Je vous propose ici une traduction d'une fanfiction écrite par Ruth M. King. Je posterai la traduction au fur et à mesure qu'avance ma traduction. Malheureusement je n'ai pas réussi à contacter Ruth M King pour lui demander son autorisation. J'espère qu'elle m'en excusera. Je vous souhaite une bonne lecture.
Encore un petit mot pour dire je recherche un bêta-lecteur pour cette traduction, si quelqu'un est interessé, envoyez-moi un inbox !
AVANT LA FIN DU MONDE, par RUTH M KING et traduit de l'anglais par Superapfel.
Comment est-on censé décider qui meurt et qui reste en vie ?
Le Général Hammond regardait d'un air absent la feuille qui était sous ses yeux. Il devait aller annoncer la nouvelle à ses hommes et il aurait souhaité pouvoir passer cette lourde tâche à quelqu'un d'autre. D'aussi loin que le SGC était concerné, la responsabilité en était pourtant revenu au général. Si ça n'avait tenu qu'à George, il aurait commencé à évacuer les gens à travers la Porte des Etoiles, il y a de cela des semaines … quand la menace avait été identifiée.
D'une manière ou d'une autre, personne n'avait cru que la menace ne pourrait pas être arrêtée et que des pans entiers de la planète Terre seraient immanquablement rayés de la carte. Ils avaient même envoyé SG-1 pour essayer d'éviter l'inévitable. Pour la première fois de leur longue et illustre carrière, l'équipe d'élite avait échoué. Georges vérifia sa liste une nouvelle fois. Il était censé se rendre au briefing dans dix minutes … et c'était la chose la plus difficile qu'il ait jamais eu à faire.
Le Major Carter vint le voir directement après la fin du briefing. Tous les autres essayaient avec peine de digérer la nouvelle mais elle, elle était directement venu le voir. Ce n'était pas très surprenant et il savait exactement pourquoi.
« Qu'en est-il du Colonel O'neill, mon Général ? » demanda-t-elle dès qu'elle eût fermé la porte.
« Je suis désolée Major, la décision ne m'appartenait pas » répondit Hammond.
« Nous avons besoin de lui là dehors. Il a plus d'expérience off world que nous tous réunis. »
Hammond n'avait pas vraiment besoin qu'on le lui rappelle. Il avait énoncé les mêmes arguments à ses supérieurs.
« Officieusement, je suis d'accord avec vous » dit-il à Sam.
« Pardon ? »
« Jack était le premier sur la liste pour diriger le Site Alpha, mais certains ont utilisé leur droit de véto pour empêcher son affectation. Je ne sais pas pourquoi, personne n'a réussi à m'avancer une raison digne de ce nom. »
« Qui en a eu le commandement alors ? »
Quand Hammond le lui dit, il put voir son visage se décomposer en même temps.
« C'est une mauvaise nouvelle, monsieur » répondit Sam.
« Je sais, et si vous trouvez une solution, je pousserai le Colonel O'neill à travers la Porte des Etoiles moi-même » dit-il pour finir.
« Trouver une solution ? »
Il leva les mains d'un air de dire que la balle était à présent dans son camp. Elle acquiesça et quitta la pièce sans attendre d'y être autorisée. Georges sut qu'il irait directement consulter la charte du règlement.
Le Site Alpha représentait le futur de la race humaine. C'était un homme comme Jack qu'il fallait à sa tête, pas quelqu'un qui avait d'autres idées derrière la tête. Le général avait entendu les rumeurs … Il resterait derrière pour sa part au SGC. Un bon capitaine n'abandonne jamais son navire, se rappela-t-il à lui-même. De plus, il était vieux et n'avait rien à offrir à un nouveau monde.
« Je suis désolée, Mon Colonel. »
« Oui … Jack ... »
« Je souhaite également exprimer mon regret ... »
« Bon sang ! Si vous voulez bien arrêter maintenant ! »
La patience de Jack commençait à s'affaiblir. Savoir qu'on allait le laisser derrière était déjà une assez mauvaise nouvelle en soi pour qu'il n'ait pas en plus à supporter les excuses de personne qui n'avait jamais eu les moyens d'y faire quoique ce soit. Ses sentiments à ce propos étaient étrangement neutres. Pour autant que ça le concernait, mourir n'était pas une catastrophe. Il avait regardé la mort tellement de fois dans les yeux qu'il était peut-être temps qu'il l'embrasse enfin. Sans le SGC … eh bien sa vie ne valait pas grand chose. Une fois qu'ils seraient partis, il imaginait qu'il ne lui resterait pas assez de temps pour regretter les membres de son équipe. Il était sur que Georges lui laisserait une liste conséquente de choses inutiles à faire pour le garder occupé.
Ils le regardaient tous comme s'il était en phase terminal d'une grave maladie ou quelque chose dans ce goût là. Mais ça n'avait rien à voir. Il allait mourir en accomplissant son devoir ce qui était pour autant qu'il sache une belle façon de mourir. C'était juste triste de pouvoir compter avec tellement de précision le peu de temps qu'il lui restait à vivre. Des heures, des minutes, des secondes … On pouvait voir le compte-à- rebours affiché sur tous les écrans du SGC. C'était une des raisons pour lesquelles Jack avait décidé qu'il avait besoin de prendre l'air un moment.
