Les personnages de Teen Wolf ne m'appartiennent pas, seuls les OCs sont issus de ma plume.
Se situe au début de la quatrième saison.

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O N E :

" La folie avec la beauté va souvent de société. "


Français

Anglais


— Tu comptes jouer aux échecs durant tout le voyage ou tu penses me laisser dormir un moment ?

Atarys leva les yeux du plateau en noir et blanc, et ancra un regard explicite dans celui du jeune homme assis à côté d'elle. Celui-ci poussa un soupire lorsqu'elle déplaça une pièce sans lui répondre, et s'enfonça dans le siège inconfortable de l'avion. Il savait pertinemment qu'elle finirait par s'endormir, mais il avait espéré pouvoir discuter un peu avec elle de la ville dans laquelle ils iraient. Après tout, elle avait à peine lu les papiers à tous les coups.

— De toutes façons, tu es échec et mat, Cal.

— Tant mieux, je commençais à avoir mal au crâne à force de réfléchir.

— Parce que tu sais faire ça, toi ?

Le géant aux cheveux noirs en bataille sourît ironiquement et leva les yeux au ciel avant de les abaisser sur sa meilleure amie. Celle-ci rassemblait les pièces pour les ranger dans le plateau dont l'intérieur était tapissé de velours d'un vert vif et élégant. Passionnée par les jeux de stratégie, elle ne se déplaçait jamais sans son plateau quadrillé ou sans son téléphone pour se confronter à une intelligence artificielle au niveau « supérieur au tien, Cal, désolée ». Mais il ne se vexait jamais : il détestait jouer aux échecs et perdait de toutes façons à coup sûr contre elle.

— On va où, sinon ? J'avoue que je n'ai pas trop suivi, je me suis juste dit qu'un petit voyage aux États-Unis pouvait être plutôt cool.

— Bordel, Fever, un jour je vais me débarrasser de toi si tu me fais encore des coups comme ça !

— Contentes-toi de répondre, au lieu de faire des promesses que tu ne tiendras jamais parce que tu m'aimes trop.

Une nouvelle fois, il leva les yeux au ciel alors qu'Atarys rangeait le plateau dans son sac et en sortait son téléphone. De ça non plus, elle ne se séparait jamais. Son téléphone, comme pour bon nombre d'entre eux, était toute sa vie : elle avait ses secrets dedans, ses photos, ses souvenirs, ses notes, ses enregistrements, tout. Tout ce qui n'était pas sur son ordinateur était là, dans ce petit objet du quotidien toujours planqué dans son sac ou dans la poche intérieure de sa veste en cuir d'aviateur trop grande puisqu'étant à l'origine celle de son frère.

— Déjà, on y reste tout un trimestre. Ensuite, c'est dans la ville de Beacon Hills, en Californie qu'on va. On sera dans des familles, d'ailleurs toi et moi on va chez un certain Danny Mahealani. Et après, ça ne change pas grand chose, sauf qu'on va dans un lycée américain et qu'on ne sera pas chez nous. Et qu'on dormira sûrement ensemble, aussi.

— Oui, donc un échange scolaire classique.

Atarys haussa les épaules, trop peu intéressée. La petite brune au visage de poupée était blasée la plupart du temps et peu de choses ou de gens pouvaient se vanter de piquer son intérêt. Elle resserra contre elle les pans de sa veste et songea à ce que lui avait dit son père avant de partir : « Ne t'en fais pas, Beacon Hills est une très jolie ville, la journée. ». Dans un soupire, elle enfila ses écouteurs et consentît enfin à laisser son pauvre Caliban dormir, affalé sur ses genoux et les jambes pendantes dans l'allée. Dans un geste mut par l'habitude, elle glissa sa main dans les cheveux de son ami et commença à jouer avec les mèches corbeau.

Son meilleur ami Caliban Andra, du haut de ses dix-huit ans, était un jeune homme absolument magnifique : un mètre quatre-vingt-dix et quatre-vingt-dix kilos de muscles, un sourire éblouissant, une mâchoire carrée, des yeux verts à couper le souffle, et surtout, aux yeux de sa meilleure amie, une personnalité exceptionnelle. Cal était altruiste, toujours prêt à aider, toujours à disposition, il avait le coeur sur la main. Pourtant, ce n'était pas sur lui que les gens se retournaient, mais bien sur Atarys.

