Chapitre 1

Par le souffle du Créateur ! Comment l'Ordre a pu perdre son chemin à ce point?

Commandant Cullen Rutherford, chef de l'armée de l'Inquisition, rengaina son épée longue et attacha son bouclier au harnais dans son dos. Il prit le temps de jeter un regard autour de lui. La grande place de la redoute de Thérinfal, qui autrefois regorgeait de fière Templiers, offrait maintenant un spectacle sinistre.

En effet, un grand nombre de corps étaient éparpillés sur toute la surface de la grande place. Il y avait même des amoncellements de corps à certains endroit où le combat avait été particulièrement intense. La plupart étaient des Templiers rouges, avec des éclats de lyrium écarlate saillant de leur corps déformés. Ces atrocités que Corypheus avaient créé, parce que ces hommes avaient perdu foi en l'Ordre.

Il y avait des soldats de l'Inquisition aussi, des hommes et des femmes qu'il connaissait, qu'il avait entraînés lui-même. La bataille avait été brutale et rapide, un trop grand nombre de ses soldats ne reverraient pas Skyhold. Heureusement, les pertes étaient moins nombreuses que prévue.

Tous ces Templiers, tous ces bons soldats, perdus au bénéfice de Corypheus ou du Vide...

Avec colère, il passa la main dans ses boucles blondes, collées à ses tempes par la sueur de la bataille. Il se frotta nerveusement la nuque, une habitude qui malgré tous ses efforts, lui était impossible de se débarrasser. Avec un soupir il pris le temps de concentrer ses pensée sur les vivants et la tâche qu'il avait devant lui: organiser la suite de la reprise de la redoute de Thérinfal. Au moment où il ouvrit la bouche pour aboyer des ordres à ses hommes, un de ses soldat vint à lui à la hâte.

"Commandant! Nous avons besoins de vous au donjon. Nous avons une situation." Sans perdre de temps, Cullen suivis le soldat jusqu'à la porte du donjon.

"Quelle est la situation, soldat?"

"Nous avons découvert une cellule avec d'étranges marques sur la porte. Seul le Créateur sait quel abomination est enfermé là - dedans. La porte de la cellule est impossible à ouvrir, malgré nos efforts répétés. Les marques semblent magiques et vous savez... " L'homme sembla hésitant à continuer. "Avec votre... expérience de Templiers, nous pensions que vous pourriez nous aider à trouver un moyen d'ouvrir cette porte."

Plus leurs pas les menèrent dans les profondeurs de la terre, plus l'air s'emplit d'une odeur de mort et de désespoir. Quand finalement, ils atteignirent le dernier niveau, Cullen réprima une envie de lever la main pour se couvrir le nez. L'odeur était épouvantable et l'épaisse substance noire qui suintait du mur ne semblait pas aider à l'odeur ambiante.

Devant la porte, l'air était saturé par une magie contenu, l'ambiance était lourde et suffocante. Comme si une puissante magie se retrouvait enfermé dans un espace clos et qu'elle se déchaînaient pour en sortir. Le Commandant pris le temps d'examiner la porte, il y avait plusieurs runes gravées sur toute la longueur de celle-ci. Cullen avait déjà vue ces marques azurées, des runes que les Templiers utilisaient pour dissiper la magie. Cette sorte "d'enchantement" ( bien sûr, ce n'est pas un "enchantement", les Templiers ne font pas de magie. Ils ont seulement des "habilitées") sert à dissiper la magie contenue dans cette cellule. Le Commandant en avait vue des similaires, il y a bien longtemps, à Kinloch Hold lors du soulèvement du Cercle de magie.

Pourquoi marquer cette porte de ainsi? Qui ou quoi est derrière cette porte pour requérir un si puissant sortilège?

" C'est un sortilège de contention: cela prévient toute magie d'être utilisé dans cette pièce. Nous ne savons pas qui ou quoi croupit dans cette cellule. Avec de la chance, ce sera un allié surtout si les Templiers rouge l'ont maltraité. Nous devons tout de même être très prudent. Soldat! reculez et soyez prêt!"

En fermant les yeux, le Commandant vida son esprit et contact à l'intérieur de lui ses anciennes habilitées de Templiers. Il y avait très longtemps qu'il ne les avaient pas utilisées et l'ancien Templier craignait qu'il l'ai déserté. Cullen se tenait droit, les pieds solidement fixés au sol, sa main droite étendue devant lui, face a l'enchantement. Il commença à sentir le tintement de son pouvoir, celui-ci enfla en une puissante vague qui parcourra tout son corps pour se concentrer dans sa main et jaillit sur la porte de la cellule. Avec un rayonnement bleuté, les runes se dissolvèrent, ne laissant que le bois humide de la porte. Retenant un soupir de soulagement, Cullen abaissa lentement sa main.

