Non.

Non.

Toujours pas, toujours rien en vu.

Lui non plus. Décidément, ma chance ne tournait pas depuis que j'étais dans cette nouvelle ville. Un an sans mec, t'y crois toi ? Une putain d'année où je n'ai fais que mater et attendre. Attendre quoi ? Attendre qui ?

Le bon pardi! L'Homme avec un grand H, celui qui fera chavirer mon cœur, celui qui m'est destiné.

Tu parles, il n'a pas l'air de se montrer. Pour une fois que je me dis qu'il fallait changer et avoir une relation amoureuse saine d'esprit et de corps, pas un seul homme ne me convenait. Malheur à moi. Je suis tombée si bas que j'ai abandonné l'idée de me trouver un mec. Et pour que je pense ça, je dois vraiment être désespérée. Parce que pourtant j'aime la compagnie des Hommes ! Je hais me retrouver seule, c'est d'ailleurs pourquoi je ne suis jamais restée célibataire bien longtemps. Mais là, je venais de faire exception à la règle : voici bien plus d'un an que je n'avais pas eu de petit-copain. Un record pour moi depuis le lycée, c'est triste à admettre. Et le pire dans tout ça ? Mes pulsions sexuelles avaient pris la fuite. Oui, tu as bien lu : je ne ressens pas le besoin de coucher avec un homme actuellement. Rien que d'y penser, ça m'inquiète. Je veux bien avouer qu'au début j'ai eu du mal : j'avais un plan, un ancien petit-ami qui m'avait trompé avec je-ne-sais-combien de nanas et dont j'étais tombée éperdument amoureuse. Et donc à défaut de pouvoir continuer notre relation, on se voyait les étés pour... voilà quoi. J'avais l'impression d'être aimé quand j'étais avec lui, simple illusion bien évidemment. Ne plus avoir envie de coucher avec quelqu'un, c'est bizarre venant de moi.

J'en suis même venue à me demander si je voulais finalement avoir un homme dans ma vie. Après les deux dernières déceptions amoureuses, j'en ai eu ras-la-casquette. Avais-je vraiment besoin d'un être masculin ? Un homme qui penserait à moi, qui m'embrasserait, m'enlacerait, me murmurerait des mots doux à l'oreille, me ferait l'amour jusqu'à me briser, un homme que je pourrais n'avoir que pour moi, mature, adulte, au sourire charmeur, au corps de rêve. Oui, "rêve", je suis en plein rêves je sais. Je me suis éloignée de mon propos de début. Je me demandais donc si l'homme était nécessaire à mon quotidien. En me voyant décrire mon homme idéal, je crois que oui, je ne suis pas capable de mettre la virilité de côté. Mais d'un autre côté, je me suis rendu compte que ça m'importait peu, je perdais patience jour après jour mais je le vivais bien sans pour autant être désespéré. Et c'est la que la sonnette d'alarme retenti dans ma tête. Je vais peut-être ne plus jamais me trouver de mec ? Je vais terminer ma vie seule et moisie comme un vieux crouton avec une dizaine de chats autour de moi ? J'aime les chats, mais pas au point de finir ma vie célibataire.

J'ai commencé aussi à douter de mon physique ; avais-je perdu tout sex-appeal ? Possible, j'avais pris du poids, j'ai commencé à avoir un peu de boutons, rien n'allait plus physiquement parlant. Tu m'diras, c'était physiquement et mentalement que j'étais dérangée en ce moment. Et fait, quand j'y repense, il y avait bien des hommes qui me plaisaient, mais soit ils avaient déjà une petite amie, le cas d'un très beau pianiste... Soit je n'osais jamais tenter ma chance et je me contentais juste de le regarder, de lui sourire, de lui parler comme je sais si bien le faire avec mes amis. Et bien sûr il ne se passait jamais rien. Et je finissais seule, à manger des Mikado.

Aujourd'hui, je me retrouvais à manger des Mikado, sur mon lit, et à lire une histoire romantique. L'Homme m'est-il vraiment indispensable ? J'essaie de me convaincre du contraire, je ne veux pas être dépendante de lui.


Lucille ne faisait que regarder, que sourire à ces hommes qui lui plaisaient, qu'elle se contentait de côtoyer. A l'École, le nombre d'hommes qui correspondaient à ses critères étaient nombreux, mais pas un seul ne semblait s'intéresser à elle. Elle était gentille, peut-être un peu trop. Elle était aussi peut-être un peu trop jeune pour eux, qui sait. Mais elle était loin d'être bête, et savait qu'elle devait arrêter de les regarder, ça ne servait à rien. Elle devait stopper ces pensées négatives, elle devait s'émanciper de la présence masculine. Elle était une femme merde ! Une femme qui savait vivre seule, qui savait s'assumer ! Alors pourquoi diable était-elle encore en train de manger des mikado ?

