N.B. à toute la fiction : Bonjour à tous ! Me revoici avec une nouvelle fiction, mais dans un cadre un peu différent cette fois. En effet, je reprends une fiction non-terminée et la terminerai moi-même.

Cette fiction, c'est Terrain neutre, de Rimbaud-in-Mexico.

Neuf chapitres ont été publiés, mais l'insatisfaction de l'auteur vis-à-vis de la tournure qu'ont pris les choses l'a menée à arrêter sa fiction et à demander si quelqu'un voulait la reprendre.

J'ai répondu à l'affirmatif à l'offre, et voici la chose.

J'ai apporté mes propres modifications à l'histoire, et j'espère qu'elle vous plaira autant qu'elle a plu lorsque Rimbaud-in-Mexico l'écrivait.

Bonne lecture !

N.B. à ce chapitre : Les seules modifications apportées à ce chapitre par rapport à l'original sont quelques corrections et la disparition de Lars. Pour les curieux, qui se demandent qui est Lars, je vous renvoie à la version originale.

Chapitre 1 – Une arrivée tourmentée.

Hermione Granger traînait sa valise fraîchement acquise sur les trottoirs parsemés de mégots et de tracts, sous le regard compatissant et envieux d'Espagnols de tous âges. Ils ne comptaient pas la secourir. Non, ça, ils n'y songeaient même pas. Ils préféraient largement lancer des regards appréciateurs et d'innombrables « ¡Hola bonita! » et autres « ¡Qué guapa! » au passage de la jolie brune.

« Cela ne fait rien, pesta la sorcière. Ce n'est pas comme si j'avais besoin de leur aide ! »

En réalité, Hermione en manquait cruellement. Mais la jeune femme se refusait de demander une quelconque assistance à ces hommes. D'abord, parce qu'elle se trouvait à Barcelone. Et qu'elle ne parlait pas un traître mot d'espagnol. Ni de catalan, d'ailleurs. Par orgueil, ensuite. Elle était Hermione Granger, et, par conséquent, suffisamment intelligente pour comprendre les commentaires des hommes qu'elle croisait.

Dignement, elle poursuivait son chemin, ignorant les regards s'attardant sur ses jambes ou autres parties de son anatomie, retenant à chaque instant l'envie de saisir la baguette dans la poche son short.

« Alors, c'est ainsi l'Espagne ! » pensa-t-elle rageusement.

Elle s'arrêta bientôt devant la façade d'un immeuble de plusieurs étages, dans une petite rue perpendiculaire à la grande avenue qu'elle venait de traversait. « La Rambla » se souvint Hermione. C'est ainsi qu'elle se nommait.
La devanture du bâtiment indiquait une auberge de jeunesse. Moldue. Oui, c'était bien l'endroit qu'elle cherchait. Sans plus se poser de questions, ce qui, soulignons-le, est exceptionnel dans le cas Granger, elle franchit la porte en verre, faisant tinter le carillon au dessus de sa tête. Une queue impressionnante s'étirait au-delà du comptoir et le long d'un mur, où les nouveaux arrivants avaient posé leurs bagages. Avec un soupir, la jeune femme laissa sa valise s'écraser sur le sol et se résigna à patienter. S'appuyant sur le mur, elle commençait à réfléchir. De nouveau. Et ça, pour la première fois de sa vie, Hermione Granger ne le souhaitait pas. Malgré elle, son cerveau, cependant, commençait à tourner. Vitesse croisière. Et de nouveau, les questions apparaissaient, tourmentant son esprit raisonné.
Que faisait-elle ici ? Seule ? Dans un pays inconnu ? Dont elle ne parlait pas la langue ? Où les gens paraissaient nettement plus… chaleureux que dans son Angleterre natale ? Que faisait Ron, à présent ? Avec qui était-il ?

Ron… Son nom eut l'effet d'une douche froide. Instantanément, Hermione se souvint de la cause de sa présence ici. À Barcelone.

Ron. L'avait quittée. La guerre était finie. Et l'Ordre, et Harry, avaient vaincu. Il ne l'aimait plus, lui avait-il dit. Au revoir. Hermione était partie. Pour oublier. Se changer les idées. Et ne plus se poser de questions. Oui. C'était pour cela qu'elle était ici. Ne plus se poser de questions. Ne plus se poser de questions.

