Chapitre 1:

Des cris, des pleurs, de l'effroi, le froid glacial, et une sensation de terreur pure régnait dans les environs. L'herbe était devenue rouge sang et des cadavres jonchaient le sol. Aucune issue n'était possible. Il fallait continuer malgré l'espoir qui s'amenuisait de minute en minute. Tous devaient persister, car dans le cas contraire l'avenir serait un chaos total.

De tous les côtés, de nombreuses personnes se battaient toujours. Mais à l'inverse de la détermination qui illuminait le regard de chacun au début, on trouvait désormais l'instinct de survie et le désespoir d'arrêter ce massacre. On ne se souciait plus des corps tombés plus tôt. Parmi tous ces hommes et femmes, seules quatre personnes continuaient de se battre méthodiquement et avec détermination. Ils avançaient vite mais prudemment. Ils regardaient de chaque côté pour éviter un sort perdu qui leur porterait préjudice. La nuit était tombée depuis maintenant des heures, obscurcissant la vue. Le seul éclairage qui demeurait était les lueurs des sorts et celle de la lune.

L'une des quatre personnes se dissocia du groupe et s'arrêta un instant. C'était une femme grande et rousse. Mais présentement on ne se souciait guère de son apparence. La deuxième personne du groupe s'arrêta également en même temps que les deux derniers.

- Il faut trouver autre chose ! On ne tiendra pas éternellement ainsi !

- C'est une évidence, répondit l'autre.

- Et donc, c'est tout ce que tu trouves à dire ? On va mourir et tu es aussi calme ? Je...

- Ce n'est pas en s'agitant que nous allons réussir. Calmes-toi je te prie, et continuons.

C'était l'une des deux personnes qui s'était arrêtée en dernier qui venait de parler. Tous quatre reformèrent leur groupe et se remirent en chemin tout en lançant des sorts à leurs adversaires. Chaque pas qu'ils faisaient les menait vers des ennemis encore plus nombreux.

- Il faut trouver le chef, dit la femme rousse.

- Justement, dit l'autre, il doit forcément se trouver loin des combats. Allons plus loin, on le trouvera.

- Tu as tout ? demanda la rouquine.

- Evidemment. Allons-y maintenant. Ne perdons pas de temps.

Au bout d'une minute, ils arrivèrent à destination et se dissimulèrent dans un coin caché par un buisson. La femme sortit un petit sac noir brodé de fils d'or et l'ouvrit:

- C'est maintenant ou jamais, murmura-t-elle. Nous avons misé nos dernières cartes. Quel que soit l'issue de la bataille, nous aurons été jusqu'au bout.

Tous quatre se regardèrent avec un mélange d'appréhension et de détermination, et avancèrent vers leur destin.