Message pour tous les lecteurs
Bonjour,
Je suis l'auteur appelé Fishwilliam. J'ai perdu tous mes codes d'accès à ce nom. J'en ai donc créé un autre pour permettre à mes lecteurs de continuer à lire mes histoires. Avec toutes mes excuses.
Fishwilliam devenue LisbethDarcy
Volume 1
Chapitre 1 Une découverte inattendue
Hertfordshire, 1795
Mr Thomas Bennet était très préoccupé alors qu'il était sur son voyage de retour à Longbourn. Certes, son séjour à Londres avait été très fructueux. Grâce à son beau-frère, un homme extrêmement intelligent, il avait trouvé le moyen de faire fructifier la dot de son épouse, ce qui, au cas où il n'aurait pas de fils, lui permettrait de disposer de revenus suffisants pour vivre confortablement.
Bien qu'il soit marié depuis sept ans, il avait eu trois enfants, mais seule son aînée avait survécue. Les deux autres bébés, dont un garçon, avaient succombé les premières semaines. Mais il avait encore de l'espoir. Son épouse était enceinte et il pouvait croire qu'il aurait un garçon en bonne santé capable de survivre.
L'arrêt brutal de la chaise de poste le tira de ses réflexions. La portière de la voiture s'ouvrit et le valet apparut.
- Pardonnez-moi, Monsieur. Auriez-vous des connaissances médicales, par hasard ?
- Pourquoi ? Que se passe-t-il ? demanda-t-il d'un ton intrigué.
- Nous avons trouvée une enfant sur le bord de la route. Ses vêtements sont déchirés et elle porte des traces de coups. Mais elle respire encore, ce qui est un miracle, vu son état.
- Montrez-moi !
Il sauta sur le sol et suivit le valet.
Le second domestique était agenouillé sur le sol, à quelques pas de là. Il leva la tête et arbora une expression de tristesse évidente :
- Je crains que son état ne soit très grave, Monsieur. Il me paraît peu probable qu'elle survive.
Mr Bennet examina l'enfant avec attention. Elle ne devait pas avoir plus de trois ou quatre ans. Des boucles noirs tombaient sur son front. Ses vêtements, bien que déchirés, étaient visiblement de bonne qualité. Les marques de coups étaient visibles sur tout le corps, sauf le visage qui semblait avoir été épargné par miracle. Des traces de larmes étaient visibles sur ses joues.
- Doux Jésus ! s'exclama Mr Bennet. Qui a bien pu brutaliser ainsi cette enfant ?
- Une vengeance, peut-être ? suggéra l'un des valets.
- A moins qu'il n'y ait une question d'argent là-dessous, dit l'autre valet. Cette enfant n'est pas une pauvresse. Ses traits sont trop fins pour cela. Et elle porte des vêtements de prix en dépit de leur état.
- Oui, c'est possible. Il faut la faire examiner par un médecin au plus vite. Il n'y a qu'un apothicaire à Meryton.
- Le plus important, Monsieur, c'est de lui donner des soins, dit l'un des valets. Nous ne pouvons pas l'abandonner ici.
- En effet. Ceci est hors de question.
- Je vais chercher une couverture.
Il revint, peu de temps après. Mr Bennet souleva l'enfant avec les plus grandes précautions, lui arrachant malgré tout des gémissements. Une fois enveloppée, ils revinrent vers la voiture. Mr Bennet s'installa sur la banquette et tendit les bras. Il reçut le précieux fardeau et la tint contre lui avec précaution.
- Dites au cocher d'aller au plus vite, mais de faire attention que nous ne soyons pas trop secoués, dit-il.
- Oui, Monsieur.
