Chapitre 1 :

De rencontre en rencontre

Je ne sais pas depuis combien de temps exactement je courrais, je ne pensais à rien à part courir, courir plus vite. J'étais essoufflée, le froid et l'humidité me faisait mal, ma poitrine et ma gorge me brûlaient.

Je m'arrêtais un instant, tournais sur moi-même pour regarder autour de moi, des arbres, des arbres partout. Des arbres immenses. Je levais les yeux vers leurs cimes, la nuit ne tarderais pas à tomber. Je ne savais pas quoi faire, ni où aller, je savais qu'il était là, qu'il m'épiait, me traquait. Du coin de l'œil je vis une ombre passée entre les arbres, un mouvement bref, furtif.

Mon cœur battait tellement vite que j'avais l'impression qu'il allait exploser, je n'en pouvais plus de m'enfuir, j'avais terriblement peur, j'étais épuisée et la colère montait en moi.

« Mais qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce que vous voulez ? » Hurlais-je. « Pourquoi vous faîtes ça ? »

Je savais pertinemment que j'allais mourir, on sent ce genre de choses, quand la fin est proche. Mais pourquoi ne frappait-il pas ? Non que je me languissais de passer de vie à trépas mais, il s'amusait avec moi, j'étais sa proie et lui mon chasseur et il devait exulté.

« Vous voulez-quoi ? » Répétais-je. « Hein ? »

« Tout de toi ! »

Je poussais un cri. Je ne pouvais pas distinguer d'où venait la voix, une voix étrangement mélodieuse en ces circonstances. Elle semblait venir de partout. Un rire résonna, les poils de mes bras s'hérissèrent et la chair de poule passa par tous les membres de mon corps. Ni une ni deux, je repartie dans une course effrénée, mes jambes étaient lourdes et je me demandais comment j'arrivais à faire un pas. Je ne voyais pas où j'allais tellement j'étais apeuré, je fonçais, me prenant des branches qui freinaient mon passage. Je ne vis pas qu'il y avait une pente raide et tombais sur le sol, dévalant, roulant sur la descente, me meurtrissant tout le corps sur des branches mortes, des rochers, la terre. Cela ne s'arrêterait donc jamais ! Mon corps s'arrêta enfin, j'atterris sur le flan droit dans un hoquet de douleur non sans mettre brisé quelques côtes.

Je me levais péniblement, me tenant le ventre et boitant. J'avançais encore sans regarder dans quelle direction j'allais. Je poussais un cri quand je faillis tombé dans le vide, si je faisais encore un pas je m'écraserais sur les rochers en bas d'une falaise où les vagues déchainés venait s'abattre. Je sentis une présence derrière moi, je me retournais et faisait alors face au traqueur. Il se tenait là, la tête inclinée sur le côté, une moue satisfaite dessinée sur ses lèvres. Ses yeux ! Mon Dieu, ses yeux étaient rouges, mais qu'était-il ? Sa peau était tellement blanche, encore plus blanche que la mienne, moi qui croyais que pour être plus blanc que moi on ne pouvait être que transparent. Il était vraiment beau et n'en semblait que plus terrifiant. Il restait là, me détaillant, semblant apprécié ce moment. De mon côté j'avais mal partout et à chacune de mes respirations, la douleur était encore plus cuisante. J'avais du mal à garder les yeux ouverts, mon œil droit me faisait extrêmement souffrir, je voyais de plus en plus trouble.

Il fit un pas en avant et à ce mouvement je levais une main comme si ça suffirait à l'arrêter. Un sourire diabolique s'installa sur ses lèvres. Je n'avais qu'une seconde pour me décider de sauter. C'est quoi le mieux ? S'éclater sur des rochers ou agonisé sous le joug d'un psychopathe aux yeux vermillon ? Quel choix ! Je risquais un regard sur le côté, le vide m'appelait, m'attirais à lui, mais en une fraction de seconde, le traqueur se tenait à mes côtés, une main sur ma gorge. Je criais de surprise et à cause du contact glacé et dur de sa main sur ma peau. Il rapprocha son visage du mien si près que je sentais sa respiration contre mon visage, je fermais les yeux, les plissant ne sachant pas ce qu'il allait me faire. Me tenant toujours fermement par la gorge, il vint caresser les contours de mon visage avec son autre main. Son geste était tendre, mais remplis de tentions, je n'osais pas ouvrir les yeux.

