra, suivit d'un de ses gardes, et ferma la porte derrière lui. Jon prit une grande inspiration.
« Mes Seigneurs et mes Dames. J'ai plusieurs nouvelles pour vous aujourd'hui. Mais d'abord, je voudrai commencer par quelque chose d'aussi important. Vous m'avez tous nommé comme Roi du Nord, et je promets de défendre le Nord jusqu'à mon dernier souffle. » Les acclamations des seigneurs du Nord étaient assourdissantes. Sansa ne savait pas ce que Jon avait prévu en ce moment. Ce n'était pas ce qu'ils avaient prévus.
« Merci mes Seigneurs. Le Nord est l'endroit où j'ai grandi, et où je compte vieillir. Je ne souhaite pas le perdre à la menace au-delà du mur. C'est pourquoi j'ai demandé à un ancien frère de la garde de nuit, et l'un des seuls en qui j'ai confiance, de voyager à la Citadelle et de trouver la moindre information pouvant permettre de nous battre contre les Marcheurs Blancs. » Sansa devait admettre que Jon savait faire un discours. Il avait planté la graine. Maintenant, il devait faire fleurir. Jon tendit la main au plafond, montrant à tous un morceau de parchemin.
« Il y a une semaine, il m'a envoyé ce message. Seul le feu et le verre dragon peuvent tuer les Spectres des Marcheurs Blancs, et seul le verre dragon et l'acier Valyrien peut tuer un Marcheur Blanc. Nous ne pouvons pas compter sur l'acier Valyrien car nous n'avons que deux épées et une dague. Et nous ne pouvons pas utiliser le feu car l'ennemi possède assez de puissance pour les éteindre. Ce qui nous laisse qu'une seule option. »
« Et ou trouverons nous du verre dragon, mon Roi ? » Demanda Lord Manderly.
« Dans son message, mon frère de la garde de nuit m'indique que Peyredragon est remplit de minerai de verre dragon. Cela, et le fait que Stannis Barathéon m'en avait parlé lorsqu'il était encore au Mur. Nous trouverons le verre dragon là-bas. » Fit Jon, regardant ses seigneurs, qui semblaient approuver son idée. Il soupira de soulagement. Il savait qu'ils ne le croyaient pas tous, mais s'ils acceptaient ses ordres, alors ils auraient peut-être une chance.
« Ce n'est pas tout. Il y a deux semaines, ma sœur et moi avons reçu un message que nous avons ignoré. Ce message était écrit par Tyrion Lannister. » Les cris assourdissant emplirent la salle, et même les hommes du Vale semblaient exprimer du dégout pour la maison du lion. « SILENCE ! Il m'a demandé de naviguer à Peyredragon, pour que j'aille plier le genou à sa Reine, Daenerys de la maison Targaryen. » Les cris reprirent, et cette fois Jon les laissa un peu plus longtemps se plaindre.
« C'est la fille du Roi fou ! On ne peut pas lui faire confiance ! »
« Je sais ce qu'elle est ! » Cassa Jon. « Mais comme je l'ai fait pour les Karstark ou les Omble, je ne jugerai pas la fille pour les crimes de son père. Elle n'était même pas née avant la fin de la rébellion de Robert. Mais je ne compte pas plier le genou. Je naviguerai avec Lady Sansa, dans l'espoir de construire une alliance avec elle, et qu'elle nous permette de miner le verre dragon et de le transformer en arme. Peut-être même utiliser ses dragons dans la guerre à venir, si les rumeurs sont vraies. »
« Les dragons n'existent plus ! Ils sont morts il y a plus de cent ans ! » S'exclama Lord Cerwyn.
« Ce plan est fou mon Roi. Nous avons besoin que le Roi du Nord reste dans le Nord, surtout pendant ces temps sombres. » Intervint Lady Lyanna, faisant taire tout le monde.
