Wouuuh, et voilà mon entrée fracassante sur le fandom d'AC ! (et dire qu'en une semaine chrono je vais presque finir le 1 et le 2, ah lala ...) Mais bon, ça on s'en fiche. Je vous présente donc humblement mon petit questionnement bête sur Léonardo et Ezio, le fait que ce dernier soit Assassin et ce que Léo sait/suppose/Déduit des pages du Codex qu'il traduit. Et les sentiments qu'il a pour Ezio (oh ouiiii). Dooonc :
Crédits : Merci Ubisoft, sans qui Ezio ne serait pas le nymphomane hétéro qu'on connaît (euh, pardon, le séducteur) et donc, qui ne m'appartient pas. De même que Léo et l'univers du Jeu.
Voilà, je vous souhaite donc bonne lecture !
Nemuri no Rori
Léonardo da Vinci avait toujours fabriqué toutes sortes de choses. Depuis très longtemps. Aussi loin qu'il s'en souvienne, il avait toujours voulu tout essayer, trouvant là des mystères qui n'attendaient que d'être résolus : les sciences et les mathématiques au service de causes plus complexes encore, les inventions. Pourtant, les choses qu'il pensait semblaient presque trop en avance sur son temps. Comme s'il entrevoyait un futur relativement lointain, mais tentait tout de même de le matérialiser sous formes d'objets. Le futur, l'avenir, les découvertes, c'était justement ce qui le fascinait. Et même si cette passion-là était majeure, il aimait aussi des arts anciens et nobles comme la peinture et l'architecture, la sculpture et les systèmes de cryptages. C'était selon lui un juste équilibre qu'il s'efforçait de respecter, et qui lui donnait quelque peu confiance en lui, sa grande timidité étant son cauchemar personnel.
Mais le jour où Ezio Auditore da Firenze, second fils de ses vénérés premiers mécènes Giovanni et Maria Auditore da Firenze, franchit sa porte, il découvrit que le passé et ses mystères avaient des secrets bien plus intéressants que ses envies d'inventeur. Ce jeune noble avait dix-sept tout juste et venait chercher en compagnie de sa mère des tableaux que cette dernière avait commandé pour leur manoir de Florence. Il découvrit alors quelqu'un de grognon, un peu désagréable et très légèrement de mauvaise foie, mais tellement charmant et impulsif qu'on ne pouvait rien lui refuser. C'est d'ailleurs en partie pour cela qu'il lui traduisait les pages étranges et manuscrites qu'Ezio rapportait de ses voyages et des aventures. Chaque fois c'était complexe et joliment orchestré, mais lui les décryptait aisément découvrant en ces écrits une source de savoir qu'il n'aurait pas soupçonné : des armes, des indications, des plans détaillés, des instructions, des mémoires même ! C'était un véritable trésor que Léonardo aurait voulu étudier davantage, mais Ezio avait ses secrets et c'était là quelque chose que le peintre respectait pour avoir vécu des périodes sombres du temps de ses débuts. En lisant le Codex – c'était ainsi que s'appelait le fameux manuscrit – il en découvrait un peu plus sur celui-ci sans avoir à lui demander directement, au risque d'essuyer un refus… Et de le mettre en colère.
Et ses conclusions étaient tous simplement terrifiantes. Dans les pages codées, du peu qu'il en avait lu, un certain Altaïr, Maître Assassin au temps de la troisième Croisade, se serait battu afin d'arrêter l'invasion des Templiers en Terre Sainte et leur vol d'un artefact ancien et tentateur : l'Orbe d'Eden. Globalement, c'était ce qu'il en avait compris, les manuscrits arrivant dans le désordre le plus total lors des passages éclairs d'Ezio à son atelier, d'abord à Florence, puis à Venise. Mais quel rapport avec la famille Auditore et sa fin tragique ? Les mystères d'Ezio et tous ces meurtres de noble ?
Des fois, Léonardo en maudirait son génie d'avoir déjà toutes les réponses à ces questions.
Il sursauta sur place quand deux coups secs frappèrent à la porte qui pivotait déjà sur ses gonds lorsqu'il se retourna, sachant déjà que la haute et large silhouette d'Ezio approchait, encore encapuchonnée de ce grand drap blanc qu'il portait depuis quelques années déjà. Une dizaine, non ?
