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Chapitre 1 : Le Cadeau
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« Comment ça, ils veulent nous faire un cadeau ? » demanda Scott, les sourcils froncés. Derek ne répondit rien, il avait envie de vomir rien que d'y penser.
« Quelque chose pour sceller notre accord de paix. Quelque chose de précieux, ou, du moins, qu'ils considèrent comme tel, » expliqua Deaton depuis le siège passager.
Scott, Lydia et Alison avaient le même air perdu sur leurs visages et se pressaient contre la banquette avant pour ne rien manquer. Ils s'entre-regardèrent avant de reposer les yeux sur leur émissaire. « Ils veulent nous offrir un esclave, » dit Derek à travers ses dents. Il serra le volant plus fort entre ses mains.
Il put entendre leur réaction dans leurs battements de cœur. « Un esclave ?! On est quoi, au dix-huitième siècle ?! » s'exclama Lydia, répugnée.
« Qu'est-ce qu'ils veulent qu'on en fasse de toute façon ? » demanda Malia à l'autre bout de la ligne, depuis l'autre voiture. Le téléphone, sur haut-parleur, était tenu entre les cinq passagers du véhicule par Deaton.
« C'est … un type particulier d'esclave, » tenta ce dernier. Il tentait de garder sa voix calme et sereine, telle qu'elle l'était toujours.
« Oh, dites-moi que j'ai mal compris, » supplia Lydia. Elle ne semblait pas tant répugnée qu'énervée. Derek espérait qu'elle n'était pas sur le point de quitter la voiture pour partir trouver l'autre meute et leur hurler dessus. Il savait ce que les cris de la banshee étaient capables de faire.
« Quoi ? » demanda Scott, confus, en se tournant vers elle. Mais Lydia fixait Deaton.
Celui-ci la regarder sans flancher. « Oui, Lydia. C'est exactement ce que tu penses. » Elle recula dans son siège et regarda par la fenêtre, la respiration lourde et les mâchoires serrées. « C'est un esclave sexuel, » explicita Deaton.
« C'est bien ce qu'on dit, qu'est-ce qu'ils espèrent que Derek en fasse ? » tenta d'alléger Issac à l'autre bout du téléphone.
« Ce n'est vraiment pas drôle, » s'énerva Lydia.
La voiture arriva à un feu rouge et Derek s'arrêta. Il posa son coude contre le bord de la vitre et se pinça l'arête du nez. La seconde voiture, dans laquelle se trouvait le reste de la meute, s'arrêta à côté d'eux. Alison lança un regard noir à Isaac à travers les deux vitres et celui-ci haussa une épaule en détournant le regard.
« C'est juste une vieille tradition, » intervint Cora, levant les yeux au ciel depuis le volant de l'autre voiture. Elle avait posé son coude contre le bord de la fenêtre dans une position similaire à son frère ainé.
« Une tradition ? » répéta Alison. Lydia expira tout l'air qu'elle avait dans ses poumons et Derek lui lança un coup d'œil à travers le rétroviseur pour s'assurer qu'elle n'allait pas exploser. Isaac lança lui aussi un regard interrogateur à Cora.
Le feu passa au vert. Derek prit son temps pour démarrer. « Cela n'est pas récurant, mais il arrive que certaines meutes en possèdent, même aujourd'hui. Généralement, ce sont des omégas.
- Je croyais que les omégas mourraient, » intervint Scott.
« La mort est pas le pire truc qui puisse t'arriver, » trancha Cora.
Malia demanda, approchant le téléphone de la seconde voiture près d'elle, « Pourquoi vous avez dit généralement ?
- Parce que parfois, ils utilisent des humains.
- Pitié, ne me dites pas –
- Ce qui est le cas qui nous concerne ici. Je suis désolé, Lydia. » Elle plaqua une main sur sa bouche et foudroya des yeux un détail du paysage. « Certains les préfèrent aux omégas.
- Pourquoi, c'est quoi la différence ? » demanda Alison, incertaine de vouloir une réponse.
Deaton lança un regard à Lydia avant d'être sûr de pouvoir continuer. « Les humains marquent.
- Je vais vomir, » gémit Isaac.