« Je sais que ce plan est fou, ma Dame. Mais comme me l'a fait remarquer ma sœur, je ne suis pas doué en politique. Nous ne voulons pas que la Reine me manipule. C'est pour cela que ma sœur et Ser Davos m'accompagneront pour aller rencontrer cette Reine. »
« Si je peux me permettre, qui dirigera le Nord à votre place ? » Demanda Lord Manderly.
« Je me propose, en tant que Seigneur protecteur du Vale et du Nord, de m'occuper de vos terres en votre absence. Le Vale mérite une certaine reconnaissance. » Intervint Littlefinger, pour la première fois.
« Alors que j'apprécie votre proposition et que je ne nie pas que le Vale nous a apporté une aide précieuse, il se trouve que mon jeune frère, Bran Stark est revenu à Winterfell. Je le nomme par la présente comme mon héritier si jamais il devait m'arriver quelque chose. Il dirigera en mon absence. Et si Bran ne pouvait pas remplir ce rôle, je nomme ma sœur comme Reine héritière du Nord. » Jon aperçut un éclat de colère dans les yeux de Littlefinger, mais ce dernier hocha la tête ne pouvant rien faire d'autre.
« Je ne veux pas être Seigneur de Winterfell, et encore moins être un Roi. Mais si Jon me fait confiance, alors je ferai de mon mieux pour ne pas le décevoir. » Parla Bran pour la première fois.
« Je lui ai déjà donné des commandes pour préparer la défense du Nord, et il sait quoi faire. Mais, pour le soutenir, je voudrai que Lady Mormont et Lord Glover restent à Winterfell pour pouvoir le conseiller. »
« Nous pouvons faire cela. » Approuva Lady Mormont, et Lord Glover hocha la tête.
« En récompense de la fidélité des hommes du Vale, j'offre la place de Lord Commandant des armées du Nord et du Vale à Lord Royce. Je sais que mon père lui faisait confiance. » Jon cacha son sourire en voyant le nouvel éclat de colère sur le visage de Littlefinger. Lord Royce le remercia et accepta la position.
« Maintenant, si l'un d'entre vous à des problèmes à mettre au clair, profitez-en. Je pars demain pour rencontrer cette Daenerys Targaryen. » Conclut Jon. Il regarda ses bannerets, et vit qu'aucun d'entre eux ne voulaient discuter. En revanche…
« Mon Roi, excusez-moi si j'appuie un peu plus, mais je pense que vous êtes plus que capable de négocier avec cette Reine des Dragons. Lady Sansa devrait rester ici, à Winterfell, sa maison. » Littlefinger appuya bien sur les deux derniers mots. Il ouvrit la bouche, mais Sansa le devança.
« Alors que je vous remercie de votre préoccupation mon Seigneur, ma place est aux côtés du Roi. Je ne doute pas de la capacité de mon frère Bran à s'occuper de Winterfell durant notre absence. De plus, comme l'a dit notre Roi, il a besoin de mes conseils. J'irai avec lui. » Répondit la Dame de Winterfell, avec un peu d'acier dans sa voix. Littlefinger se contenta d'hocher la tête.
Jon repéra facilement le petit cortège qui l'attendait sur la plage de Peyredragon. Ils étaient difficiles à manquer de toute façon. Lorsqu'ils atteignirent quasiment le rivage, il descendit de la barque, et aida ses hommes à l'amener sur le sable sec. Il tendit alors la main vers sa sœur pour l'aider à descendre, et elle le remercia avec un véritable sourire, avant de tourner son regard vers les hommes de la Reine.
Jon fit de même. Il y avait une dizaine ce qu'il supposait être les dotrakhis de Daenerys Targaryen, ainsi que Tyrion Lannister et une jeune femme qu'il ne connaissait pas. Ses yeux se portèrent directement sur le nain.
« Le bâtard de Winterfell. » Commença Tyrion.