« Léonardo ! Comment vas-tu ? »
Avec son entrain habituel, Ezio s'approcha en jetant de légers regards autour de lui. Il passait rarement à l'atelier mais tout ça semblait l'intéresser. Au moins un peu.
« Bien, bien… » Fit-il avec flegmatisme, un peu surpris par une visite si soudaine.
Remarque, Ezio débarquait toujours à l'improviste… Mais son grand sourire et son charisme éteignaient tous les reproches que le peintre aurait pu lui faire. Il appréciait décidément Ezio plus que nécessaire, pour lui passer ainsi tout ses caprices.
Une lueur d'inquiétude passa sur le visage dudit capricieux qui s'approcha.
« Tout va vraiment bien ? » Insista-t-il avec une pointe d'autorité.
Ses grands yeux bruns se plantèrent dans ceux de Léonardo qui finit par détourner le regard en se mettant à ranger légèrement son bureau.
« Oui oui, tout va bien », lui assura-t-il en se tournant finalement vers lui. Alors, qu'est-ce qui t'amène ?
La mine inquiète d'Ezio fut bientôt remplacée par une moue réjouie qui ne signifiait qu'une seule chose : encore une page de ce fameux Codex. Et lorsque le jeune homme sortit l'un de ces rouleaux de sa sacoche, Léonardo faillit hurler malgré son apparente curiosité. A croire qu'il ne servait qu'à décoder des manuscrits d'un vieil Assassin datant de près de quatre siècle. Merci du cadeau, vraiment !
Il le lui arracha presque des mains, le félicitant de sa trouvaille, puis lui tourna le dos en se mettant au travail.
« Il y en a encore beaucoup ? » Se risqua-t-il après quelques secondes de silence.
Ezio se renfrogna un peu, comme le peintre s'y attendait. Oh non, aujourd'hui ne serait pas le grand jour de la vérité, pas vrai ?
« Il m'en reste encore trois à trouver, après j'en aurais terminé avec cette quête… »
Léonardo aurait parié que ça le soulageait de ne plus venir. Puis il se fustigea pour avoir pensé une chose pareille : n'avait-il pas au moins son amitié ? Ezio l'avait aidé et secouru, toujours aimable et avait même mis sa vie en danger lors de leur périple en Romagne pour sauver la sienne. Ou alors était-ce par pitié ? Si c'était le cas, inutile de revenir. Léonardo était peut-être timide, mais pas question de se laisser mener par le bout du nez par ce jeune crétin qui se croyait sorti de la cuisse de Jupiter, si Ezio était vraiment hypocrite avec lui.
« Tu es vraiment bizarre, tu es sûr que tout va bien ? » Insista une nouvelle fois Ezio en s'asseyant sur le bord du bureau juste à côté de lui.
Le cœur de Léonardo fit un bon et long et chaud frisson traversa son corps, démarrant dans son dos pour remonter jusqu'à ses doigts et continuer jusqu'à sa tête, s'arrêtant alors qu'un long bourdonnement envahissait ses oreilles et qu'un poids prenait place dans sa gorge. Sa bouche était pâteuse et il eut soudain soif. Rarement lui et Ezio avait été si… Proches. Quelques trop rares accolades – la dernière datait de Florence, tout de même, et Ezio n'avait pas semblé d'avis de renouveler l'expérience lorsqu'il s'était installé à Venise dans son atelier – et des poignées de mains, mais rien de… De vraiment plus proche que cela.
« Depuis qu'on a été poursuivi dans les montagnes, tu agis… Enfin, tu es très étrange », se rattrapa Ezio en rabattant sa capuche en arrière pour passer une main lasse dans ses cheveux sombres.
Un souvenir insidieux que Léonardo avait enfoui remonta à la surface en le narguant.
La calèche.
La fameuse calèche. Il avait vraiment cru qu'il allait s'envoler, ce jour-là, quand, au comble de la joie il avait vu Ezio venir s'asseoir à ses côtés pour prendre les rênes. Mais ça avait été de trop courte durée, car la course poursuite avec les cavaliers d'un certain Espagnol dont Ezio s'était attiré les foudres avait mis fin à leur discussion ainsi qu'à la promiscuité propice aux révélations qu'il y avait entre eux. Là, c'était pareil. Ezio assit sur le bureau, son très noble postérieur posé sur le bois sombre et simple mais solide qui composait le meuble, lui penché sur un manuscrit quadricentenaire et très précieux juste à côté de la personne qui accaparait ses pensées – un peu trop, d'ailleurs – prêt à le décrypter pour que tout cela finisse et qu'il puisse aller prendre l'air pour se changer les idées. Parce que là, Ezio était vraiment trop près. Et Léonardo avait très envie de le toucher. Et pas que de façon amicale.
