Mentalist


Bonne année à tous ! Un petit OS tirée d'une petite scène que je n'arrête pas d'imaginer depuis que le spoiler concernant le petit ami de Lisbon a été répandu. Je ne pense personnellement pas qu'une saison 7 verra le jour (mais espérons que je me trompe) au vu des audiences. Et c'est ce qui me fais craindre le pire pour notre petit couple car on dirait bien qu'Heller se projette déjà dans une saison 7... ce qui me fais dire que si il se trompe, on risque de rester sur notre faim.

En attendant, voilà la façon dont j'imaginerai la fin de la saison 6 entre Jane et Lisbon.

Je précise que cet OS, en trois chapitres, a deux possibilités de fin :

- l'une triste, inspiré de la fin de Rogue dans HP7

- l'autre plus joyeuse.

A vous de choisir celle que vous préférez :D


1

Lisbon se tenait là, devant lui, dos tourné à la lumière, les épaules légèrement penchées en avant. De toute évidence, la jeune femme ne s'était pas isolée pour être consolé et, alors que son pied s'avançait dans la pièce, cette même pièce où ils avaient été réunis quelques mois plus tôt, Jane hésita à rentrer. Il avait un incroyable talent pour deviner ce que les gens attendaient ou pensaient. Pourtant en cet instant, il avait l'impression de retourner des années en arrière, dans cette petite scène où il avait fait ses premiers pas en tant que medium. Des milliers de pensées envahissaient son crâne sans qu'il puisse dire laquelle était la meilleure.

Un imperceptible mouvement de sa coéquipière et amie l'encouragea pourtant à rester et aller au bout de son idée. Alors sans un mot, il s'approcha d'elle et s'assied doucement à ses côtés. A son approche, Lisbon se redressa légèrement. Avait-elle pleurée ? Non. Lisbon ne pleurait pas. Au fond il le savait déjà. Et il aurait sans doute préféré…

- Je suis désolé Lisbon… murmura-t-il.

Un léger rire moqueur s'échappa des lèvres de la jeune femme qui s'obstinait pourtant à fixer le sol.

- Non vous ne l'êtes pas, répliqua-t-elle.

Jane fronça les sourcils et tourna la tête vers elle, surprit par cette réponse. Pas tellement pour ses paroles que pour la dureté avec laquelle elle avait dit ces dernières paroles.

- Je vous assure que si. Continua-t-il. Vous méritiez d'être heureuse.

Le sourire de la jeune femme disparut. Elle n'éprouva néanmoins aucune sympathie pour Jane.

- Vous êtes juste tombé sur le mauvais.

- Je vous en prie Jane ne me dites pas que vous m'aviez prévenu… siffla-t-elle.

- Je ne me permettrais pas, répondit le mentaliste. Ce ne serait pas correcte étant donnée les circonstances.

- Effectivement. Murmura la jeune femme.

Jane acquiesça en silence. Lentement, il osa un regard vers Lisbon qui ne lui renvoya pas. Dix minutes s'écoulèrent ainsi sans que Lisbon n'aie vraiment tenu compte de sa présence. Dix minutes qui commencèrent à le gêner.

- Ecoutez Lisbon…

- Vous croyez vraiment que je me serai isolé si j'avais voulu en parler Jane ! Cracha-t-elle sans croiser son regard.

En revanche, Jane ne la quitta pas du regard un seul instant. En une seconde à peine, son visage avait prit une teinte pâle.

- Eh ! j'y suis pour rien.

- Vous n'y êtes pour rien ?! répéta Lisbon qui se retourna enfin face à lui.

La pâleur de Jane s'accentua à la vision du feu qui brillait dans l'émeraude du regard de sa coéquipière. De nombreuse fois il l'avait vu en colère ce fut pourtant la première fois que ses yeux brillaient d'un tel éclat à son égard.

Jane se recula légèrement, inconsciemment, avant de hausser les épaules tel un enfant qui reconnaissait sa part de responsabilité.

