Première fic sur Assassin's Creed. Je précise que Clara Miles n'est pas apparentée à Desmond, elle est Desmond en femme. Il y a donc quelques différences, tant au niveau du caractère que - bien évidemment- physiques. L'action se situe durant Brotherhood.

Persos pas à moi sauf les OCs, disclaimer valable pour toute la fic.

En espérant que cela vous plaise, bonne lecture ^^


Ce jour-là, notre équipe d'Assassins ou affiliés allait vivre une expérience pour le moins inhabituelle. Une expérience qui si elle leur avait été annoncée leur aurait proprement parue impossible. Et pourtant … tout avait commencé avec le sujet 17. Clara Miles. Une jeune femme dont la lignée présentait les membres de l'ordre des Assassins les plus intéressants. Lucy Stillman l'avait découverte il y a quelque temps, enseignant un cours de danse tahitienne. La jeune femme avait par la suite envoyé un de ses collègues masculins l'inviter à prendre un verre dans un bar. Verre contenant un somnifère. Clara s'était retrouvée ensuite dans les locaux d'une société nommée Abstergo. Là, on lui avait demandé de s'allonger sur une drôle de machine capable de lire des mémoires enfouies dans ses gènes.

Clara s'était montrée plus que sceptique sur cette capacité, et surtout pas coopérative. Warren Vidic utilisa la force avec elle. Grave erreur. La brunette enseignait peut-être la danse, mais ce n'était pas pour autant sa seule activité. Non. La demoiselle savait se défendre et de manière efficace. Ainsi, la première fois que l'homme lui envoya des gardes, il se retrouva à devoir gérer un fauve. Clara s'était chargée des gardes avant de lui tomber sur le râble. Il se prit deux marrons avant que Lucy n'intervienne. Elle parvint à convaincre la jeune femme de renoncer à ce genre de procédé si elle souhaitait conserver sa lucidité. En un mot, Abstergo n'hésiterait pas à la droguer pour la rendre docile. Clara s'était calmée, non sans intimer à Vidic d'être plus courtois à l'avenir.

Le Templier retint la leçon. Miss Miles de son côté, mit à profit cette accalmie pour tenter de trouver une solution pour la sortir de là. Elle comprenait très bien que si ces gens, des Templiers paraissait-il, l'avaient enlevée ce n'était pas pour la garder vitam aeternam. Une fois qu'elle leur aurait donné ce qu'ils voulaient, elle ne ferait certainement pas de vieux os. De ce qu'elle avait comprit, l'endroit était bien gardé. S'évader d'ici n'allait pas être simple. Peut-être pourrait-elle assommer un des vigiles, prendre son uniforme et décamper. Oui, c'était une idée. Quoi qu'avec toutes ces caméras … ils en avaient mis vraiment partout ces cochons. Même dans la salle de bains. Celle-ci n'avait pas duré longtemps. Clara avait trouvé le moyen de la réduire en miettes, arguant qu'elle ne voulait pas qu'un pervers s'amuse à la voir nue sous sa douche.

Warren avait tempêté, la discussion s'était soldée par un œil au beurre noir pour lui. Et plus de caméra. Mais sortie de là, elle ne passerait pas inaperçue. Finalement, l'aide lui vint de l'intérieur. Lucy Stillman trahit les Templiers et fit évader Clara. Elle la conduisit auprès des membres de l'autre camp. Clara fit connaissance avec Shaun Hastings et Rebecca Crane, ainsi que la nouvelle version de l'animus. Il lui fallut donc retourner faire connaissance avec ses ancêtres. Après Altaïr, venait Ezio Auditore da Firenze.

« Oooh c'est lui ? Ben dites donc il est bien fichu !» commenta Clara.

« Je plussoie.» fit Rebecca.

« Les femmes.» lança Shaun.

« Toi la tête de pudding, fais donc ce que tu fais de mieux : te taire.» siffla Miles.

Shaun serra les dents. Rebecca sourit. Clara soupira pour sa part : ce type lui était vraiment antipathique. Hautain, cassant, à peine poli … charmant quoi. Bref, elle préféra se concentrer d'autant plus qu'elle avait nettement plus intéressant sous … dans … enfin dans l'animus. Rebecca leva les yeux. Elle remarqua le regard en coin de Shaun sur Clara. Se pourrait-il qu'elle lui plaise ? Voilà qui serait intéressant à voir.

