Titre : Un Assassin

Rating : T/M pour le contenu déprimant T_T

Disclaimer : Je ne possède ni les lieux, ni les personnages. Tout appartient à Ubisoft.

Note d'auteur : Cette fiction est, je le pense, particulièrement déprimante, donc si vous sortez d'une rupture amoureuse, je vous conseille chaudement de ne pas vous attarder sur cette page, au risque de verser la fameuse larminette qui gonfle tout le monde. Et je décline toute responsabilité en cas de perte de l'innocence, je pense avoir été assez prévenante avec le Rating, alors qu'il n'y a pourtant rien de lemoneux là-dedans.

Il y aura peut-être un Happy-End, mais il est en cours d'écriture, et je ne sais pas trop si cette fic à vraiment besoin d'une suite. J'imagine qu'elle se suffit à elle-même, ce sera en fonction des lecteurs.

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Un Assassin tuait les Templiers, les uns après les autres, sans le moindre sentiment. Un Assassin s'attelait à effectuer la lourde tâche qu'on lui avait confiée, et appliquait le Credo qu'on lui enseignait depuis sa plus tendre jeunesse.

Altaïr était un Assassin.

Jamais il n'avait faibli, même enfant il voulait toujours être celui dont le maître serait satisfait. Il écrasait ses opposants, sauf un.

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POV Altaïr

Malik, si tu savais les pensées que tu insuffle à mon esprit brumeux lorsque tu m'insultes et pleure ton frère que je sais t'avoir arraché, involontairement il est vrai, mais les faits sont les mêmes. Tu pense que je ne te vois pas ? Oh si, je te vois, je perçois les larmes qui glissent sur tes joues quand tu crois être seul, lorsque tu repenses à ce que je t'ai fais subir, quand tu penses à Kadar et ce bras que tu ne retrouvera jamais par ma seule faute. Je sais que tu me hais, et tu as bien raison.

Mais si tu connaissais l'espoir ridicule que j'entretiens pour nous. Tu ne sais pas, et ne dois jamais rien en savoir d'ailleurs. Mais je sais que tu t'en doutes déjà. Tu te souviens de moi, le pauvre Novice qui avait, et a toujours, une peur bleue de l'eau ? Je pense que oui, car je sens ton regard inquiet sur moi quand je reviens de mission trempé parce que j'ai eu le malheur de glisser dans le canal, et que je manque de me noyer. Tu te souviens de nos journées à combattre sous la pluie pour les regards si précieux car tellement rares du maître ? Sans doute que oui, puisque tu ne m'as toujours pas tué. Tu as voulu l'effacer de ta mémoire, sans succès, mais moi je m'en rappelle encore, je me souviens encore de mes sanglots pathétiques le long de ta nuque quand j'avais peur. Mais je sens que j'oublie la saveur de tes lèvres si douces. Je sens que j'ai oublié la sensation de tes bras protecteurs, et de ta voix rassurante au creux de mon oreille. Mais je n'oublierais jamais le son de ton coeur qui battait si fort à mes propres tempes lorsque que nous étions si proches. Mais nous sommes si loin.

Et maintenant, je nous regarde. Je nous vois, et ne sais plus qui je regarde. Nous ne sommes plus que de simples étrangers, alors que nous aurions pu être tellement plus. Je sentais tes mains sur mon corps qui brûlait, je rêvais d'être celui pour qui tu aurais soupiré en souriant - de ce sourire unique qui me manque tant - de ma bêtise. Je t'aimais, Malik, et tu me hais autant que je t'adore.

Nos routes se sont séparées, je suis fou, fou de toi, je veux que ces chemins parallèles redeviennent le même sentier de bonheur qu'ils étaient autrefois. Mais tout cela n'est qu'un rêve, et je ne suis plus rien, depuis que la chaleur de mon amour brûle dans mon être, et je suis seul contre toi, je suis désarmé, je suis la blessure qui veut que tu la panses.

Tu me manque. Je ne veux plus de ces guerres, je veux abandonner la bataille que tu livre depuis trop longtemps seul contre moi, je jette hargneusement mes armes au sol et me couche à tes pieds, les mains en prière. Tu me dédaigne, tu reste indifférent à cela. Nous sommes maintenant deux dans ce combat, mais contre moi-même. J'ai laissé ma fierté, et tout ce qui faisait l'homme arrogant que tu connaissais, pour redevenir le petit garçon peureux que tu aimais.

