Bon, je me jette à l'eau : ma toute première fiction, en exclu mondiale. Adieu, mon amour-propre, je t'aimais bien…

Disclaimer : Nooooon, rien de rieeeeen, nooooon je ne possède rieeeen !

Si NCIS m'appartenait d'une quelconque manière, vous pensez bien que je ne serais pas là, devant mon ordinateur. Je passerais mon temps sur les plateaux de NCIS !!

Rating: T, pour très, très vilains mots, sexe suggéré.

Genre : Angst / hurt comfort / romance

Pairing : Ziva / Gibbs

Spoilers : 5ème saison, juste après l'épisode «Designated Target».

Je m'excuse sincèrement (oui, je sais, je suis faible) auprès des fans du beau Tony, car je ne suis pas très gentille avec lui. Je l'aime bien, pourtant…

Sans coeur

Chapitre 1 – Mille morceaux

Washington D.C., Neuf heures et demie du matin. Bureaux du N.C.I.S.

Par un radieux vendredi matin du mois de juillet, Ziva et Gibbs franchirent les portes du labo d'Abby.

Ils venaient de la salle d'interrogatoire, où ils avaient questionné un lieutenant de la Navy, Samuel T. Shelbourne, suspecté d'être le ravisseur et le meurtrier de Lou-Ann Baxter, une jeune recrue de l'Académie Navale d'Annapolis.

Le ravisseur avait déposé une demande de rançon par téléphone, et l'appel avait pu être enregistré par les services de police. L'équipe de Gibbs avait pris l'affaire en main, mais après plusieurs jours d'enquête, le cadavre de Lou-Ann Baxter avait été retrouvé dans une chambre d'un hôtel de Fairfax.

La jeune femme avait été poignardée de trente-trois coups de couteau, tous situés dans le bas de l'abdomen. C'était une vraie boucherie.

Aucun indice, empreinte ou quelconque échantillon d'ADN, comme des cheveux ou cellules épithéliales, par exemple, n'avait pu être trouvé sur le corps de la victime, ou sur l'arme du crime retrouvée auprès du cadavre. Seule une empreinte digitale avait été trouvée sur le chambranle de la porte de la chambre d'hôtel. L'AFIS, la base de données du NCIS, avait identifié cette empreinte comme étant celle du lieutenant Samuel T. Shelbourne.

Il était l'un des officiers instructeurs de la victime.

Mais cette empreinte n'était pas une preuve probante. Un avocat aurait balayé cet élément en cinq secondes, arguant du fait que cette empreinte pouvait être là depuis plusieurs mois. Il leur fallait prouver que Shelbourne était le coupable qu'ils recherchaient.

C'est la raison pour laquelle Gibbs et Ziva se rendaient ce matin chez Abby, après plus d'une heure d'interrogatoire.

Abby les accueillit avec son entrain habituel, néanmoins amplifié lorsqu'elle vit que Gibbs lui apportait une dose de sa drogue préférée.

« Yeah ! Caf-Pow ! Bonjour et merci à toi, mon renard argenté préféré. Salut, Ziva !

- Bonjour Abby, la salua Ziva, souriante.

- Abs, qu'a donné l'enregistrement de l'interrogatoire du lieutenant Shelbourne? demanda Gibbs.

- Tu avais raison, encore et toujours, ô mon prince. Sa culpabilité est confirmée. Sa voix correspond à 98,7 à celle enregistrée par la police. C'est juridiquement irréfutable. De plus, ses réactions épidermiques, enregistrées par le nouveau système de senseurs dissimulés dans le fauteuil, prouvent bien, de par leurs pics d'intensité, que notre suspect mentait sur les questions relatives à la façon dont la victime a été poignardée, à l'arme du crime, et à l'endroit où il se trouvait au moment du meurtre ».

Alors qu'Abby finissait sa phrase, des voix se firent entendre dans les haut-parleurs, en provenance de la salle d'interrogatoire.

Le rire de Tony était très reconnaissable. L'autre voix était celle de Marshall, le technicien audio. Les deux hommes venaient certainement désinstaller le matériel.

« J'ai encore oublié de couper le micro, soupira Abby en se dirigeant vers sa console.

- Alors, Tony, tu es arrivé à te la faire, finalement ? ricanait Marshall.