« Le nain de Castral Roc. » Répondit Jon, indifférent à l'insulte. Alors qu'il avait écouté les conseils du nain, il n'était au mieux qu'une connaissance. Il savait juste que le nain n'avait pas été cruel envers sa sœur, et c'est tout. Lorsque Tyrion s'avança vers lui, ses hommes mirent tous leurs mains sur leurs épées, le prévenant de ne pas avancer. Jon leva la main pour leur assurer qu'il n'y avait aucun mal.
« La dernière fois que l'on s'est vu, c'était sur le mur. »
« Oui, vous pissiez du haut du mur, si je me souviens bien. » Jon esquissa un sourire, tandis que Sansa fit une grimace. A son crédit, Tyrion ne lâcha qu'un petit rire. « Vous avez pris pas mal de cicatrices en chemin. » Ajouta le Roi du Nord, se référant à la cicatrice au-dessus de l'œil de Tyrion.
« C'était un long chemin, mais je suis encore là. Lady Sansa. » Salua le nain.
« Lord Tyrion. » Fit simplement Sansa.
« Je suis Tyrion Lannister. » Dit-il, à l'attention de Ser Davos.
« Davos Mervault. »
« Ah le chevalier oignon. Je regrette la bataille de la Néra. »
« De même ici. »
« Voici Missandei, conseillère privilégiée de la Reine. » Présenta Tyrion. Missandei inclina respectueusement la tête.
« Bienvenue à Peyredragon. Notre Reine sait que c'est un long voyage et apprécie les efforts que vous avez faits pour la voir. Si vous le permettez, je vais garder vos armes. » Demanda-t-elle, souriant doucement. Jon fronça les sourcils à cette demande, et regarda sa sœur, qui hocha la tête.
« Je suis sûre, Lord Tyrion, que vous êtes conscient que rien de bien n'est arrivé à ma famille lorsque nous sommes allés à la rencontre d'un Targaryen. Nous ne remettrons aucune arme. » Déclara Sansa. Elle vit que Missandei fronça les sourcils et allait parler, mais Tyrion l'arrêta.
« Je suppose que vous avez raison. Néanmoins… » Il fit un signe de tête aux dotrakhis, et ces derniers se dirigèrent vers la barque et la saisirent, l'emportant Dieu seul sait où.
« S'il vous plait, suivez-moi. » Fit Missandei, tandis que Jon et Sansa regardèrent le bateau, se demandant la signification de ceci. Davos en profita pour s'avancer vers la conseillère, et lui fit une petite discussion.
Ils marchèrent tous en silence, escorté par une vingtaine de dotrakhis, sur les murailles menant au château. Jon et Sansa restèrent proches, ne faisant confiance à personne.
« Et vous, Lady Sansa ? J'ai entendu les rumeurs de vos aventures. Je suis désolé de ce qui est arrivé. » Tyrion essaya d'engager une conversation. Peut-être pas par le meilleur sujet cependant.
« Je vais bien. Je suis de retour à la maison. » Répondit simplement la Dame de Winterfell. Tyrion se rendit compte qu'elle n'allait pas en ajouter plus, et décida de continuer.
« Vous êtes bien plus rusée que vous ne le prétendez. »
« Je ne prétends plus rien, mon Seigneur. » Et Sansa finit la conversation, ne souhaitant pas en parler d'avantage.
« Bien. J'ai envie de savoir comment une recrue de la garde de nuit est devenue Roi du Nord. »
« Quand vous me direz comment un Lannister est devenu main de Daenerys Targaryen. » Répondit Jon. Il aperçut du coin de l'œil le sourire de sa sœur à cette réplique.
« Un long est sanglant chemin. Pour être franc, j'étais saoul la plupart du temps. » Plaisanta Tyrion.
« Mes bannerets disent que je suis fou d'être venu ici. »
« Et ils ont raison. En règle générale, les Starks finissent mal quand ils vont dans le Sud. » Approuva Tyrion.
