Bonjour à vous chers lecteurs, chères lectrices !
Aujourd'hui, je vous propose le début de ma toute première fiction Minerva McG./Hermione G. ! J'ai fais de mon mieux pour respecter le caractère de chaque personnage mais je ne suis pas encore très à l'aise. Soyez donc indulgent avec moi, s'il vous plait ? Je vous invite à laisser vos impressions, conseils, critiques (constructives dans l'idéal. Un "bouh c'est nul", je m'en passerais) en tout genre. Je vous assure que c'est toujours utile pour s'améliorer.
Sur ces bonnes paroles, je vous souhaite d'avoir une bonne lecture et je vous dis à très bientôt je l'espère pour la suite !
Amicalement,
DevilK.
Ps : Pardonnez-moi pour les fautes qui peuvent rester. J'ai pourtant vérifié plusieurs fois.
Harry Potter
Minerva McGonagall & Hermione Granger
~ Just A Few Tears ~
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Résumé : Hermione, enfin libre de penser à autre chose que sauver le monde, revient à Poudlard pour terminer ses études avec Harry et Ron. La guerre et Bellatrix ont laissées leurs marques dans son cœur et sa peau. Être le cerveau du Trio d'Or n'aura pas été de tout repos pour elle et maintenant qu'elle peu enfin avoir un peu de tranquillité, les conséquences du combat contre le Seigneur du Mal ont raison d'elle. Après avoir pleuré ses camarades perdu au combat, aidé à la reconstruction de l'école et tenter de gérer ses cauchemars relatif à sa captivité entre les mains de Lestrange, la belle Gryffondor ne s'attendait pas à ce que l'amour se manifeste et devienne un problème encore plus important à traiter. Mais … est-ce vraiment bien le cas ?
Chapitre 1 :
Le Rugissement De La Lionne
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Hermione était assise sur le rebord d'une fenêtre dans la salle commune des Gryffondor. Son regard se perdait face à l'étendue sauvage qu'offrait une telle place, le soir était tombé depuis longtemps et ses camarades dormaient tous à poing fermé. La cheminée crépitait agréablement, fournissant une chaleur acceptable pour cette heure de la nuit. Quelques frissons sur sa peau, la jeune femme remonta la couverture sur ses épaules et soupira. La guerre avait laissé ses traces, certes le château était de nouveau sur pieds et la vie avait repris son cours mais la guerre avait laissé ses traces dans les murs et dans le cœur de ses étudiants. Mais là où une guerre se termine, une autre commence. Maintenant que Voldemort ne représentait plus une menace, qu'elle n'avait plus besoin de malmener son cerveau pour trouver les Horcruxes, que les préoccupations comme savoir où se cacher et placer des sortilèges pour leur sécurité, la peur constante d'être traqués et découverts, maintenant que toutes ces choses n'étaient plus, la question qu'elle avait repoussée depuis de nombreuses années harcelait son esprit nuit et jour. Elle, Hermione Jean Granger, la sorcière la plus douée de sa génération, héros de guerre, amie de celui qui a survécu, cerveau du Trio d'Or, ne pouvait plus réprimer ses sentiments pour la sorcière la plus puissante depuis Albus Dumbledore, la Maîtresse incontestée de Transfiguration, la perfection même d'élégance et d'intelligence, la vénérable et respectée Directrice de Poudlard, Minerva McGonagall. Elle gémit faiblement, fermant les yeux. Oui, maintenant qu'elle n'avait plus rien pour distraire ses pensées, son esprit divaguait sans cesse vers son professeur. Bien sûr qu'elle était encore étudiante, bien sûr que son enseignante bien aimée ne la verrait jamais comme la femme qu'elle était, bien sûr l'âge et l'étique professionnel les séparaient et les sépareraient toujours. Parce que Minerva ne céderait jamais et, si elle éprouvait réellement quelque chose, n'admettrait certainement pas ses sentiments. Elle n'avait aucune chance mais par la barbe de Merlin, qu'elle aimait cette femme ! Le son élégant de sa démarche dans les long couloirs de l'école, son accent écossais plus prononcé lorsqu'elle perd patience, les rares sourires qu'elle daigne accorder et ses yeux … Merlin, qu'elle soit damnée si elle niait avoir la chair de poule chaque fois qu'ils se posaient sur elle ! Elle pourrait se perdre dans ce regard perçant couleur émeraude, comme si tout à coup, l'Écosse était à porter de main. Parfois clair d'espièglerie, parfois sombre de colère, une multitude de nuance se mélangeaient au bon vouloir de ses émotions. Hermione avait apprit à observer attentivement chaque mouvement, chaque intonation dans sa voix, fascinée par cette incroyable sorcière qui satisfaisait sa soif de connaissance, pendu à ses lèvres pour boire chacun de ses mots et bien plus si elle le lui permettait. Un autre soupir de désespoir, elle secoua la tête. Son esprit était tourmenté par l'explosion soudaine de toutes ses émotions, tellement qu'elle n'en trouvait pas le sommeil.
