HUMAN AFTER ALL

Pour commencer et introduire un peu l'histoire, je préfère préciser maintenant que j'ai changé pas mal de choses du scénario initial pour faire cette fic. Je voulais créer quelque chose d'original, une histoire qui n'a pas encore été faite. Voila, je préviens pour ne pas entraîner d'éventuelles déceptions. Donc pour commencer, lorsque Mustang passe l'examen d'alchimiste d'État, il est âgé de 25 ans. Mais il n'a pas encore fait Ishbal. (Il participera à la fin de cette guerre pendant l'intervalle de temps où il arrivera à ses 29 ans actuels.) Al n'a pas perdu son corps, Ed a tenté la transmutation seul, ne souhaitant pas impliquer son jeune frère en cas d'échec, dans la tentative de transmutation de leur mère. Cependant, il a bel et bien perdu son bras et sa jambe. Mais il évoluera seul.

Chapitre 1 Rivalités

Edward se trouvait devant le QG militaire de Central City, seul. Il ne regrettait pas sa décision pour le moment. Il allait passer le test. A 12 ans à peine, il avait survécu à sa transmutation désastreuse. Il en avait aussi payé le prix, suite à de nombreuses souffrances. Il avait cependant réussi à aller de l'avant, et il pensait à cette époque, que passer le test lui apporterait l'accès à son corps d'origine. A cette époque, il ne savait rien. Il savait au moins une chose, le moment pour lui était venu. Il devait y aller. Il prit son courage à deux mains. Après tout il avait déjà passé la partie théorique. Lorsqu'il entra dans le quartier général, il se retrouva dans une grande pièce, à étages. On pouvait voir comme des gradins dans la pièce. Elle était vaste et plûtot impressionnante. Un peu comme un amphithéâtre. Adaptée à la puissance des transmutations. De nombreux militaires étaient présents, ainsi que le président lui-même. D'autres alchimistes étaient déjà prêts, également. Tous le regardèrent, étonnés, excepté le généralissime qui sourit. Ils semblaient tous surpris que le haut gradé ait laissé l'accès à un jeune garçon comme lui. Ed alla s'asseoir. C'est ici qu'il devrait tous les convaincre.

L'atmosphère se faisait lourde de silence. Un des alchimiste venait visiblement de terminer sa démonstration, car il alla s'asseoir avec les autres. Quelques militaires prenaient des notes, ici et là. Ils semblaient également débattre de la question. Lorsque Edward Elric regarda autour plus précisément les autres candidats, il remarqua non pas à sa surprise qu'ils étaient tous beaucoup plus vieux que lui. Le premier sur lequel son visage s'attarda était un homme très grand avec des lunettes et des cheveux châtains et mi-longs, il ne semblait absolument pas en confiance, et ne cessait de regarder le jeune blond, gêné. Il faut dire que l'armée n'avait pas l'habitude d'engager des marmots. Et puis Ed n'était pas dans son élément ici, il ne désirait pas s'éterniser.

Puis le second alchimiste qu'il regarda attira immédiatement son attention. Il était de taille normale, les cheveux très bruns couleur ébène, les yeux onyx, le regard fier, sourcils froncés. Il regardait le plus jeune d'un air exaspéré, comme s'il trouvait inadmissible qu'on permette à ce genre de gringalet de se présenter, et de lui faire de la concurrence. Ed releva son regard, et le regarda droit dans les yeux, le mettant au défi de lui faire la moindre remarque. Les deux se regardèrent, l'un essayant de dominer l'autre, Edward en oublia presque la raison pour laquelle il était venu, leur duel visuel durant un bon laps de temps. Soudain une voix vint tirer le jeune garçon de sa léthargie.

«- Lieutenant Roy Mustang, c'est à vous.

