Warning : Cette fiction a pour ship principal Drago et Harry, donc relation homosexuelle. Homophobes vous voici prévenus, passez votre chemin.

Paring : DragoxHarry, SeverusxSirius

Disclaimer : Tous les personnages sont à la grande J. K. Rowling

NDA : Chapitre updaté! Bonne lecture :*


Date maudite

Le 4 juin 1878. Le soleil de midi éclairait joyeusement une Londres resplendissante, au sommet de sa gloire. L'Angleterre, sous le règne de la très adorée Narcissa Malefoy, jouissait depuis des dizaines d'années d'une influence conséquente. Dans le monde entier, lorsqu'on parlait de capitale, Londres figurait automatiquement dans chacune des bouches.

Le 4 juin 1878. Soit la veille de l'anniversaire du prince héritier Draco Malefoy. Le 5 juin, il aura enfin atteint la majorité et une immense cérémonie se préparait : demain, ce serait l'officialisation du transfert des pouvoirs, autrement dit, à la mort de la reine Narcissa le trône irait automatiquement et obligatoirement au jeune Drago, sans passer par la case « Lucius ». Tout le château s'activait afin que la cérémonie soit à la hauteur de l'évènement, et le soleil brillait dans le ciel comme s'il avait conscience de la joie et de la fébrilité qui émanait de tous les esprits de la ville.

A cet instant, rien ne semblait pouvoir altérer la perfection des préparatifs qui marchaient aussi bien qu'une machine aux rouages fraîchement huilés. Pourtant, un grain de folie s'apprêtait à se coincer dans cette machine si bien réglé...

oOo

- Drago!

Le cri avait retentit dans toute la cour Est du château. Les domestiques et quelques nobles qui rêvassaient au soleil se retournèrent sur Severus Rogue, le maître d'arme et spécialiste en escrime du château. Âgé de plus ou moins quarante ans, l'homme aux longs cheveux ébène en paraissait presque cinquante, particulièrement en cet instant. Couvert de sueur à force de courir, sa peau luisait tandis qu'il s'époumonait de nouveau :

- Drago Malefoy, votre père entendra parler de ceci si vous ne revenez pas immédiatement à votre leçon!

Furibond, il traversa à toute vitesse la cour puis s'engagea dans la longue dédale de couloirs, lançant de rapides coups d'œil à droite à gauche, espérant capter une mèche de cheveux blonds, un nez pointu, quoique ce soit qui soit susceptible de le mener au prince héritier d'Angleterre. Un tel comportement, en particulier la veille de l'officialisation de ses futures responsabilités, était inadmissible! Foi de Severus, lorsqu'il trouverait cette petite fouine qui lui servait de filleul et d'élève – brillant certes, mais indiscipliné - , il comprendrait vraiment ce qu'était avoir peur.

Trop occupé à songer aux différentes punitions qui seraient aussi délicieuses pour lui que douloureuses pour Drago, le maître d'arme passa près d'une colonne sans voir le jeune homme qui se collait derrière, retenant son souffle.

Une fois que son parrain et professeur eut tourné à droite en direction de la cour Nord, Drago Malefoy se permit de sortir de sa cachette et souffla, tandis qu'un sourire enfantin naissait sur ses lèvres. Il aimait vraiment beaucoup Severus, mais il avait vraiment trop mal aux muscles. Et surtout, c'était bien plus amusant de le voir arpenter tout le château à sa recherche. Sans compter qu'il avait trouvé un mot sous sa porte se matin, l'invitant sous l'arbre géant dans la cour de derrière...

Oh, oui, la journée s'annonçait délicieuse. Hors de question de la gâcher par des coups d'épées. D'un pas souple, il sautilla dans l'allée et prit la direction qui le mènerait à son rendez-vous. Mais tandis qu'il amorçait un virage, il rentra dans une femme qui poussa un petit cri. Confus, Drago ouvrit la bouche pour s'excuser, mais en voyant son vis-à-vis, un simple petit hoquet sortit de sa gorge.

-Oh.

Narcissa Malefoy haussa un sourcil, le contemplant de ses yeux bleus. Un sourire dangereux étira ses lèvres :

-Tiens tiens, mon cher fils. J'entends les cris de Severus depuis vingt minutes à présent, et cela commence à m'échauffer les oreilles. Aurais-tu une idée de la cause de ces cris?

Drago se dandina sur place, mal à l'aise et regardant ses pieds.