Heureusement, ils n'étaient plus très loin de Longbourn. Mr Bennet se demanda comment son épouse allait réagir en voyant ce qu'il lui apportait. Il pourrait faire jouer son instinct maternel. Elle portait un enfant et serait certainement horrifiée que quelqu'un ait pu traiter une petite fille aussi mal. Fanny n'était pas très intelligente, mais elle avait un cœur d'or. Sa petite Jane devait tenir sa gentillesse de sa mère. Quoiqu'il en soit, son épouse veillerait à ce que la petite fille reçoive les soins dont elle avait besoin. Elle était en vie, mais il ne savait pas si elle survivrait. Que ferait-il d'elle, dans ce cas ? Il n'en avait aucune idée.
Il observa l'enfant. Elle était très mignonne. Ses cheveux noirs tombaient en boucles sur son joli petit cou blanc et potelé. Il était surprenant que son visage ait été épargné car il ne portait aucune trace de coup. Mais ses vêtements étaient déchirés et couverts de sang. Qui avait bien pu faire preuve d'une telle cruauté envers une aussi belle enfant ? S'agissait-il d'une vengeance ? D'un enlèvement qui avait mal tourné ? Non, cela lui paraissait peu plausible. Aucun homme sain d'esprit n'aurait fait preuve d'une telle brutalité envers une enfant dont il espérait tirer une rançon. Non. La vengeance lui paraissait plus probable. Et à en juger par la violence des coups que l'enfant avait reçue, il semblait plus qu'évident que le coupable avait voulu tuer l'enfant… et qu'il y était presque parvenu. Ce genre d'action lui paraissait plus venir de la main d'une femme que d'un homme.
La voiture traversa bientôt le petit village de Longbourn avant d'atteindre sa maison. Il s'agissait d'une ancienne ferme qui, au fil des ans, avait été transformé en un manoir cossu.
Le majordome, Dawson, ouvrit la porte pour aller accueillir son maître. Un valet jaillit des écuries afin de retenir les chevaux. La portière fut ouverte et le marchepied abaissé. Mr Bennet sortit de la voiture en tenant contre lui son précieux fardeau.
- Bienvenue à Longbourn, Monsieur, dit Dawson, tout en adressant un regard étonné à l'enfant que son maître portait dans ses bras.
- Merci, Dawson. Je voudrais que vous envoyez un valet chercher Mr Jones. Cette enfant a besoin de soins.
- Certainement, Monsieur, dit le majordome, en faisant un signe au valet qui l'avait rejoint. Que s'est-il passé ?
- Je l'ignore. Nous l'avons trouvée abandonnée au bord de la route, non loin d'ici. Quelqu'un lui voulait visiblement du mal et elle doit être protégée.
- Donnez-la à Mme Hill, Monsieur. Elle s'en occupera jusqu'à l'arrivée de Mr Jones.
- Très bien, dit Mr Bennet en hochant la tête. Mais dites-lui de ne pas l'emmener à la nursery. Je ne veux pas que ma fille la voie dans cet état. Elle risquerait d'en être traumatisée. Et faites porter les cadeaux destinés à Jane dans sa chambre.
- Très bien, Monsieur. Je vais m'en occuper.
Lorsqu'il entra dans le salon, après avoir confié l'enfant à la femme de charge et lui avoir donné ses instructions, Mr Bennet vit sa fille de six ans, assise sur le canapé, en train de coiffer sa belle poupée, tout en discutant avec sa mère. Mme Bennet était occupée à travailler le trousseau destiné à son bébé, qui devait naître dans deux mois.
Jane leva la tête, vit son père et poussa un cri de joie.
- Papa ! Papa est revenu !
Posant sa poupée à côté d'elle, elle se leva et se précipita vers lui. Mais, au dernier moment, elle s'arrêta, fit une révérence et dit en souriant :
- Bienvenue à la maison, Monsieur.
Mr Bennet se mit à rire en voyant le regard sérieux de sa petite fille et il ouvrit les bras, tout en mettant un pied en terre.
- Venez donc embrasser votre Papa, ma princesse.
Celle-ci se précipita aussitôt dans ses bras et passa les siens autour de son cou.
- Je suis contente que vous soyez revenu, Papa. Oncle Edward va bien ?
- Très bien, ma chérie. Il m'a confié des cadeaux pour vous.