Hammond avait été assez compréhensif pour leur laisser autant de temps qu'ils souhaitaient pour se dire au revoir, mettre leurs affaires en ordre. Bien sûr, les trois quarts des gens n'avaient aucune idée de ce qui était en train de se jouer. Les autorités avaient pensé que c'était mieux ainsi. Ce n'était qu'une question de temps avant que la population ne cède à la panique. Jack voulait être enfermé dans la montagne quand ça arriverait. Il ne voulait pas voir la civilisation s'effondrer, les gens se battre dans les rues. Rien que d'y penser le rendait malade.
« Je sors d'ici » annonça-t-il soudainement, reculant avec sa chaise et se mettant debout.
Ses équipiers se regardèrent un instant. Jack se retourna rapidement pour ne pas voir la pitié dans leurs yeux.
« Je serai de retour demain matin » dit-il.
Encore une dernière nuit à la maison, regardant un match et savourant une bonne bière … Enfin un peu de normalité. Il irait sur le toit et regarderait les étoiles un moment. Il essaierait d'oublier.
« Tu veux qu'on vienne avec toi ? » demanda Daniel.
« Non, c'est bon » répondit Jack avec légèreté.
Il fit un signe de la main et sourit avant de se rendre à la surface et de rentrer à la maison.
Il était impressionné par le calme dans lequel le monde semblait plongé. La nuit était tombée et les lumières de Colorado Springs éclairaient délicatement l'obscurité. C'était une planète magnifique. Pendant sa vie, Jack avait vu la cruauté humaine dans toute sa splendeur mais il en avait vu toute la beauté aussi. Alors qu'il posait le pied sur sa terrasse, une bière à la main, il réalisé qu'il se sentait prêt.
Ce qu'il n'avait pas prévu par contre, c'était la venue de son équipe une demie heure plus tard. Il grogna intérieurement à l'idée qu'ils étaient là pour lui changer les idées. Les sourires qu'ils affichaient criaient leur intention.
« Mon Colonel … on l'a trouvé ! » s'exclama Sam.
« Trouvé quoi ? » demanda-t-il.
« On a pas le temps » répondit Daniel.
« Pardon ? »
« On a un avion à prendre ! »
« Est-ce que je suis dans une réalité alternée bizarre où nous n'allons pas tous mourir et Hammond vient juste d'annoncer qu'il nous laissait un mois de vacances ? »
« On vous expliquera sur le trajet, mon Colonel » répondit Carter
Sa cannette de bière lui retirait de ses mains, et Jack eut juste le temps d'enfiler son manteau et de fermer la porte d'entrée à clé avant que d'être poussé à l'intérieur de la voiture de Carter. Elle était certainement une meilleure conductrice qu'eux tous et arriva à l'aéroport plus rapidement que Jack l'eût cru possible. Avant de comprendre ce qui arrivait, ils étaient à bord d'un avion en direction de Las Vegas.
« Allez Carter, crachez le morceau, dit-il.
-Vous allez vous marier mon Colonel, lui dit-elle en souriant.
-Ok, et vous avez quelqu'un en particulier à l'esprit ?
-Eh bien, sachant que vous aviez le choix entre moi, Teal'c et Daniel …
-Pardon ?! »
Il regarda Sam qui eut la décence de rougir.
« C'était le seul moyen. Hammond a donné l'autorisation aux époux d'accompagner le personnel choisi. Si la race humaine doit survivre …
- Ecoutez, même si j'apprécie beaucoup ce que vous essayez de faire …
- Personne n'est laissé derrière,Mon Colonel. »
La rudesse de son ton le laissa pantois. Elle se pencha en avant dans son siège et baissa sa voix.
« C'est ce que vous nous avez toujours dit. Nous n'allons pas vous laissez ici.
-Nous n'avons pas beaucoup de temps.
-On repart avec le vol de minuit. Ca nous donne quelques heures pour nous marier. »
Elle était déterminée, il lui laissait ça. Ce n'était pas qu'il ne l'aimait pas. Ils étaient amis mais il n'avait jamais pensé à beaucoup plus … ok, peut-être s'était-il laissé aller à quelques doux fantasmes mais le règlement interdisait strictement toute sorte de relation. Il lui jeta un regard en biais de telle manière qu'elle ne puisse remarquer qu'il l'observait. Elle était séduisante, réalisa-t-il. A son âge, il aurait pu tomber sur pire ! Cependant, elle n'avait jamais manifesté un intérêt particulier à son égard. Bien sûr, elle rigolait à ses blagues et elle répondait même à un petit flirt inoffensif, mais rien de plus.
« Hé Jack, tu as une bague ou quelque chose ? » demanda Daniel du siège devant eux.
Jack fourra sa main dans la main dans la poche de son jean et en sortit la languette de sa canette de bière. Sam fit rouler ses yeux dans leurs orbites.