« Mais à quoi penses-tu, Granger ?! Reprends-toi bon sang ! »
Un léger grondement dans sa voix, Hermione se leva mais son cœur était lourd. Se réprimander n'y changerait rien, elle était amoureuse et rien n'est plus fort, parfois même plus douloureux que l'amour. La situation était pathétique et dangereuse, pour elle comme pour son cher professeur. Pathétique parce qu'elle n'était pas idiote pour croire un seul instant que son amour lui serait retourné, elle essayait de se raisonner mais en vain. Dangereuse car, si ses sentiments venaient à être découvert, Minerva aurait des problèmes et pourrait même perdre son poste et elle ne permettrait jamais qu'une telle chose arrive. De toute les femmes sur terre, son cœur avait choisi la personne qui lui correspondait le mieux et c'est peu dire, elle lui correspondait PARFAITEMENT. La réalisation était d'autant plus difficile, cette chère McGonagall lui convenait en tout point, bien plus que ne le ferait un autre et surtout pas Ron. Mais même si elle convoitait la compagnie de son mentor, rien ne l'autorisait à l'avoir pour autant. Ses sentiments devraient rester cachés, aussi longtemps que possible, à défaut de pouvoir aimer quelqu'un d'autre car personne, non personne ne prendrait son cœur comme l'avait fait involontairement le professeur cette nuit là, sa première année et toute première nuit à Poudlard. Hermione tomba à genoux, le visage entre les mains, la douleur l'accablait, jamais elle ne pourrait avoir cette femme et pourtant son foutu cœur ne faisait que la désirer d'avantage. Soudainement à l'agonie, elle faisait de son mieux pour taire ses pleures de plus en plus fort. Personne ne devait la voir dans cet état, elle ne voulait pas être questionnée et encore moins inquiéter ses amis mais son amour pour Minerva était un lourd fardeau à porter, surtout seule. Avec tout le courage d'une Gryffondor digne et fière, elle ravala sa peine et prit quelques minutes pour se reprendre. Elle essuya ses larmes d'un revers de main et inspira profondément avant de retourner dans les quartiers privés de la préfète en chef, sa chambre. Non, personne ne saura jamais qu'Hermione Granger, écrasée sous le poids de ses sentiments, pleura juste quelques larmes en quittant le monde insouciant des amourettes d'adolescentes pour faire ses premiers pas dans celui difficile et douloureux des adultes.
Après une nuit difficile et agitée, la préfète en chef des Gryffondor marchait d'un pas lent et fatigué dans la grande salle. Plusieurs semaines étaient passées depuis qu'elle avait accepté ses sentiments pour son mentor et comme elle s'y attendait, ils n'avaient fait que croître. Pire encore, ses nuits étaient tourmentées par des fantasmes qui feraient rougir un gobelin de honte, autant dire qu'elle ne dormait pas beaucoup mais au moins, ses cauchemars étaient moins fréquents. Les premières années la saluaient chaleureusement, salutations auxquelles elle répondait d'un petit sourire mais tout le monde pouvait voir qu'elle n'était pas d'humeur aujourd'hui. Bien que présentable et toujours soignée d'apparence, les rougeurs dans ses yeux ne trompaient personne. Elle se fraya un chemin jusqu'à la grande table de leur maison, s'asseyant à sa place habituelle. Sachant déjà qu'elle n'allait pas beaucoup manger, elle piocha ici et là sans grand appétit. Inquiet de voir son amie aussi morne ce matin, Harry lança un regard curieux vers Ginny qui haussa les épaules en secouant la tête. Il soupira doucement et posa délicatement une main sur celle qui semblait hésiter entre pain grillé et brioche.