Un des subordonnés du chef des armées venait de donner l'occasion au brun arrogant de faire ses preuves, car il venait de se lever. Quelqu'un apporta de la paille, pour en faire un petit tas par terre. L'homme avec qui Ed venait déjà de s'accrocher visuellement s'approcha du centre de la pièce. A l'appel de son nom il avait détourné immédiatement son regard du blond. Blond qui cependant continuait de froncer les sourcils, toujours méfiant. Roy Mustang retroussa une de ses manches, dévoilant une main gantée. Ed eut tout juste le temps de voir un cercle de transmutation dessiné sur le gant en question. Il ne connaissait pas ce symbole, mais il n'allait pas tarder à en deviner la signification. Le militaire semblait profondément concentré. La scène se passa rapidement. Il claqua des doigts, des étincelles en jaillirent, et il mit ainsi le feu à la botte de paille prévue à cet effet. L'effet fut immédiat, Mustang était très fier de sa prestation, des exclamations se firent entendre partout dans la salle. Il semblait ravi d'être le centre de tous les regards. En effet, il fit une tête de faux modeste, et vu d'ici, il disposait d'un charisme extraordinaire.. Même Ed ne pouvait le nier.

- Impressionnant, Lieutenant. Vous pouvez aller vous rasseoir maintenant. N'ayez pas trop d'inquiétude pour la suite. dit le généralissime, lui souriant.

C'était clair comme de l'eau de roche. Le commandant tenait son alchimiste cette année, il le regardait déjà comme si il le voyait déjà sur les champs de bataille. Comme un collectionneur ayant trouvé la pièce rare. Mustang afficha un sourire, et se dirigea vers une sorte de gradin. Il le transforma en sourire cynique lorsqu'il regarda Ed. Edward était impressionné c'est vrai. Bon il avait besoin d'un cercle, principale différence avec lui. Mais ses flammes semblaient dangereuses, mieux valait ne pas s'y frotter. Alors que tous les autres avaient été éblouis par son talent, l'alchimiste à l'automail n'avait fait aucune démonstration physique pouvant montrer qu'il ressentait le moindre sentiment d'émerveillement. Ça n'avait pas échappé au brun qui était parti s'asseoir.

- Edward Elric.

Le blond se leva et alla se placer au centre. Il fit signe qu'il n'avait pas besoin de matériel. Le brun le regarda, attentivement. Comme pour l'évaluer. Ed réfléchit à ce qu'il allait faire pour improviser. Puis, une fois qu'il eut trouvé, il fléchit ses jambes, claqua des mains et les posa sur le sol. Une lance sortit du sol. Quelqu'un dans la salle cria un « Sans cercle ! ». Edward attrapa la lance au fur et à mesure qu'elle se formait et sortait du sol, les autres le regardèrent également impressionnés. Puis, armé ainsi, il courut vers le généralissime qui était en face de lui. Il se précipita sur lui et plaça la lame de l'arme blanche au niveau de la gorge du chef des armées. Les subordonnées de l'homme se jetèrent sur Ed, pointant des pistolets, l'empêchant de tenter quoi que se soit. Ils étaient environ cinq, mais ils auraient dû être plus réactifs dans cette situation. Il avait remarqué que Mustang le scrutait des yeux. Il avait même sursauté sur le coup. Sans s'être levé. Dans tous les cas les intentions de l'alchimiste blond n'étaient pas celles qu'il laissait croire. C'est pourquoi il s'adressa au président, en déclarant.

- Je ne pensais pas qu'il était si facile de tuer quelqu'un d'aussi important. Vous devriez revoir la façon dont se déroule cet examen.

Le généralissime fit signe aux militaires pour qu'ils abaissent leurs armes. Il déclara simplement.

- Tu as l'air courageux. Mais tu ne sais pas où tu as mis les pieds. Attends les résultats de l'examen jeune alchimiste.»