Mon bonheur s'enfuit entre mes doigts, mais je n'en veux jamais plus si ce n'est pas le tien. J'ai fermé les paupières, mais je t'ai quand même vu partir, les larmes aux yeux. Pourquoi est-ce que je saigne mes veines en espérant faire partir ma peine, comme si c'était mon soucis ? Pourquoi je ne veux, je ne peux plus t'oublier, pourquoi ai-je été assez stupide pour te perdre si facilement, pourquoi est-ce que je t'aime tant que je te rend malheureux ?

Je connais mes faiblesses, je les ai apprises au fil des années, et je sais que ton regard transperce mon coeur comme une lance, et que les pauvres murs que j'érige entre nous ne me sont d'aucune utilité, je pourrais peut-être poster des armées entières autour de moi, tu les passerai sans même t'en rendre compte, et je ne veux pas te laisser partir alors que je me meurs lentement sous les assauts de tes paroles cinglantes. Je ne peux plus que tendre la joue pour recevoir les claques que tu m'envoie allègrement, dans tes hurlements silencieux. J'attends de l'eau, tu me donne du pain, mais tu attendais de ma part la vie, et je t'ai offert la mort.

Tu es devenu ma seule raison d'être. Mais la musique de cette phrase sonne maintenant comme un chant funèbre, alors que je te sens t'enfuir en larmes, loin de mes bras, et trop loin de moi. Le Credo n'a plus aucune importance quand tu es avec moi. La chaleur de tes bras est pour moi le meilleur des Credos.

Fin du POV Altaïr

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Alors qu'il tuait le premier Templier de Jérusalem, la nuit tombait déjà sur les hautes tours. Altaïr réfléchissait pendant qu'il assassinait ses ennemis, il se demandait ce qu'aurait été la vie s'il avait été moins stupide. Moins triste, sans doute.

Peut-être qu'un jour la peine de Malik redescendrait, qu'il sourirait à nouveau. Sûrement en piétinant sa tombe, un jour il lui sourirait.

L'Assassin eut un rictus amer sous sa capuche. Il devait rentrer dormir au Bureau, et c'était justement le brun qui le dirigeait.

Il se cacha parmi les derniers rares passants et les ténèbres auxquels personne ne faisait attention, ayant le bénéfice et le couvert de la nuit. Il rentra vite par les toits, comme à son habitude, et alla à la rencontre de son défi quotidien, qui se présentait sous la forme d'un jeune homme derrière un bureau, qui triait ses papiers d'un air absent, mais dont les traits se creusèrent dès qu'il entra dans la pièce.

« Paix et Sérénité. Bonsoir Malik, salua d'une voix douce l'Assassin.

- Bonne nuit mon frère. » répondit-il sèchement, et cette appellation sonnait plus comme une insulte dans sa bouche.

Cachant son soupir, Altaïr se retourna et partit se coucher dans les coussins colorés qui devenaient maintenant une sorte d'échappatoire aux yeux de son frère.

Cependant il ne sut pas que pendant son sommeil, son frère fondit en larmes silencieuses en triturant nerveusement ses cheveux, avachi sur ses cartes.

Malik était loin de le détester, au contraire. Il voulait presque le tuer, mais à chaque fois qu'il esquissait un geste pour le frapper, une force irrésistible retenait son unique bras. Il devait le haïr, mais n'y parvenait pas. Il ne le pouvait pas. Le souvenir de ces chaudes larmes qui roulaient dans son cou était encore trop présent, et l'odeur de sa peau qu'il avait mainte fois respirée avec une ardeur proche du bonheur était encore trop palpable pour qu'il puisse le haïr, mais le rire de son frère résonnait encore trop fraîchement à ses oreilles pour qu'il le pardonne si vite.

Seul le temps pourrait peut-être les guérir, l'un comme l'autre, de ce mal qui n'en était pourtant pas un, mais qui causait les mêmes, sinon pires, dommages.

C'était douloureux, c'est toujours douloureux de perdre quelqu'un que l'on aime vraiment, mais le perdre en le voyant tous les jours était encore plus pénible.

Il voulait l'enlacer, comme il le faisait avant, seuls dans les dortoirs reculés de Masyaf, seuls dans ce silence sécurisant des colères ou des sermons inscessants du Maître.

Ce ne serait plus jamais pareil.

Ils étaient des Assassins.

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Fin ( peut-être )