« 'mione ? »
Sa voix était douce et bienveillante quoiqu'un peu soucieuse, assez pour attirer son attention. Le vert profond rencontra le marron terne, qui retint son souffle un instant. Ce vert … Non …
« Hermione ? »
Visiblement très inquiet, le jeune homme resserra doucement sa prise sur la main de la brune. Celle-ci cligna des yeux plusieurs fois, encore perdu dans son propre monde, avant de revenir sur terre.
« Oui ? Hum … Désolé, j'étais … ailleurs. »
« Est-ce que tout vas bien ? Tu as l'air un peu … fatiguée. »
Elle se réprimanda pour avoir été si négligente et le rassura avec un sourire.
« Oui … Oui, tout vas bien. Merci Harry. Juste un peu stressée je suppose. Tu sais bien, les ASPIC et tout le reste, sans parler de mon incapacité à choisir un plan de carrière futur. »
Bien que l'excuse qu'elle trouva lui semblait particulièrement boiteuse, Harry semblait s'en contenter et lui adressa un sourire avant de reprendre son déjeuner.
« Je suis bien d'accord pour dire que les examens qui nous attendent sont particulièrement difficiles mais tu sauras te débrouiller, j'en suis sûr. »
Incertaine, elle soupira doucement mais concéda néanmoins à accepter le compliment. Elle était brillante et tout le monde le savait, avec ses notes toujours au top et les événements avant et pendant la guerre contre Voldemort, elle l'avait montré et démontré un nombre incalculable de fois. Son titre de sorcière la plus douée de sa génération lui collait à la peau. Elle était le cerveau du Trio d'Or après tout.
« Allez 'mione ! On commence la journée avec trois heures en compagnie du Professeur McGonagall, ton cours préféré ! »
Mais cette nouvelle ne la réjouissait pas vraiment. Elle enfouit son visage entre ses mains et, avant qu'elle ne puisse l'en empêcher, un son entre gémissement et grognement sortit de sa bouche, continuant de gronder dans sa gorge. Ses deux amis ne s'y attendaient visiblement pas et se regardèrent, incertain de ce qu'il se passait. La brune le savait bien et s'excusa. Ils haussèrent les épaules et la conversation reprit son cours. Ginny soupira et regarda furtivement vers la directrice qui semblait prise dans une conversation avec son adjoint.
« Pauvre Professeur McGonagall, être directrice et continuer à enseigner ne doit pas être facile à assumer tout les jours. »
Harry, aillant terminer son repas, s'essuya la bouche avec une serviette et se servit un verre de jus d'orange.
« Oui mais le professeur Flitwick est un bon adjoint. Et puis, aucun des professeurs s'étant présentés pour la remplacer n'a été assez bon pour rester. Elle doit avoir de grandes exigences, chose normal je suppose, alors elle n'a pas vraiment le choix. »
« Peut-être mais … avec la guerre … la reconstruction … tu sais … »
Penchée sur son assiette, Hermione écoutait sans vraiment participer. Elle osa tourner son regard vers la table d'honneur et se retrouva plongée dans une paire d'yeux qui lui donnait la chair de poule. Ce regard perçant lui coupait le souffle, mettant son âme à nue. Le rouge lui monta rapidement aux joues mais impossible de détourner les yeux, elle était soudainement prise aux pièges dans les luxuriante forêts d'Écosse. Merlin, cette femme allait la tuer !
