Les personnages ne m'appartiennent pas, ni Rose, ni Thomas Andrews ( à mon plus grand regret...), ils sont bien entendus sous la plume de James Cameron et sont donc empruntés par mes petites mains et mon imagination ;). Je suis très heureuse, car mon histoire est la première à avoir été écrite en français à propos de Rose/Thomas, mais si vous souhaitez que je la traduise en anglais, dites le moi.
N'oubliez pas de me faire savoir si l'histoire vous plaît !
Bonne lecture,
Meldana.
PS: Il s'agit de la première histoire que je poste sur le site, et en voici le premier chapitre. Il est court et comporte peu d'interactions entre Thomas et Rose, mais l'intrigue va se développer dans les prochains chapitres. Soyez indulgents !
Chapitre I
Il fallait qu'elle s'y rende. Elle n'avait pas le choix de toute manière. Elle sortit de la voiture arrêtée au milieu du port d'embarcation où le tumulte se faisait entendre. Des gens couraient, traînaient leurs valises, leurs manteaux, criaient pour se faire comprendre. La jeune femme regardait ce qui l'entourait. Les gens. De tout âge, de toute classe sociale. Des gens d'abord plus pauvres que d'autres, reconnaissables par leurs vêtements dans un état précaire, le personnel fouillant leurs poches trouées, leurs cheveux, avant de les laisser entrer. Mais surtout reconnaissables par leur sourire, qui égayaient leurs visages bien plus que le sien. Il y avait des gens de classe moyenne, appartenant sans doute à la deuxième classe. Elle ne savait pas quoi penser d'eux, ils font la frontière entre deux mondes différents. Et enfin, la première classe, les gens aisés, vivants dans un monde à part détaché de tout ce qui l'entoure et dans lequel la jeune femme appartenait, malheureusement.
Elle tourna la tête. Il était là. Celui qui surplombait le lieu, on ne pouvait pas le manquer. Le Titanic. Fraîchement terminé d'être construit. Et elle allait être l'une de ces 2500 personnes à y entrer pour la première fois. Mais l'idée d'y aller avec cette classe de riche qui se vante de leur façon inutile de vivre la répugne. Elle a parfois honte d'appartenir et de côtoyer de telles personnes.
« Rose, dépêchez-vous, nous n'avons pas toute la journée. »
Caledon Hockley. Ou aussi nommé Cal. L'homme à qui elle était promise. Que Rose n'aimait pas, de toute façon. Un homme imbu de sa personne. Mais elle n'avait pas le choix. Demande t-on vraiment ce qu'une jeune fille d'à peine 18 ans pense ? Quand le Titanic les ramènera en Amérique, Rose sera mariée quelques jours après, car tout est prévu, la cérémonie est bientôt prête. Tout les gens de la population riche, la haute noblesse, l'y attendent. Elle ne veut pas. Rose voudrait le crier, mais elle ne sera jamais écoutée.
« - Vous vous perdez dans la contemplation de ce magnifique navire, n'est-ce pas Rose ?, disait Cal. N'est-il pas merveilleux ?
- Je ne le trouve pas si exceptionnel que ça, dit-elle en haussant les épaules d'un air désintéressé. Il n'est pas aussi grand que le Mauritania.
- Je sais qu'il vous en faut beaucoup pour attirer votre attention Rose, mais le Titanic est un navire exceptionnel. Vous êtes d'une difficulté... »
Peu lui importait. Pour elle, le Titanic n'était qu'un négrier qui la ramenait enchaînée en Amérique telle une esclave.
« - Alors voici le navire soit disant insubmersible !, s'exclama la mère de Rose, Ruth.
- Il est insubmersible, Dieu lui même ne pourrait pas couler ce paquebot ! », lui répondit Cal.
Ruth et Cal firent signe à Rose de les suivre, car il fallait y aller. Rose demanda à Trudy, sa femme de chambre, si elle avait son manteau et elle lui répondit par une réponse positive. Alors elle se mis en marche, à travers la foule, elle la perçais et suivit ceux avec qui Rose devait partir. Aux bras de Cal, ils montèrent sur le pont d'embarcation, là où les premières classes sont accueillis. Contrairement à certaines personnes qui étaient encore en bas et qui souriaient en les regardant monter sur la passerelle, Rose tirait une tête d'enterrement. Il arrivèrent à bord, accueillis par le personnel chaleureux, en costume de marine, que Rose avait toujours trouvé très beau.