La cellule était plongée dans la pénombre. Il n'était possible de distinguer que les contours de ce qui s'y trouvait. Curieusement, la pièce contenait une table avec quelques chaise. Sur la table l'ont pouvait discerner des éclats métallique. Avec un tressaillement, Cullen prit conscience que ce devait être des instruments de torture. A sa droite, il discerna une forme recroqueviller sur le sol. En entrant prudemment dans la pièce, il vit que cette personne était retenu au mur par des chaînes.

Malgré la distance, l'ancien Templier sentit que les chaînes du prisonnier portait aussi un enchantement. Les Templiers rouges n'avait laissé aucune chance au captif de faire appel à sa magie. Quand un soldat pénétra dans la pièce avec une torche,la pièce se fit moins sombre. C'est alors qu'il pu juger de l'état de la situation. Devant l'infamie qui se présentait devant lui, la bile lui monta a la gorge.

"Par le Créateur !"

La forme était une femme enchaînée au mur. Elle était nue, seulement quelques fragments de ce qui avait probablement été une tunique flottait à ses épaules. Ses cheveux sombres et emmêlés tombaient en amas sur son visage, cachant celui-ci. La captive présentait plusieurs blessures apparentes sur le corps. Malgré sa captivité, elle semblait de robuste constitution. Et ses cuisses... Par le souffle du Créateur ! Ses cuisses étaient couvertes de sang, d'excréments et probablement d'autre chose... Il ne faisait aucun doute qu'elle avait été violemment abusé sexuellement. Malgré une furieuse volonté de ne pas regarder à cet endroit, inévitablement ses yeux se posa brièvement sur son sexe dénudé. Brusquement, un tressaillement inattendu le parcourra, de son bas-ventre à la pointe de ses cheveux.

Par le Créateur, c'est quoi ÇA !?

Cette vision le ramena au terrible événement de Kinloch Hold. Il avait été torturé lui aussi, pendant des jours par des démons. Ils avaient été chercher ses désirs les plus enfouit et les plus pervers pour le faire souffrir pendant des jours avec ceux-ci. Des cauchemars l'assaillaient toujours, même plusieurs années après. Il ressentait un certain malaise a réagir ainsi à la nudité de la captive, mais cela ne cela n'avait rien à voir avec l'intensité de ses terribles rêves. Aujourd'hui, il avait pris un semblant de contrôle sur sa vie, même s'il luttait toujours. Il mit ses pensées de côté et se ressaisit.

Il ne percevait aucun mouvement venant de la femme, aucun signe de vie. Cullen s'approcha lentement et parla avec, ce qu'il espérait, une voix apaisante.

" Ma Dame, vous êtes en sécurité maintenant." Ses propres mots semblaient insignifiants.

Tout ce qu'elle devait avoir enduré.

Cullen s'agenouilla près d'elle avec la main tendue. Quand ses doigts l'effleurèrent, elle bondit a une vitesse fulgurante du sol. Sans qu'il est le temps de réagir, il se retrouva le dos pressé contre la poitrine de la captive, les chaînes de celle-ci solidement fixés autour de son cou. Il se maudit intérieurement pour son manque de précaution. En voyant la femme dans une telle détresse, la prudence ne lui avait même pas effleuré l'esprit. Elle l'avait totalement pris au dépourvue. Comment une Dame manifestement torturé, enchaîné à un mur, pouvait restreindre le Commandant de l'Inquisition? Cullen pensa immédiatement à Varric... il ne verrait jamais la fin de ce honteux événement. Il c'était fait prendre comme une recrue. Quand la femme prit la parole se fut avec rage :

" QUE PERSONNE NE S'APPROCHE! OU BIEN JE DÉVISSE LA TÊTE DE VOTRE OFFICIER. " Avec la pression qu'il sentait autour de son cou, il n'avait aucun doute là-dessus. Voyant la situation se détériorer rapidement, Cullen tenta d'apaiser la furie.

"Ma Dame, nous sommes l'Inquisition, nous venons de reprendre la redoute a l'instant. Je suis le Commandant de l'Inquisition, Cullen Rutherford. "

Soudainement, elle serra la chaîne autour de son coup et Cullen s'étouffa brusquement.

"Où étiez-vous posté, avant l'Inquisition? "

"Kirkwall" répondit-il d'une voix étranglée par l'étau autour de sa gorge.

La pression sembla se relâcher quelques peu autour de son cou. Quand elle parla de nouveau, la question qui suivi était plus qu'inattendu.

" Qui a donné le coup fatal pour tuer Orsino?"