« Certes. Mais je ne suis pas un Stark. » Répondit Jon, alors que Sansa lui envoyait un regard de mort. Puis soudain, un rugissement puissant retentit, et Jon eut à peine le temps de prendre sa sœur dans ses bras et de se jeter au sol, qu'un dragon gigantesque survola l'endroit où ils étaient. Sansa remarqua qu'ils étaient les seuls à s'être jeté au sol. Missandei et Tyrion les regardait, un air moqueur clairement inscrit sur leurs visages.
« Vous vous y habituerez. » Fit Tyrion, en tendant sa main pour aider Jon. « Mais à vrai dire, je ne le suis toujours pas. » Dit-il en reprenant la marche. Jon et Sansa regardèrent, émerveillés et terrifiés à la vue du Dragon.
« Ils sont réels… » Murmura Jon.
« Je… » Sansa était sans voix.
Les deux reprirent leur route, un peu troublés. Le reste du chemin se fit dans le silence le plus complet. Ils arrivèrent devant une grande porte de métal, et deux dotrakhis ouvrirent la porte. Tyrion et Missandei y entrèrent les premiers, suivis de Jon, Sansa et Davos. Les trois remarquèrent la Reine, assise sur son trône de roc, contemplant leur arrivée. Les rumeurs de sa beauté n'étaient pas exagérées. Jon devait admettre qu'elle était facilement la plus belle femme sur laquelle il avait posé les yeux. Encore plus belle qu'Ygritte. Les trois s'avancèrent jusqu'aux pieds des escaliers, tandis que Missandei prit place à côté d'un soldat en armure et en casque, alors que Tyrion vint se placer à la droite de Daenerys.
« Vous vous tenez en présence de Daenerys du Typhon de la maison Targaryen, héritière légitime du trône de fer, Reine légitime des Andals et des Premiers Hommes, Protectrice des sept couronnes, Mère des Dragons, Khaleesi de la Grande Mer Herbeuse, l'Imbrûlée et Briseuse de Chaine. » Annonça Missandei. Jon lança un coup d'œil à Davos à sa gauche, puis vers Sansa à sa droite.
« Voici Jon Snow. » Présenta Davos. Puis, à la vue des personnes en face de lui, il ajouta « Il est le Roi du Nord. » Il remarqua que Tyrion avait l'air presque déçu qu'il ne le présente pas plus. A vrai dire, Davos ne voyait pas l'intérêt d'énoncer les titres de Jon. Cependant, il vit que Sansa approuvait son introduction.
« Merci d'avoir effectué ce long voyage mon Seigneur. J'espère que la mer n'a pas été trop houleuse. » Parla Daenerys.
« Le vent était régulier, votre Grâce. » Répondit Jon, adressant un petit sourire.
« Mes excuses, je suis bien lourd, je le sais. Mais Jon Snow est Roi dans le Nord. Il est plus qu'un Seigneur. » Interrompit Davos, contrarié.
« Pardonnez-moi… » Daenerys fronça les sourcils.
« Majesté, voici Ser Davos Mervault. » Introduit Tyrion.
« Pardonnez-moi Ser Davos, je n'ai pas reçu une éducation classique. Mais j'aurai juré que le dernier Roi du Nord était Torrhen Stark, et qu'il a plié le genou devant mon ancêtre Aegon Targaryen, pour prix de sa vie, et de celle des Nordiens. Torrhen Stark avait juré fidélité à la maison Targaryen à perpétuité. Je me trompe Ser Davos ? » Répondit Daenerys. Mais ce fut Sansa qui prit la parole.
« En effet, Majesté, vous vous trompez. Le dernier Roi du Nord se tient devant vous aujourd'hui, et celui d'avant était mon frère ainé, Robb Stark. » Daenerys lui envoya un regard noir.
