Titre : Confessions d'un homme
Auteur : Panthere
Correctrice: Steamboat Willie
Résumé : Peter s'explique. Il explique sa vie, ses décisions, ses peurs, ses hontes, et le calvaire que furent ses années de mangemort.
NDA: Merci pour la correction Steamboat Willie! Et je m'excuse Annabanana-the-cold.
Bonne lecture !
1ère partie : L'ascension
Je ne vous demande pas de me croire. Je ne vous demande pas de me prendre en pitié. Juste d'écouter mon récit et de ne pas me juger. J'ai fait ce que j'ai fait et l'on ne pourra rien y changer.
J'avais alors 11 ans. Pour mon âge, j'étais extrêmement chétif mais étrangement en surpoids. J'avais toujours été l'enfant bâtard de ma famille. Tous ceux que je côtoyais étaient de ma famille et tous étaient d'une beauté remarquable. Cela m'avait valu de nombreuses moqueries. On disait souvent de moi : « Voilà le petit Pettigrow ! Je suis certaine que sa mère a trompé le mari sinon ils n'auraient jamais eu un enfant aussi laid », sans jamais me prêter attention, comme si j'étais sourd et ne pouvais entendre leurs mesquineries.
Et alors je m'enfuyais, trébuchant par endroit dans ma course folle, m'attirant les rires. Et je pleurais. Je pleurais toutes les larmes de mon corps. Je crois que c'est la raison profonde de mon mal-être. Je sentais que les espérances de mes parents étaient bien trop élevées, et je compensais. Je mangeais pour oublier mon chagrin. Et mes parents étaient plus exigeants par la suite. Je m'étais peu à peu enfoncé dans un cercle vicieux que seul un événement inattendu avait su freiner.
Nous étions au petit-déjeuner (1), mes parents et moi. Mon père m'avait déjà reproché d'être la tare de la famille, de lui donner une mauvaise réputation, de jeter la honte sur lui… comme tous les matins. C'était d'ailleurs le seul moment de la journée que je le voyais. Il partait assez tôt le matin, revenait tard le soir –sans doute d'une soirée avec quelques femmes.
Ma mère, quant à elle, se contentait de me regarder avec dédain. J'avais l'impression qu'à chaque fois qu'elle posait ses yeux sur moi, elle pensait « comment ai-je pu engendrer une horreur pareille ? ». À cette époque, j'aurais fait n'importe quoi pour voir sur son visage ne serait-ce que de la fierté maternelle, le genre de fierté qu'une mère éprouve lorsqu'elle mitraille de photos son enfant lors de cérémonies de remise de prix (2). Lors de ces occasions, elle se contentait de venir pour saluer ses ex-amants et repartait aussitôt sans m'attendre.
Nous prenions en silence le petit déjeuner(1) lorsqu'un hibou avait débarqué. Cet animal nocturne m'avait toujours fasciné par son aptitude à voir dans le noir, aptitude que j'aurais aimé posséder quand j'étais seul dans mon lit, terrifié par les monstres, les larmes aux yeux.
Étrangement, ce hibou portait une lettre. Mon père était déjà parti pour prendre le fusil de chasse qui était dans le couloir, à portée de n'importe qui. Le hibou se posa tout naturellement sur mon épaule. Il me montra d'un geste impatient sa patte. J'avais déjà entreprit de défaire la lettre lorsque j'entendis le bruit du chien qu'on relevait.
Mon père allait tirer sur le pauvre animal. Ma mère était évanouie à terre – elle détestait tous les animaux que ce soit des chatons ou des insectes. Je tremblais devant le fusil, je tremblais comme une feuille. Oui, j'avais peur. La peur était un sentiment que je ressentais souvent et que je ressens encore souvent aujourd'hui, comme n'importe quel homme.
Si tôt déchargé de sa missive, le hibou s'envola, échappant aux quelques balles que mon père avait tiré. Celui-ci poussa un juron particulièrement grossier. Mais peu m'importait. Mes yeux étaient fixés sur la lettre et parcouraient les lignes à une allure folle.
J'étais un sorcier. C'était marqué noir sur blanc sur le papier étrange que je tenais entre les mains. La nouvelle avait beaucoup plu à mes parents à ma plus grande surprise. Ou bien était-ce le fait qu'il y avait marqué dans la lettre que je resterai dix mois sur douze là-bas. Sûrement.
Une semaine plus tard, quelqu'un était venu. Il s'agissait d'Angeline Potter, la mère de James. Elle travaillait en tant qu'aide à Poudlard. C'est-à-dire qu'elle aidait les enfants nés de moldus comme moi à s'adapter au monde des sorciers. Elle a été la première personne à m'écouter et à ne pas me juger sur mon physique et mon mental.
Grâce à elle, j'avais appris à mieux m'accepter en tant que sorcier. Et grâce à elle, j'étais arrivé sans encombre avec toutes mes affaires dans un compartiment du Poudlard Express, un exploit pour moi.
Je ne me souviens que très peu de cet épisode de ma vie, pourtant si déterminant. Je me souviens juste avoir été persécuté par plusieurs élèves. Je me sentais toujours aussi minable dans ces moments là, minable de ne pas pouvoir répondre, de ne pas pouvoir me défendre seul. Dans ces instants de détresse, tous me blessaient par leur indifférence. Ils passaient devant moi et mes persécuteurs sans m'accorder un seul regard. Je ne demandais pas de la compassion, ni de la pitié. Je voulais juste que quelqu'un réagisse pour mettre fin à mon calvaire.
Vous me trouvez peut-être exigeant ? Mais si vous aviez vécu ma vie, vous auriez appris à vous satisfaire de peu. Lorsque je vous demande de réagir, je vous demande simplement de ressentir quelque chose. Est-ce si difficile ?