Pendant un instant, Cullen resta complètement stupéfait par la déroutante question. Il savait qu'il était de notoriété publique que c'était Marian Hawk, le Champion de Kirkwall, qui avait mis à mort l'abomination qu'Orsino était devenu. Cependant, pour ceux qui y étaient, et seulement ceux-ci, la vérité était tout autre...

"J'ai eu de l'aide, mais c'était moi."

Le Commandant n'avait pas terminé sa phrase que la chaîne autour de son coup se relâcha complètement. Il entendit la femme pousser un soupir de soulagement: "Merci, Andrasté! ". Réfrénant une quinte de toux, il se leva prestement en s'éloignant de la captive. Face à la situation des plus embarrassante, un profond malaise le submerga. Il s'empourpra furieusement, en prenant conscience d'avoir été surpris par une femme enchaînée à un mur. Qu'elle soit nue et présente des traces évidentes d'avoir été sauvagement abusé, n'aidait en rien à ses joues écarlates. Il posa la main sur le pommeau de son épée, adoptant ainsi ce qu'il espérait une prestance plus digne d'un Commandant que celui du jeunot pris la chaîne au cou.

" Après votre attaque et les runes sur la porte et vos chaînes, je dois être plus prudent. Je ne crois pas que vous me tiendrez rigueur de vous demander si vous avez l'intention de vous battre contre l'Inquisition?"

Elle le regarda, sembla reconnaître la pertinence de sa question et hocha imperceptiblement la tête. Elle redressa ses épaules, inclina sa tête et posa son poing sur sa poitrine nue. Elle dit avec une voix plus douce que précédemment:

"Je fais le serment que je n'ai nulle intention de me battre contre l'Inquisition, maintenant ou dans le future. Vous avez ma parole." Elle releva la tête et le regarda directement dans les yeux. Dans la pénombre, Cullen ne distinguait pas l'éclat de son regard, mais il fut surpris de ce qu'il y perçue. Force, honneur et... souffrance.

Comment peut-elle paraître si sûr d'elle enchaînée à ce damné mur?

La femme reposa sa tête contre le mur, les yeux clos. Elle ne paraissait pas embarrassé par son corps nu et la possibilité que tous les soldats présents ait une vue de celui-ci. Cullen jeta un regard furtif pour juger de son état. De son visage, on ne voyait que des amas de sang séché et d'ecchymoses. Ses yeux étaient boursouflés, ses lèvres fendues et gonflées a plusieurs endroits.

Par le Créateur, comment elle a pu survivre à tout ça? C'était au-delà de lui. Il réalisa que son coup d'oeil furtif s'était transformé en un regard fixe et pénétrant. Soudainement, il sentit une chaleur coutumière lui montée aux joues. Bravo! C'est vraiment une bonne idée de fixer son corps nu de façons aussi évidente et indiscrète. Encore mieux quand elle est visiblement sous le choc et traumatisé parce qu'elle a été violé. Bravo! Certainement la meilleure chose que tu pouvais faire Rutherford ! Il avait tellement envie de se frapper! Il enleva prestement sa cape emplumé pour la couvrir avec celle-ci.

"Ma Dame, permettez-moi."

Elle ouvrit soudainement ses yeux enflés et leva une de ses mains enchaînées. Avec un faible ricanement elle lui dit:

"Commandant, si vous me couvrez de votre cape poilu, elle va empester le sang, les excréments et le sperme. Vous ne voulez vraiment pas faire ça. "

Cullen fut sidéré par ses mots crues, mais il se reprit rapidement.

"Il n'y a pas de problème. Vraiment."

Elle le fixa un instant et hocha la tête. Avec précautions, essayant de ne pas la toucher, il étendit sa cape sur elle pour essayer de couvrir son corps le plus possible.

"Capitaine Rylen! Allez trouver Dorian et Solas. Ils sont probablement avec l'Inquisiteur dans la haute tour. Nous allons avoir besoin d'assistance pour ces chaînes et pour soigner la Dame."

En attendant les mages, le Commandant dispersa ses hommes avec des ordres diverses. Il espérait ainsi les empêcher de lancer des regards furtifs à la prisonnière. Au moins eux ils sont discret! Il fut interrompu par la captive:

"Commandant, puis-je avoir de l'eau ?"

"Parle le souffle du Créateur, je suis vraiment désolé, vous devez être assoiffée... je n'ai pas pensé..." Cullen prit l'outre a sa ceinture et l'ouvrit a la hâte." Mais bien sûr, laissez-moi vous aider" Sans même ouvrir les yeux ou relever la tête du mur, la femme ouvrit sa bouche ensanglanté. Avec précaution, il s'agenouilla et laissa ruisseler le liquide dans sa bouche. Malgré ses efforts, un mince filait d'eau perla le long de son menton. Elle ne prit même pas la peine de l'essuyer.