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xx
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On lui retira le bandeau qu'il avait sur les yeux avant de tirer sur ses chaines pour le sortir sans ménagement de la plage arrière de la voiture. Le loup le plaqua contre lui avant de le retourner, se collant à son dos tout en le poussant vers l'avant. Les yeux de Stiles se plissèrent face à la soudaine luminosité. Il se demanda pourquoi ils avaient pris la peine de lui cacher la direction qu'ils prenaient. Il connaissait déjà le nom de la ville et il avait des chaines aux mains et aux pieds, attachées ensemble, ne lui permettant d'avancer que d'une dizaine de centimètres à la fois sans tomber, et ce n'était pas comme si n'importe quel loup ne pouvait le traquer par son odeur. Et courir plus vite qu'il n'en serait jamais capable.
On le poussa contre les marches bétonnées d'un bâtiment tout aussi gris. Il fit de son mieux pour ne pas montrer qu'il regardait autour de lui. Le soleil tapait si fort, les murs ne faisant que réfléchir sa lumière, qu'il ne voyait presque rien. Il sentit sa tête tourner et concentra son regard sur le sol. Le loup saisit son menton. « Tu vas me manquer, » murmura-t-il de sa voix affreusement grondante à quelques centimètres de ses lèvres. Stiles resta stoïque et l'autre repoussa son visage, frappant sa tête contre le mur derrière lui au passage. Il sourit une dernière fois à l'humain qui le fixait avant de retourner jusqu'à la voiture. Il démarra et quitta les lieux rapidement.
Dès que la voiture disparue à l'angle du parking, Stiles ferma les yeux et commença à compter. Puis, il baissa les yeux sur ses chaines. Il savait depuis longtemps qu'elles n'étaient pas nécessaires, mais qu'elles étaient comme le ruban d'un papier cadeau, juste présentes pour être arrachées. On faisait semblant de le libérer, mais il restait dans le même état avec ou sans chaine apparente.
Bien qu'il sache que ce soit inutile, il essaya de s'en libérer. Parfois, il pensait que s'il réussissait à s'échapper, on le tuerait pour désobéissance. À force de tirer, le métal commença à bruler la peau fine et pâle de ses poignées. Il entendit une voix douce et chaude dans le fond de son esprit lui dire d'arrêter, qu'il allait se faire mal, et il la chassa.
Puis, il entendit des voitures s'approcher et l'infime espoir de fuite qu'il avait stupidement nourrit s'envola. Stiles se rassit plus droit, posa ses mains croisées sur ses genoux, durcit son regard et garda sa tête haute.
Deux voitures se garèrent devant le bâtiment, à plusieurs mètres de lui. Une voiture sportive noire et un pick-up vert foncé. Plusieurs personnes en descendirent, huit. Un homme plus âgé que le reste du groupe, complètement chauve et un air sage sur le visage. Un autre homme adulte que Stiles devina être l'alpha à cause de sa carrure imposante et de son regard dur. Le reste étaient des adolescents, qui devaient tous avoir un peu près son âge. Deux garçons et quatre filles. Voilà donc la fameuse meute de Beacon Hills, qui avait réussi à terrifier son ancienne meute au point qu'ils offrent leur esclave le plus précieux. Juste un groupe d'adolescents guidé par un alpha à la vingtaine.
Le plus âgé devança le reste du groupe et offrit à Stiles un sourire commercial. « Vous êtes ici pour la clinique ? Je m'excuse de mon retard. »
Stiles l'observa une seconde, n'ayant aucune idée de ce dont il parlait. Il jeta un rapide coup d'œil sur le bâtiment devant lequel il était assis et vit le panneau d'une clinique vétérinaire. Des loups garous qui tenaient une clinique vétérinaire, on aurait dit le début d'une blague.
Se retournant, il planta son regard dans celui de l'alpha et se leva lentement. Ses chaines cliquetèrent et brillèrent au soleil. « Je suis ce que vous attendez, » dit-il.
L'alpha fronça les sourcils et Stiles sentit une légère panique encercler son estomac. Être une déception au premier coup d'œil ne pouvait qu'annoncer le pire pour la suite en ce qui le concernait. Les yeux gris, ou bleus, peut-être verts, le fixèrent et la mâchoire mal rasée se contracta.
« Vous vous foutez de moi ? » hurla l'une des adolescentes. Stiles la regarda, sans montrer sa surprise. « C'est un putain de gamin ! » Ses cheveux roux parfaitement coiffés flottaient autour d'elle alors qu'elle se tournait vers les différents membres de sa meute, comme pour les prendre à partie. Elle tendait une main vers lui comme si quelqu'un pouvait ignorer qu'il était le sujet de la conversation.