Bien que le réveil est été difficile, Minerva McGonagall se présenta à l'heure pour le déjeuner. Elle s'assit dans son fauteuil et salua ses collègues et amis. Bientôt, la nourriture se présenta dans son assiette accompagnée d'une tasse de thé. Elle l'a prit en main et souffla calmement pour refroidir quelques peu ce liquide aux arômes merveilleux qui lui arracha presque un léger ronronnement de satisfaction en humant son doux parfum. La journée ne commençait pas si mal après tout. Mais avant qu'elle n'est le temps de prendre une gorgée, une petite agitation alerta ses sens de chat.
« Là voilà ! »
Un sourcil curieux arqué, la directrice leva les yeux pour comprendre d'où venait cette ambiance d'euphorie qui semblait soudainement flotter dans l'air. Flitwick secoua la tête.
« Les premières années de Gryffondor semblent bien agitées ce matin. »
« En effet. »
Un petit groupe d'élèves semblait guetter aux portes et se raidir assez vite avant de s'en éloigner quand une jeune femme se présenta. Une jeune demoiselle se montra plutôt courageuse et s'avança d'un pas.
« Bonjour Hermione ! »
Cette audace lui valu des regards désapprobateurs de ses camarades. La belle brune leur adressa un sourire avant de s'avancer avec grâce vers Harry et Ginny. Elle ne remarqua pas les chamailleries qui avaient commencé dés qu'elle eu le dos tourné mais étant une animagus, Minerva pouvait les entendre clairement.
« Hey, c'est Miss Granger ! »
Visiblement contrariée, la cheftaine de ce qui semblait être un début de fanclub, pinça sans vergogne le membre rebelle qui avait franchi la ligne à ne pas dépasser. Une distraction amusante qui aura au moins le mérite de la faire sourire discrètement. Il ne fallut que quelques seconde pour que l'ambiance se calme d'elle-même et que chacun retourne à ses activités. Minerva cependant, se surprit à attarder son regard sur la table des Gryffondor. Ses yeux verrouillés automatiquement sur une étudiante en particulier, elle commença à l'analyser avec attention. Hermione semblait fatiguée, le rouge de ses yeux ne passait pas vraiment inaperçu. Une nuit difficile sans doute. Elle était impeccable, comme d'habitude. Ses cheveux était beaucoup moins indisciplinés que par le passé et semblaient même se raidir avec le temps malgré quelques boucles sauvages par-ci et là. Ils coulaient sur ses épaules, encadrant ce jolie visage. Quelques picotements dans le bout de ses doigts faisaient trembler légèrement la main de la directrice, comme si son corps anticipait la sensation de pouvoir y glisser ses mains. Son pull noir moulait parfaitement ses formes de femme, le col de sa chemise était lisse et sa cravate, nouée avec perfection. Ne sachant pourquoi, l'audace poussa la vieille sorcière à regarder plus bas et sentit son cœur louper un battement. La jeune Gryffondor avait les jambes croisées, relevant sa jupe pour laisser entrevoir la limite entre ses collants noirs et le début d'une peau vers un lieu interdit de tout regard. Par Merlin !. A la recherche de ce souffle qui semblait lui manquer, la vénérable directrice sentait sa gorge devenir sèche et s'empressa de boire son thé. Elle ferma les yeux pour ne plus voir cette paire de cuisses qui lui faisait de l'oeil. A quoi pensait-elle pour l'amour de Merlin ! Contrariée de s'être laisser aller de la sorte, Minerva soupira de frustration et se réprimanda intérieurement. Il était clairement inapproprié et catégoriquement inacceptable de regarder un étudiant de cette façon ! Elle avait beau le savoir, elle ne pouvait pas nier ses sentiments pour la jeune femme. Ils étaient bien trop persistant et elle avait déjà tout essayé pour les chasser mais en vain. Elle ne savait plus exactement à quelle moment elle avait cesser de voir Hermione comme une étudiante, autour de sa 4ème année sans doute. Elle était choquée au début, bien sûr, sans voix et incrédule face à ses propres désires. Jamais dans sa carrière, elle n'avait laissée cet incident se produire mais son attachement pour Hermione n'avait rien de commun non plus. Elle en avait prit conscience l'année dernière, quand le trio n'était pas revenu à Poudlard. Sa protégée lui manquait terriblement, elle