Dix mois, dix long mois s'étaient écoulés depuis le mariage de Jo et Alaric, pendant cette période les hérétiques avaient transformés Mystic Fall en un bain de sang. Dix mois que j'essayai en vain de détruire ses monstres mais sans succès, ils sont trop nombreux et trop puissants, aucunes de nos armes les tuaient. Une bonne partie de la population avait quitté la ville, tout comme Jo et Alaric, accompagnés du clan Gemini, ils avaient déménagé à Portland afin de ressouder leur clan. Je me sentais seule et la culpabilité me rongeait de l'intérieur, si je n'avais pas libérer Lily de sa prison, rien de cela ne serait arrivé. Ils s'étaient montrés lors du mariage de Jo et Alaric, mariage qui avait fini en bain de sang, j'avais été contraint de les libérer après que Lily est menacée la vie d'Elena en la kidnappant. J'avais donc une fois de plus sauvé sa vie en ramenant ses compères, elle avait fait oublier Elena ce qui s'été passé en la contraignant et m'avait assommé par la suite. Et le lendemain, ils avaient attaqué lors du mariage, je n'avais pas eu le temps de prévenir qui que soit, j'étais arrivé au mariage, le chaos y régnait déjà entre les corps qui gisaient sur le sol, je peux encore sentir l'odeur purulente qui se dégageait, le sang salissant toutes les décorations que Jo avait préparé. Et aujourd'hui, je me retrouve dans une cave, les mains attachées par le dos, cela faisait une semaine maintenant que j'avais été piégé par Lily, une semaine que je servais de poche de sang humaine. J'étais faible, presque plus une onde de magie me traversait le corps, mon visage couvert de sang et de sueur, je ne souhaitais qu'une chose que ma mort soit rapide. Je pensais avoir touché le fond lorsque j'ai été emprisonné dans le monde de 1994 mais cela n'était rien par rapport à l'état dans lequel je me trouvais aujourd'hui. Une semaine que je devais être ici et personne n'était venue me chercher, ils avaient peut-être même pas remarqué mon absence. Je fus coupé dans mes pensées par la porte qui s'ouvra sur Lily.

Bonjour Bonnie me dit-elle en s'approchant de moi.

Je déglutis en voyant le couteau qu'elle tenait dans sa main, elle était suivie d'Enzo auquel je lançai un regard noir.

Sans vouloir vous offensez ma chère, vous avez vraiment mauvaise allure, ce n'est pas digne d'une dame de votre rang.

Laissez tomber le ton condescendant avec moi Lily et faites ce que vous avez à faire dis-je un élan de rage me traversant les entrailles.

J'étais faible il y a peine 2 minutes mais il était hors de question que je laisse à cette femme le loisir de me voir dans cet état.

Je n'ai pas l'intention de vous tuer, à vrai dire ma famille trouve que vous avez un gout tout à fait exquis et après leur aventure, je me dois de les satisfaire du mieux que je peux, ils ont tellement souffert.

Un frisson de douleur et de dégout me traversa le corps à son commentaire.

Je dois ajouter à cela que mes fils se démènent vraiment à vous trouver Bonnie, vous devez avoir une grande valeur à leurs yeux ou alors ils sont trop occupés avec leurs amies dit-elle sarcastique. Vous savez, je ne vous veux aucun mal, je veux juste vivre normalement avec ma famille.

Oh vraiment dis-je, je me demande ce que je fais ici dans ce cas Lily, libérez moi dans ce cas répondis-je sarcastique.

Bonnie, nous savons vous et moi que c'est impossible. J'ai beaucoup d'admiration pour vous, vous êtes tellement loyal et noble envers tout le monde, je sais que jamais vous ne laisserez ma famille vivre tranquille.

Ils tuent des gens Lily criais-je avec le peu de force, je croyais que vous aviez changé.

Mais j'ai changé Bonnie, je sais qu'ils ont fait des dégâts mais ils ont besoin un temps d'adaptation, nous avons été enfermés pendant de longues années sourit-elle

Et vos fils lui dis-je, il ne signifie rien pour vous lui lançais-je.

Mes fils ont choisi des chemins différents, je n'existe plus pour eux depuis longtemps, ils n'ont pas besoin de moi contrairement à mes compagnons de voyage. Mais passons, je suis venue vous proposer un peu de sang, vous êtes en mauvaise posture, si vous ne buvez pas me dit-elle en se coupant le poignet, vous allez mourir.