Atarys Antarès, ses dix-huit ans à peine atteints, était une jeune fille à la peau très pâle, presque diaphane, son mètre cinquante-cinq la faisait paraître frêle, incapable de se défendre, et sa capacité exceptionnelle à se mettre dans les embrouilles n'arrangeait rien. Elle avait un visage fin, des lèvres en coeur souvent colorées dans un prune un peu rougeâtre, des yeux gris agressifs et promesse de mille souffrances, des pommettes hautes qui lui donnaient un air figé de poupée à la beauté ensorcelante mais intimidante cassée par une profonde cicatrice descendant du haut de son sourcil au milieu de sa joue en passant par son oeil droit. Atarys ne se trouvait pas belle. Elle se voyait mille défauts et arguait qu'elle se satisfaisait avec son mental.

En effet, elle avait, malgré son apparence distante et un regard acerbe, le coeur sur la main —peut-être même plus que Cal— et un altruisme débordant accentué par une naïveté feinte et teintée de manipulation en prime d'une personnalité en général un peu tarée, casse-cou et malchanceuse en plus d'une maladresse parfois évidente. Mais Cal était un des seuls à savoir que cette personnalité fragile était un masque des plus parfaits. Elle était là, la différence entre eux qui faisait que les gens se retournaient sur elle plutôt que lui : les gens sentaient quelque chose chez elle sans parvenir à mettre le doigt dessus et se cantonnaient finalement à ce qu'ils voyaient.

Devant Caliban, Atarys se révélait sarcastique, sardonique même, parfois, bien que toujours tarée, casse-cou et malchanceuse, sa maladresse diminuait pour ne plus être feinte. Un brin manipulatrice, la petite brune se complaisait dans le rôle du fragile petit être, celle qui avait besoin de protection, celle qui s'attirait la protection des puissants alors que son meilleur ami la savait tireuse hors pair puisque fille de militaire, combattante aguerrie par les mauvaises expériences et phénix en renaissance constante.

Atarys idolâtrait son meilleur ami pour ce qu'il était, pour cette vérité criante qu'il arborait toujours, et Cal déifiait presque la brune pour ce double jeu constant, cette finesse et cette subtilité inédite.

« T'es badass, Tys. »

Et ils étaient pleinement conscients de tout ça. Ils savaient ce qu'ils étaient, ils savaient ce que l'autre était, ils n'avaient pas de secret l'un pour l'autre. C'était eux ou rien. Ils se connaissaient par coeur et Caliban n'allait pas sans Atarys autant qu'Atarys n'allait pas sans Caliban.

— Eh, feignasse, réveilles-toi, on arrive.

— Qu'est-ce que tu dis, trou du cul, râla la brune peu élégamment.

— Que tu baves et que c'est dégueu.

— Déjà, bouges de là, tu m'écrases gros tas.

— Connasse.

— C'est ça, c'est ça, je sais que tu m'aimes, le nargua-t-elle.

— Ta gueule.

Et entre eux, c'était clairement un amour vache, une amitié complète et sans concession, mais loin du monde des bisounours dans lequel vivaient les gens de leur âge, qu'ils trouvaient futiles et désespérants, dont ils détestaient les réactions, les passe-temps et les échanges dégoulinants d'hypocrisie ou de concupiscence dictée par les hormones dérangées de ces gens tout aussi dérangés.

— Où on va, déjà ?

Oui, mais il y avait aussi une chose qui changeait de leur passion pour l'autre, de leur idéalisation un peu malsaine à concéder : Cal était désespéré par sa meilleure amie et se demandait sans cesse ce qu'il allait faire d'elle.

— À Beacon Hills.

— Beacon... Comme dans Bacon ?

Il allait la vendre. Oui, c'était une bonne idée, ça : la vendre.