« Non, tu te fais des idées, je t'assure ! »
Un peu trop enjoué peut-être, songea le peintre en arborant un sourire d'excuse qui ne sembla pas convaincre le noble, qui, bras croisés, le menaçait du regard afin qu'il avoue tout.
« Puisque je te dis que tout va bien, Ezio », le rassura Léonardo en posant une main sur son épaule.
Et voilà, il avait cédé. Pourtant il s'était promis de ne jamais se laisser tenter par l'envie de toucher Ezio plus que de nécessaire, ce dernier semblait ne pas apprécier le contact d'autres personne que les femmes. Le peintre ne put s'empêcher de se sentir mal. Oui, il l'avait bien vu, le même Ezio Auditore da Firenze, au Carnaval de Venise, allant de groupe de femmes en groupe de femmes avec un sourire charmeur pour récupérer les rubans et décrocher un masque d'or – sans doute pour aller faire Dieu sait quoi à un Bal grotesque rempli de femmes engoncées dans des corsets et fardées comme des courtisanes de petite vertu qui ne pensaient qu'à…
Léonardo soupira intérieurement et se passa une main sur le visage pour chasser ses pensées vengeresses. Critiquer ces femmes ne ferait pas rester Ezio auprès de lui plus que le temps d'un décodage de parchemin vétuste, et il n'aimait pas médire sur les gens.
« Tu vois, ça ne va pas ! » Plaisanta Ezio en décroisant les bras pour lui taper à son tour sur l'épaule. « Allez, idiota, dis-moi donc ce qui te passe par la tête. »
Léonardo repoussa le parchemin et songea sérieusement à s'asseoir à côté d'Ezio pour être encore plus proche de lui. Mais sa conscience le lui interdit, préférant l'amitié du jeune noble à sa haine s'il venait à apprendre les pensées cachées du peintre timoré qu'était son ami, mais se mettre face à lui alors qu'il était assis en face… Aurait été encore plus tendancieux. Finalement Léonardo s'appuya dos contre le meuble en se tournant à demi vers Ezio dont les yeux bruns étaient pleins d'interrogations se demandait-il si Léonardo allait bien, s'il avait des soucis, et si oui, lesquels étaient-ce ? Le concerné espérait ardemment que ce soit le cas, même s'il savait que le noble n'hésiterait jamais à l'aider en cas de force majeure. Et vu ses compétences… Et ce qui était décrit dans les pages fripées du Codex… Peu de gens pourraient lui faire face et survivre. Si Ezio était bien ce que Léonardo pensait qu'il était. Et sans se vanter, ses déductions – qu'elles soient mathématiques ou logiques – étaient rarement erronées.
Ezio semblait s'impatienter.
« Léonardo ? »
Cette fois, il avait l'air réellement inquiet devant le mutisme de son ami qui semblait fixer un point loin derrière lui. Il se tourna pour vérifier, l'air penaud, et ne vit rien qui aurait pu expliquer l'attitude étrange du peintre. Ezio agita sa main devant le visage de Léonardo, qui sortit de sa rêverie avec un léger sursaut, papillonnant des yeux à la recherche d'une explication.
« Ah, excuse-moi j'étais perdu dans mes pensées… Tu disais ? »
Un léger sourire et un petit mensonge qui auraient pu décourager n'importe qui de s'élancer plus avant dans des questions plus précises et donc, plus embêtantes. Mais évidemment, Ezio allait insister, ça, Léonardo en était certain, car connaissant le caractère impétueux et impulsif d'Ezio, il n'arrêterait pas avant d'avoir eu une réponse convenable et satisfaisante… Ce qui voulait dire beaucoup d'embêtements au final, car si Ezio ne lui faisait plus confiance, Léonardo ne pourrait plus jamais se regarder dans un miroir… Bon, d'accord, il exagérait peut-être un peu, là. Un peu. Mais lui avait la confiance d'Ezio et la réciproque était vraie, alors tout perdre pour une histoire de fantasmes sur fond de décryptage de vieux parchemins… Il en aurait ri s'il avait été dans une situation moins épineuse, parce qu'il sait très bien, trop bien même, qu'Ezio ne va pas tomber dans le panneau et continuer son petit interrogatoire encore quelques longues et éprouvantes minutes… Le peintre songea amèrement qu'il le connaissait trop bien.