Elle regarda autour d'elle. Un bon moyen pour ne plus penser, peut-être. D'autres voyageurs attendaient seuls, eux aussi.

La jeune femme assise derrière le comptoir paraissait lasse et s'adressa à elle dans un anglais largement teinté d'espagnol.

- Votre nom ? demanda-t-elle, sans plus de politesse.

- Granger, épela cette dernière.

La secrétaire poussa un soupir. Pour la forme, se dit Hermione. Puis fronça les sourcils.

- Nous n'avons pas de réservation à ce nom-là.

- Il doit bien y avoir une erreur ! s'exclama la jeune femme, sentant la panique remonter doucement le long de son échine.
Puis elle se souvint.

- La réservation était au nom de Weasley, annonça-t-elle. J'ai appelé pour la modifier il y a un mois. Peut-être a-t-on oublié de changer le nom ?

A nouveau, l'Espagnole soupira, sans doute furieuse de devoir retourner derrière l'écran dégageant une lumière des plus glauques.

- Il y a bien une réservation au nom de Weasley, pour aujourd'hui. Je vois qu'il y avait initialement deux personnes prévues.

Elle lui jeta un regard au dessus de ses lunettes. Un regard qui ne signifiait rien d'autre qu'un « Pauvre fille. Pas étonnant que tu te sois fait larguer. » Hermione s'en fichait. Elle ne devait plus y penser à présent. Et ce n'était pas cette fille enfermée dans son box qui allait y changer quelque chose.

- L'ennui c'est que le nom de votre réservation ne correspond pas à celui de vos papiers d'identité, lança-t-elle.
Le tout accompagné d'un sourire que la petite Anglaise aurait volontiers qualifié de sadique. N'y tenant plus, elle saisit discrètement sa baguette et jeta silencieusement un sortilège de confusion à l'incompétente qui lui faisait face. Derrière les lunettes qui ressemblaient étrangement à celle de Rita Skeeter, le regard se flouta.

- Mais puisque vous me dites qu'il s'agit d'une erreur de notre part, Mademoiselle, je m'en excuse. Vous serez dans la chambre 112. C'est une chambre mixte pour huit personnes. Cependant, nous n'avons plus de place dans ce bâtiment. Elle se trouve dans une annexe, située à cent mètres d'ici, sur la Rambla, au quatrième étage.
Le tout annoncé comme s'il s'agissait du plus grand bonheur de sa vie. Hermione eut un sourire coupable en payant. La réceptionniste lui donna ensuite les clés du bâtiment, de sa chambre et d'un placard pour y ranger ses affaires, un plan lui indiquant l'emplacement de l'annexe, et un dépliant énumérant les services offerts par l'auberge ainsi que les horaires du petit-déjeuner.

Elle en était au deuxième palier. Mais déjà, elle était exténuée. Quatrième étage, sans ascenseur. A cet instant là, Hermione se maudissait d'avoir emporté autant de livres. Elle regarda aux alentours, espérant pouvoir faire léviter tranquillement sa valise. Cependant, refusant de prendre de risques inutiles, elle entreprit de hisser son bagage sur la première marche, puis la deuxième, puis…

Arrivée au troisième étage, elle se laissa glisser le long d'un mur, reprenant son souffle. « Encore un. Encore un. »

Elle se dit que, décidément, elle n'avait pas de chance.

Elle était désormais dans la chambre déserte, rangeant méticuleusement ses affaires. Elle avait pris soin de camoufler ses grimoires et guides touristiques sur le « Barcelone sorcier », afin qu'ils apparaissent comme de vulgaires romans aux yeux des Moldus.

Elle s'allongea ensuite sur le seul lit où il n'y avait pas encore de draps, et soupira d'aise. Ce dortoir lui rappelait Poudlard. Les ronflements de Lavande Brown, les discussions sans fin en compagnie de Ginny… Elle contempla les sacs et affaires étalés sur le sol, propriété des autres résidents de la chambre. Un désordre incroyable régnait dans cette pièce. Pourtant, un sourire apparut bientôt sur le visage d'Hermione. Elle voulait oublier. Elle était là pour oublier. Et à ce moment précis, alors qu'elle somnolait dans la chaleur écrasante de cet après-midi de juillet, la jeune femme était certaine que ce dépaysement était le meilleur moyen pour y parvenir.