Il partit. C'est à ce moment là que la lame du jeune homme fut brisée. Elle se divisa en deux parties sous ses yeux. Effaré, il se demanda quand l'autre avait sorti son épée. Sur ce il sortit, à la surprise de tout le monde. Les portes claquèrent derrière lui, et il alla prendre l'air. Il s'arrêta, et s'assit dans les marches bordant le QG. Il espérait ne pas en avoir trop fait, comme d'habitude. Depuis l'échec de la transmutation, il lui arrivait parfois de douter. Pourtant il aimait montrer qu'il était sûr de lui. Au bout d'un certain temps, où il s'était vidé la tête, les portes s'ouvrirent derrière lui. Les autres alchimistes venaient également de sortir, ne lui jetant aucun regard. Visiblement le commandant avait voulu garder le meilleur pour la fin. Son « one-man-show »aurait pu tourner mal. Il le savait. En réfléchissant, il sentit une ombre derrière lui. Il devina à qui pouvait appartenir celle-ci.

« - Ta petite blague aurait pu se retourner contre toi Ed. c'était en effet le lieutenant Mustang qui avait pris la parole.

- Qu'est-ce que vous voulez ? demanda-il, sans se retourner. Énervé, qu'il l'ait appelé de cette manière.

L'autre ne répondit pas. Irrité, le blond se leva et se retourna pour lui faire face. Ils étaient seuls sur les marches du QG. Le ciel devenait grisâtre. Mustang le regarda droit dans les yeux et fronça les sourcils. Il se rapprocha du garçon et soudain l'attrapa par le col, et le plaqua contre un mur, à l'écart. Il le tenait d'une main au col, et l'autre posée sur le mur, pour l'immobiliser.

- N'espère pas me voler mon titre. Il ne le lâcha pas des yeux. Puis il monta le ton, fronçant toujours les sourcils, il commença à s'énerver. Pourquoi peux-tu faire de l'alchimie sans cercle ? C'est impossible. Un gamin en plus.

La goutte qui fit déborder le vase. Ed détestait qu'on le traite de lardon.

- Mais lâchez-moi bordel.

Edward essaya de se dégager. Mais Mustang ne l'avait pas lâché.

Ça ne vous regarde pas ! Lorsqu'il pu enfin avoir la force de s'écarter de lui, ses vêtements s'arrachèrent, dévoilant sa cicatrice, et l'automail soudé à la chair humaine. En effet, aujourd'hui pour l'examen, il ne portait pas son habituel manteau rouge. Sa veste avait craqué au niveau de l'articulation. Les pupilles d'Edward devinrent des points dans ses iris. Il ne devait pas savoir.

- Les cicatrices ne sont pas dues à la guerre civile. Ton bras est trop nettement sectionné. L'alchimie sans cercle. La seule possibilité...

Il était trop tard. Mustang semblait avoir compris. Ses traits se durcirent. Il recula. Une transmutation humaine. Un silence suivit cette révélation. Il avait deviné, à quoi bon le nier. Mais, tu as survécu. Espèce d'imbécile... »

Mustang en savait plus qu'assez. Sil venait à le répéter tout serait terminé pour lui. Il devait l'empêcher de nuire. Ou alors tout lui expliquer maintenant qu'il savait. Lui expliquer pour qu'il garde le secret. Il en décida ainsi. Il fit signe à Mustang de le suivre. Ils restèrent à proximité du QG, mais contournèrent le bâtiment et s'asseyèrent sur un banc. Ed lui expliqua ses motivations et tout ce qui avait précédé sa venue ici, pour qu'en échange il garde le silence. Ce ne fut pas sans conditions. Roy Mustang, tout pervers qu'il était, exigea de lui, que si il était choisi comme alchimiste d'État, qu'il lui cède tout bonnement la place. Le lieutenant avait de l'ambition, c'était évident. Pourtant Ed n'avait pas le choix. Il connaissait son secret, il pouvait le faire chanter . Quel salaud pensa t-il. Pourtant s'il ne lui avait pas expliqué son passé, la situation aurait été largement pire. Mustang semblait être prétentieux et manipulateur. Mais il espérait bientôt lui faire regretter ses agissements. Alors qu'il s'apprêtait à répondre, un des militaires vint les trouver. Il s'agissait d'un des subordonnés du président. Il était jeune et encore sans expérience. Il possédait des cheveux très courts, et portait un tas de feuilles dans les bras. Aussi il s'éclaircit la voix avant de déclarer.