Le Commandant resta un moment face à elle, inconfortable, se dandinant discrètement d'un pied à l'autre. Qui est-elle? Pourquoi est-elle enfermée dans cette cellule ? Et par Andrasté, pourquoi ils l'ont confiné de la sorte? C'est une mage ? Il ne l'a percevait pas ainsi. Mais avec la présence des chaînes et des runes de contention, il pouvait se tromper.

" Et bien! Vous avez une mine épouvantable, ma chère. " la voix velouté du mage Tévintide interrompa ses pensées. Dorian, était aussi charmant que d'habitude... L'homme de Tévinter, qui était toujours très élégant, semblait exténué et ses cheveux noir à l'ordinaire parfaitement bien mis, était échevelé. De profond cercle foncé entourait ses yeux, trahissait l'épuisement dû a une trop forte utilisation de sa magie durant la bataille. Cullen pouvait voir qu'il s'appuyait discrètement sur son sceptre.

Suivant derrière Dorian, un elfe au visage impassible entra à son tour dans la pièce. Il parait un peu moins exténué que Dorian. Mais de peu...

Le nom de l'elfe était Solas. C'était un mage qui avait rejoint l'Inquisition dès le début et avait démontré qu'il était un puissant guérisseur. Contrairement, à Dorian qui s'avérait être un puissant et flamboyant nécromancien. Cullen se demanda pourquoi il avait choisi de se concentrer sur une magie de mort, rien en lui n'était inanimé.

Je ne suis pas surpris que Varric le surnomme Étincelant.

Au son de la voix de Dorian, la femme ouvrit les yeux et regarda dans leurs direction. Solas et Dorian s'approchèrent lentement de la captive pour voir de plus près les chaînes qui la retenait prisonnière. Elle leva ses bras et sans hésitation Dorian pris ses mains ensanglantées. Ce manque de réticence surpris Cullen; il avait toujours pris le Tévintide pour un homme hautain et dédaigneux.

Il semblerait que derrière cette façade condescendante, se cache un homme empathique aux autres.

"Mmm... laissez-moi voir." Le mage passa sa main sur les fers et une douce lumière mauve apparue. "Ce sont de répugnantes chaînes que vous avez là, très chère."

La femme eu un sourire sarcastique . " Ha oui? Je n'en avait pas eu conscience."

Sans prendre ombrage de son sarcasme, Dorian lui répondit avec son sourire le plus charmant." Nous allons vous débarrasser de ces horreurs rapidement."

Le Commandant s'écarta et se dirigea vers la porte, laissant les mages à leur affaire. Il s'appuya sur la chambranle de celle-ci, en leur tournant le dos et attendit. Un moment plus tard, l'air se charga de magie et il entendit le tintement des chaînes qui tombait sur le sol. Cullen revient vers les mages et la captive, maintenant libre. Solas prit alors la parole:

"J'ai besoins de l'examiner tout de suite. Nous devons la ramener là - haut. Cette place est... oppressive. Je ne peux rien faire ici" L'endroit semblait rendre nerveux l'elfe, lui d'ordinaire placide.

Cullen s'inclina près de la femme pour l'aider à se relever. Elle tenta de se se lever et trébucha sur lui.

"Je suis désolé... pas assez de nourriture... je..."

"Ne vous inquiétez pas, je vais vous aider."

Et sans attendre, il l'a prit doucement par les épaules et la hissa dans ses bras. Cullen pris le temps de la caler contre le plastron de son armure pour qu'elle soit le plus confortable possible. Cela sembla porter fruit, car aussitôt la femme nicha sa tête dans le creux de son épaule avec un léger soupir. Il était heureux de pouvoir au moins lui donner un peu de confort cela le fit sourire brièvement. Il l'a tint avec aisance et se dirigea prestement vers la porte. Les deux mages suivirent le Commandant avec le même empressement. Heureusement, sa vaste cape la couvrait entièrement, elle n'avait pas à se soucier de sa nudité. Cullen était en colère, en colère contre ces hommes qui était capable de faire subir une telle ignominie à un autre être humain. C'était au dessus de sa compréhension.

Quand ils arrivèrent enfin dans la cours de la redoute il se dirigea vers la tente des guérisseurs. A l'intérieur, plusieurs lits de camps étaient occupés par des blessés. Il l'a déposa sur le premier de libre. Elle n'ouvrit même pas les yeux quand il la déposa.

Était - elle inconsciente?

Solas et Dorian s'approchèrent immédiatement du lit de camps pour prendre soins d'elle.

"Commandant, vous n'avez pas des ordres à aboyer quelques part?" Dorian le congédia avec un signe de la main. Cullen leva les yeux au ciel devant l'arrogance de sa remarque. Avec un dernier regard, il s'éloigna rapidement pour laisser les mages faire leur travail.