« On trouvera bien quelque chose, dit-elle. Tenez, voici la vôtre. Désolée mais c'était une urgence. »
Elle lui tendit un anneau en or qui ne lui était que trop familier. Sa bague de mariage. Il la gardait à la base, dans sa boîte de cigare au fond de son casier. Mais comment savait-elle seulement qu'il la gardait là ? Il lui prit des mains et l'enfila à son annulaire gauche. Elle lui allait toujours … merveille des merveilles. Jack la laissa à son doigt un instant puis la retira et la mit dans sa poche.
« Il faut que ça ait l'air » continua Sam.
Il semblait que son équipe prenait du plaisir à faire tout ça. Ils pensaient vraiment avoir trouver la parfaite solution et Jack n'arrivait pas à réaliser. Ce qui explique pourquoi, quelques heures plus tard, il se retrouva dans une chapelle à prononcer la phrase « Oui, je le veux ». Il avait trouvé un bague pour Sam … deux pour être exact : une pour les fiançailles et l'autre pour le mariage. Si le monde n'était sur le point d'être détruit, Jack aurait certainement hésité à les payer. Sam avait mis dans ses bagages la robe dans laquelle elle voulait se marier. Pour une raison obscure, c'était important pour elle et il devait admettre qu'elle était très belle dedans. La robe était bleu pâle et elle tenait même un petit bouquet de fleurs artificielles.
Teal'c prit quelques photos avec un polaroid. Un baiser … qui avait plus ressemblé à un effleurement embarrassé de lèvres. Un joli photo d'eux deux dans une accolade qui semblait bien plus naturelle que le baiser. Puis il avait été temps de reprendre l'avion et de rentrer. Ils étaient de retour à sa maison à 0400 et il eut tout juste le temps de remplir quelques sacs avant qu'il soit temps de se diriger vers la base. Alors qu'il verrouillait la porte pour la toute dernière fois, il se demanda comment tout ça allait finir. Il avait des attaches émotionnelles profondes à ce monde. C'était là qu'il avait rencontré l'amour pour la première fois, là aussi que son enfant était né et mort. C'était dur de le quitter. Un part de lui-même s'indignait de faire partie du peu de gens qui avaient été choisis … ceux qui avaient choisis pour continuer à vivre.
« Vous êtes prêt, mon Colonel ? » Demanda Sam alors qu'ils arrivaient devant le bureau d'Hammond.
Elle le prit par la main, le surprenant.
« Nous n'avons pas à faire ça, vous savez, dit-il.
-Mon Colonel, nous avons commencé comme une équipe … on finira de la même manière. »
-Ok Sam … vous … tu ne penses pas que tu devrais arrêter de m'appeler Mon Colonel ? Je veux dire, nous sommes mariés.
-Bon point … Jack. »
Pour la première fois, elle sembla plus mal à l'aise que lui et d'une manière ou d'une autre, il se sentit mieux. Avec un sourire qui se voulait rassurant, Jack toqua à la porte du Général. Ils avaient prévu de laisser Sam parler, mais maintenant qu'ils étaient dans le feu de l'action, ils prenaient les choses en main.
« Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous ? » demanda Hammond.
Il paraissait excédé. Ce n'était vraiment pas surprenant. Un air résigné traversait son visage et il remarqua leurs mains jointes.
« La vérité, dit-il »
Jack se rendit compte qu'il ne sentait pas capable de mentir à son supérieur. Cet homme faisait partie de ses amis, un ami qui avait été plus accommodant qu'il n'était censé le faire.
« On est allé à Las Vegas, avoua Jack »
Sam leva sa main dans les airs et remua son alliance. Hammond s'enfonça dans son siège, il plissa ses yeux fins et regarda ses deux sous officiers. Jack se sentait comme au milieu d'une vaste fumisterie. Peut-être qu'Hammond essayait de voir quelque chose de différent dans leurs postures et dans la force qui unissait leur main.
« Je vous offre mes sincères félicitations. »
Il se leva et serra leurs mains, et les congédia rapidement.
Une fois sortis du bureau du général, ils se regardèrent, pas surs de la marche à suivre. Jack joua avec son anneau à sa main gauche et se demanda comment il avait se laisser entraîner là dedans. Il s'était uni à une femme dont il n'était pas amoureux. Il s'imaginait bien que, peu importe où ils atterriraient, divorcer était certainement impensable. Ils étaient coincés ensemble pour un long moment. He avait été marié à Sara pendant près de dix ans … mais ça avait tellement différent. Jack commençait à penser qu'il avait fait une énorme erreur. Cependant, deux heures plus tard, il se retrouvait en salle d'embarquement avec le reste de son équipe. Sam lui adressa un sourire timide et il lui sourit en retour … mais la seule chose dont il était conscient c'était les adieux que le Général Hammond faisait à ses officiers. Jack et Sam le saluèrent lorsqu'il passa devant eux.
"C'était un honneur de servir avec vous, Monsieur, dit Jack.
- De même, répondit le Général, bonne chance à vous deux pour la suite.
- Merci monsieur, dit Sam avec un sourire."
Avant que Jack est le temps de réaliser ce qui se passait, il marchait sur la rampe pour la dernière fois. Il ne regarda pas en arrière alors qu'il plongeait dans la lumière d'un nouveau monde.