« Tu sens tellement bon. » Souffla-t-il. « Ta peau est si douce. » Dit-il en susurrant. « Je vais prendre mon temps pour te déguster. » Il me lécha la joue et j'en gémissais de dégout.

« Tu ne me supplie pas de t'épargner ? C'est ennuyeux s'il n'y a pas de pleurs et de cris. » Dit-il sur un ton faussement déçu.

« Ça n'est pas comme si vous alliez me laisser la vie sauve. » Dis-je d'une voix que je voulais assurée, mais qui était tremblante et saccadée.

Il eut un petit rire. « Tu vas aimer, j'en suis sûr. »

Sentant venir le coup de grâce, des larmes roulèrent sur mes joues. J'attendis mais rien ne vit, je me risquais à ouvrir les yeux. Le tueur avait toujours prise autour de ma gorge, il regardait vers les bois d'un air contrarié. Il posa son regard écarlate sur moi, ce qui fit hérisser tous les poils de mon corps.

« On va devoir remettre ça à plus tard, ma belle. Mais ne soit pas déçue, je reviendrais. »

Sur ces mots il disparu, en quelques secondes il n'était plus là. La terre se mit alors à trembler, qu'est-ce qui pouvait bien provoquer ce phénomène ? Je restais coite devant ce qui se déroulait sous mes yeux, des loups et pas des loups banals non, une meute de loups géants passait devant moi aussi vite que des éclairs. Je tremblais dangereusement et m'écartais du bord de la falaise de peur de basculer dans le vide. Une douleur dans le ventre vint me foudroyer, j'en tombais à genoux sur l'herbe. Mes côtes me faisaient atrocement mal, j'avais peur de mettre perforé un poumon. Des larmes strièrent mes joues, je gémissais de douleurs, j'en avais du mal à respirer. Une main posé sur l'herbe et l'autre sur mon ventre, j'essayais de me calmer, au plus je pleurais et au plus j'avais mal.

Entre mes sanglots et mes gémissements de douleurs je n'entendis que l'on approcher. La tête baisser je vis une immense patte, je relevais la tête et me retrouvais face à un immense loup, malgré la nuit qui tombait je vis que son pelage était roux. De peur je tombais sur mes fesses et grimaçais de douleur à cause du choc, minime certes mais, chaque mouvement me faisais souffrir. Je devais me tordre le cou pour voir le loup de toute sa hauteur, tellement il était grand et imposant. Il n'était pas seul, à ses côtés se tenaient deux autres loups, tout aussi grands. L'un avait le pelage gris avec des taches noires et l'autre était de couleur chocolat. Ils me fixaient de leurs grands yeux.

Qu'est-ce que j'avais fais bon sang pour me retrouver dans une situation pareille ? Après avoir failli me faire étripé par un psychopathe, j'en réchappe de justesse pour me faire dévorer par des loups anormalement grands. Je me sentais de plus en plus mal et me roulais en boule dans l'herbe humide, une pluie fine et glacée se mit à tomber, m'anesthésiant. Épuisée, résignée je fermais les yeux et lança pour dernière parole :

« Je veux pas mourir... »

Puis je sombrais.


Voilà c'est donc le premier chapitre. C'est la première fois que j'ose poster un de mes écris. J'utilise un correcteur d'orthographe mais il doit bien avoir des petites coquines qui passent à travers les mailles du filet.

Donner votre avis, bon ou mauvais je suis ouverte aux critiques. Bibises ! :)