Ume contempla le sol un instant, un chagrin immense enserrant sa gorge et des larmes tachant sa peau lisse. Comme elle se sentait mal et bien en même temps. Comme la sensation d'être amoureuse réchauffait son coeur. Et comme cette souffrance qui la faisait pleurer lui crevait le coeur, lui glaçait os et âme.
Kazehaya ne l'aimerait jamais. Quelle phrase simple, si dure et dramatique par sa véridicité. Quelle tragédie que de ne pas être sur le chemin de la personne à laquelle elle aurait tout laisser... Pourquoi la faisait-on tomber amoureuse aussi injustement? D'un être si noble, si digne. Ne pouvait-elle donc pas le haïr ?
Et la douceur avec laquelle il l'avait rejeté, ce calme, cette franchise indiscutable et chaleureuse, qui la rendait fière et meurtrie d'amour. N'était-ce pas la plus belle et la plus cruelle façon d'être tuée?
Un tel sourire ne se déteste pas. Et quand bien même le détesterait-elle... Ô combien elle s'en voudrait, Ô combien regretterait-elle d'être assez laide pour haïr une chose si pure et indiscutable d'honnêteté.
"Tu ne sais pas choisir les femmes, Kazehaya... ce sera mon plus gros mensonge. Quand je la regarde et vois, vois comme celle que tu m'as préféré est vaillante et si belle dans sa modestie. Si supérieur à moi, drapée dans sa simplicité forçant l'honnêteté.
Ne pouvais tu pas regarder à tes pieds, comme je le fait à l'instant, et voir cette flaque d'eau, transparente et froide lorsque tu ne la remarque pas, mais reflétant ton visage lorsque tu t'abaisses? Ne me ressemble-t-elle pas? Cette eau qui sans toi vaque entre le bonheur et une solitude dramatique et pénible? "