« Une situation que je compte bien remédier. Que veut dire à perpétuité, Lord Tyrion ? »
« Pour toujours. »
« Pour toujours. J'en conclus donc, mon Seigneur, que vous venez plier le genou. » Finit Daenerys. Mais elle vit Jon soupirer, et même un air de déception sur le visage de sa sœur. Jon regarda vers le sol, puis releva ses yeux directement vers les siens.
« Non, pas du tout. » Il avait parlé doucement, mais tout le monde l'avait entendu clairement.
« Ah. Voilà qui est fâcheux. Vous avez fait tout ce chemin pour rompre le serment qui vous lie à moi ? » Demanda Daenerys. Jon rigola doucement, et même Sansa. Daenerys remarqua néanmoins que les deux semblaient se moquer d'elle.
« Un serment ? Votre père a brulé mon grand-père vivant, il a assassiné mon oncle de la plus grande humiliation possible. Il aurait brûlé les sept… » Commença Jon.
« Mon père était un homme fou. En mon nom et celui des Targaryens, je sollicite votre pardon pour ses crimes commis contre votre famille, et je vous demande de ne pas juger la fille par rapport aux conséquences des péchés du père. »
« Ni mon frère, ni moi ne vous tenons rigueur pour les crimes de votre père. Il n'en demeure pas moins que le serment de notre ancêtre est mort le même jour ou notre grand-père et notre oncle ont été assassinés. » Répliqua Sansa, sa voix aussi tranchante que l'acier. Daenerys accepta la moitié de sa réponse, avant de regarder le Roi du Nord
« Nos deux maisons ont été alliées pendant des siècles, et cette période fut l'âge d'or des sept couronnes. Des siècles de paix et de prospérité avec un Targaryen assis sur le trône de fer, et un Stark Gouverneur du Nord. Je suis la dernière des Targaryens, Jon Snow. Renouvelez et honorez le serment que votre ancêtre a fait au mien. Pliez le genou, et je vous nommerai Gouverneur du Nord. Ensemble, nous sauverons ce pays des usurpateurs qui veulent le détruire. » Termina Daenerys.
Jon pouvait sentir les regards pesant sur sa personne. Il regarda tout autour de lui, prenant son temps pour réfléchir à sa réponse. Il regarda Sansa, et elle lui fit un petit sourire rapide, lui indiquant qu'il allait être bon, et qu'elle le soutiendra. Jon prit une petite inspiration, et regarda la Reine.
« Vous dites vrai. Vous êtes innocente des crimes odieux de votre père, et je ne suis pas tenu par les serments de mes ancêtres. » Il vit que Daenerys perdit son sourire.
« Alors pourquoi êtes-vous là ? » Demanda-t-elle. Jon savait que le moment qu'il attendait était arrivé.
« Parce que j'ai besoin de votre aide, et vous avez besoin de la mienne. » Il vit que Daenerys reporta son regard vers sa Main, et Tyrion la regarda, aussi confus qu'elle était.
« Avez-vous vu trois dragons vous survoler à votre arrivée ? »
« En effet. »
« Et avez-vous vu les dotrakhis, qui ont jurés de tuer pour moi ? »
« Ils sont durs à manquer. »
« Et malgré cela, j'aurai besoin de vous ? » Demanda-t-elle, sceptiquement.
« Pas pour vaincre Cersei. Vous pourriez partir à l'assaut de Port-Réal, la cité tomberait. Nous l'avions presque conquise et nous n'avions pas de dragons. » Commença Davos.
« Presque étant le mot clé. » Coupa Tyrion.
« Pourtant, vous ne l'avez pas attaqué. Pourquoi ? » Demanda Jon, reportant son regard à la fois sur Daenerys et sur Tyrion. « Je ne vois qu'une seule raison à cela. Vous ne voulez pas tuer des milliers d'innocents. Ce serait le moyen le plus rapide pour gagner la guerre, mais vous ne le faites pas. Ce qui veut dire, qu'au moins, vous valez mieux que Cersei. » Fit Jon. Son esprit militaire l'avait facilement aidé à comprendre la stratégie de la dernière Targaryen. Et il était sûr qu'elle le savait.