Mais il me semble que le monde a oublié ce que signifie réagir. Réagir à la misère dans le monde. Réagir à la faim. Réagir aux conséquences de leurs actes.
Je ne vous demande pas nous plus de devenir misanthrope. Car oui, le monde est beau. Le monde mérite d'être en vie, sinon, il n'aurait jamais été crée.
Mais le monde est perverti par l'ignorance et l'égoïsme. La mort n'y est pour rien. Elle est simplement l'antipode de la vie. Sans la vie, pas de mort. Sans la mort, pas de vie. Peut-être aurait-il mieux fallu la première option.
Je me demande souvent qui je suis, pourquoi je suis là, pourquoi est-ce que je suis moi. Mais je ne trouve pas de réponse. C'est le plus grand mystère de l'existence qui restera à jamais insoluble.
J'en reviens à mon récit.
J'étais donc de nouveau persécuté et ensuite, je me souviens vaguement d'une altercation entre mon agresseur et un groupe de personnes. Puis le compartiment s'était vidé. Je me souviens de la joie amère que j'avais ressentie.
J'avais bien reconnu le fils d'Angeline Potter. Mais je ne pense pas qu'il avait le même sens aigu de justice qu'elle. J'avais remarqué qu'il se fichait complètement de moi. J'aurais pu être un quelconque animal insignifiant, il aurait eu la même réaction. Il ne m'avait aidé que parce qu'il pouvait par la même occasion contrarier mon agresseur qui se trouvait être Severus Rogue. L'éternelle haine entre ces deux familles. Même les enfants n'avaient pas été épargnés.
Malgré cela, je ne pouvais que ressentir de la gratitude envers lui et ses amis. Mais pour sauvegarder ma fierté inexistante, je ne pouvais pas aller le voir et lui dire : « Salut Potter. C'est sympa de m'avoir aidé mais je pense quand même que t'es un connard fini. »
Non, je ne me voyais pas du tout dire ça.
Je me suis toujours étonné de la capacité formidable qu'à notre cerveau d'« oublier ». C'est pour cela que je me souviens que très confusément de certains événements de ma vie. Certaines personnes qui écrivent sur elles-mêmes ont tendance à s'idéaliser. Pourtant ils ne voient pas que ce sont des idiots. Moi je sais que j'en suis un. Je le sais et je n'ai jamais cherché à le nier. Car ce serait refuser ce que je suis.
J'avais donc été réparti à Griffondor. Le choipeaux n'avait pas beaucoup hésité. Cependant, la conversation que j'ai eue avec ce maudit bout de tissu fouineur restera secrète à jamais.
Je dois cependant vous avouer que je suis mal à l'aise de me dévoiler ainsi. Toute ma vie, j'ai gardé mes opinions, mes idées, mes pensées, mes sentiments et mes secrets pour moi. Alors qu'un chapeau puisse lire aussi facilement dans mes pensées les plus profondes m'avait beaucoup remué.
Je ne me souviens plus ni comment ni pourquoi Remus m'avait invité à devenir son ami. Je sais juste que j'étais, à cet instant, mal à l'aise mais ravi quoi qu'un peu amer en sachant qu'il était également ami avec James Potter et Sirius black.
J'ai la vague impression qu'ils ont eu beaucoup de mal à m'accepter. Je doute même qu'ils aient un jour, tenté de me connaître. Seules deux personnes durant toute ma scolarité m'ont comprises. Remus Lupin et Lily Evans. Pour moi, elle resterait pour toujours et même dans la mort, Lily Evans.
Je dois même vous avouer que j'ai ressenti pour elle de l'amour.
Toutes mes années à Poudlard sont comme un brouillard irréel à mes yeux. Oh ! Je dois peut-être vous dire pourquoi j'ai trahi James Potter et Sirus Black. Non, je n'ai oublié personne. Jamais je n'aurai trahi Remus ou Lily. Si elle ne s'était pas mariée avec cet idiot, elle serait en vie, je vous l'assure.
Quelques semaines après la rentrée, et j'étais déjà collé à James, Sirus et Remus. Pourtant, je voyais bien que je dérangeais les deux comparses. Pour eux, j'étais une simple chose vivante qui aurait mieux fait d'être inerte.
Chaque fois qu'ils m'ignoraient, ma haine envers eux montait et en mon for intérieur, je me jurais que je me vengerais et que cette indifférence serait la cause de leur souffrance. Un jour que je me promenai à leur recherche dans les couloirs de l'école, j'avais surpris leur conversation.
« ..comprends pas pourquoi Remus lui a proposé d'être ami avec nous, dit une voix, celle de Sirius. »
« Va savoir. En tout cas, ce Peter est vraiment trop collant, lança James, sans se soucier d'éventuelles oreilles fouineuses. Il me fait vraiment pitié. »
« De la pitié ? Tu crois vraiment qu'il mérite de la pitié ? Quand on lui ressemble, c'est qu'on l'a choisi, alors n'aies pas pitié de lui. »
« Tu as raison Sirius »
« Bien sûr que j'ai raison, j'ai toujours raison mon frère… »
L'écho de leurs voix ne me parvenait plus. Une haine profonde monta en moi, coulant dans chacune de mes veines, m'inondant de rage. J'avais perdu tout contrôle de mon corps. Tout ce que je sais, c'est que plusieurs heures plus tard, je suis sorti satisfait de la salle commune des Serpentards.
TO BE CONTINUED
(1)Petit Déjeuner Déjeuner pour vous québécois
(2)Les cérémonies de remise de prix sont à la fin de l'année et on vous décerne des prix quelconques et on vous remet un bouquin ou autre.