Elle s'accroupit en face de moi, je tournai la tête, refusant sa proposition

Jamais de la vie, je préfère mourir crachais-je en toussant

Oh, je suppose que vos souhaits vont se réaliser Miss Bennett, sachez que ça été un plaisir de faire votre connaissance. Mes compagnons devront trouver autres choses pour satisfaire leurs faims, mais ce n'est pas ce qui manque dans le coin. Garde là jusqu'à elle rende son dernier souffle, cela ne devrait pas durer trop longtemps ajouta-t-elle en me regardant.

Elle s'en alla, fermant la porte derrière elle. Une violent quinte de toux me prit, je sentais le goût du sang dans ma bouche, j'essaye de reprendre ma respiration en m'appuyant contre le mur derrière moi afin de me soutenir.

Tu es vraiment têtue petite sorcière, cela te fera courir à ta perte, tu aurais du accepter le sang de Lily.

Et quoi dis-je en essayant de respirer normalement, servir de sang ambulant jusqu'à que ses monstres soient rassasiés. Quand je pense que je t'ai sauvé la vie rajoutais-je. Tu n'es pas sensé être de notre côté ajoutais-je en le regardant malgré ma vue qui se troublait.

Il n'y a pas de camp ma petite sorcière, Lily m'a engendré et j'ai toujours voulu une famille, tu ne peux pas comprendre ce que c'est de se sentir seul pendant des siècles. Lily peut m'offrir ce que je veux alors je le prends, il n'y a rien de personnel là dedans.

Tu oublis qu'on t'a accueillis à bras ouvert, Caroline, Damon te font confiance, je te faisais confiance.

Caroline ne voit rien d'autre que Stefan et Damon ne jure que par Elena, tu les sais Bonnie, les autres n'ont pas vraiment d'importance à leurs yeux. Combien de fois as-tu sacrifié ta vie pour l'un d'entre eux Bonbon.

Je ne répondis pas à sa question car au fond de moi, je comprenais ce qu'il essayait de me dire.

Et eux Bonnie dit-il en s'approchant, qu'est ce qu'ils ont sacrifié pour toi. Je ne dis pas qu'il ne t'aime pas mais lorsque la vie de Elena et Caroline sera en danger, que pense tu qu'ils feront pour les sauver. Ils sacrifieraient n'importe quoi pour les sauver.

Les larmes ne coulaient même pas à ses paroles, je sentais juste ma respiration ralentir et plus difficile, j'allai bientôt rendre mon dernier souffle et je n'avais même pas pu dire au revoir à mes proches. J'allai mourir le cœur brisé car je savais qu'au fond Enzo avait raison mais je comprenais, j'aurai juste voulu moi aussi connaitre cette sensation, être aimé à ce point, compter à ce point aux yeux d'une personne. Cependant, j'étais contente pour mes amies, qu'elles aient trouvé cet amour. J'entendis comme un bruit de déchirure et je sentis un poignet se poser sur ma bouche, je reconnus à l'odeur le sang, instinctivement je tournai la tête, souhaitant mourir en paix.

Ecoutes moi Bonnie, tu m'as sauvé la vie, je sauve la tienne et on est quitte dit-il en me tenant de force la tête afin de me faire boire son sang.

Lorsqu'il vit que je commençais à reprendre des forces, il me relâcha

Tu vas mettre du temps à guérir pour les morsures mais tu devrais avoir assez pour t'enfuir d'ici me dit-il

Je le regarda ne comprenant ce qu'il faisait

-Pourquoi ? lui demandais-je reprenant mes esprits petit à petit.

- Je te l'ai dis Bonnie, tu m'as sauvé la vie, je sauve la tienne, on est quitte. Tu trouvera une porte à droite, c'est la sortie, je ne peux pas te déposer, mais on n'est pas loin du manoir, tu en as pour trente minutes voir une heure dans ton état.

Je me leva afin de sortir d'ici mais je préférais rester sur mes gardes, ne sachant pas si je pouvais vraiment lui faire confiance ou alors si cela était un piège. Il du voir ma méfiance car il rajouta :

Ne cherche pas à comprendre, il n'y a pas de piège

Et les autres demandais-je

Ils sont partis, il y a 15 minutes, alors ne traine pas trop sur la route.

Je m'apprêtais à franchir la porte de cette cave dans laquelle j'étais prisonnière depuis une semaine lorsque je sentis Enzo me retenir par le poignet.

Un conseil Bonnie, quitte la ville et vis ta vie car tu n'es pas éternel et si tu continue à vouloir sauver cette ville, tu vas te faire tuer et je ne te sauverai pas la peau une seconde fois. Est-ce que c'est clair me questionna –t-il.

Limpide dis-je en rejetant sa poigne sur mon poignet et m'engouffrant hors de la pièce, voulant quitter à tout prix cet endroit.