-Euh... Eh bien...

-Hum?

-Je crois qu'il me cherche... , lança-t-il, hésitant.

-Je crois, oui.

Drago grimaça. Sa mère ne criait jamais, ne frappait jamais, mais elle avait le chic pour vous mettre mal à l'aise et vous donner envie de croupir sous terre.

-Rappelle-moi quel jour on est, demain? continua Narcissa, sans pitié.

-Mon anniversaire, murmura son fils.

-Parfait. Et durant la cérémonie, tu devras... ?

Il y eut un murmure de nouveau, mais plus bas.

-Tu devras..? insista la femme.

-Faire une démonstration d'escrime, grommela finalement Drago.

-C'est bien ce que je pensais.

Narcissa lissa ses robes, bien que son apparence soit d'ores et déjà parfaite, avec ses boucles blondes qui tombaient gracieusement sur sa robe bleu nuit. Elle observa son fils de bas en haut, lui lissa une mèche qui tombait sur son front, puis lui sourit d'un air doux.

-Va à ton rendez-vous, mon ange, mais ne sois pas en retard au repas de midi.

Drago sentit son regard s'éclairer. Il sourit de toutes ses dents, et une certaine rougeur apparut sur ses joues tandis qu'il s'empressait d'acquiescer. Mais alors qu'il s'apprêtait à repartir, sa mère lui lança avec un clin d'œil :

-Je mettrais Severus à côté de toi, comme ça vous pourrez régler vos petites affaires le midi. Et surtout tu ne t'enfuiras pas et vous pourrez vous entraîner toute l'après-midi, vous allez bien vous amuser. A ce midi, Drago.

L'héritier Malefoy se sentit se liquéfier. Il leva la tête vers la pendule la plus proche. Il lui restait une heure avant le déjeuner – soit une heure avant sa mort, transpercé par une épée.

oOo

Théodore éclata de rire.

-Arrête toi, ordonna Drago, furieux. Il va vraiment me tuer, je l'ai fait courir toute la matinée et dans tout le château!

-Et c'est entièrement de ta faute, répliqua le brun du tac-au-tac. Assume maintenant.

Le blond fit la moue et se tourna sur la côté. Théo rit de bon cœur.

-Ne me dis pas que tu boudes maintenant? Tu es vraiment trop gâté. Allons, Rogue va te faire suer durant tout le repas, puis pendant toute l'après-midi il te fera travailler encore plus durement que d'habitude, voilà tout. Pas de quoi fouetter un chat.

Le silence lui répondit. Théodore Nott fronça les sourcils. Il ne leur restait plus beaucoup de temps avant le repas, pas question de gâcher une seule minute! Il se redressa et attrapa l'épaule de Drago, le forçant à se tourner vers lui. Il avait toujours été le plus musclé des deux. Au bout de trente secondes de lutte et de piaillements, l'héritier Malefoy laissa tomber et s'étala de tout son long sur l'herbe, sous Théo. Ce dernier sourit, ses yeux étincelant :

-Tu sais que tu es vraiment un appel à la luxure, abandonné dans l'herbe, comme ça?

Ils se trouvaient sous l'arbre de la cour arrière, entièrement seuls. C'était leur arbre. C'était là qu'ils s'étaient raconté tous leurs secrets, la nuit en contemplant les étoiles. Là qu'ils s'étaient embrassé pour la première fois. Et là où ils avaient couché un nombre incalculable de fois, enveloppé par la noirceur de la nuit...

-Pas plus sexy que toi, répliqua Drago en emprisonnant les lèvres de son amant dans un dur baiser où il laissa paraître son irritation.

Une part de son esprit songea que c'était risqué de faire ça en plein jour. Et si un domestique les surprenait et le rapportait à ses parents? Et surtout à son père...? Drago frissonna. Si Théo n'avait aucun complexe à afficher son homosexualité, c'était loin d'être le cas de Drago. Depuis tout petit, il avait obéit à ses parents et s'était conformé à leurs attentes. Dès que quelque chose n'allait pas, Lucius le reprenait encore et encore jusqu'à ce qu'il soit satisfait. Et être homosexuel ne faisait pas partie des choses qui satisferaient Lucius, Drago en était certain : cela signifiait pas d'enfant, donc pas d'héritier potentiel. Il ne pourrait jamais afficher sa relation avec Théo. Lucius ferait tuer son amant sans sourciller, et il obligerait ensuite son fils à prendre pour épouse n'importe quelle autre noble, Parkinson sans doute.