« - Bienvenue à bord du Titanic, disaient-il.
- Nous avons les suites B 52-54-56. Au nom de DeWitt Bukater et Hockley.
- Suivez ce steward, Madame, il vous accompagnera à vos chambres. »
Ils s'exécutèrent. L'intérieur du Paquebot était lumineux, les murs sentaient encore la peinture fraîche et le mobilier n'était aucunement abîmé. C'est vrai qu'il était luxueux, il fallait le reconnaître. Alors peut-être que Rose l'aimerait. Mais elle aurait voulu ne pas être avec son étouffante famille. Ils passèrent plusieurs pièces, plusieurs couloirs absolument décorés et arrivèrent au pont B, là où se trouvaient les suites que Rose et les autres allaient occuper.
Thomas Andrews, le concepteur du Titanic, était avec son inséparable carnet de notes afin de relever et de noter d'éventuelles modifications ou améliorations que le Titanic pouvait subir. Rien ne lui passait inaperçu. Il scrutait tous les meubles, toutes les rampes d'escalier, les murs, la couleur du mobilier, l'état de la literie, il vérifiait tout de fond en comble. Pour lui, rien n'était plus important que l'état du Titanic. Étant d'une nature très perfectionniste et exigeante, il voulait absolument que son navire soit sans défaut.
Alors qu'il était en train de faire un état des lieux du couloir menant aux chambres du pont B, il fût prit d'un sentiment de satisfaction lorsqu'il vit arriver les premiers passagers. Il avait rapidement levé les yeux vers eux, les avaient salué de loin avec un sourire avant de retourner à ses notes. Une famille de première classe, constituée d'un homme, grand, brun au corps massif, suivit de près par une dame rousse au visage un peu plus âgé qui marchait l'air fière. Thomas avait aussi pu apercevoir deux autres personnes, un homme et une jeune femme qui portaient des valises, et il en avait déduit qu'il s'agissait sans doute d'un valet et d'une dame de chambre. La petite troupe familiale passa rapidement devant lui. Mais derrière eux, une autre jeune femme, passa devant l'architecte alors qu'il était en train d'écrire quelques mots, mais quelque chose le troubla et lui fit relever la tête aussitôt. Un doux parfum féminin se détachait de cette jeune fille, mais lorsqu'il voulu la regarder, elle était déjà de dos, prête à suivre les autres. Une forme féminine si belle, dans une robe blanche et violette cintrée, dont la tête fine était surmontée d'un grand chapeau et laissait apparaître des boucles rousses comme le feu. Thomas Andrews fût déconcerté par cette femme. Et Dieu savait que cela ne lui arrivait jamais. Il l'a regarda s'en aller, elle qui marchait si légèrement, tel un ange avec des ailes dans le dos. Mais elle marchait la tête baissée, comme si elle avait l'air triste, et qu'on la forçait à suivre sa famille, elle qui était reculée derrière eux. Alors que Thomas la regardait toujours, elle tourna la tête vers lui et plongea ses yeux bleus dans ceux noirs de l'architecte. Elle lui offrit un sourire, un beau sourire timide mais chaleureux si bien que Thomas ne savait pas si il arriverait à lui rendre la pareille. Il lui rendit son sourire doublé d'un léger signe de tête. Le concepteur du Titanic avait du mal à replonger dans son carnet après ce chamboulement. Que lui arrivait-il ? Qui était cette fille qui a pu marqué autant Thomas Andrews ? Pourrait-il la revoir ? Sans doute oui. Lui aussi était en première classe, et sa chambre était également au pont B. D'ailleurs, il se décida de rentrer dans sa suite afin de se désaltérer. Il traversa le couloir, prenant un chemin inverse à celui qu'avaient emprunté la famille de la jeune femme.
Il rentra dans ses appartements, la chambre qu'il occupait, et dans laquelle il n'y avait pas un seul meuble qui ne soit pas recouvert des différents plans du Titanic. L'architecte ne s'en séparait jamais. Il en avait au moins une bonne trentaine, qui traînaient dans sa pièce, parfois en ordre, parfois en désordre. En entrant, il ne s'attendait pas à voir Lucy, sa femme de chambre, s'occuper à ranger les valises de Thomas.