« - Messieurs Elric et Mustang. Vous avez été retenus comme alchimistes d'État. Félicitations. Lieutenant Roy Mustang vous serez le Flame Alchemist. Quant à vous Edward Elric, vous serez le Fullmetal Alchemist. »

Sur ce, il remit à chacun la célèbre montre en argent, les amenant au grade de chien de l'armée. Leur fit signer un formulaire de confirmation. Puis il repartit en direction du Quartier Général. Avant de reprendre sa route, Ed menaça l'aîné, que s'il il ne gardait pas sa langue, il regretterait amèrement d'être venu au monde. Mustang éclata de rire face à cette réaction puérile. C'était encore l'alchimiste de Flammes vide d'expérience à cette époque. Celui qui n'avait pas encore affronté la rébellion d'Ishbal. Celui qui n'en avait pas encore gardé l'amertume et le dégoût de l'extermination pure et simple. Il prirent chacun un chemin opposé, et reprirent chacun le cours de leur vie.

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Quatre ans plus tard.

C'est devant ces mêmes murs de Central que la rencontre avait eu lieu. Quatre ans plus tard. Du changement avait eu lieu. Edward Elric était maintenant âgé de 16 ans. Il avait un peu grandi, c'est vrai. Ses traits s'étaient durcis. Il avait beaucoup gagné en maturité à force de parcourir le pays à la recherche de la Pierre. La rébellion de l'Est était finie depuis deux ans maintenant, mais Ed n'y avait pas participé. A la fin du conflit il était âgé de 14 ans, or l'âge minimum pour aller à la guerre était de 16 ans. Pourtant il connaissait quelqu'un qui y avait participé, forcément. L'alchimiste qui avait passé le test en même temps que lui. Ce Mustang. Il devait avoir 29 ans maintenant. Ed connaissait son âge, car il avait lu quatre ans plus tôt, 25 ans dans le formulaire permettant la confirmation de la réussite de l'examen. Ed ne l'avait pas revu une seule fois.

Pourtant il ne l'avait jamais oublié. Celui-ci avait su se taire, et il lui en était reconnaissant. Il était un des seul à connaître son terrible secret. Il était désormais lié à lui de cette manière. Pourtant depuis cet examen, il y a quatre ans, Ed n'avait pas beaucoup avancé. Il savait seulement que la Pierre nécessitait un terrible sacrifice. Celui de vies humaines. Il se refusait à cette solution. Pourtant, étant donné ce qu'avait donné la guerre d'Ishbal, les génocides qui s'y étaient déroulés, les êtres à qui on avait ôté la vie, les sacrifices. Ce n'était pas ce qui manquait. Il avait déja rayé cette solution...

En vérité, Edward savait ce qu'était devenu Roy Mustang. Le héros d'Ishbal. Un héros pour l'armée mais pas pour l'alchimiste d'acier. Cet homme avait passé l'examen, mais pas dans le but d'évincer une population. Ses exploits étaient remontés jusqu'à Central, il y a quelques années. Mais s'il se considérait comme un héros, alors ils n'avaient plus rien en commun... Le blond était donc revenu à Central, car il avait reçu des ordres. En effet, la hiérarchie l'avait rappelé pour une mission. Ed était déjà sous les ordres de quelqu'un, mais cette personne le laissait vagabonder où il voulait, du moment qu'il remplissait ces missions et faisait son devoir.

Ce jour-là Ed était devant le QG, il entra, parcourut les couloirs et alla dans la pièce indiquée dans la lettre, lui ordonnant de se présenter au Quartier Général. Il s'agissait du bureau d'un major. Après avoir traversé tout le QG, il entra donc. Une homme d'une cinquantaine d'années l'accueillit alors. Il salua son supérieur par obligation, et s'assit sur la chaise que lui présentait l'homme, attendant les ordres. Edward voulait repartir rapidement. Il n'avait que faire des ordres, pourtant il devait se plier s'il voulait continuer ses recherches. Il détestait déjà cet endroit, et cette autorité que cet homme avait l'art de dégager. Au bout de deux minutes, il s'ennuyait déjà profondément. L'homme lui expliqua alors qu'ils attendaient quelqu'un d'autre. Celui qui partirait en mission avec le jeune homme. Ed écouta, faussement enthousiaste. En effet, il détestait travailler avec un autre soldat. Il aimait être seul, et puis il s'était fait une réputation à Armestris... Quelqu'un frappa alors à la porte, au bout de quelques minutes.

