NdA : Cette fic est également un challenge entre Artémisia et moi et ce challenge a donné naissance à 2 fics que vous connaissez et appréciez : le fameux contrôle fiscal et l'excellent Grandeur et déchéance. Cette fic est donc ma participation, et montre comment moi, je vois les choses. Je les vois bien sûr avec légèreté, mais aussi avec sérieux, car Kanon est un personnage que j'apprécie. Je pense que cette fic retranscrit plutôt bien la façon de je le perçois.

Je livre ici deux chapitres. Cette fic est courte et les chapitres aussi.

Pour finir avant de vous laisser lire, je me suis bien amusée à écrire cette histoire, j'espère que vous vous amuserez autant à la lire.

La rédemption de Kanon

Chapitre 1

A la fin de la bataille qui vit s'affronter les saints de bronze d'Athéna contre les 7 généraux des mers de Poséidon, Dragon des mers resta un moment, complètement désorienté au pied de son pilier détruit, de l'eau jusqu'aux genoux, sans réaliser vraiment que tous ses rêves de grandeurs venaient, tout comme le sanctuaire sous marin, de prendre l'eau. Il regardait au loin, perdu dans ses pensées, se remémorant ce qui s'était passé depuis que le chevalier Phoenix était apparu devant lui et l'avait pris pour son frère. Il lui fallait digérer tout d'abord son échec, car il ne règnerait pas demain sur le monde, comme il l'avait espéré, puis la mort de Saga à peine quelques mois plus tôt. Il en était là de ses pensées quand il sentit une douleur très vive à la base du crâne et s'effondra, tête la première dans l'eau.

Il se réveilla dans un endroit sombre et humide. Il paniqua en pensant qu'on l'avait remis dans sa prison du cap Sounion. Puis, ses yeux s'habituèrent à la pénombre et il se rendit compte qu'il était bien dans une prison, mais terrestre. Une faible lueur perçait l'obscurité et venait d'une unique ouverture, munie de barreaux, et placée assez haut, à hauteur de plafond. Il distingua une table et une chaise de bois et s'aperçut qu'on l'avait mis sur une planche maintenue par 2 cordes, et qui devait certainement lui servir de lit. De plus, on lui avait ôté son armure.

Quand sa tête eut fini de tourner et de le relancer, il se leva, approcha la table du mur, sous la fenêtre et entreprit d'aller voir ce qu'il y avait dehors pour se donner une idée de l'endroit où il était retenu prisonnier. Ce qu'il vit au dehors, ne l'aida pas, c'était la mer, à perte de vue.

Kanon somnolait sur sa couchette, et essayait de faire le point sur sa situation quand il entendit la clé tourner dans la serrure. Il se leva d'un bond et resta interloqué en découvrant son geôlier.

- Bonjour Dragon des mers. Je suis heureux de constater que tu as fait connaissance avec ta nouvelle maison.

- Sorrento ! Espèce de sale hypocrite ! C'est toi qui m'as assommé ?

- J'en suis désolé, crois moi, mais je n'avais pas le choix, car tu ne m'aurais pas suivi de ton plein gré et j'avais des ordres.

- Des ordres ?

- Cet endroit, où nous nous trouvons est situé sous la demeure de Julian Solo, c'est lui qui a tenu à t'emmener.

- Je suis prisonnier ?

- Non, pas tout à fait… M. Solo est un gentleman. Cependant, tu ne pourras pas t'éloigner d'ici avant un certain temps.

- Qu'est ce que ton esprit tordu a bien pu inventer encore ? Fulmina Kanon.

- Tu verras bien, mais sache que s'il n'y avait eu que moi, je t'aurais laissé au sanctuaire sous marin deviser avec les poissons.

Là-dessus, il s'en alla, sans oublier bien sûr de refermer la porte de la cellule à clé.

Kanon se mit à faire les 400 pas tout en essayant de deviner les raisons de sa présence ici. Si Poséidon ou Julian Solo le considéraient comme un traitre, pourquoi ne pas l'avoir tué, tout simplement ? Et dans ce cas quel était le réel motif de son incarcération ? Il faudrait faire cracher le morceau à Sorrento, ou alors se prêter au jeu et voir venir. Il opta pour la deuxième solution, en se disant qu'en jouant bien la comédie, il aurait facilement la clé des champs.

Chapitre 2

Deux jours entiers s'écoulèrent où Kanon resta seul sans aucune visite, à part celle d'une armoire à glace, un homme très imposant et chauve qui ne desserrait jamais les dents, qui lui apportait ses repas et surveillait par le judas s'il se tenait tranquille. Deux jours sans parler à personne et sans rien faire à part attendre l'heure des repas, pourraient sembler une éternité à n'importe qui, mais pas à Kanon, qui était habitué depuis l'enfance à rester seul. Son frère aîné, le fier et valeureux Saga était l'objet de toutes les attentions, sans cesse sous le feu des projecteurs, tandis que lui, taciturne de nature, personne ne s'occupait jamais de lui. Mais tout de même, malgré le gouffre qui séparait les deux frères, il se demandait ce qui était arrivé à Saga, et une seule personne serait susceptible de le renseigner. Il se leva et donna un coup à la porte pour demander à «Musclor » comme il l'avait surnommé, de faire venir Sorrento.

Sorrento arriva dans la demi-heure qui suivit et trouva Kanon sagement assis à la table de sa cellule.

- Bonjour Kanon, on m'a dit que tu voulais me voir.

Kanon acquiesça d'un signe de tête et Sorrento vint s'assoir en face de lui.

- Et bien, je suis là, maintenant.

- Je le vois bien, merci… Je me fiche de savoir ce que toi et Solo voulez faire de moi, mais il y a une chose que je voudrais que tu me dises.

- Ah, et la quelle ?

- Je voulais savoir ce qui s'était passé au Sanctuaire d'Athéna et comment mon frère est mort.

Sorrento marqua un moment avant de répondre. En apprenant que Kanon voulait le voir, il s'attendait à le trouver enragé comme un lion en cage, et exiger sa liberté, mais certainement pas à ce qu'il lui pose ce genre de question.

- Je croyais que ton frère t'indifférait totalement, mais soit, je vais te dire ce que je sais.

Kanon écouta le récit de Sorrento attentivement, sans intervenir et pesant chaque mot.

Bien après son départ, Kanon restait allongé sur sa couche à contempler le plafond. Saga avait fini par sombrer dans la folie et n'avait trouvé que le suicide pour se débarrasser du mal qui le rongeait ! Il avait peine à le croire, mais c'était la seule conclusion possible au récit qu'il venait d'entendre. Il se demandait s'il devait être triste, après tout, son frère, sa seule famille, venait de mourir, mais même en se forçant, il n'y arrivait pas. Non, en fait, il ne ressentait que de l'indifférence pour tout, son frère et son propre sort.

Ce fut Sorrento qui lui apporta son repas du soir. Il le trouva, debout sur une chaise, elle-même posée sur la table en train de regarder dehors. Il ne se retourna même pas pour voir ce qu'on lui voulait. Sorrento eut un petit sourire en le voyant si haut perché et se dit qu'il était temps de le changer d'endroit. Il voulait lui parler du « programme » que Julian avait pour lui, mais en le voyant ainsi, il pensa que ça pouvait attendre le lendemain. Ce pouvait-il que cet homme ressente des sentiments en fin de compte ?

A suivre…