« Le plus jeunes ils sont, le meilleur le cadeau est censé être, » soupira une autre fille. En un coup d'œil, Stiles sut qu'elle était liée par le sang à l'alpha. Mêmes cheveux bruns, même ton de peau, même air dur sur le visage.
« Cora, tu ne peux pas être d'accord avec ça ! » intervint une autre adolescente, brune elle aussi.
« C'est –
- Est-ce que vous allez tous vous taire ?! » gronda l'alpha. Il se passa une main sur le visage. « Entrons.
- Derek, tu dois d'abord l'accepter, » intervint l'homme plus âgé. Stiles regarda à nouveau l'alpha. Derek. Celui-ci semblait sur le point de hurler, sa colère semblait s'écouler de tous les pores de sa peau. À contre cœur, il s'avança jusqu'à l'adolescent enchainé, sortit ses griffes et brisa la chaine qui reliait les menottes de ses chevilles à celles de ses poignets. Puis, il libéra un pied après l'autre, et une main après l'autre. Il ne regarda pas le visage de l'humain une seule fois et, lorsqu'il eut finit, il se contenta de garder les bouts de métaux brisés dans les mains avant d'entrer dans la clinique.
L'humain le suivit et le reste de la meute en fit autant. Ils se retrouvèrent tous dans une sorte de salle d'opération en modèle réduit. Stiles laissa ses yeux parcourir rapidement l'endroit. La lumière filtrait depuis l'extérieur à travers des vasistas à stores, tous sur le même mur de la pièce, opposé à la porte. Il faisait sombre et frais à l'intérieur. Tout semblait être fait de métal ou de plastique. « On ne peut pas accepter un truc pareil, » reprit la rousse.
« On n'a pas le choix, » fit remarquer un des adolescents, un garçon. Il s'était placé à côté de la brune, celle qui ne s'appelait pas Cora, et avait passé un bras autour d'elle. Stiles n'eut besoin que de quelques secondes pour être certain que cette fille n'était qu'humaine. Il n'avait pas besoin de se demander si elle était comme lui, ça n'était évidemment pas le cas. Plus probablement la compagne du loup qui venait de parler.
« C'est dégoûtant ! C'est un humain, bordel, pas un objet ! Regardez-le, il doit avoir notre âge ! » Stiles garda sa surprise pour lui, mais observa la rousse plus attentivement. Elle n'avait pas non plus l'air d'une louve, mais la façon dont elle s'adressait à l'alpha comme s'il était son égal était ce qu'il y avait de plus troublant.
« C'est comme ça qu'on marque une paix.
- Mais, Derek, tu ne peux pas –
- Lydia, ça suffit ! » Derek se tourna vers le plus âgé. « Je suis obligé de garder ce cadeau. L'utilisation que j'en fais ne rentre pas en compte, si ?
- Pas du tout, » l'assura l'interpeler.
Un silence tomba. Stiles resta immobile, son visage figé dans un masque de neutralité. Il ne savait pas ce que tout cela impliquait pour lui, seulement que cette situation ne lui était jamais arrivée avant.
« Comment tu t'appelles ? » Stiles releva les yeux vers l'adolescent qui venait de parler. Celui qui avait passé un bras possessif autour de la brune. Il était brun, ses cheveux en fouillis, le visage gentil, et il le regardait avec curiosité. Stiles ne répondit pas immédiatement, alors il reprit. « Je m'appelle Scott. Et … enfin, j'ai l'impression de t'avoir déjà vu. »
Stiles se figea. Il se souvenait de ce visage gentil. Il serra les mâchoires. « Hé, il t'a posé une question, » intervint la seule fille qui n'avait pas encore parler. Il garda le silence, sachant pertinemment qu'il devait répondre, mais sa gorge trop serrée pour le faire.
Scott s'avança, les sourcils froncés, son bras retomba sur le côté de son corps. Sa petite-amie le regarda étrangement. « S – Stiles ? » Quelque chose brilla pendant un minuscule instant dans les yeux bruns avant qu'ils ne se recouvrent de vide. Scott eut un mouvement de recul.
« Tu le connais ? » murmura la fille à ses côtés. Scott hocha la tête, soudainement plus pâle.
« C'est quoi comme nom, Stiles ? » demanda l'autre adolescent.