Les jours défilèrent, tout comme la vie d'Ezio. Shaun ne manquait pas d'asticoter Clara lors de ses sorties de l'animus, et la demoiselle ne manquait jamais de lui répondre vertement. Et même si elles donnaient l'impression de ne pas écouter, Rebecca et Lucy n'en perdaient pas une miette. Un beau jour cependant, alors que Clara se trouvait dans l'animus Lucy sonna le branle-bas de combat. Les Templiers arrivaient.

« Bon ! Ben je vais aller me dégourdir les poings.» commenta Clara en se levant.

Elle attrapa au passage une clémentine qu'elle fourra dans la bouche de Shaun au moment où il allait lancer une pique. Rebecca ricana devant sa mine offusquée. Clara suivit sa blonde collègue dans le sous-sol de l'entrepôt. Vidic était là, entouré de gardes.

« Tiens salut vieux machin ! T'as à ce point peur de nous qu'il te faille venir avec une meute ? » lança Clara avec un sourire sardonique.

« Vous ferez moins la maligne quand vous retournerez dans notre laboratoire, miss Miles.» rétorqua Vidic.

« Vu les châtaignes que je t'ai flanqué là-bas, vaudrait mieux pour toi que je n'y retourne pas.»

Le scientifique grogna, avant de lancer sa meute. Clara se jeta dans la mêlée avec un rictus carnassier. Elle s'était retenue à Abstergo, mais là par contre c'était carte blanche. Le sang gicla. Les gardes tombèrent un à un. Clara avisa ensuite Vidic.

« Ben alors ? On reste tout seul dans son coin ?» lança Clara.

Vaincu, le scientifique plia bagage.


« Bon : il faut continuer nos recherches. On ne sait toujours pas où se trouve la pomme d'Eden.» rappela Lucy.

Le quatuor se trouvait pour le moment dans ce qui fut la villa Auditore. Après y avoir restauré le courant, Clara s'installa sur le grand fauteuil. Elle ferma les yeux. Le quadrillage blanc habituel apparut un instant devant ses paupières, avant que le décor de l'Italie de la Renaissance ne pousse. Vint ensuite l'intérieur d'une chambre plongée dans le noir. Clara devina l'occupant des lieux.

« Il dort ? C'est bien la peine de commencer par là.» songea la brunette.

Enfin. Quelques minutes passèrent avant qu'elle n'entende la serrure de la porte émettre un cliquetis. Clara comprit qu'on crochetait la serrure. La porte s'ouvrit. Dommage qu'elle ne puisse voir de qui il s'agissait. Soudain, à la faveur d'un rayon de lune perçant à travers les volets, elle découvrit une lame.

« Merde ! Un meurtrier ! Allez Ezio réveille-toi !»

Mais l'Italien dormait à poings fermés. Clara vit alors le tueur s'approcher, et commença à paniquer. Ezio allait se faire égorger dans son sommeil. Or ayant en quelque sorte partagé sa vie ces dernières semaines, la jeune femme s'y était attachée. Elle avait vécu ses joies, ses peines, son combat, ses doutes. Clara savait qu'elle ne pourrait rien y faire, pourtant elle ne put s'empêcher de s'entendre l'appeler, d'essayer de le prévenir. Dehors, Rebecca observa la jeune femme s'agiter.

« Ezio réveille-toi ! Y'a un tueur dans ta chambre ! EZIO ! »

Le visiteur était près du lit à présent. Clara le vit brandir une lame. Son angoisse atteignit son paroxysme. Une curieuse sensation s'ensuivit. La brunette eut l'impression de tomber, en même temps qu'elle se sentait horriblement compressée. Cela dura très peu de temps, quelques secondes. En attendant, elle se remit à hurler le prénom de son ancêtre. Dans le lit, Ezio se réveilla en sursaut. L'avait-on appelé ?

« Y'a un meurtrier dans ta chambre ! EEEZIOOOO ! »

Ezio activa sa vision d'aigle. Juste à temps pour découvrir un intrus au pied de son lit. Il lui jeta sa couverture en plein visage. La lame s'abattant à cet instant fit choir la couverture. L'Assassin bondit hors du lit. Il saisit le poignet de son agresseur pour le tordre, le forçant ainsi à lâcher son instrument. Le brun le rattrapa en plein vol avant de le retourner contre l'inconnu. Un son de douleur retentit. Puis le bruit d'un corps qui chute, et le silence.

« Ouf ! » souffla Clara.

« Qui est là ? » appela Ezio.