En rentrant chez elle ce jeudi soir-là, elle avait le moral dans les chaussettes. Et personne ne pouvait la réconforter. Seulement, quand elle prit son courrier, elle trouva un petit colis dans sa boite aux lettres. Un colis ? Il s'agissait plutôt d'une petite boite, comme un écrin. Elle n'avait rien commander ces derniers-jours. Avec la pensée folle qu'il s'agissait d'une bague (une demande en mariage d'un illustre inconnu ?), elle monta rapidement les trois étages qui la séparaient de son appartement, comme à chaque fois qu'elle recevait quelque chose par la poste. Lucille était toujours excitée à l'idée d'ouvrir un colis, parce que sa boite aux lettre restait la plupart du temps vide. Mais que recevait-elle jusqu'à maintenant ? Les livres qu'elle commandait sur Amazon, encore des livres, les flyers pour les commandes de pizzas, les papiers pour les élections municipales... et encore des livres. On pourrait presque croire qu'elle n'avait pas d'amis.

Elle ferma la porte de son appartement rapidement, jeta son sac sur le lit, et déchira le petit carton. L'objet se trouvait emmitouflé dans un tissu bleu nuit très doux. Lentement, en faisait attention parce qu'il semblait s'agir d'un objet de valeur, elle déplia l'étoffe. Non, ce n'était pas une bague. Son expression qui traduisait l'excitation se changea rapidement en surprise : elle tenait dans ses mains une chaîne, à laquelle était attachée un sablier. La chaîne était doré, très fine, tandis que le sablier s'inscrivait dans une pièce dorée à motifs d'étoiles, avec deux anneaux autour de la forme en verre. La fascination se peint sur le visage de la jeune femme. Quel bel objet ! Jamais elle n'en avait vu de comme ça. Elle l'examina attentivement, sans pour autant toucher au sablier. Inconsciemment elle sentait qu'elle ne devait pas y toucher, et se contenta d'effleurer juste la forme.

Elle chercha un quelconque indice qui mentionnerait un expéditeur, mais rien n'était indiqué sur la boite, pas même son adresse de livraison, étrange. Lucille reporta son attention sur ce sablier. A quoi pouvait-il bien servir?

Elle s'allongea et continua de regarder la chaîne dorée. Elle réfléchissait, mais son visage rester sans expression. Puis une hypothèse folle lui traversa l'esprit : pouvait-il servir à ... remonter le temps ? Ses yeux pétillèrent de curiosité. Si c'était le cas, mais c'était impossible parce que.. c'était impossible, ce serait trop dingue! C'est alors qu'elle se rappela des livres qu'elle lisait plusieurs années auparavant et qui ont marqué son enfance : Harry Potter. Oui, dans son monde magique il y avait un retourneur de temps. Elle gloussa, jusqu'où allait sa bêtise ? On est pas dans Harry Potter, cet objet n'avait rien à voir avec cette histoire !

Après un temps de réflexion, elle se dit qu'elle devait avoir l'air bête de s'extasier sur un objet comme celui-ci à son âge. Reprenant son sang-froid, elle replaça le sablier dans sa boite avec le tissu et la mit de côté, toujours dans son champ de vision. On se doute bien qu'elle n'était pas au bout de ses surprises, sinon cette histoire n'aurait pas lieu d'être.

Une semaine avait passé depuis qu'elle avait pris son courrier et qu'elle avait trouvé le sablier. On est jeudi, le jour où la jeune femme reçoit son journal par la poste. Le sablier était toujours dans sa boite sur son bureau. Lucille s'attardait parfois dessus mais ne le touchait plus.

Aujourd'hui, comme à son habitude, elle poussa la lourde porte avec son pied droit, se hissa tant bien que mal dans l'étroit couloir les bras chargés de son carton à dessin, et ouvrit sa boite aux lettres dont le journal dépassait. Sa main le prit et sentit autre chose sous ses doigts. Encore un colis ? La surprise illumina son visage. Lentement, après avoir rangé le journal dans sa pochette, elle se pencha pour prendre la boite dans ses mains, une plume s'échappant en même temps qu'elle sorti le colis, une jolie plume blanche. Lucille releva la tête, les oiseaux pouvaient-ils venir jusqu'ici ? Elle porta son regard sur la cour intérieur, oui, c'était possible qu'un oiseau s'égare par là, mais une plume n'avait rien à faire dans la boite aux lettres. Haussant les épaules, elle ferma sa boite aux lettres et monta rapidement, claquant la porte derrière elle, pour ensuite se précipiter sur le colis, bien plus grand que le précédent. Elle l'examina un peu, il était plus lourd, un livre ? Un sourire se dessina sur son visage et elle entreprit l'ouverture du paquet. Ses yeux s'élargirent.