s'était fait d'autant plus de cheveux blancs à l'idée qu'elle soit blessée ou pire. Finalement, se battre contre son amour naissant ne servait à rien et elle avait renoncé à le faire. Malgré tout, il était hors de question qu'elle agisse pour autant. Non, elle enfermerait tout même si cela devait lui prendre le peu d'énergie qu'il lui restait et lui mettre prématurément un pied dans la tombe ! Toutefois … Serait-elle réellement capable de le faire en sachant qu'Hermione avait non seulement volé son cœur de femme mais aussi réveillé l'intérêt farouche de son animagus par la même occasion … ? Probablement pas … La tentation était trop dur et pour la première fois depuis un très long moment, elle n'était pas sûr de pouvoir taire l'animal. Son engouement pour la jeune femme était difficile à contenir, comme si elle avait de nouveau 20 ans. Il était sauvage, farouche, irrésistible. Elle soupira doucement, prenant un zip de thé. L'année n'allait certainement pas être facile, garder ses yeux et ses pensées loin d'Hermione devenait assez difficile. Surtout quand le souvenir de leur étreinte après la bataille finale persistait à la hanter la nuit. Même les yeux clos, elle pouvait de nouveau sentir la chaleur de la jeune femme envahir son corps et la faire frisonner. Non, non, non par la barbe de Merlin ! Assez, Minerva ! Une autre gorgée pour se détendre, elle inspira profondément en espérant n'avoir attiré l'attention de personne. Plusieurs minutes lui avait été nécessaire pour se reprendre et après une deuxième tasse de thé, ses pensées semblaient s'être apaisées. Elle se délectait de chaque gorgée avec bonheur avant de reposer sa tasse et aurait voulu s'en servir une autre mais la voix de son adjoint l'arrêta dans son élan.
« Tout vas bien, Directrice ? Vous semblez … agitée. »
Prise en train de rêvasser comme une adolescente, vraiment Minerva. Se redressant dans son siège, Minerva se racla légèrement la gorge et s'essuya le coin de la bouche avec une serviette.
« Merci Filius, je vais bien. Beaucoup de travail et peu de repos je le crains. » soupira-t-elle doucement. Face à son vieil ami, elle pouvait se le permettre. « Il faut croire que je ne suis plus aussi jeune. » Certes, l'intonation dans sa voix invitait à la plaisanterie mais son collègue n'était pas sot. Il savait que la directrice ne le faisait qu'a moitié et secoua légèrement la tête en lui offrant un sourire. La discussion s'arrêta là, elle allait prendre congé avec son thé jusqu'à ce qu'une voix attire son attention, une fois de plus. Intriguée par ce que ses oreilles avaient commencé à entendre, elle se ravisa. Faisant mine de boire tranquillement, elle ferma les yeux et concentra toute son attention sur un échange tout à fait intéressant.
« Allez 'mione ! On commence la journée avec trois heures en compagnie du Professeur McGonagall, ton cours préféré ! »
Monsieur Potter semblait bien enthousiaste. Un sourire discret se dessina sur les lèvres de leur enseignante et directrice. Effectivement, sa première heure de cours était avec les 7ème années et plus précisément, avec une mademoiselle je-sais-tout qui serait au premier rang et dont elle était très friande. Enseigner était un plaisir mais apprendre à Hermione était un pur bonheur. Cette jeune dame était un livre vierge de tout enseignement magique à son arrivée et elle se réjouissait secrètement d'être l'une des nombreux auteurs qui avaient grandement contribué à remplir ses pages blanches de diverses connaissances. Et si les bruits de couloirs étaient juste, elle était l'enseignante préférée de ce petit génie. Elle n'aimait pas particulièrement écouter les ragots mais l'envie de tendre l'oreille était beaucoup trop difficile à combattre quand le nom de sa jeune lionne était cité. Et quelle fut donc sa surprise quand au lieu d'un sourire radieux et des yeux pleins d'envie, elle n'eut pour réaction qu'un bruit guttural entre grognement et gémissement. Fronçant les sourcils, Minerva jeta un coup d'œil rapide sur le trio, Hermione n'était visiblement pas très heureuse d'aller en cours aujourd'hui. Pourquoi donc ? La transfiguration était pourtant son sujet de prédilection.