« Léonardo. Ne joue pas à ça avec moi, tu sais très bien que ça ne marchera pas. »
Définitivement trop bien.
« Quand tu souris comme ça c'est que tu caches quelque chose. »
Et la réciproque semblait malheureusement vraie… Et le peintre en exultait intérieurement. Alors, comme ça, Ezio faisait attention à lui, connaissant ses manies et ses subterfuges après de si brèves rencontres, irrégulières et étalées sur presque dix années, dix longues années de mystères et de secrets ?
Léonardo s'autorisa un soupir sonore, prouvant ainsi toute son affliction.
Qu'allait-il bien pouvoir inventer pour ne pas dire qu'il voulait plus, savoir plus, comprendre toujours plus le très grand séducteur, Ezio Auditore da Firenze, ne l'avoir qu'à lui seul sans jamais le partager avec personne, pas même une femme ? Oh oui, lui dire serait vraiment du plus bel effet. « Pardon Ezio, mais comme tu ne le sais pas encore, je vais te le dire : je veux ton corps, je veux que tu sois ma Galatée tandis que je serais Pygmalion, et… ». Et les déclarations lyriques étaient à bannir. Dès qu'il mentait, Léonardo en usait à outrance pour leurrer son interlocuteur, et quiconque le connaissait un peu ne se laissait plus prendre dans ces pièges un peu grossiers – sa mère et quelques autres amis au nombre très réduit avaient fini par découvrir ce stratagème. Et inutile de dire qu'Ezio faisait partie des « quelques amis », ce qui n'arrangeait en rien ses problèmes.
« J'ai beaucoup de travail en ce moment, et j'ai pas mal de tableaux en retard, et j'aimerais avancer les plans de quelques machines dont j'ai eu l'idée… Mon Dieu, si seulement les journées pouvaient être plus longues, on ferait bien plus de choses, tu ne crois pas ? … Et donc, mes commanditaires sont un peu colère, tu vois ? » Bredouilla-t-il timidement.
Croiser les doigts pour que ça marche, Léonardo savait le faire et s'il n'avait pas été sûr qu'Ezio l'apercevrait, il l'aurait fait.
Mais voilà, il ne l'a pas fait.
« Tu me mens » souffla Ezio en se tournant vers lui, presque intimidant de part sa haute stature et ses larges épaules.
Léonardo se redressa, quittant le soutien du bureau sur lequel Ezio était toujours assis pour se tourner face à lui. Tant pis pour le côté tendancieux, il fallait qu'ils s'expliquent un peu. Quitte à devoir faire face à ses yeux bruns si expressifs, ses cheveux ébouriffés tirés en arrière et attachés par un lacet, son visage à la peau foncée, sa cicatrice à la lèvre, le côté anguleux de sa mâchoire, l'aura charmante qu'il dégageait en toute circonstance, le peu de sa peau que laissait entrevoir son col ouvert sur la base de son cou… Quitte à subir le supplice le plus tentateur au monde.
« Mais non ! Je tente de t'expliquer qu'un peintre a des soucis autres que ceux d'un Assassin ! Voilà ! »
. . .
Boulette.
« Euh… Enfin je voulais dire que tu me déranges un peu, là.
- …
- Ezio ?
- …
- Tu es fâché ?
- … »
Léonardo soupira et tourna le dos à son ami. Voilà, l'accord tacite qui voulait qu'il ne demande rien venait d'éclater en morceau sous ses yeux. Et merda, tiens.
Ezio affichait un air indescriptible, comme tracassé et à la fois très ennuyé et très très énervé par la découverte et les injonctions de Léonardo qui lui, ne savait plus où se mettre. Il se dandinait d'un pied sur l'autre, puis partit farfouiller dans un coffre pour éviter le regard du jeune noble.