- Oh, fit Jane d'un ton intrigué.
- Je pense que Mme Hill va les monter dans votre chambre. Vous pourrez les regarder tranquillement.
Mme Bennet n'avait rien dit. Elle avait l'impression que son mari ne disait pas tout, qu'il se passait quelque chose dont il ne voulait pas parler devant leur fille.
- Je peux y aller ? demanda la petite fille, les yeux brillants de curiosité.
- Oui, allez. Je ne voudrais pas vous retenir.
Il posa un baiser sur son front et se releva. La petite fille sortit aussitôt du salon.
- Thomas ? Que se passe-t-il ? demanda Mme Bennet. Il est arrivé quelque chose à mon frère ?
- Non. Il va très bien. Je vais vous expliquer.
Il lui fit part de la découverte peu de temps avant son arrivée. Mme Bennet en fut choquée.
- Il faut que j'aille aider Mme Hill, dit-elle, en se levant, non sans mal. Pauvre petite. Qui a bien pu faire preuve d'une telle cruauté envers une enfant innocente ? C'est honteux ! Qu'allez-vous faire, Thomas ? Il faudra essayer de retrouver sa famille. Mais comment s'y prendre ? Ceux qui l'ont maltraitée pourraient découvrir qu'elle est en vie et en sécurité.
- Il faudra faire preuve de prudence. Je pourrais mettre une annonce dans le journal sans révéler mon nom ni mon adresse et demander qu'on s'adresse à mon avocat. Mais d'abord, nous allons attendre. Cela ne servirait à rien de passer une annonce si la petite ne survivait pas. Ce serait tragique pour la famille.
- Oui, cela vaut mieux. Est-elle si gravement blessée pour que vous pensiez qu'elle risque de mourir ? demanda Mme Bennet.
- Elle a été rouée de coups. Ses vêtements sont en lambeaux, mais il est évident qu'elle appartient à une famille riche. Je ne serais pas surprise qu'elle soit la victime d'une vengeance. Quoi qu'il en soit, je ferais tout ce qui est nécessaire pour qu'elle ne retombe pas entre les mains de son bourreau.
Mme Bennet hocha la tête. Ils sortirent du salon et en entrant dans le hall, ils virent Mr Jones, l'apothicaire, qui venait juste d'arriver. Il salua le couple :
- Vous avez trouvé une enfant qui a été brutalisée, Mr Bennet ? demanda-t-il.
- Oui. C'est un miracle qu'elle soit encore en vie.
- Il faut qu'elle soit forte pour cela. Je vais l'examiner, mais si son état est grave, il faudra faire venir un médecin.
- Nous verrons, le moment venu.
Ils montèrent à l'étage et se dirigèrent vers la chambre où Mme Hill avait installé la petite fille.
Allongée, dans le lit, immobile, elle était si pâle qu'on aurait pu la croire morte. Mme Hill l'avait déshabillée et lavée avant de lui mettre une chemise de nuit appartenant à Jane. L'enfant ne faisait aucun mouvement et respirait péniblement. Mr Jones haussa les sourcils.
- Je n'ai pas pu déterminer si elle avait quelque chose de cassé, dit Mme Hill. Elle est couverte de bleus. Je n'aurai jamais imaginé qu'on puisse faire preuve d'une telle violence envers un enfant, même si je sais que cela existe. Elle a marmonné plusieurs fois ces mots « le dragon » et n'a plus rien dit, depuis.
- Le dragon ? fit Mr Bennet. Elle pourrait faire référence à l'auteur de ces actes de violence contre elle.
- Oui, je crois que c'est possible, approuva la gouvernante. Elle avait l'air terrifiée en prononçant ce nom.
- Je vais l'examiner, annonça Mr Jones. Si vous voulez essayer de retrouver sa famille, Mr Bennet, il vous faudra faire preuve de prudence.
- J'en suis conscient. Mais je ne ferais rien avant d'être certain qu'elle survivra, sinon, ces recherches seront inutiles.