« Co – comment t'as –
- Scott, » l'arrêta l'émissaire. L'adolescent se tourna vers lui et quelque chose dans le regard de l'homme le convainc de se taire. Le reste de la meute regardait maintenant l'humain avec plus de curiosité.
« Alors, Stiles. Je suis Deaton, l'émissaire de cette meute. Voici Derek, mais je suppose que tu avais déjà retenu son nom. Laisse-moi te présenter à Alison, Lydia, Isaac, Cora et Malia. » Il associa rapidement les noms aux visages, les regardant chacun rapidement mais avec attention. Il était devenu bon à retenir rapidement les noms, les visages et tous un tas de détails.
« Comme tu le sais peut-être, nous ne sommes pas tous des loups. Je n'en suis pas un. De même qu'Alison et Lydia. Alison est humaine, elle aussi. Et Lydia est une banshee. Malia n'est pas une louve, mais un coyote. » Stiles observa l'homme, son visage stoïque, mais il se demandait s'ils étaient aussi naïfs qu'ils en avaient l'air. Ne savaient-ils pas que certains esclaves étaient loyaux à leur meute d'origine ? Ce n'était pas son cas, mais ils auraient dû considérer ce risque. Étaient-ils si puissants que divulguer ces informations ne représentaient pas une menace pour eux ?
Deaton le surpris encore. « Je sais que certains penseraient qu'il est mieux de te garder dans l'ignorance. Mais, je doute que tu ais envie de retourner avec eux. J'en sais assez sur le fonctionnement de leur meute pour savoir le contraire.
- Pourquoi, comment ils fonctionnent ? » demanda Malia. Deaton l'ignora, son regard planté dans celui de Stiles, comme s'il voulait insuffler de la confiance en lui. Comme si Stiles allait se laisser avoir si facilement.
« Et maintenant ? » demanda Alison.
« Il n'y a pas grand-chose d'autre à faire, qu'attendre, » répondit Deaton.
« T'as quel âge ? » demanda Cora, en regardant Stiles les sourcils froncés.
Encore une fois, Stiles ne répondit pas instantanément. « Dix-sept ans, » répondit Scott à sa place et Stiles ne leva pas les yeux vers lui.
Malia fronça les sourcils à son tour, « Il est muet ou quoi ?
- Il a parlé tout à l'heure, » rétorqua Lydia, ses bras croisés et son regard réprobateur. « Tu peux imaginer qu'il n'ait pas envie de –
- Okay, j'en ai assez, » grogna Derek en se redressant. « Je rentre. Vous devriez faire de même. Personne ici n'a dormi durant les dernières trente-six heures, alors allez vous coucher.
- Oui papa, » se moqua Isaac. Il fut le premier à partir, suivit par Cora qui attrapa sa main au moment où ils passèrent la porte.
Derek fut le suivant à se diriger vers la sortie, ce que Stiles prit comme indication qu'il était temps de partir. Il le suivit jusqu'au parking. L'une des voitures dans lesquelles ils étaient arrivées démarrait déjà. Cora fit un clin d'œil à Derek qui leva les yeux au ciel.
L'alpha s'assit dans la voiture, mais Stiles s'arrêta à côté de la portière. « T'attends quoi ? » demanda Derek.
« Avant ou arrière ? » demanda Stiles en retour.
Derek écarquilla les yeux. « T'as quoi six ans ? Non ? Alors assieds-toi devant. » Stiles s'exécuta en silence, son expression toujours aussi stoïque, ses yeux rivés à travers le pare-brise.
Scott sortit de la clinique, accompagné des trois autres filles. Stiles évita le regard de Scott, mais ne put empêcher son regard de s'arrêter sur Lydia un instant. Il se souvenait d'elle aussi.
Derek démarra sa voiture et fit brusquement marche arrière, avant de repartir tout aussi vite en avant. Ils furent sur la route en un instant, filant à travers la ville. Stiles restait droit, regardait à travers le parebrise, mais ses yeux voyageaient sur le paysage. Il aurait aimé ne rien reconnaitre, mais il se souvenait de Beacon Hills. Il savait qu'ils allaient passer devant l'école primaire avant que celle-ci n'apparaisse au détour d'un carrefour. Il fit de son mieux pour ne pas tourner la tête pour voir défiler le bâtiment en brisques brunes et sa coure dotée d'une cage à singe multicolore.