« Pauvre Professeur McGonagall, être directrice et continuer à enseigner ne doit pas être facile à assumer tout les jours. »
« Oui mais le professeur Flitwick est un bon adjoint. Et puis, aucun des professeurs s'étant présentés pour la remplacer n'a été assez bon pour rester. Elle doit avoir de grandes exigences, chose normal je suppose, alors elle n'a pas vraiment le choix. »
« Peut-être mais … avec la guerre … la reconstruction … tu sais … »
Effectivement, la reconstruction de Poudlard avait demandé beaucoup d'effort même si une grande partie de la rénovation avait été possible grâce à la magie. En devenir la Directrice à la place de son vieil ami Albus avait eu raison d'elle, tout le travail à fournir pour que l'école ne ferme pas ses portes lui avait demandé plusieurs nuits blanches et un moral d'acier qu'elle n'était pas sûr d'avoir. A peine avaient-ils eu le temps de pleurer leurs morts que le ministère était déjà sur son dos pour nettoyer le champ de bataille qu'était devenu le château. D'autant plus que concilier ses responsabilités de Directrice et celles d'enseignante n'était pas chose aisée. Jongler entre les deux lui apportait une charge supplémentaire mais comme l'avait si bien fait remarquer le jeune Potter, aucun professeur ne s'était encore montré à la hauteur pour prendre sa place. Et puis, si elle délaissait ses classes pour ne se consacrer qu'à sa fonction de Chef d'Établissement, elle perdrait sans doute la tête et elle n'avait pas besoin de ça pour le moment. Après tout, même si ce n'était que pour quelques heures, rester près de sa protégée la maintenait saine d'esprit. Enseigner était une distraction dont elle ne pouvait se passer pour le moment.
Distraite par son flot de pensée, elle rencontra inconsciemment le regard d'une certaine étudiante. Alerté par ses sens, Minerva semblait soudainement consciente de cela et ne pouvait détourner les yeux. Perdue dans ce brun envoûtant mais fatigué, elle en oubliait presque de respirer. Son cœur commençait à battre plus vite et plus fort dans sa poitrine, les réflexions animal prenant peu à peu de plus en plus de place sur celles de la femme rationnelle qu'elle était. L'étincelle dans ces yeux chocolat manquait, la guerre avait laissé ses marques là aussi. Bien plus que chez les autres. Elle en était parfaitement consciente et ne manquait pas de solution très … alléchantes pour remédier à ce problème. Un sourire farouche mais discret de sa part avait suffit pour que la demoiselle rougisse, alimentant malgré elle les pensées pas si innocentes du Tabby. Adulte et responsable à bien des égards, elle savait que son comportement n'était pas du tout approprié. Bien qu'elle ne fasse que regarder et offrir un sourire 'aimable' aux yeux des autres, ses intentions intérieures étaient tout autre. Que Merlin lui pardonne, Hermione la rendait folle et lui donnait des envies qu'elle pensait disparu depuis des décennies. Le Tabby était catégorique, la jeune lionne lui appartenait mais la femme ne voulait pas céder. Elle devait se reprendre et vite mais ni elle, ni Hermione ne semblait en être capable. Plongées dans leur petit monde, plus rien ne semblait avoir d'importance autour.