Allongée sur son banc depuis près d'une heure, Atarys haussa un sourcil en voyant Cal se prendre les pieds dans les valises qu'ils avaient rassemblées. Ils étaient sur une petite place près de l'aéroport, et tous les autres étaient partis, il ne restait avec eux que leur professeure d'anglais, madame Leulier. Les familles étaient venues, il y avait eu des discussions, des recommandations, des silences gênés, et puis des rires, des sourires et des poignées de mains amicales. Pour eux, personne n'était venu. La brune avisa sa montre et soupira, replaçant sa main sous sa tête, avec l'autre, avant de fermer les yeux en riant sous les jurons de Cal.

Excusez-moi, s'écria une voix essoufflée et indéniablement masculine. Et surtout jeune, de leur âge environ.

Atarys se redressa, remontant une jambe et calant son bras dessus, sa cigarette à peine entamée dégageant une fumée blanchâtre comme le teint de la française et virevoltant dans l'air frais de la nuit. Oui, parce qu'il était près de minuit ici, alors que chez eux, il était déjà près de neuf heures du matin, elle était donc à moitié endormie et il lui fallait bien ça. La brune étouffa un bâillement désinvolte et quitta son banc d'un pas traînant, accueillant le lycéen avec une posture cavalière et un brin méfiante.

Bonjour, salua-t-il piteusement. Je suis Danny Mahealani. La voiture est tombée en panne, alors j'ai dû venir ici à pieds, mais quelqu'un me doit un service alors il va venir nous chercher.

Ce n'est rien, le rassura le noiraud en lui tendant la main, aussitôt serrée par le second géant. Je suis Caliban Andra, et voici ma meilleure amie Atarys Antarès.

Salut, fit-elle simplement, agitant vaguement la main.

Ils firent connaissance tous les trois, alors que la jeune enseignante, soulagée de pouvoir enfin rentrer se coucher, les saluait et les quittait sur des dernières recommandations ainsi que la promesse qu'en cas de problème, elle les assisterait, il leur suffisait de l'appeler sur son portable.

Bientôt, les phares d'une jeep d'un vieux bleu éclaira la place, et Danny prit deux de leurs sacs pour les décharger, avant de les guider en direction de la voiture qui déjà, tapait dans l'oeil des deux français. Ils prirent place tous ensemble, Danny à l'arrière avec la seule fille, et Cal à l'avant près d'un jeune homme pâle, fin, mais au regard rusé et plutôt bavard.

Salut, commença-t-il, moi c'est Stiles, Stiles Stilinski. Je suppose que tu es Caliban et que toi, tu es Atarys. C'est cool de voir de nouvelles têtes dans le lycée, même si au final, on finira sûrement par connaître tout le monde quand même. Je suis un peu dégoûté de devoir me lever maintenant parce que croyez-le ou non, je dormais, mais au moins, vous ne connaîtrez pas que Danny et c'est tant mieux, vous pourrez mieux vous intégrer, même si je suppose que vous aurez cours entre français. Je parle trop ?

— Juste, s'il te plaît, Stiles, ralentis, râla la brune, je ne suis pas assez réveillée pour tout comprendre, là.

— Oh, pardon.

— Ne l'écoutes pas, le rassura Cal, c'est une râleuse professionnelle. Mais on sera ravis de te revoir au lycée Lundi, puisque nous serons mélangés. Certains ont choisi de rester en cours avec nos professeurs français, mais ils ne sont pas tous là, et Tys et moi voulions voir comment se passaient les cours en anglais et si nôtre niveau suffisait à comprendre en réussissant nos examens. Nous aimons les défis.

— Ta gueule, je ne râle même pas, d'abord, contredît-elle dans sa langue maternelle.

Les deux américains lui lancèrent un regard interrogateur auquel elle ne donna pas suite, reportant son regard vers l'extérieur, tandis que son ami traduisait en riant ses paroles. Lorsqu'elle le réalisa, elle grogna, craignant d'être cataloguée à cause de sa fatigue trop importante pour garder le masque en place. Mais son regard rivé sur les bois bordant la route, en accrocha un autre, rouge, brillant dans l'obscurité, la faisant sursauter, alors qu'elle se redressait vivement, effrayant Stiles juste devant elle, qui fit un écart, alors que la voiture percutait quelque chose.

Le jeune homme stoppa la voiture, et ils descendirent tous, contemplant un chevreuil à la respiration laborieuse et au flanc tout éraflé et saignant abondemment, la blessure la plus importante semblant pourtant être, un coup porté à la base de l'encolure. Cependant, rien de mortel, au grand soulagement des adolescents. La première personne à réagir fut la française, qui se tourna vers les garçons, l'urgence la prenant aux tripes : mais elle était habituée, c'était une évidence.