Il se souvenait de l'instant où l'alpha de son ancienne meute avait décidé de faire de lui le cadeau. Il avait dit 'la meute de Beacon Hills' et les oreilles de Stiles avaient sonné, répété le son encore et encore. 'La meute Hale', avait-il dit ensuite. Il avait certainement pensé que cela ne voulait rien dire pour Stiles. Après tout, il n'avait aucune idée d'où venait Stiles. Il lui avait été vendu par une autre meute, qui l'avait elle-même eut d'une autre meute, etcetera, etcetera. Peut-être même que la toute première n'en avaient eu aucune idée. Stiles ne posait pas question. Il avait appris à ne pas le faire.
Ils s'éloignèrent du centre-ville et bientôt, Stiles ne reconnut plus rien. Pas que ça ait une quelconque importance. Ils s'arrêtèrent devant un immeuble visiblement abandonné. Derek sortit de la voiture et Stiles le suivit. Ils montèrent plusieurs étages à pied, l'alpha plus facilement que lui. Il crut que les marches bétonnées se finiraient jamais quand ils arrivèrent finalement au sommet. Il fit de son mieux pour contrôler sa respiration et ne pas se montrer essoufflé.
Après un couloir tout aussi gris que le reste de l'immeuble jusqu'ici, l'alpha ouvrit une porte blindée et entra. L'appartement était un loft, immense. Une baie vitrée illuminait la pièce et donnait vu sur toute la ville. Derek lança ses clés sur la table au centre de la pièce. L'endroit manquait de décoration pour la maison d'un alpha, mais le béton nu avait quelque chose de reposant. « Va prendre une douche. Tu as l'odeur d'Ennis partout sur toi, c'est épouvantable. »
Stiles resta immobile une seconde, même si Derek avait fait un geste de la main vers la salle de bain. Le scénario de la douche était habituel quand il arrivait dans une nouvelle meute, une sorte de rituel. Supprimer l'odeur d'un loup par celle d'un autre. Derek se tourna vers lui, les sourcils froncés alors qu'il se demandait ce que Stiles attendait.
Celui-ci tira sur son t-shirt, agrippant le bas pour le passer par-dessus sa tête. « Qu'est-ce que tu fais ? » tonna la voix de l'alpha. Stiles s'immobilisa. Son t-shirt était relevé au milieu de son ventre, Derek le regarda un instant seulement avant de détourner le regard. Il se dirigea vers la commode et prit des affaires rapidement. Il s'avança vers Stiles et lui tendit les vêtements propres. Ce dernier tendit les mains pour les prendre. Dès qu'il les eut saisis, l'alpha écarta son bras comme si être proche de Stiles le dérangeait.
« Mets ça après t'être douché. Et dépêche-toi, j'ai besoin d'une bonne douche avant d'aller dormir. » Il se passa une main sur le visage et se dirigea vers l'espace cuisine, séparé du reste de la pièce par un comptoir. Stiles l'observa encore un moment, mais décida de ne pas tester la patience de l'alpha. Si celui-ci préférait le 'surprendre', c'était ses préférences.
Stiles se déshabilla rapidement et ouvrit l'eau. Il augmenta la température jusqu'à ce que l'eau fume. Comme demandé, il se dépêcha, mais fit de son mieux pour se débarrasser de l'odeur du précédent alpha. Il attendit quelques minutes après ça. Une main sur la paroi pour rester stable, il regardait la porte, attendit, et, finalement, coupa l'eau. Il resta encore un instant debout dans la douche. Puis, il en sortit et enfila les vêtements que l'alpha lui avait donné. Il comprit vite qu'il s'agissait des vêtements du loup lui-même. Ils étaient légèrement trop grands pour lui. Il n'y fit pas attention et sortit de la salle de bain, ses anciens vêtements, légèrement trop petits, dans une main.
Il avança jusqu'à la cuisine, Derek se retourna vers lui le temps de prendre les vêtements qu'il avait dans les mains pour les jeter à la poubelle. Puis, il poussa une assiette de nourriture dans la direction de Stiles. « Mange si tu as faim. » Puis, il disparut dans la salle de bain.