- D'accord je reconnais que je ne suis pas complètement innocent. Mais pour ma défense, je n'ai fais que révéler son côtés ténébreux. J'ai rien fait de plus que ce que je fais habituellement.

- D'habitude nous traitons d'enquêtes policière Jane ! Continua Lisbon. D'habitude cela concerne le travail. D'habitude cela ne concerne pas ma vie privée.

- Je vous en prie Lisbon. Répliqua Jane en levant les yeux au ciel. On ne peut pas dire que notre relation ait toujours été cantonnée au stade des bonnes relations professionnelles.

Lisbon ravala sa salive tandis que son regard se fit plus noir encore. Durant un bref instant, il dévia de Jane. Durant un bref instant, il prit conscience de la portée de ces paroles pour la jeune femme, dont il n'ignorait pas les sentiments à son égard.

- Vous avez toujours été au courant de ma vie privée, plus qu'une collègue ne doit en savoir. Vous vous êtes plusieurs fois mêlée de ma vie privée exactement comme une amie.

- C'est différent Jane, vous étiez une victime directe de John le Rouge. Votre vie privée faisait partie intégrante de cette enquête.

- Je vous en prie Lisbon, répliqua Jane sur le ton du professeur réprimant la mauvaise fois de son élève.

Mais Lisbon ne baissa pas les yeux. Jane se figea alors lorsqu'il réalisa que la jeune femme était fermement convaincue de ses paroles… ou qu'elle essayait de s'en convaincre.

- Très bien. Krystal ne faisait pas partie de l'enquête John le Rouge. Il était mort et enterré depuis deux ans et pourtant vous n'avez pas pus vous empêcher de vous en mêler.

- Pas du tout. Protesta Lisbon en fronçant les sourcils.

- Bien sur que si Lisbon. On aurait dit que vous étiez ma sœur ou mieux, ma mère qui tiendrait à savoir qui est cette jolie jeune fille avec qui son fils va sortir.

Lisbon soupira et détourna la tête avant d'acquiescer rapidement.

- D'accord pour cette fois. Concéda-t-elle. J'admets que ma curiosité dépassait nos relations professionnelles. Et je ne nie pas que je vous considérais comme un ami. Seulement…

- ConsidérAIT ? répéta Jane interrogateur.

Lisbon ne détourna pas son regard de l'océan de Jane et elle ne put s'empêcher de ravaler sa salive.

- Ce que vous avez fait ces derniers temps est difficilement pardonnable Jane, murmura-t-elle la voix cassée.

Devant la fragilité de la jeune femme, le cœur de Jane eut un loupé. Ce fut pourtant la dureté de ces mots qui le fit frémir.

- C'est vous qui m'avez encouragé à trouver le bonheur. J'ai hésité à poursuivre avec lui, mais vous m'avez encouragé à continuer.

Jane soupira et roula des yeux.

- Et lorsqu'enfin je commençais à être parfaitement heureuse, lorsque tout cela devenait très sérieux, vous…

Jane tourna la tête vers une Lisbon qui la secouait, remplie de dégout.

- Vous avez pas pus vous empêcher de tout foutre en l'air, siffla-t-elle.

- Ca aurait mal finis de toute façon et vous le saviez très bien Lisbon. Répliqua-t-il une pointe de colère dans la voix. Vous auriez préférez que je vous laisse découvrir seule son mauvais côtés ? Vous auriez préféré que je vous laisse souffrir ?

Lisbon ne répondit rien, et ne lui concéda de nouveau pas un seul regard.

- Qui vous dit que j'en aurais souffert hein ?

- Je vous en prie, murmura-t-il.

- Cela fait un an et pourtant, vous n'avez toujours pas compris.

- Compris quoi ?

- Vous croyez bien me connaitre Jane, mais vous êtes partis. Vous m'avez connus à une période où nous traquions un dangereux criminel. Et vous êtes partis…

Jane fixa Lisbon comme il l'avait fixé ce jour là, dans l'avion qui les menait à l'époque à une affaire à New York. A une époque où elle lui avouait qu'elle n'avait pas forcément envie de retravailler avec lui.