« Cela ne me dis toujours pas pourquoi j'aurai besoin de votre aide. » Rétorqua Daenerys, ne réfutant pas ses paroles.
« Parce qu'à l'heure actuelle, vous et moi, ainsi que Cersei, nous sommes tous des enfants qui se plaignent parce que les règles ne sont pas justes. »
« Vous dites apprécier cet homme. » Coupa Daenerys, s'adressant clairement à Tyrion.
« Oui, en effet. » Répondit la Main de la Reine.
« En l'espace de quelques minutes, il a refusé de m'appeler Majesté, il a refusé de plier le genou, et maintenant je suis une enfant ? »
« Il veut dire qu'on se comporte tous comme des enfants. Figure de style. »
« Votre Grâce, tout ceux que vous connaissez seront mort avant la fin de l'hiver si l'on ne bat pas l'ennemi au Nord. » Jon commençait à perdre patience.
« Pour ce que j'en sais, c'est vous qui êtes l'ennemi au Nord. »
« Je ne suis pas votre ennemi. Les morts sont l'ennemi. »
« Les morts ? C'est une autre figure de style ? » Daenerys regarda Tyrion, mais Jon ne le laissa pas répondre.
« L'armée des morts est en marche. »
« L'armée des morts… » Douta Tyrion.
« Nous ne nous connaissons pas trop, mon Seigneur, mais pensez-vous que je suis un fou ou un menteur ? » Demanda Jon.
« Non, vous n'êtes ni l'un ni l'autre. »
« Cette armée existe bel et bien. Les Marcheurs Blancs sont réels. Le Roi de la Nuit est réel. Je les ai vus de mes yeux. Si jamais ils passent le Mur, alors qu'on se chamaille… Alors nous sommes finis. »
Il pouvait voir que Daenerys et Tyrion ne le croyait pas. Il gémit intérieurement, et regarda Sansa, qui avait l'air désolée. Elle était la seule personne qui le croyait, malgré la folie de ses paroles. Au moins, il pouvait compter sur sa famille.
« Je suis née à Peyredragon Seigneur Snow. Pas que je m'en souvienne. Nous avons fui avant que les assassins de Robert ne nous trouvent. Robert n'était-il pas le meilleur ami de votre père ? Votre père savait-il que son meilleur ami avait envoyé des assassins pour tuer dans son berceau un bébé. Cela n'a plus d'importance aujourd'hui. » Daenerys avança doucement vers lui, joignant ses deux mains ensemble, mais ne le quittant jamais du regard. « J'ai passé ma vie entière dans des terres étrangères. Je ne compte plus ceux qui ont tenté de me tuer. Je ne saurai me rappeler tous leurs noms. J'ai été vendue, comme une jument. J'ai été enchainée, j'ai été trahie, j'ai été violée… Savez-vous ce qui m'a fait tenir tout au long de ces années d'exil ? La foi. Pas envers les Dieux ou les mythes et légendes. En moi-même. La foi en Daenerys Targaryen. Nul n'avait vu de dragons depuis des siècles. Jusqu'à ce que naissent mes enfants. Les dotrakhis n'avaient pas traversés la mer. Jamais. Mais ils l'ont fait pour moi. » A ce stade Daenerys se tenait juste devant Jon, son regard et sa voix aussi dur que l'acier. « Je suis née pour gouverner ces sept royaumes. Et je le ferai ! »
« C'est un cimetière sur lequel vous régneriez, si l'on ne triomphe pas du Roi de la Nuit. » Répondit Jon, essayant de nouveau. Les deux souverains s'observèrent, ne lâchant jamais les yeux de l'autre, ne voulant pas donner la satisfaction de détourner le regard.
