Il n'y avait rien de pire que le métro. L'odeur étouffante de transpiration, les corps serrés les uns contre les autres... Draco détestait le métro et, plus généralement les transports en communs. Il avait ce côté maniaque qui ressortait inexorablement dans ces moments-là. Ce n'est qu'à contrecœur qu'il a du sortir pour aider une amie alors que sa voiture était en panne. Les menaces de Pansy feraient frémir le plus courageux des soldats.

Cependant, aujourd'hui, il n'était pas collé contre un SDF voulant se protéger du mauvais temps de l'automne (ce qui fut le cas, la dernière fois). Aujourd'hui, la chance lui souriait. Un adorable jeune homme était face à lui et il hypnotisait littéralement Draco. Vêtue de vêtements un peu large, cela ne faisait qu'accentuer son côté un peu chétif. Il avait un corps fin et était assez petit pour un homme. Draco pouvait poser son menton sur sa tête! Son visage était légèrement bronzé, ce qui faisait ressortir les beaux yeux verts, accessoirisé de lunettes simples et rondes.

Draco n'était pas quelqu'un qui s'attardait sur les personnes plus jeune. Il aimait avoir quelqu'un de mature et, à 25 ans, il ne désirait pas se préoccuper de jeunes gens tout juste sorti de la puberté.Pourtant, le jeune homme brun paraissait avoir à peine 18 ans. Ou peut-être était-ce son allure chétive qui donnait cette impression.

Quoiqu'il en soit, Draco avait vraiment envie de parler avec lui.

Mais l'occasion était loin d'être parfaite. Certes, il avait la chance d'être serré contre lui mais cela n'était pas vraiment propice à la conversation! Et puis, comment l'aborder sans passer pour une personne étrange? (et même, était -il seulement gay?)

Draco se fustigea mentalement. Il n'avait pas autant de doutes normalement, il était un homme sur de lui. En effet, il savait qu'il avait un physique avantageux et en jouait parfois. (notamment avec les femmes dont les hormones sont un peu trop actif!)

Blond aux yeux bleus, il représentait un certain idéal masculin avec son corps fin et grand. Ce n'était pas du narcissisme, loin de là! Il se savait beau, point. Il attirait les regards avec son air aristocratique et aimait beaucoup clamer son appartenance à la famille royale... À un très loin degré.

Dans ses pensées, Draco ne put éviter la main qui lui tomba subitement sur le visage. Il descendit le regard vers son fantasme du jour qui le fusillait du regard.

"Espèce de pervers!"

Pardon? Draco écarquilla les yeux d'incompréhension ce qui ne fit qu'accentuer la colère du jeune homme.

"Ne faites pas l'innocent! Vous arrêtez pas de me toucher les fesses!" S'exclama-t-il, attirant l'attention des passagers autour de lui.

"Mais..." Tenta Draco.

"Vous n'avez pas honte, jeune homme!" S'offusqua une dame plutôt agée.

De quoi elle se mêle, celle-la? Draco garda sa remarque acide pour lui, ne voulant pas se faire lyncher encore plus. Constatant les regards dégoûtés des autres passagers, il soupira. Quel super premier contact! Puis, il prit la parole avant que le jeune brun reprenne un flot de parole déchaîné contre lui.

"Vu la position, cela serait plus logique que ce soit l'homme qui soit derrière vous et qui me regarde d'un air amusé et sans gêne, qui vous ait touché les fesses."

Le jeune brun se calma un peu, reconsidérant la situation, se tournant vers son voisin de derrière qui se faisait tout petit. Et qui ressemblait un peu plus à un pervers. Au même moment, le métro s'arrêta et le wagon se vida considérablement, le pervers en profitant pour s'échapper, sans subir la colère du jeune brun.

Ce dernier tourna son regard vers le blond, d'un air désolé.

"Je suis un peu confus, monsieur. Pardonnez-moi pour..."

Il marmonnait en touchant sa joue, les yeux baissés. Draco ricana, se récoltant un regard vexé du jeune brun.

"Je m'appelle Draco. Et je n'accepte vos excuses que si vous prendrez un verre avec moi dans les prochains jours!"

Le jeune brun rougit fortement et cela agaçai Draco de trouver cela adorable.

"Hum... Mon nom est Harry... Et... Pourquoi pas?"

Son ton était hésitant. Draco avait envie de se claquer la tête contre un mur. Non, la niaiserie n'était pas autant présente dans sa tête.

Voyant son arrêt approcher, Draco décida de donner son numéro. Il prit le premier papier qu'il trouva dans sa poche et l'écrit en vitesse, avant de le tendre à Harry.

"Au plaisir de te revoir" fit-il avec un sourire charmeur, avant de sortir du métro et de s'enfoncer dans la foule d'un pas conquérant.

Il avait bien rattrapé le coup. De toute évidence, Harry ne pouvait que le rappeler.

Il se dépêcha d'atteindre la maison de son amie, Pansy. Quand elle lui ouvrit la porte, elle semblait... Débordée.

"Tu arrives enfin! Espèce d'aristo de mes deux!" Furent ses mots de bienvenue.

"Bonjour Pansy. Comment vas-tu? Moi, très bien."

Il ne se formalisait plus des excès de colère de Pansy. Depuis qu'elle était enceinte de son nouvel enfant, elle ne pouvait plus bouger suite à quelques complications et cela la mettait hors d'elle. De plus, elle avait un enfant de 3 ans qui adorait voir sa maman en colère. Draco lui tendit le paquet de course, en entrant dans la maison.

"Tonton!" S'écria joyeusement un petit garçon de 2 ans, sautant dans ses bras.

"Ça va, le monstre?" Lui sourit le blond.

"Draco! Oú as-tu mis le ticket de caisse? Je vais quand même te rembourser! Tu serais capable de me rappeler cette dette pendant 10 ans!"

Draco grogna pour lui-même que ce n'était pas vrai. Ses amis avaient une belle opinion de lui quand même! Il fouilla dans ses poches de manteau, mais il constatait que le ticket de caisse n'y était pas .

Où avait-il pu bien le mettre?

Puis, Draco eut envie de se cogner la tête contre le mur.


Harry Potter n'eut pas vraiment le temps de refuser le papier de cet homme qui lui proposait un rendez-vous. Ni vraiment l'envie, il avouait.

Après tout, le blond lui avait tapé dans l'oeil. Harry avait déchanté en croyant que c'était lui qui lui touchait les fesses. La honte. Il devrait gérer son coté impulsif parfois. En jetant un coup d'oeil sur le papier, il fut surpris de voir que c'était un ticket de caisse. A travers les numéros écrit à la va-vite, une liste de course s'affichait.

Des couches et un biberon.

Harry ne sut pas s'il devait rire ou pleurer.