Jugeant que sa présence n'était pas nécessaire, Mr Bennet annonça qu'il attendrait Mr Jones au salon et sortit de la pièce.
Il patienta en lisant le journal, même s'il ne pouvait pas s'empêcher d'être distrait. Il soupira. Il se demandait qui pouvait être cette adorable petite fille. Elle avait un beau visage, aux traits fins et réguliers, un petit nez mutin et des lèvres roses. Elle appartenait certainement à une famille riche.
Peut-être allait-il trouver un bijou sur elle qui permettrait d'aider à l'identifier. Mais ce n'était pas certain. Il n'était pas habituel que l'on donne des bijoux à un enfant de cet âge. Il pensait qu'elle pouvait avoir quatre ou cinq ans. S'il ne retrouvait pas sa famille, que ferait-il ? Il n'avait certainement pas l'intention de l'abandonner dans un orphelinat. Cette idée était répugnante.
Il entendit le bruit de pas dans le hall, puis Mr Jones entra dans le salon :
- Comment va-t-elle ? demanda Mr Bennet en le rejoignant rapidement.
- Je crains que son état ne soit préoccupant. Elle a sombré dans l'inconscience et je n'ai pas réussi à l'en sortir. Elle a aussi un bras cassé, mais j'ai pu réduire la fracture et le bander sans qu'elle se débatte. Je crois que, pour le moment, il vaut mieux laisser le temps assurer sa guérison.
- Si elle est inconsciente, comment pourra-t-on la nourrir ?
- Uniquement sous forme liquide. J'ai expliqué à Mme Hill comment elle devra lui donner à manger sans qu'elle risque de s'étouffer. Il faudra l'aider en la tenant assise.
- Je veillerai à ce que cela soit fait. Pensez-vous que je devrais faire venir un médecin de Londres ?
- Je crois que cela vaudrait mieux. Je dois avouer que mes connaissances sont insuffisantes. J'ai bon espoir qu'elle survive. Elle semble avoir une bonne constitution et le fait qu'elle soit toujours en vie, en dépit de ce qu'elle a subi, est la preuve qu'elle veut se battre. Tout ce que nous avons à faire est de l'y aider.
- Alors, nous ferons tout ce qui est nécessaire pour qu'elle s'en sorte. Et j'espère, qu'un jour, je verrai le méprisable lâche qui l'a brutalisée pendue au bout d'une corde. Dites-moi, portait-elle des bijoux sur elle ou un objet qui permettait de l'identifier ?
- Seulement un petit médaillon. Il contient une mèche de cheveux et quelques mots : « De Fishwilliam à Lilibeth »
- Fishwilliam ? En voilà un drôle de nom ! Pour le second, je ne peux que supposer qu'il s'agit d'un diminutif d'Elisabeth.
- Cela me paraît probable, en effet.
- Je suis surpris que celui qui a abandonné la petite ait laissé sur elle un objet aussi compromettant.
- La chaîne était cassée. Le bijou a glissé jusqu'à son ventre. Il ne l'aurait pas trouvé, sauf s'il l'avait dévêtue.
- Cela nous sera peut-être utile pour retrouver sa famille.
Mr John lui remit le bijou et prit congé. Mr Bennet soupira de nouveau et se rendit dans la bibliothèque pour ranger le bijou dans son coffre pour ne pas risquer de la perdre. Il espérait que les choses allaient s'arranger.
Malheureusement, ce ne fut pas totalement le cas. Si la petite fille survécut à ses blessures et finit par se réveiller, il s'avéra qu'elle était devenue amnésique. Même si certains de ses souvenirs revinrent, ce ne fut pas suffisant pour l'identifier. Mr Bennet passa une annonce, mais il n'obtint aucune réponse. N'ayant plus aucun espoir, il adopta la petite fille.
Deux mois plus tard, Mme Bennet donna naissance à des jumeaux, David et Henry. Mr Bennet en fut soulagé. Son odieux cousin, Mr Collins, ne pourrait jamais mettre la main sur Longbourn.