«- Entrez Colonel, je vous prie.

Colonel ? Alors il allait devoir être sous les ordres d'un autre maintenant. Non, décidément cette situation ne l'enchantait guère. Lorsque le colonel en question entra. Ed faillit en tomber de sa chaise. Roy Mustang fut pour le moins surpris également, quand il vit la personne avec qui il devrait accomplir la mission. Mais il cacha ses sentiments. Il se contenta de regarder le major. Ignorant la présence de l'alchimiste d'acier.

- Prenez place Colonel. Vous semblez vous connaître ?

Il avait en effet remarqué le comportement d'Edward lorsqu'il avait remarqué qui était entré. Peu importe, j'ai besoin de deux alchimistes qui ont fait leurs preuves, pour apaiser les tensions en Ishbal.

- Pourquoi seulement deux personnes, major ? demanda l'alchimiste de Flammes, qui était resté debout, afin d'en finir rapidement.

- Il me semble plus sage d'envoyer deux alchimistes d'État, qui auront des armes cachées, je veux parler de l'alchimie bien sûr.

Il se donna un air de connaisseur en la matière, ce qui eut le don d'irriter profondément les deux alchimistes. Bon dieu, l'alchimie n'est pas une simple arme, pensa Ed.

Si les Ishbals voient arriver des soldats armés jusqu'aux dents, je ne pense pas que l'on puisse faire preuve disons, ... de diplomatie. De plus, Colonel Mustang, vous connaissez plus les Ishbals que certains d'entre nous. Vous saurez intervenir. »

Les pupilles de Mustang diminuèrent de volume. Il savait ce qu'il entendait par là. Cette tuerie. Il les avait déjà neutralisés par le passé. Il aurait souhaité ne pas remettre ça.

Donc cet homme voyait déjà les deux alchimistes comme des armes. Essayer de discuter avec les Ishbals si possible. En cas d'échec, savoir s'en débarrasser. Ed savait exactement que penser des choses. Maintenant qu'il avait 16 ans, il pourrait très bien devenir un meurtrier comme son nouveau subordonné. Si ils échouaient dans toutes les négociations, il faudrait tuer. Ed ne connaissait rien des Ishbals. Il savait seulement ce que les ravages de la guerre de l'Est en avait fait. Peut-être que Mustang les connaissait plus. Si on qualifiait les génocides de rencontre. Ce qu'il savait c'est qu'ici il n'avait pas son mot à dire. Malgré toute l'aversion que lui inspirait désormais le brun. Ed avait commencé à comprendre son erreur. Devenir alchimiste d'État signifiait également que quand le clairon sonne, ils étaient forcés à faire la guerre, en tant qu'ultimes nettoyeurs. Exterminateurs. Le Colonel avait connu ça.

C'était peut-être pour ça qu'il commençait à blêmir. Il les laissa discuter, puis lorsque tout fut clair, Mustang prit la paperasse que lui tendit son supérieur, et fit signe au plus jeune de le suivre. Une fois sortis de la salle, il donna le plus professionnellement possible, les indications au blond. Ils ne s'étaient pas vus depuis quatre ans, et voila qu'il leur faudrait apprendre à se connaître et partir en mission ensemble. De plus, ils partaient ce soir. Ils auraient tout le temps de parler d'Ishbal en route, pensa Ed. Soupirant. Quelle réjouissance. Mustang dit à Edward d'aller faire ses préparatifs chez lui et de revenir à la gare pour prendre le train de 20 heures. Il était actuellement 18 heures. Ed acquiesça pour le moment. Il laissa en plan son supérieur, sortit du QG et se dirigea vers son appartement de Central.