Hermione ne savait plus où se mettre. Minerva McGonagall, le strict et réservé professeur de Transfiguration craint mais respecté était en train de … flirter avec elle ?! Même si ce n'était qu'un contact visuel, elle n'était pas encore aveugle au point de ne pas voir l'aura très différente que dégageait sa directrice bien aimée. Et ce petit sourire à peine visible et pourtant bien présent … ! Vraiment, avait-elle seulement conscience de l'effet qu'elle avait sur elle ?! Non, elle ne devait pas ! Détournes les yeux, Hermione. Détournes les yeux, Hermione. Détournes les yeux, Hermione. Mais impossible à faire, son cœur martelait comme un fou. Elle était prise au piège et la sensation d'être la proie tant convoité par un félin d'humeur joueuse ne l'aidait pas à se calmer. Bien au contraire, elle était tout à fait satisfaite d'attirer l'attention de son mentor de cette façon et peut-être un peu … excitée ? Si Minerva flirtait bel et bien avec elle alors peut-être que sa situation n'était pas si désespérée que ça. Non, c'est ridicule ! Et pourtant … une lueur de malice dansait dans ses yeux verts. Leur relation avait un peu évolué avant la guerre et continuait d'évoluer encore aujourd'hui mais était-ce vraiment le signe qu'elle attendait ? Avait-elle vraiment une chance ? Elle l'espérait de tout son cœur. Sous ce regard intense, elle se sentait un peu fiévreuse, l'oxygène commençait même à parvenir difficilement jusque dans ses poumons. L'insistance de son mentor et sa capacité à soutenir son regard sans sourciller aurait pu la mettre mal à l'aise mais ce n'était pas le cas. Une réflexion moldu affirme que les yeux sont le reflet de l'âme et Hermione ne pouvait qu'être d'accord. La directrice était en train de sonder la sienne jusque dans le moindre détail et si elle ne faisait rien pour l'en empêcher, elle découvrirait sous peu son secret le plus intime. Il était impensable que son amour pour elle soit révélé au grand jour. Pas maintenant, pas de cette façon, elle aurait trop honte. L'expression de Minerva changea brusquement, bien que subtile cependant mais Hermione connaissait cette sorcière, assez pour le remarquer. Elle aurait voulu voir ce qui avait bien pu interrompre leur échange silencieux et peut-être remercier cette distraction momentané qui l'avait sauvée mais avant qu'elle n'ai le temps de faire quoique ce soit, une paire de bras s'enroula autour de son cou sans prévenir. Quelqu'un était visiblement arrivé dans son dos et elle ne l'avait pas senti venir à cause de son attention portée ailleurs. Son corps se raidit d'instinct.
« Hey 'mione ! »
Elle tourna la tête et aperçut une touffe de cheveux désorganisée d'un roux inimitable, lui faisant froncer les sourcils. Il n'y avait qu'un seul élève pour oser pénétrer dans son espace personnel de cette façon et elle n'était pas vraiment d'humeur.
« Rona- »
Interrompu par un baiser qui était non seulement indésiré mais aussi absolument désagréable et trop désireux à son goût, la lionne sortit les griffes en rugissant furieusement. Se retirant de cette étreinte possessive, elle bondit sur Ronald Weasley.
« MAIS QU'EST-CE QUI TE PRENDS DE M'EMBRASSER COMME CA DEVANT TOUT LE MONDE ESPÈCE DE CRÉTIN !»
Une main sur le coté gauche de son pauvre crâne dénué de cerveau, celui-ci entra en collision avec la grande table dans un fracas sans nom. Ginny et Harry sursautèrent et n'osaient plus bouger, ils n'avaient encore jamais vu Hermione dans un état de colère semblable. Ron avait toujours eu le don de l'énerver mais il venait visiblement de pousser sa patience un peu trop loin. Il tomba au sol et gémit de douleur.
« Ne t'avises plus de me prendre par surprise et encore moins de poser tes mains sur moi où je te jure, Ronald Weasley, je redécorerais les murs du château avec ton pauvre crâne sans cervelle ! »
Tremblant d'effrois face à la furie brune, le jeune homme frottait le coté de son visage qui était très endolori et ne savait plus quoi dire. Granger, dans toute sa gloire et fureur, voyait rouge. Sa magie se manifestait et tourbillonnait autour d'elle dans une brume dorée, plus menaçante que jamais. Elle était furieuse, il avait osé l'embrasser sans son approbation, devant tout Poudlard ! Elle était furieuse et aussi, honteuse de ne pas l'avoir senti arrivé. Quel crétin ! Que penserait Minerva si … Soudain la réalisation la frappa, elle ouvrit la bouche et tourna son regard vers la femme qui tenait son cœur. Celle-ci semblait choquée, debout derrière la table d'honneur, prête à intervenir. Leur yeux se croisèrent, l'émeraude questionnait les orbes chocolat et pouvait facilement y voir l'embarras et la colère se mélanger. Une nouvelle vague de honte déferla dans son corps, elle détourna le regard et sentait les larmes monter. A cause de cet espèce de #&%£$, ses chances venaient d'être réduites à zéro !