« Léonardo… »
Sentencieuse, sa voix s'élevait dans l'air comme celle d'un garde vous rappelant à l'ordre pour des broutilles. En un peu plus sérieux, quand même. Et effrayant aussi. Toujours occupé à farfouiller, Léonardo ne l'entendit pas – ou plutôt, fit semblant de ne pas l'avoir entendu – et continua de sortir et ranger bruyamment des objets du coffre posé au fond de la salle contre un mur, si bien qu'il ne se rendit pas compte du léger craquement de la table indiquant que quelqu'un se levait, ou encore le petit cliquetis métallique de l'armure d'Ezio à chacun de ses pas, qui se rapprochait sentencieusement de lui, agenouillé devant son coffre.
Alors, évidemment, il fut relativement surpris en remarquant qu'Ezio se tenait derrière lui, penché pour mieux voir ce qu'il fabriquait, sa main posée contre le mur. Légèrement coincé, il décida de continuer à faire comme si de rien était, bougeant et triturant nerveusement des instruments de mesure, un télescope replié, des parchemins, une dague – oh, une dague ? – un compas qui n'indiquait pas le Nord, une balle, des babioles et le petit mannequin de bois que Leonardo avait remarqué sur un des étals lors de leur visite accélérée de Venise. Il allait le ranger d'un geste rageur lorsqu'il se souvint qu'Ezio était derrière lui et n'apprécierait sans doute pas cette marque de colère inutile qui risquait de casser quelque chose dont Léonardo avait eu terriblement envie… Surtout que ce petit pantin de bois était, au final, très utile pour des croquis mineurs.
Un des genoux d'Ezio tapa doucement dans ses côtes, à sa gauche.
L'excuse du jeune noble – d'ailleurs, avait-il seulement parlé ? – ne parvint pas jusqu'à ses oreilles tant il était envahi de frissons et d'une agréable chaleur qui se diffusait dans son corps depuis le point de contact de leurs deux corps. La poupée de bois tremblait dans les mains de Léonardo qui la serrait aussi fort qu'il ne pouvait pour le cacher à Ezio. S'il se rendait compte des tremblements, du fait que le peintre mordait sa lèvre nerveusement et des jolies et chatoyantes couleurs qui ornaient ses joues… Mon Dieu, pourquoi ne pas avoir d'Ezio un crétin aveugle à tout sentiment ? Pour le peu que Léonardo en savait – le reste, il l'avait brillamment déduit à cause des traces et des odeurs de parfum laissés par les femmes – Ezio était un séducteur qui ne refusait jamais son lit à une jolie demoiselle. Il l'encourageait sans doute. Ses dents s'enfoncèrent un peu plus dans sa lèvre à cette pensée, car même s'il n'avait jamais assisté directement à ce genre de scènes, les racontars et les rumeurs qu'il entendait dans les rues suffisaient à le convaincre que non, Ezio n'était définitivement pas un homme pour lui. Il aimait les femmes. Un peu trop, sans doute, mais les faits étaient là.
« Retourne-toi, je vais pas te manger » Plaisanta de nouveau l'Assassin.
Et il saurait reconnaître les signes, ces fameux trucs qui laissent entrevoir qu'une femme se meure de désir pour vous. Alors avec un homme, c'était à peu de chose près la même histoire, alors il ne se tournerait pas, oh non ! Et soudain Léonardo eut très envie qu'Ezio s'en aille et le laisse seul à son chagrin. Pars, laisse-moi crever d'amour pour toi, crétin d'Assassin nymphomane et séducteur, coureur de jupon et… Pourquoi j'en viens à t'insulter ?
Il allait forcément comprendre. Sa voix amusée et malicieuse sentait le réchauffé, comme s'il essayait de se convaincre que tout ce qu'il comprenait était une blague. Ezio n'est pas bête. Au contraire, il comprend vite, analyse vite, et réagit vite. Donc, en toute logique, s'il s'enfuit dans les deux secondes et ne rien plus jamais… A part pour ses foutus feuilles jaunes… Soit il fait comme si de rien était et on en reparle plus jamais.
Connaissait le caractère impulsif d'Ezio, ce serait plus un truc du genre…
« A moins que tu veuilles que je le fasse… »
De CE genre là, oui.
…
Attendez une minute, il a vraiment dit ça ? Léonardo se secoua. Non, sérieusement ?
« Léo… »
Et maintenant un sobriquet ridicule ? C'est officiel, Léonardo da Vinci peut rêver éveillé ! Non, non. Ezio aime les femmes, il ne doit pas savoir, Ezio aime les femmes, il sait, et… Oh Mon Dieu !