Clara se figea. Comment … il ne l'avait quand même pas … entendue ? Ezio regardait de tout côtés, sans découvrir qui que ce soit. Trop stupéfaite, Clara garda le silence. Une minute après, elle découvrit la flamme d'une bougie. Ezio Auditore regarda sous son lit. Personne. Il avait pourtant juré entendre une voix. C'était ce qui l'avait réveillé de prime abord. Quelqu'un avait crié son prénom. À point nommé d'ailleurs, quelques secondes de plus et il serait mort. L'homme se releva, perplexe. Avait-il rêvé ? Ses yeux se levèrent et se posèrent sur le miroir de sa chambre. Il écarquilla les yeux. Doucement, hésitant, il approcha. Le reflet qui s'y trouvait n'était pas le sien. Comment était-ce possible ? Par quel miracle ?

« Qui … qui êtes-vous ? »

Rebecca pencha la tête en avant en stupéfaction. Lucy leva la sienne, Shaun se retourna.

« Non mais je rêve !» fit Rebecca.

« Ce n'est pas possible ... » souffla Lucy.

Elle se leva et approcha de l'écran de sa collègue. Dessus, les souvenirs visualisés par Clara. On y voyait Ezio debout devant son miroir. Un miroir dans lequel on distinguait très nettement sa descendante. L'Italien observa la jeune femme devant lui : brune aux cheveux bien longs, la peau blanche, des yeux noirs en amande, des traits fins, un mignon petit nez enfantin …

« Attends … tu peux me voir ?» demanda Clara interdite.

« Non seulement je vous vois, madonna, mais je vous entends. Quoi que j'ai plus l'impression de vous entendre dans ma tête.» fit Ezio avec un geste vers sa tempe.

Clara en ouvrit la bouche de stupéfaction : elle était en train de parler à son ancêtre ayant vécu cinq siècles et des brouettes plus tôt.

« Le truc de fou ! Mais comment c'est possible ça ?»

Clara leva la tête et regarda autour d'elle. Tout était sombre. Elle remarqua qu'elle se tenait devant un carré, très certainement le miroir vu de son côté.

« Est-ce vous qui m'avez appelé pendant que je dormais ? » s'enquit à nouveau Ezio.

« Oui … oui oui. Je … mais je croyais pas que tu … que vous m'entendriez.» répondit Clara.

« Si fait. En tout cas je vous remercie, vous m'avez certainement sauvé la vie. Mais dites-moi, êtes-vous un de Ceux qui étaient là avant ? » questionna Auditore.

« Ah non, moi je suis plutôt de ceux qui seront là bien après.» répondit Clara.

Elle vit son ancêtre froncer les sourcils. Soudain, l'image de la jeune femme se brouilla. Ezio vit apparaître son reflet, qui lui renvoya une image de surprise. Il resta à se fixer un moment, se demandant s'il n'avait pas rêvé. Mais en revenant vers son lit et retrouvant le cadavre, le doute fut levé. Ezio posa sa bougie près de la fenêtre, et ouvrit les volets. Un tas de foin se trouvait pile en dessous. L'Assassin empoigna le corps et le balança. Il épongea ensuite un peu le sang sur le parquet.

« Quelle drôle de nuit. Je me demande bien qui était cette fille, et si je la reverrais. Comment diable a-t-elle fait pour se retrouver dans le miroir ? » se demanda-t-il.

Il jeta le linge rougi par le sang, puis se recoucha.


Le lendemain, quand il se réveilla les images de la fille dans le miroir lui revinrent immédiatement à l'esprit. Ezio tourna la tête vers la glace suspendue au mur. Vide. Étrange. Il secoua la tête, puis attrapa ses habits d'Assassin. Il quitta ensuite l'auberge où il avait passé la nuit. Auditore retrouva La Volpe dans son repaire de voleurs. L'homme remarqua son air absent.

« Tu as mal dormi ? » questionna-t-il.

« On peut dire ça : j'ai reçu de la visite.» informa Ezio.

Il relata l'agression dont il avait été victime. Par contre, il passa sous silence son étrange dialogue avec une inconnue dans une glace. N'empêche, quand Ezio y pensait il avait l'impression tenace qu'il n'avait pas rêvé.

« Eh bien tu as eu une sacrée chance. As-tu pu voir un signe qui identifierait ce meurtrier ? » questionna La Volpe.

« Non. Je l'ai jeté dans un tas de paille, on pourra toujours aller voir. Ce sera mieux de le voir en plein jour. »

Le chef des voleurs acquiesça. L'Assassin le conduisit à l'endroit en question. Vérifiant autour d'eux, ils écartèrent la paille. L'homme était toujours là, son couteau planté en plein cœur. Ezio le fouilla. Il découvrit une chaîne portant l'emblème des Borgia en médaillon.