Quelqu'un a des serviettes ? Stiles dans ta voiture, il y en a ?

Oui, mais une seule.

Elle fit claquer sa langue de frustration et lui ordonna d'aller la chercher, forçant sa respiration à rester stable, et son rythme cardiaque à redescendre. Les yeux rouges dans son esprit s'étaient envolés et ne restait plus que le chevreuil blessé.

« Allez Fever, ce n'est pas bien différent d'un humain, tu sais faire avec un humain, alors sauves cette bête ! », se morigéna-t-elle mentalement.

Impulsivement, elle retira son t-shirt, s'exposant à la vue des garçons sans se départir de son regard déterminé, et plaqua le tissu sur le flanc de la bête, prenant ensuite la serviette des mains de Stiles pour compresser la seconde avec. Atarys ignora le hoquet de surprise de l'américain en voyant sa tenue, et adressa un regard à Caliban qui comprit directement. Il mit une petite tape dans l'épaule de Danny pour le faire réagir et passa ses mains sous l'encolure du chevreuil, se fichant de s'érafler les doigts sur l'asphalte. Pour les deux français, la fatigue s'évanouissait sous l'urgence et l'adrénaline : ne restait plus que leur sang froid.

Aides-moi, Danny, on va le mettre dans la voiture.

Leur hôte acquiesça et se saisit des pattes arrières, alors que la jeune femme tentait d'analyser la situation, reportant son regard vers le propriétaire de ladite voiture.

Ça ne te dérange pas, Stiles ?

Celui-ci secoua la tête et affirma même savoir où aller. Il se remît au volant, et les deux autres garçons se mirent sur le siège passager, laissant la petite brune visiblement plus apte qu'eux à le faire, s'occuper de l'animal blessé et surtout affolé. À l'arrière, elle alluma la lampe de son téléphone, et vérifia les pupilles de l'animal. Le problème, c'était qu'elle ne savait plus ce que voulait signifier les pupilles, qu'elles soient dilatées ou non. Atarys grogna de douleur lorsqu'elle se prit un coup : ces trucs là avaient des sabots pointus et surtout des bois. Le brocard ne les avait pas encore perdus, ils n'étaient pas en automne.


Ils parvinrent en un temps record jusqu'à une clinique ouverte —apparemment, le vétérinaire les attendait même sans qu'elle ne sache comment il pouvait être au courant— et les accueillit en les aidant à sortir le grand blessé de la jeep, la brune ayant réussit l'exploit de nouer les tissus autour de lui et de ne pas tâcher de sang les sièges.

Je m'en charge, les informa le vétérinaire. Vous pouvez rentrer.

Si ça ne vous dérange pas, docteur, j'aimerai rester, au moins jusqu'à ce que le chevreuil soit hors de danger.

Les quatre hommes se tournèrent vers elle et la regardèrent avec surprise. Enfin Caliban la regardait plutôt avec un sourire moqueur et un regard lumineux. Il la connaissait trop bien et se doutait qu'elle n'allait pas laisser l'animal sans savoir s'il allait mieux. Le docteur, apparemment Deaton selon Stiles, acquiesça, et commença à prendre en charge le grand blessé, alors que le français se penchait sur elle pour embrasser son front.

Tu m'envoies un message quand tu veux rentrer, je viendrais te chercher d'une façon ou d'une autre, Fever.

— Pas besoin, intervint Stiles. Je vais rentrer avec vous chez Danny pour déposer vos valises et je reviendrai ici. Je ramènerai Atarys chez lui, ou alors elle viendra chez moi, je prendrai le canapé et elle mon lit. Ça vous va ?

Ils acquiescèrent dans un bel ensemble, et la brune les regarda s'éloigner, soupirant. Elle s'adossa finalement contre un des murs, et ferma les yeux, décidant de prendre du repos pour ne pas en plus gêner le vétérinaire. Lorsque Stiles revint, il prit place sur une chaise, et croisa les bras en somnolant, les yeux fermés comme elle. Sauf que si l'américain avait baissé sa garde, la française elle, était encore à l'affut et lorsqu'elle entendit les gants en latex claquer, elle se détacha du mur et lança un regard interrogateur à l'homme devant elle.

