Disclaimer: KHR n'est pas à nous et c'est bien dommage !

Marshmallow

Un matin, au sortir d'un rêve agité, je me réveillais dans mon lit avec une vision du monde sensiblement différente. Non pas que quoi que ce soit ait véritablement changé. Le mobilier, statique, était ce même mobilier qui était disposé depuis 7 ans maintenant dans cette chambre dans laquelle je me réveillais chaque matin. Cependant, il me semble que la distance me séparant de ce même mobilier s'était remarquablement agrandie. De plus, mon lit me sembla tout à coup inhabituellement grand et je réalisais pleinement la distance énorme qui me séparais du plafond. Ce même plafond qui me semblait si bas à l'origine, je m'en étais d'ailleurs plaint pas plus tard qu'hier, désirant changer de chambre. Ma demande avait d'ailleurs été écartée sans la moindre considération. Avant de pouvoir statuer sur les raisons possibles de ce changement, je me rendit compte que ce n'était pas le mobilier qui en avait été affecté, mais bien moi. Dans une vaine tentative pour me lever, je dus bien constater que j'étais dans l'incapacité immédiate de bouger la moindre parcelle de mon corps. Paniqué, je tentais la même manœuvre, avec plus de conviction toutefois. Force fut de constater que même avec tout mon bon vouloir, j'en restais dans l'incapacité la plus totale. Et ce pour la bonne et simple raison que je ne possédais plus ni corps, ni membre. A vrai dire, ma tête elle-même manquait et je me demandais vaguement comment ma pensée n'en avait pas été altérée. Je me rendis aussi compte que, malgré le fait que je puisses voir et entendre, je ne possédais plus les organes nécessaires à ces activités. En l'absence de bouche, je me trouvais également dans l'incapacité d'appeler à l'aide, quoique je doute que qui que ce soit fut d'un grand secours dans la situation présente. Pour me calmer, je tentais de me focaliser sur mes sensations actuelles. Apparemment, mon corps actuel n'avait rien d'humain. Je me sentais fragile et vulnérable, sans avoir la moindre idée du pourquoi d'un tel ressenti. Je pus par ailleurs constater que ce qui me servait à présent de corps avait une forme vaguement cubique, ce qui ne m'indiquait absolument pas la nature de ce que j'étais devenu. Un autre élément me dérangeait. Je me sentais mou, et il me semblait donc évident que tout ossement était absent d'un tel corps. Je n'identifiais mon corps à aucune entité animale que je connaisses. Je supposais donc que je n'étais plus qu'un objet inanimé, aussi absurde que cela puisse paraitre. Rassemblant mes pensées, je cherchais à trouver ce qui pouvait être petit, cubique et mou. Je n'obtins aucune conclusion satisfaisante. Tout à mes cogitations, j'entendis un bruit de pas léger sur le plancher. On avait sans doute sommé de s'enquérir des raisons de mon absence. On frappa donc à la porte et, n'entendant aucune réponse de ma part, il prit l'initiative d'entrer. Je ne fermais jamais ma porte à clé, ce qui lui facilita considérablement la tâche. Après un regard circulaire dans la pièce exigüe, son regard se posa sur moi. Ne sachant pas exactement ce que j'étais devenu, j'eus un instant de crainte quand à ce que pourrait être sa réaction. Cependant, sa réaction fut tout autre que la quantité de scénarios que j'avais eu le loisir d'imaginer durant ce court laps de temps. Il eut un sourire mutin avant de me saisir délicatement entre ses doigts. A ce moment, je ressentis une frayeur indescriptible. Il m'approcha de sa bouche, l'ouvrit, et je disparus dans sa gorge, ayant enfin compris quelle avait été ma transformation, à mon plus grand malheur.