« Évidemment.» dit-il.

Maintenant, il savait qui avait tenté de mettre fin à ses jours et nuits. Lui et son ami quittèrent l'endroit.

« J'ai l'impression que quelque chose te tracasse. » fit La Volpe.

« On se demande quoi. J'ai manqué de me faire saigner comme un cochon cette nuit, mais je ne vois pas pourquoi je ne sifflerais pas comme un pinson. » ironisa Ezio.

« Je ne parle pas de ça. Je te connais bien maintenant et je crois qu'il y a autre chose.» sourit Volpe.

Décidément personne sur cette terre n'avait mieux choisit son surnom. Toutefois, Ezio garda le silence.


« C'est absolument incompréhensible.» dit Lucy, qui faisait les cents pas.

Rebecca se tenait auprès de Clara, toujours yeux clos. Shaun avait rapproché sa chaise et se tenait à califourchon dessus, face à Miles.

« Comment diable a-t-elle pu entrer en contact avec Ezio ? Ce devrait être impossible.» reprit la blonde.

« Va savoir. En tout cas, si elle ne l'avait pas fait nous aurions eu une belle contradiction.» intervint Shaun.

« Comment ça ? » souleva Rebecca.

« Eh bien selon toute vraisemblance cet assassin aurait dû réussir son coup. Or la date de décès d'Ezio Auditore se situe bien plus tard.» expliqua Shaun.

« Donc ce que tu es en train de nous dire … c'est que ça devait arriver ?» demanda Rebecca.

« Oui. C'est aussi ce qu'on appelle un paradoxe temporel. L'espace-temps est bien plus compliqué qu'on ne le croit. Je pense pour ma part qu'il s'agit là d'un nœud. L'histoire s'est déjà produite du temps d'Ezio -qui a donc gardé trace de cet instant- et recommence ici avec Clara puisqu'elle possède les souvenirs de son ancêtre.» exposa l'Anglais.

« Vous croyez qu'elle peut communiquer avec ses autres ancêtres ? » interrogea Rebecca.

« Qui sait. Clara a peut-être développé une affinité particulière avec Ezio. Après tout, nous avons assisté à sa naissance. Contrairement à Altaïr nous possédons un plus large panel de souvenirs. De quoi créer des liens plus forts.»

« Je vois. En tout cas c'est une grande première. Aucun des sujets que j'ai vu n'a réussi cet exploit. Tu veux bien la réveiller Rebecca ? » reprit Lucy.

« C'est justement le problème. J'essaie de lui faire ouvrir les yeux depuis tout à l'heure, mais sans succès.» avoua Rebecca.

Lucy cessa de marcher pour approcher de la demoiselle. Elle la secoua, lui parla mais rien n'y fit. Elle regarda ses collègues avec inquiétude.

« C'est certainement là l'effet secondaire de cet exploit. Qui sait ce qu'elle a déployé comme énergie pour entrer en contact avec son ancêtre.» dit Rebecca.

Ils laissèrent Clara sur l'animus, n'ayant d'autres endroits où l'installer. La journée s'écoula sans qu'elle ne reprenne conscience. Lucy l'auscultait toutes les heures. Organisme stable. Sans doute le véritable effet se produirait-il au réveil. Quelles allaient êtres les conséquences de cette profonde immersion ? Clara allait-elle se réveiller au moins ? Ce serait vraiment un comble. Le troisième jour après cette singulière aventure, la brune ouvrit les yeux.

« Hé ça y est elle se réveille !» lança Rebecca.

Lucy accourut aussitôt, accompagnée de Shaun un rien après.

« Clara ! Est-ce que tu m'entends ?» demanda Lucy.

Miles cligna des yeux plusieurs fois. Son corps se tendit un instant, puis elle prit une profonde inspiration.

« Qu'est-ce qui s'est passé ? » demanda-t-elle d'une voix quasi ensommeillée.

« Un truc absolument incroyable. Tu as réussi à parler avec Ezio.» informa Rebecca.

Clara arrondit les yeux.

« Ah oui … je me souviens. L'assassin dans sa chambre. Il m'a vraiment entendue alors. C'est dingue. Est-ce que ça s'est déjà produit ? » demanda la jeune femme.

« Non. On ne pensait même pas que c'était possible.» répondit Shaun.

Clara hocha la tête en fermant les yeux.

« Comment est-ce que tu te sens ? » interrogea Lucy.

« J'ai la tête qui tourne. Combien de temps je suis restée inconsciente ?»

« Trois jours. » fit Rebecca.

« Ah oui quand même.»