« La guerre contre ma sœur a déjà commencée. Vous ne pouvez pas nous demander d'arrêter les hostilités et de rejoindre votre combat. » Tyrion s'approcha également. « Quoi que vous ayez vu au-delà du Mur. »
Mais Davos s'avança également. « Vous ne le croyait pas, je le conçois tout à fait, ça a tout l'air d'un non-sens. Mais si le destin a rappelé Daenerys Targaryen sur nos rivages, il a aussi fait de Jon Snow le Roi du Nord. Vous êtes la première à amener les dotrakhis à Westeros ? Il est le premier à bâtir une alliance entre sauvageons et Nordiens. Il a été nommé Lord Commandant de la garde de nuit, il a été proclamé Roi du Nord, non à cause de sa naissance, c'est un putain de bâtard. Et tous ces fils de putes l'ont choisi pour les mener. Parce que ces hommes croient en lui aveuglément. Ces choses, auxquelles vous ne croyez pas, Jon s'est dressé face à ces choses, il a combattu ces choses pour le bien de son peuple. Il a risqué sa vie pour son peuple, il a pris un coup de couteau dans le cœur donnant sa propre… » Mais Jon et Sansa se retournèrent vivement vers lui, en lui donnant un regard significatif. Davos les regarda, apologétiquement. Daenerys et Tyrion s'observèrent, un peu confus quand à ces paroles. Davos prit une nouvelle inspiration, et reprit sa diatribe. « Si nous ne mettons pas de côté nos inimitiés et ne combattons pas ensemble, nous mourrons. Peu importe le squelette qui se trouve sur le trône de fer. » Termina le chevalier oignon.
« Si cela importe peu, vous pouvez aussi bien vous agenouiller. » Fit Tyrion. « Prêtez allégeance à la Reine Daenerys, aidez à vaincre ma sœur et ainsi, unis, nos armées protégeront le Nord. » Daenerys était d'accord avec sa Main, mais elle pouvait voir sur les visages de ses trois invités qu'ils avaient perdus leur patience.
« Nous n'avons pas le temps pour cela ! » S'emporta Jon. « Pas de temps pour ces foutaises, pendant que nous sommes là à débattre sans arrêt. »
« Plier le genou est l'affaire d'un instant. » Coupa Tyrion. Jon lui lança un regard tranchant, et le nain frissonna du regard qu'il avait reçu.
« Et pourquoi ferai-je cela ? » L'expression sur le visage du nain tomba dans la tristesse. « Je veux dire, sans offense, votre Grâce. » Jon cracha sur le titre de la Reine. « Mais je ne sais rien de vous, si ce n'est que votre prétention au trône ne repose que sur le nom de votre père. Et mon propre père s'est battu pour renverser le Roi fou. Les Seigneurs du Nord ont placé leur confiance en moi afin que je les mène. Et je continuerai à le faire aussi longtemps et aussi bien que je pourrai. »
« C'est légitime. Et il est aussi légitime de me reconnaitre comme la souveraine légitime des sept couronnes désormais. Et en prenant le titre de Roi du Nord, vous faites acte de rébellion. »
« Et pourtant, nous sommes venus ici, sachant que vous pouvez nous exécuter comme vous le voulez. Cela montre, qu'au moins, nous ne sommes pas en rébellion. » Répliqua Sansa. Puis un des chevaliers de la Reine s'avança et vint se placer de l'autre côté de Daenerys. Même elle et Tyrion avaient l'air surpris.
« Je t'en prie Jon, plie le genou. » Fit ce chevalier. Jon et Sansa se regardèrent, reconnaissant la voix.
« Et qui êtes-vous ? » Demanda poliment le Roi du Nord. Daenerys allait répondre quand le chevalier retira son casque, pour révéler un visage familier.
« Bonjour mon frère, ma sœur. Ça fait longtemps. » Salua Robb Stark.