Le soleil était radieux, les rues luisaient car il avait plu dans la journée. Le mélange des temps rendait parfois la ville sublime. De plus, c'était la capitale. Edward prit donc le chemin de chez lui, il rentra. Il possédait un bel appartement qu'il finançait grâce aux fonds de ses recherches, gagnés pendant les missions. Il fit ses bagages rapidement, emmenant le strict nécessaire. De toute façon il avait peu de temps. Il se mit à penser à son ancien adversaire de l'examen. Le fait pour Mustang de devenir alchimiste d'État avait dû bouleverser sa vie autant que celle d'Ed. Au lieu de se battre comme il l'avait fait pour avoir absolument les privilèges prévus, il avait gagné le droit de pouvoir faire la guerre. Quelle récompense. Réfléchissant à son passé longuement. Ed termina ses derniers préparatifs et alla s'asseoir sur une chaise, dans la cuisine. Il est vrai que la première fois que Edward avait rencontré cet être arrogant, il avait tout de suite été frappé par sa détermination à aller jusqu'au bout et sa capacité à manipuler les gens. Et, plus difficile à admettre, à son intelligence.

Bien sûr, tout ceci ne sortirait jamais de sa bouche. Et jamais il ny ferait la moindre allusion. Ne voulant pas donner à ce prétentieux ce qu'il attendait. La première rencontre avait été fracassante. Tout deux étaient devenus quelqu'un. Mustang, Colonel, FlameAlchemist, et apparemment selon les rumeurs, Don Juan de Central. Ed quant à lui n'avait pas pour souhait de gravir les échelons, mais il était devenu plus fort, tant physiquement que mentalement. Et ça, ça n'avait pas de prix. Il était allé de l'avant, car son jeune frère Al l'y avait poussé. Il ne le voyait que très rarement, car le blond passait son temps en mission, où à voyager dans le pays. Il se saisit de sa valise, éteint la lumière de l'appartement, et quitta l'endroit. Il était 19h 30. Le temps qu'il traîne sa valise jusqu'à la gare, et qu'il trouve une place dans le compartiment. Mais c'est son supérieur qui avait les billets.

Sous un ciel étoilé, et une obscurité grandissante, Ed essaya de se repérer. La gare n'était pas toute proche. De plus, les rues n'étaient pas bondées. Seul des soldats patrouillaient dans la capitale. Finalement, il trouva son chemin et arriva à la gare. Il entra dans le train, le Colonel devait déjà être à l'intérieur. En effet, Mustang était déjà assis. Leurs places étaient situées dans un compartiment bien séparé. Isolé du bruit. Un compartiment individuel pour quatre et réservé à deux personnes ne devait déjà pas être donné. Edward entra dans le compartiment, et s'assit face à son supérieur sans dire mot. Ils allaient devoir travailler en équipe. Mustang leva doucement les yeux vers lui, et le regarda dans les yeux. Lui-même n'avait pas changé. Mais l'alchimiste blond en face de lui avait bel et bien changé. Il semblait plus mûr, moins excité qu'à l'époque où ils avaient passé ensemble leur épreuve. Il semblait avoir un peu grandi, mais très peu. Lorsque Ed regarda le brun, il lui trouva aussi des traits plus marqués. La guerre d'Ishbal avait dû lui enlever de son enthousiasme. Il semblait plus sage. Plus posé. Mais toujours aussi déterminé. Finalement, l'aîné se décida à parler.

« - Alors Fullmetal. Ça fait longtemps. Tu n'as pas grandi.

Première approche, pour le moins désastreuse. Ed n'était pas aimable de ce côté-là. Il devina un côté provocateur chez le brun.

- Bien sûr que si ! Vous n'avez pas changé. Toujours aussi désagréable.

Edward détestait qu'on fasse allusion à sa taille. Surtout de la part de quelqu'un qu'il connaissait à peine. Il sentait que le courant ne passerait pas tout de suite bien. Mustang ignora la remarque.