"Qu'est-ce qui se passe..." murmura-t-elle. Elle prit le premier objet qui se trouvait dans une petite boite allongée. Un bout de bois. Un fin bout de bois, dont une des deux extrémités possédait de la marqueterie au motifs floraux. C'était bien joli tout ça. En fait, la jeune femme semblait vouloir se voiler la face. Une baguette. Oui c'était bien une baguette Lucille. Une baguette magique ?! Un sentiment de puissance l'envahit soudainement, une chaleur s'empara de son corps. Elle ressentait quelque chose de nouveau, entre ses doigts, une douce chaleur se propageait sans pour autant la brûler. Quelques secondes passèrent. Puis la demoiselle se souvint de la fameuse scène du film, au moment où Harry testait les baguettes. Aussi fou que cela puisse paraître, en tentant de l'imiter, elle l'a pointa en direction de sa fenêtre, et fit un geste, un simple geste, très timide. La fenêtre s'ouvrit en grand. Elle cria de surprise et sa baguette tomba au sol.

"Ca ne peut pas être réel, ça ne ce peut pas", se répéta-t-elle tout bas en fixant l'objet par terre.

Les minutes passèrent mais elle ne bougeait toujours pas. Puis Lucille reprit ses esprits, la baguette et la regarda longuement. Elle aperçu un bout de papier à l'endroit où reposait l'objet dans la boite. Elle s'en empara et lu : "Baguette en bois de laurier et ventricule de cœur dragon". C'était donc bien... une baguette. Elle remit cette-dernière dans son étui et continua d'enlever ce que contenait le colis initial. Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'elle tenait entre les mains le nouvel objet. Un parchemin plié. Si elle s'abandonnait à rester dans cette folle découverte, c'était CE parchemin, celui qui ressemblait à un simple bout de papier. Celui qui révélait les secrets de Poudlard. Celui qu'elle avait toujours rêvé d'avoir en lisant les aventures de son héros ! Elle s'empara de sa baguette et la posa sur le parchemin puis murmura : "Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises". Et sous ses yeux, la carte prit forme. L'encre coulait de nulle part et redessinait les plans de Poudlard, comme par magie. C'est de la magie, ça ne fait aucun doute. Mais personne n'apparaissait sur cette carte. Elle souriait, tout ceci ne pouvait pas être réel. Elle repointa sa baguette puis dit "Méfait accompli", et la carte demeura vierge à nouveau. Elle remit la baguette dans son étui, plaça la carte du Maraudeur à côté et sorti ce qu'elle pensait être le dernier objet du colis. Un bout de tissus, très fin, presque trop fragile. Lucille plissa les yeux et se mit devant son miroir.

"S'y on reste dans ce monde de dingue, ça devrait être..." dit-elle tout en passant le tissus autour de ses épaules.

Une cape d'invisibilité. La cape d'invisibilité d'Harry Potter ! A partir de ses épaules, son corps avait disparu ! Lucille avait envie de hurler. De crier toute la joie qu'elle éprouvait à cet instant même. C'était fou, complètement de dingue. D'où venaient tout ces objets ? Qui les avait envoyé ? Elle se regarda sous toutes les coutures. Elle trépignait sur place comme une enfant ! Et si tout cela était un rêve ? Elle enleva la cape et s'apprêtait à jeter le colis, mais découvrit qu'il restait deux livres encore à l'intérieur. Elle les prit délicatement. Le premier était un vieux livre, avec des inscriptions en dorure. C'était un livre de magie.

"S'inquièterait-on pour moi ?" dit la jeune femme en riant.

Bien sûr, on allait pas lui envoyer le matériel pour être une sorcière sans son mode d'emploi non ? Le second... était différent. Vieil objet, certes, mais il ne s'agissait pas ici d'un grimoire. Il semblait bien plus précieux. Les extrémités de la couverture était recouverts par des coins métalliques. Il était noir et virait légèrement sur le bleu, en cuir et les pages étaient usés, elles semblaient avoir vécu. Elle retourna le livre pour au final découvrir le nom du propriétaire, qu'elle connaissait pour l'avoir suivit dans les aventures de son sorcier préféré et pour l'avoir tant détesté : "Tom Marvolo Jedusor". Comment n'y avait-elle pas pensé... Impassible, elle examina l'intérieur de l'objet à nouveau. Toujours aussi vierge.