- En deux ans j'ai changé Jane. Et je sais mieux que vous ce qui me convient.

- Permettez-moi d'en douter, lui répliqua-t-il.

Le regard qu'elle lui lança, ne lui accorda pas cette faveur.

- Très bien Lisbon… je suis désolé. C'est vrai… vous êtes une adulte et… si vous préfériez découvrir de vous-même que cet homme ne vous méritais pas, vous en aviez le droit. J'ai simplement voulus agir pour votre bien.

- Peut importe s'il me méritait ou non ! Il y a des limites à l'amitié Jane ! hurla-t-elle en se levant et en faisant face au mentaliste qui ne la quitta pas une seule seconde du regard. Et lorsque cet ami dépasse ces limites…

Lisbon détourna les yeux, le temps de reprendre une certaine contenance. La jeune femme avala sa salive et soupira tandis que Jane, lui, restait pétrifié, sans savoir quoi faire.

- … Lorsque ces limites sont dépassées, ce n'est plus de l'amitié Jane. Ce n'est plus dans l'intérêt de la personne : C'est de l'égoïsme !

Ce fut au tour de Jane de ravaler sa salive. Son sang se mit à bouillir dans ses veines.

- Je reconnais que j'ai eu de nombreux tords envers vous au cours de ces dix dernières années Lisbon. J'ai été souvent égoïste. Mais là…

- Si vous m'accordez un minimum de respect, arrêtez de me mentir Jane, murmura Lisbon les yeux brillants.

Lisbon le regardait avec un air méprisant, bras croisés, tout en secouant la tête. Jane se releva et se figea, la détestant pour ce regard qu'elle lui renvoyait. La détestant pour ce qu'elle lui renvoyait cette désagréable sensation qui se nichait au cœur de sa poitrine.

- Vous n'avez pas pensé une seule fois à moi lorsque vous avez fait votre petit tour. Vous avez joué Jane. Vous avez tout fait pour me séparer de lui.

- C'est ridicule, murmura-t-il en secouant la tête. Lisbon je vous assure que…

- Vous vous êtes amusé au début. Lorsque vous avez vu que cette histoire n'était pas sérieuse, ca vous a amusé de jouer les cupidons. Mais dés que vous avez compris que c'était du sérieux, vous avez pas supporté que votre Lisbon puisse ne plus être toujours là pour vous ! Vous n'avez pas trouvé d'autres jouets alors vous avez préférez tout détruire autours de moi pour que je ne vous échappe pas !

- Lisbon… murmura-t-il tandis qu'un sourire illumina un cours instant son visage et il leva les yeux au ciel. C'est absurde.

Cette étincelle… il l'avait déjà rencontré. Rarement, il fallait le reconnaitre. Mais il l'avait déjà vu briller dans ces yeux émeraude. Il savait alors qu'il devait faire tomber le rideau ou faire un pas en arrière et se révéler à la lumière pour ne prendre le risque inutile de se retrouver seul. Son sourire disparut lentement et se transforma en une grimace.

Lisbon hocha la tête en soupirant. Jane se décomposa encore plus lorsqu'il observa la jeune femme ravaler sa salive et se pincer les lèvres : Elle lui cachait quelque chose. Quelque chose qu'il n'aimerait surement pas.

La jeune femme lui tourna le dos, s'avança vers la sortie, sans un mot ni même un regard.

- Attendez Lisbon, murmura-t-il

Mais la jeune femme ne s'arrêta pas. Elle disparue dans la lumière blanche des couloirs du FBI et bien plus loin encore…


Dans le chapitre suivant...

"Il sonna une seconde fois… mais la porte ne s'ouvrit pas. Dans un soupir, il s'éloigna. Il s'était déjà montré égoïste… si Lisbon avait décidé de tirer un trait sur lui… alors il… il devait respecter sa décision. "