« Je ne veux plus te voir, abrutis ! »
Son aura meurtrière avait disparu mais pas sa colère. Elle grogna furieusement et quitta la salle sans regarder derrière elle, laissant un grand silence et des spectateurs plus que stupéfait. Incrédule, la victime encore sous le choc, regarda son meilleur ami pour une explication.
« Q-Quoi ?! Qu-… Qu'est-ce que j'ai fais pour mériter ça ?! »
Harry soupira fortement et ferma les yeux, il n'écoutera donc jamais.
« Je t'avais pourtant expliqué de ne pas la toucher et tu fais exactement l'inverse. »
Ginny roula des yeux et quitta la table en prenant son compagnon avec elle, laissant son frère sur le sol.
« Tu n'es qu'un crétin. »
« Quoi ?! »
Elle se pencha vers lui et l'aida à se relever, son calme lui glissant entre les mains. Une prise ferme autour de son bras, elle lui chuchota quelques mots tout bas, la colère grondant dans sa voix.
« Tu m'as très bien entendu. Hermione ne supporte plus qu'on la touche et tu sais très bien pourquoi ! Tu étais là quand cette tordue de Bellatrix l'a torturée, non ?! Tu n'as pas entendu ses cris d'agonie peut-être ?! Comment peux-tu être aussi bête ?! »
Minerva se racla la gorge assez fort pour attirer l'attention des élèves. Les informations délivrées par mégarde par la jeune Weasley l'inquiétait beaucoup. Elle avait entendu dire que le Trio d'Or avait été capturé et détenu prisonnier dans le Manoir des Malfoy et ne pouvait pas imaginer l'enfer qu'ils avaient vécu, surtout le calvaire de sa pauvre lionne. Bellatrix était une folle et une sadique, elle frémit de colère en sachant qu'elle avait torturé sa protégée. Elle devait trouver Hermione, sans tarder.
« Bravo, Monsieur Weasley. Encore une fois, vous trouvez le moyen de vous attirer des ennuis et d'en attirer à vos camarades. Je veux vous voir dans mon bureau après la classe, est-ce clair ? »
Il déglutit. Ginny soupira fortement.
« Bien joué ! Maintenant Hermione vas avoir des problèmes à cause de ton manque total de jugeote ! J'espère qu'avec ce choc, ton cerveau inutile vas commencer à fonctionner normalement !»
Elle le frappa de l'autre coté avec assez de force pour le faire grogner de douleur. La directrice fronça les sourcils.
« Il suffit Miss Weasley. Le déjeuner est terminé ! Que tout le monde se rende en classe et sans traîner je vous pris ! »
Les étudiants quittèrent rapidement la grande salle, chuchotant des messes basses dés qu'ils étaient hors de portée de la redoutable sorcière. Filius fit signe à ses collègues de partir pour rejoindre leur classe respective et bientôt, Minerva se retrouva seule avec d'interminables pensées. Jamais Hermione n'avait été si colérique, presque hystérique. Le bref regard qu'elles avaient échangé en disait long, ses émotions étaient en ébullition et sa colère n'avait rien arrangé. Pour qu'une telle quantité de magie se manifeste, c'est qu'elle devait vraiment être à bout. Un soupçon de jalousie tenta de ramper dans son cœur mais ce n'était pas le moment. Elle se pinça l'arrête du nez, entre les deux yeux, qu'elle ferma avant de soupirer. La journée avait pourtant bien commencé.