Une excitation prenait possession de con être. Que devait-elle faire ? Elle fit de la place sur son lit et étala tous les objets qu'elle avait reçu, le sablier y comprit, et les regarda un à un. Le silence régnait chez elle. Lucille sentait que c'était une immense opportunité, qu'elle devait se servir de tout ça. Forcément, ce n'était pas pour faire beau ! Elle mourrait d'envie de tourner ce sablier. Mais où allait-il l'emmener ? La demoiselle ne pouvait plus attendre, l'excitation lui prenait les tripes, elle voulait partir, tester, peu importe ce qui se passerait, elle voulait s'échapper de ce quotidien. Après tout, elle reviendrait, non ? Perdant toute connexion avec la réalité, elle se mit à se perdre dans l'imaginaire qu'elle venait de se construire, dans cette folle aventure dans laquelle elle allait s'embarquer.

Ni une, ni deux, la brunette prit son sac à bandoulière noir et y plaça les affaires nécessaires à un voyage : vêtements, sous-vêtements, pyjama, accessoires de toilettes, maquillage un ou deux livres. Mais un seul sac ne suffisait pas, on est une fille ou on ne l'est pas, et Lucille avait toujours eu du mal à se restreindre. Elle prit aussi son sac en toile pour y mettre quelques affaires plus personnelles, liées à sa vie actuelle, à ses amis. C'est dans ses moments là qu'elle aurait aimé avoir le sac d'Hermione où elle pouvait stocker un nombre incalculable d'objets sans qu'il ne soit plein. Elle jeta un œil à son ordinateur. Elle mourrait d'envie de le prendre. Mais qui utiliserait un ordinateur la-bas hein ?

Ça y est, tout était prêt.

Ses doigts s'emparèrent du sablier, qu'elle mit autour de son cou. Ce collier était magnifique, il la fascinait. La baguette était accrochée à la ceinture en tissu de sa salopette, pour qu'elle puisse la dégainer rapidement. Cette pensée la fit sourire, elle prévoyait beaucoup trop de chose, si ça se trouve, rien ne fonctionnerait, et elle se sentirait conne. Si ça trouve elle divaguait complètement. Si ça se trouve, elle venait de préparer ses affaires pour un voyage qui n'aurait jamais lieu. Peut-être que c'était une grosse blague, que la personne lui ayant envoyé tout cela voulait la rendre plus folle qu'elle ne l'était déjà ? Elle regarda le sablier, ses mains tremblèrent, mais, folle et aventurière, elle resta dans son imaginaire : où atterrirait-elle ? Elle regarda encore une fois tous les objets qu'elle venait de recevoir qu'elle ne s'était pas encore décidée à ranger dans ses sacs et fut attiré par un papier qui dépassait du grimoire de magie. Délaissant son collier, elle s'en empara et fut surprise de voir une belle écriture manuscrite. Elle lu. Puis relu une seconde fois.

Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ? Participait-elle à un jeu ou quoi ? Elle devait choisir avec quel objet partir et avait le choix entre le Journal de Jedusor et la Carte du Maraudeur. Elle pouvait garder en sa possession tous les autres objets. What the fuck is that ? Pourquoi ne pouvait-elle pas partir avec les deux bordel ?!


Lecteur, quel objet aimerais-tu que Lucille prenne avec elle pour cette aventure ? Le Journal de Jedusor ou la Carte du Maraudeur ? A toi de choisir, dis le moi dans une petite review et je poursuivrais cette histoire en fonction de cela !

Voici donc le premier chapitre de ma fiction ! Je ne suis qu'une simple novice dans le domaine, j'écris par pur plaisir, ainsi j'espère que vous avez tout de même apprécié ce début et que le personnage de Lucille vous intéresse ! N'hésitez pas à me laisser un commentaire, ça fait toujours plaisir (de toute manière, c'est à vous de choisir comment va se poursuivre l'histoire).

De mon côté, j'avais un chapitre beaucoup plus long, mais qui ne laissait pas le choix quant-à la suite du reste de l'histoire. Et puis sous la douche, j'ai eu une révélation, et me suis dit que merde, je ne peux pas décider avec qui Lucille va vivre l'histoire d'amour de sa vie (éternelle indécise des beaux-gosses), alors j'ai besoin de toi lecteur, voilà !

Je précise qu'évidemment l'univers d'Harry Potter appartient à son auteure J.K. Rowling, je suis juste maitresse de mes OC et je tenterais de les faire évoluer en restant fidèle à cet univers.