Il est tiré d'affaire. Je t'en donnerai des nouvelles par Stiles ou Scott, maintenant rentrez, je vais fermer.

Elle soupira de soulagement, et réveilla le brun en douceur. Ensemble, ils se dirigèrent vers la jeep dont elle était déjà amoureuse, et elle fit signe au jeune homme de se mettre côté passager. Lorsqu'il ouvrît la bouche pour protester, elle leva une main pour le faire taire, et argua qu'il avait l'air de s'endormir sur place, qu'il valait mieux qu'elle prenne le volant s'il ne voulait pas finir dans un fossé.

Qui est Scott, demanda-t-elle finalement lorsqu'ils eurent démarré.

La question lui importait en réalité bien peu, mais elle avait besoin de faire la conversation pour éviter de succomber au sommeil tentateur. Ses doigts pianotaient compulsivement sur le volant, et elle songea qu'en réalité, la réponse l'intéressait tout de même un peu : après tout, elle pourrait demander à ce fameux Scott des nouvelles du chevreuil si l'américain voulait bien le lui présenter puisqu'il semblait en contact avec le docteur Deaton.

Scott ? C'est mon meilleur ami depuis des années, il travaille chez Deaton plusieurs fois par semaines.

Elle acquiesça et étouffa un soupire de fatigue et de lassitude dans sa gorge. En comptant les deux heures chez Deaton, l'heure durant laquelle elle avait attendu Danny, l'heure d'attente pour récupérer les bagages et passer les contrôles, les douze heures d'avions, le temps d'embarquement et sa journée déjà avant, voilà près de vingt-huit heures que la jeune française n'avait pas dormi. Elle était tout bonnement incapable de dormir dans les transports quels qu'ils soient et là voilà désormais complètement vidée. Entre l'excitation du voyage —malgré sa fierté et sa désinvolture, elle admettait intérieurement avoir été excitée à la perspective de faire un voyage en Californie— et les émotions liées au sauvetage d'un animal, elle se sentait soudain accablée, irritable, et surtout glacée.

Eh... Dis-moi, Atarys, hésita Stiles, tu- tu ne voudrais pas enfiler quelque chose ? Parce que tu es toujours en sous-vêtement, et pas que ce ne soit pas agréable ou que tu sois disgracieuse, mais il commence à faire frais et c'est assez perturbant.

La concernée ouvrit de grands yeux et manqua de faire un écart en baissant les yeux sur sa poitrine simplement couverte de son soutien-gorge. Ah. Ça expliquait le froid qui mordait sa peau.

Ça dépend, tu as quelque chose à me prêter ?

Le brun cligna des yeux et évalua sa tenue avant de faire glisser la fermeture de son sweater pour le tendre à son invitée du jour. Celle-ci prit soin de ralentir et de bien caler le volant pour prendre le vêtement et l'enfiler rapidement, le fermant jusqu'à pouvoir couvrir le tissu blanc qu'elle ne pensait pas montrer à un américain dans de telles circonstances et surtout, si vite. D'autant plus que, cruche qu'elle était, elle avait mit le plus vieux qu'elle avait, celui que toutes les filles doivent avoir, si confortable mais bien usé et tout moche.

Finalement, guidée par son nouvel ami si elle pouvait le nommer ainsi, elle arrêta la voiture devant une maison tout à fait dans le style qu'elle se faisait d'une maison américaine et elle descendit à sa suite, rentrant sans le savoir chez le shérif. Après une longue bataille tout en chuchotements pour ne réveiller personne, elle vainquît et prit le canapé dans le salon, bien qu'elle céda à Stiles le prêt de sa couette et d'un de ses oreillers.

Bonne nuit, Atarys, la salua-t-il avant de monter. Si tu as besoin, tu me réveilles.

Ne t'en fais pas, je pense que même une explosion ne me réveillerait pas avant au moins quatorze heures, sourît-elle. Bonne nuit, Stiles.

Décidément, elle avait passée une sacrée soirée à Beacon Hills. Et c'était seulement la première.