« - Bonjour Lucy, l'accueillit t-il avec un sourire.
- Bonjour Monsieur Andrews, pardonnez-moi si je vous ai surpris, mais je voulais que tout soit prêt avant votre arrivée. Mais visiblement, vous êtes rentré plus tôt.
- Ce n'était pas prévu, je suis navré, j'étais en train de faire un état des li…
- Monsieur Andrews, êtes-vous souffrant ? Vous semblez troublé. », demanda t-elle d'une voix inquiète en le coupant aussitôt.
Effectivement, Thomas avait été si chamboulé qu'il en avait oublié que son visage avait manifesté une certaine couleur rouge dû aux événements de tout à l'heure.
« - Ce n'est rien Lucy, je te remercie. Voir enfin ce bateau prêt à partir réussit à me provoquer certaines émotions. »
Sur ce, la femme de chambre lui apporta un verre d'eau qu'il accepta volontiers. Mais il savait qu'un verre d'eau ne suffisait pas à lui faire reprendre ses esprits, il lui fallait bien plus, voire une douche à l'eau froide même.
« - C'est un bateau si impressionnant, monsieur Andrews, vous pouvez en être fier.
- Merci, Lucy. »
Il lui informa qu'il allait retourner à ses occupations à l'intérieur du paquebot, et salua donc sa femme de chambre d'un signe de tête et un sourire poli. A peine avait t-il mit un pied dans le couloir et refermé la porte derrière lui que Bruce Ismay, le président de la White Star Line, vint à sa rencontre.
« - Thomas, quel plaisir de vous trouver enfin !, lui dit-il. Je me doutais que vous traîniez ici. Nous allons bientôt démarrer, et le Capitaine Smith souhaiterait vous savoir à ses côtés pour inaugurer le premier départ du Titanic.
- Bien sûr, assurément, répondit Thomas.
- Si vous voulez bien me suivre. » continua Bruce Ismay en l'invitant à marcher à ses côtés.
Il lui parla de choses simples. Les phrases contenant encore l'éternel « Quel beau travail, monsieur Andrews, le Titanic est une vraie réussite ». Bien sûr, il était si heureux et fier de voir le fruit de ses rêves qui n'étaient qu'autrefois dessinés sur un plan et qui est maintenant ici, amarré à quai et prêt à prendre la mer en chair et en os. Mais, même si ils félicitaient tous Thomas, ils ne prenaient pas la peine de féliciter les petites mains de l'ombre, celles qui ont fabriqué et assemblé pièce par pièce tel un gigantesque puzzle les morceaux de ce paquebot, sous les ordres de monsieur Andrews. Et ça, Thomas n'oubliait pas ses camarades qui se sont mis corps et âmes dans la construction du paquebot dont il rêvait tant. Avec son humilité, Thomas savait qu'il n'aurait jamais pu faire ceci tout seul.
Ils arrivèrent à la timonerie après avoir marché pendant certaines minutes, là où le Capitaine Smith ainsi que ses officiers l'attendaient pour mettre les voiles. Ils se saluèrent chaleureusement, échangeant une poignée de main. Mais à ce moment, Thomas se rappela de la belle jeune femme rousse de la première classe. Celle qui était resté nichée dans un coin de sa tête et qui le tourmentait tant. Il voulait la revoir, et lui parler, ne serait-ce quelques secondes, voir qui était cette mystérieuse fille, à l'air triste, mais qui savait rayonner par sa splendeur. L'architecte fût rompu dans ses pensées par la voix du Capitaine Smith qui lui disait :
« - Monsieur Andrews, êtes vous prêt à quitter le port et ouvrir l'Atlantique à ce titan des mers pour son premier voyage ?
- Allons-y, répondit-il en étant debout, les mains derrière le dos.
- Alors, en avant toute. Démarrez les machines. » ordonna le Capitaine.
Thomas Andrews tenta tant bien que mal d'empêcher son esprit divaguer à travers ses pensées, et essaya de se concentrer sur le départ du Titanic. Mais cela lui était difficile.