- Attends un peu, Abby » l'interrompit Ziva, un sourire malicieux aux lèvres.

La voix moqueuse de Tony emplit le labo.

« La Ninja du Mossad ? Ah, bon sang, ce sera le plus beau trophée de mon tableau de chasse ! Cette foutue garce m'aura résisté longtemps, mais je vais enfin me le faire, son petit cul de métèque ! Et le plus drôle, c'est que c'est elle qui va finir par me supplier de la baiser, cette conne ! J'ai eu du mal à ne pas lui rire au nez, l'autre jour, avec son allusion débile aux «âmes sœurs». Ce que je m'en cogne, de son âme ! Je vais te la faire crier comme elle ne l'a jamais fait, la salope, et dans toutes les foutues langues qu'elle connaît ! Elle ne pourra pas marcher normalement pendant aux moins trois jours, quand j'en aurai fini avec elle ! Et promis, Marshall, je te filerai l'enregistrement sur DVD de ma «chevauchée fantastique». YeeeeeHaaaa ! » finit-il en imitant le cri d'un cow-boy.

Le rire gras des deux hommes emplit le labo, avant d'être brutalement interrompu par Gibbs qui venait de couper la liaison, mais trop tard, beaucoup trop tard.

C'est là que l'univers de Ziva David se fracassa en mille morceaux. Sur le carrelage froid d'un laboratoire, par un beau matin d'été.

Abby, horrifiée, avait les deux mains sur la bouche, et son regard allait de son amie à Gibbs, qui lui se passait nerveusement la main dans les cheveux. Il avait un regard de fou. Fou de colère envers Tony, fou de tristesse pour Ziva.

Ziva, elle, ne voyait pas ses amis. Son regard était halluciné, incapable de se fixer sur un point précis. Ses poings étaient crispés, sa respiration était saccadée, tout son corps était tétanisé.

Humiliée. Trahie. Anéantie.

« Ziva… » tenta timidement Abby, ne sachant pas trop quoi dire. Mais que peut-on dire dans un cas pareil ?

Gibbs fit face à Ziva et lui prit le visage entre ses deux mains, dans un geste tendre et inhabituel de sa part, cherchant en vain à capter son regard.

« Hey... ». Mais lui non plus ne trouvait pas les mots.

L'un de ses pouces caressait doucement la pommette de Ziva, comme pour essuyer une larme qui aurait coulé.

Mais aucune larme ne coulait. Gibbs aurait préféré des pleurs, plutôt que de la voir, une fois de plus, taire sa peine.

Lentement, Ziva se reprit, saisit les poignets de Gibbs et enleva ses mains de son visage.

« Cela a le mérite de clarifier la situation, non ? dit-elle d'une pauvre petite voix tremblante. Veuillez m'excuser, j'ai besoin de réfléchir ».

Elle se dirigea d'un pas peu assuré, tête basse, vers la sortie, où elle croisa McGee qui arrivait. Il se retourna sur son passage, étonné de l'attitude de Ziva, qui n'avait même pas semblé l'avoir vu.

« Qu'est-ce qu'elle a, Ziva ? » interrogea-t-il.

Plutôt que de lui expliquer, et surtout ne le désirant pas, trop honteuse qu'elle était, Abby lui fit écouter l'enregistrement.

« Je vais lui péter la gueule » finit par dire McGee, la mâchoire serrée, après plusieurs secondes de silence. Et il était sérieux. Et pour une fois dans sa vie, il n'avait pas, il n'avait plus, peur de Tony.

Malgré la situation, Abby ne put s'empêcher de trouver la réaction de McGee adorable. Mais elle se reprit aussitôt et s'adressa à Gibbs.

« Qu'est-ce qu'on fait, Gibbs ?

- Rien, Abs. C'est à elle de régler ça. Il n'y a rien que l'on puisse faire, si ce n'est être là si jamais elle en éprouvait le besoin de parler. Mais ce n'est pas son genre, tu le sais. Et ne lui propose pas une soirée «entre filles» non plus ».

Le plan «Tequila / pots géants de crème glacée / mouchoirs» qu'elle avait déjà en tête s'évapora.

« Mais j'ai peur qu'elle fasse une bêtise, Gibbs, rétorqua-t-elle.