Lucy l'ausculta à nouveau. En dehors de ce coma et de cette impression de déséquilibre rien ne semblait anormal. Quoi que c'était déjà pas mal comme prix à payer. Elle lui demanda d'essayer de se lever. Mais tout tourna davantage et Clara ne put que retomber sur le fauteuil.

« Je crois que tu vas devoir te reposer encore un peu.» dit Lucy.

« Mais dis-nous avant ça … comment t'as fait ? » lança Rebecca.

Trois paires d'yeux fixèrent Clara. Cette dernière ferma les yeux.

« Je … je ne sais pas trop. Quand j'ai vu ce type entrer et que j'ai compris qu'il allait tuer Ezio … j'ai pas pu m'empêcher de vouloir le prévenir. Je me suis entendue l'appeler de toutes mes forces. Et à ce moment-là … »

Clara rouvrit les yeux, fixant le sol.

« Il s'est passé un drôle de truc. Comme si je tombais, et en même temps j'ai eu l'impression de passer sous un rouleau-compresseur. Ça été très rapide comme sensation. Et on s'est parlé.»

Elle regarda le trio, espérant que l'un d'eux avait une explication plausible.

« On dirait une immersion très profonde dans l'animus. Au-delà du raisonnable, vu que tu es restée inconsciente trois jours. C'est encore difficile à comprendre. Tu as dû développer une affinité particulière avec ton ancêtre. Cela t'as certainement demandé une énergie considérable pour parvenir à lui parler par-delà les siècles.» dit Lucy.

« Or une exposition prolongée peut avoir de graves conséquences.» rappela Shaun.

Toujours le mot qu'il faut celui-là, songea la jeune femme.

« Mais là elle n'a pas été exposée trop longtemps, mais plus profondément. Si ça se trouve c'est totalement différent.» objecta Rebecca.

« De toute manière, nous ne pouvons être sûrs de rien à l'heure actuelle. Le cas ne s'est encore jamais produit.» conclut Lucy.

Clara passa le reste de la journée sous surveillance. Elle s'alimenta de manière ordinaire, avalant un peu plus que d'habitude dû à ses trois jours de jeûne.

« J'arrive toujours pas à croire que j'ai parlé à Ezio Auditore. Il a quand même vécu y'a 503 ans au bas mot. Techniquement le fait qu'il soit mort devrait rendre la chose absolument impossible.» se dit-elle

Clara reposa son assiette à côté, que Shaun débarrassa aussitôt sans qu'elle ne s'en rende compte. Miles replia ses genoux contre elle.

« Est-ce que je suis capable de renouveler la chose ? Ce serait certainement utile, en plus d'être intéressant. En dehors de cette inconscience et de ce mal de mer, tout va bien. »

C'était décidé, elle tenterait à nouveau de lui parler dès qu'elle retournerait dans l'animus. Elle garda toutefois cette décision pour elle. Restait encore à savoir exactement comment s'y prendre. Il ne suffirait certainement pas de le vouloir. Il faudrait y mettre la même force que la première fois. Et donc retrouver l'émotion précédant la communication.

Clara ne put retourner dans les souvenirs de son ancêtre que le lendemain. Aussitôt qu'elle vit Ezio, elle se concentra. Mais … elle eut beau l'appeler, rien ne se passa. Elle ne parvint pas à renouer le contact. Cette première fois serait-elle donc unique ? Ce serait vraiment dommage.

Ezio de son côté, s'était vu regarder chaque miroir avec circonspection. Voilà une semaine qu'il avait vécu cet étrange phénomène, et il ne parvenait pas à se l'ôter de la tête. Comment reproduire la chose ? Il ignorait qui elle était, d'où elle venait, comment était-elle parvenue à lui parler. Elle avait dit être de ceux qui seraient là bien après. Mais bien après quoi ? Une catastrophe allait-elle survenir ? Quel était le rapport avec lui ? Que de questions. Comme si cette histoire avec la pomme d'Eden n'était pas suffisante. Déjà qu'il lui fallait reconstruire la Confrérie des Assassins … Le séduisant Italien rejeta la tête en arrière. Appuyé contre le mur délimitant une fenêtre sur un toit, il laissa son regard errer sur le ciel bleu. Il resta ainsi un moment, avant de rentrer dans l'établissement que tenait sa sœur Claudia.

Il poussa la porte d'une chambre, jeta sa cape sur une chaise et ses armes sur une commode.

« Ezio ! »

Le brun sursauta et regarda autour de lui. Ses yeux chocolat se posèrent alors sur un grand psyché. Elle était là.