- Alors. Tu n'as toujours pas retrouvé ton corps. En quatre ans, j'ai plus avancé que toi je crois.

Il lui fit le plus cynique des sourires. Son allusion à sa promotion sans doute. Ed ne cherchait pas à être gradé, surtout à 16 ans. Juste à retrouver la chair qui lui manquait. Soudain, une question lui brûla la lèvre. Il y longtemps qu'il souhaitait lui poser. Il y a quatre ans également.

- Colonel. Pourquoi est-ce que vous vouliez absolument devenir alchimiste d'État ?

Mustang le regarda droit dans les yeux, mais ne répondit pas. Il se contenta de tourner simplement la tête contre le carreau. Ne souhaitant pas se justifier. Pourtant Ed lui avait livré une parcelle de sa vie. Il lui devait ça. Il lui devait la vérité.

- Je vous donné ma raison. Vous me devez ça. expliqua le plus jeune.

- Écoute c'était il y a longtemps. Je n'ai pas envie d'en parler. Je pensais que c'était la meilleure chose qui pouvait m'arriver à l'époque, grâce à mon alchimie. Je souhaitais aider mon pays je crois. Mais pas être l'auteur d'un massacre.

Tout en disant cela, il ne parlait plus au carreau, mais bien à Edward Elric, le regardant droit dans les yeux. Alors la guerre avait bien fait son effet. Le refroidissant, légèrement.

J'imagine que tu ne sais pas ce que c'est. Tuer gratuitement.

- Détrompez-vous. déclara Ed.

Le regardant à son tour dans les yeux. Mustang leva les sourcils. Il ne s'attendait pas à cette réponse. Cependant, il avait su dès le départ que Ed était un fort. Roy Mustang ajouta.

- Nous sommes des soldats. Nous l'avons choisi et accepté. Faire la guerre ne me pose pas de souci moral. Mais je ne cautionne pas l'holocauste d'un peuple.

La prunelle de ses yeux brillait d'un feu ardent. Le même qu'il y a quatre ans. Comme s'il regrettait son passé. Comme si cette guerre faisait partie intégrante de sa vie. Comme si, le héros d'Ishbal l'était pour tout le monde, sauf pour lui-même. Il devenait moins arrogant dans ses moments là. Peut-être qu'il n'est pas si détestable que ça, pensa Ed.

- Il y a cinq ans, je n'ai pas vu un génocide. Mais ce que j'ai vu, je ne l'oublierai jamais. »

Il avait eu besoin de se décharger de ce fardeau. Roy Mustang l'avait regardé sourcils froncés. Il devinait ce qu'il avait enduré. Cette transmutation. Son corps mutilé. Il admirait également cette capacité à ne pas démontrer ses sentiments et à ne pas s'apitoyer sur son sort. Ed avait eu besoin de montrer qu'il avait su aller de l'avant, qu'il était un fort, pour lui montrer qu'il était devenu quelqu'un. Mais dans l'esprit de Mustang, deux ans. La fin de la guerre de sept ans à laquelle il avait participé. Tout ceci était encore trop proche dans son esprit. Tout ceci le travaillait. Pourtant ici il ne dévoilait aucun sentiment. Aucune tristesse. Rien. Il était juste de marbre. Il avait simplement expliqué à son subordonné, ce pourquoi il était moins enthousiaste qu'auparavant. Lui montrer qu'il avait changé, comme une guerre peut changer un homme. Les alchimistes d'État sont humains après tout. Ils sont d'abord des machines à tuer. (Human After All). Ed allait bientôt goûter à cette tragédie de l'existence. Ils étaient tous les deux incapables d'exprimer le moindre sentiment face à toutes les horreurs qui les avaient précédé, et qui les attendaient. Sur ce, Ils s'endormirent, sous l'obscurité de la nuit, et la pâleur des étoiles.

Voila j'espère que ça vous a plu. J'avais envie de nouveau. Je n'ai pas détaillé à fond les lieux, pour vous laisser imaginer.

Ps, dessin perso, pour illustrer, sur mon profil.

Bye