Stiles toucha à peine à l'assiette. Il se força à avaler quelque chose, mais manger n'était pas son truc et ce depuis des années maintenant. Son estomac était toujours bien trop serré pour qu'il ait faim. Il regarda autour de lui. Juste après le comptoir qui séparait la cuisine du reste du loft se trouvait une table avec quatre chaises. Un peu plus loin, sur le côté, un canapé faisait face à une table basse derrière laquelle se trouvait un fauteuil ce qui tenait de salon était proche de la baie vitrée. Plus loin, dans le fond de la pièce et face à la porte de la salle de bain, se trouvait le coin chambre, composé d'un large lit deux places, d'une armoire et d'une commode. Il regarda la ville s'étendre au pied de l'immeuble par la baie vitrée, dominée par le ciel bleu, sans aucun nuage pour le troubler.
Derek sortit de la salle de bain, une minute après que l'eau ait été coupée. Il alla rapidement prendre des vêtements dans la commode avant de disparaitre à nouveau dans la salle d'eau pour s'habiller. Encore une fois, inhabituel, mais Stiles n'était pas là pour juger. Finalement, l'alpha vint prendre une bière dans le frigo et s'assit sur le canapé. Il prit une gorgée avant de poser la bouteille sur la table. Puis, il soupira en basculant la tête en arrière.
Après un moment, Stiles s'approcha de lui, s'arrêtant debout face au canapé. Derek leva les yeux vers lui, soutenant son regard pour la première fois. Celui de Stiles ne fléchissait jamais. Il regardait toujours l'autre personne dans les yeux, maintenait le regard, sans hésiter, sans rien laisser paraitre. C'était la seule fierté qu'il avait gardée. « Alors, c'est quoi ton truc ? » demanda Derek pour dire quelque chose.
Stiles s'avança et posa un genou de chaque côté de Derek, se mettant en califourchon sur lui. « Non, » dit Derek en se reculant au maximum dans le coussin du divan, les yeux écarquillés. Mais Stiles ne fit rien de sa remarque et se pencha pour l'embrasser.
Un bras de l'alpha le repoussa avant qu'il n'ait atteint sa cible, le maintenant à distance. « Non, c'est pas de ça que je parlais, » l'arrêta-t-il. Stiles l'observa un instant, incertain de ce qu'il devait faire sans indication. Puis, il posa les mains sur la ceinture de l'alpha. Derek attrapa les poignets de Stiles et les leva de chaque côté de son corps pour les écarter de lui. « Pas ça.
- Je suis à vous. Vous n'avez qu'à me dire quoi faire. » Derek ne maintint pas le regard de Stiles longtemps. Il le poussa sur le côté et se leva. Stiles resta allongé là où l'alpha l'avait poussé et attendit.
Derek observa un instant l'humain, immobile, allongé à sa merci, attendant, son regard planté dans le sien, puis, il détourna les yeux, à la fois exaspéré et dégoûté. Il se passa une main sur le visage. « Ça n'arrivera pas. Je ne te toucherai pas, compris ? »
Il partit en direction de la chambre et Stiles le regarda partir. Les mots de l'alpha résonnèrent dans ses oreilles, mais il garda son masque stoïque. Rien n'était normal. « Alors, qu'est-ce que vous voulez que je fasse ?
- Que tu dormes, » soupira Derek. « J'ai besoin de dormir, autant que tu en fasses de même. » Il réfléchit un instant, debout à côté de son lit. Puis, il se dirigea à nouveau vers la commode, ouvrit le dernier tiroir et en tira une couverture. Il prit un oreiller sur son lit et tendit le tout à Stiles. « Tu peux dormir sur le canapé. » Stiles prit l'oreiller et la couverture, Derek récupéra sa bière et la finit sur le chemin de la cuisine.
Stiles le regarda ensuite s'éloigner une seconde fois. Il n'était toujours pas certain de ce qu'il venait de se passer. Derek s'allongea sous la couverture. « Dors, » répéta-t-il et Stiles s'installa sur le canapé qui était tourné face au lit. Il observa Derek alors que celui-ci s'endormait. Tout était infiniment étrange, mais il n'allait pas se plaindre d'une journée de repos. Même au milieu de l'après-midi avec le soleil qui éclairait la pièce depuis la baie vitrée, Stiles s'endormit rapidement. Il n'y avait pas que la meute de Beacon Hills qui avait peu dormi dernièrement.
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Bonjour, Bonsoir,
Au vu du thème traité dans cette fic, je tiens à préciser certaines choses: Il n'y aura aucune scène explicite sur le passé de Stiles. En revanche, des allusions seront faites et on verra les conséquences mentales et physiques.
Considérez aussi que l'histoire se passe dans un semi univers alternatif.
En espérant que vous ayez apprécié ce chapitre, à bientôt !
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