- Du genre, faire du mal à DiNozzo ? demanda Gibbs.

- Non, ça, ça ne serait pas une bêtise…, murmura-t-elle. Je peux aller voir ce qu'elle fait ?

- D'accord, Abs, vas-y avec McGee. Mais ne touchez pas à Tony, si vous le voyez. Il est pour moi ».

Une heure plus tard Abby et McGee avaient fait chou blanc. Nulle part ils n'avaient trouvé trace de Ziva, et ils commençaient à s'inquiéter sérieusement.

Ils étaient allés voir chez Ducky en tout premier lieu, car il était un peu son confident. Ils expliquèrent à Ducky ce qui s'était passé, et, attristé et scandalisé, celui-ci avait assuré qu'il les avertirait si jamais Ziva passait le voir.

Ils savaient qu'elle n'avait pas quitté le NCIS, puisque ses affaires étaient toujours vers son bureau, et sa voiture toujours au parking.

Abby avait tenté de localiser le portable de Ziva en traçant son système GPS, mais le résultat fût décevant. Elle était dans le bâtiment, certes, mais on ne pouvait pas la localiser plus précisément.

Gibbs, de son côté, avait foncé dans la salle d'interrogatoire dès qu'Abby et McGee étaient partis à la recherche de leur amie. D'une part, Gibbs craignait un petit peu quand même que Ziva y soit allée pour se venger, d'autre part, il avait un compte urgent à régler avec Tony.

Là, il n'y avait trouvé que Tony et Marshall, toujours en train de ricaner, comme des imbéciles qu'ils étaient. Au regard et au signe de tête en direction de la porte que lui adressa Gibbs, Marshall comprit qu'il était préférable de ne pas s'attarder davantage dans la pièce.

« Qu'est-ce qu'il y a, boss ? demanda Tony, très inquiet du regard furibond de Gibbs

- Il ya que j'ai envie de te casser la figure, espèce d'enfoiré !! hurla Gibbs, en le collant au mur d'une bourrade. Il y a que j'ai été témoin, Abby a été témoin, mais surtout Ziva a été témoin des propos immondes que tu as tenus il y a quelques minutes, et relatifs à un certain «trophée de tableau de chasse» ! Ai-je besoin d'être plus précis ?! continua d'hurler Gibbs.

- Oh mon Dieu, Ziva, non ! Euh… je suis désolé, Gibbs, euh… je… je vais lui présenter mes excuses tout de suite ! bredouilla un Tony honteux et catastrophé dont le visage était devenu livide.

- Tu n'en as pas le droit, DiNozzo ! Et cela n'a rien à voir avec ce que je pense des excuses ! Ce que tu as fait est tout bonnement inexcusable ! Le mal est fait, rien ne pourra l'effacer ! Mais comment as-tu pu oser dire ça de Ziva ?! ».

Gibbs soupira un grand coup et reprit d'un ton très ferme :

« A partir de cet instant, DiNozzo, tu n'adresseras la parole à Ziva que pour ce qui concerne le travail, et rien d'autre. C'est bien compris ?

- Oui, Gibbs » répondit Tony, la tête basse.

Gibbs sortit de la pièce en claquant la porte du plus fort qu'il put, et prit la direction du distributeur à café. La machine aurait de nouveaux gnons sous peu.

Une heure plus tard, Gibbs, Abby et McGee se retrouvèrent par hasard au même moment dans le couloir menant à la salle d'autopsie.

« Nous avons cherché partout, boss, même sur le toit, mais nous ne l'avons pas trouvée, l'informa McGee.

- Reprenez le travail, elle réapparaîtra bien à un moment ou à un autre » dit Gibbs en entrant dans la salle d'autopsie.

Abby et McGee se dirigeaient vers l'ascenseur lorsque Abby s'arrêta, et s'écria :

« Hey, Tim, tu entends ce bruit, ce 'boum - boum' étouffé ? intervint Abby. Ça vient… de l'escalier ! Hey, on n'avait pas pensé à cet endroit, c'est vrai que personne ne l'utilise » dit-elle en ouvrant la porte d'accès.

Abby entra dans la cage d'escalier. Le son semblait venir de l'étage juste au-dessus. Abby monta en courant les marches jusqu'au palier suivant.

Alors, Abby la vit.

A suivre...