De toute manière, Drago n'était pas certain d'aimer assez Théo pour faire cela. Oh, il l'appréciait beaucoup, c'était sûr, bien qu'il ne le lui dise pas souvent – il n'était guère accoutumé à étaler ainsi ses sentiments. Mais au point de sacrifier l'estime qu'avait son père pour lui? Il n'était pas si certain que le jeu en vaille la chandelle. Faire en sorte que son père soit fier de lui était la priorité absolue. Ce n'était pas des petites balades amoureuses qui allaient changer cela, jamais. C'était un Malefoy, et préserver leur nom valait tout l'or du monde.

Un bruit de pas se rapprochant à toute vitesse l'empêcha d'aller plus loin dans ses réflexions. Automatiquement, les deux amants se séparèrent et se tournèrent vers l'intrus, la peur leur tordant le ventre. Peur qui fut automatiquement remplacée par le soulagement quand ils virent les nouveaux arrivants.

-Mais encore?! C'est pas possible, vous êtes dégueu! Bande d'obsédés.

-Blaise, insulte moi encore une seule fois et tu vas finir par ingérer de la terre en grande quantité, répliqua calmement le blond.

Le basané ricana tout en s'asseyant à proximité, flanqué de Crabbe et de Goyle. Alors que les trois nouveaux venus engageaient la conversation, Drago se dit qu'il était tout de même chanceux. Il était riche, il avait un amant canon – tant pis s'ils devaient se cacher - , il était entouré d'une troupe d'amis ou du moins de camarades amicaux (certes, ils pouvaient parfois se montrer extrêmement stupides, néanmoins ils étaient agréablement distrayants) et une fois minuit passé, il serait déclaré héritier d'Angleterre. Un sourire complaisant étira ses lèvres : il aimait vraiment sa vie.

Le son du clocher fit alors disparaître toute trace de bonheur de son visage. Drago gémit :

- Mon dieu, il est midi. De un, je vais être en retard au déjeuner et Mère va me torturer.

- Et de deux ?

- De deux... Severus viendra m'achever.

oOo

Clink !

Les deux épées s'entre-choquèrent dans un grincement strident. Drago grimaça : le bruit était désagréable, et la brûlure qu'il commençait à sentir dans son biceps droit l'était d'autant plus.

Severus l'avait prit au piège tel un serpent chassant sa souris. A peine le repas terminé, ou plutôt le festin, il avait entraîné sans ménagement le futur héritier Malefoy vers les salles d'escrime. Et c'est avec un sourire malsain et un regard qui disait clairement « je vais tellement te faire regretter de m'avoir posé un lapin ce matin » qu'il lui avait tendu l'épée la plus lourde de la collection. « C'est bon de se faire les bras, de temps en temps » qu'il avait dit.

Clink !

Drago étouffa un juron. Son parrain n'y allait pas de main morte ! Alors que ce dernier commençait à amorcer un mouvement pour forcer Drago à le charger, le blond préféra rester en garde et reculer de quelques pas. Aussitôt, Severus recula, à la grande surprise de Drago. Secouant la tête d'un air désabusé, le maître d'armes soupira :

- Vous évitez toujours le conflit, n'est-ce pas ?

- Je préfère jouer la carte de la prudence plutôt que de foncer stupidement dans le tas et compromettre toute victoire, répliqua le blond vertement.

La bouche de l'homme se fendit d'un sourire narquois :

- Vous savez comment certaines personnes pourraient interpréter ce comportement ?

Les yeux de Drago se plissèrent dangereusement. Il siffla :

- Je ne suis pas un lâche. Attention à vos paroles, Severus...

- Que Sa Majesté m'excuse, ricana-t-il en s'inclinant grossièrement.

- Je vous excuse. Pour cette fois. Je ne suis ni lâche, ni peureux. De toute manière, ajouta Drago d'une voix traînante, je n'ai que mon nom à dire pour que tous mes ennemis s'agenouillent devant moi en me suppliant pour que j'ai pitié de leur vie.

Severus ne répliqua pas. Il se contenta de contempler Drago d'un air pensif. Et ce regard lui déplut. Fronçant les sourcils, il préféra changer de sujet afin de détendre l'atmosphère.

- J'ai hâte d'être à demain. Ce sera enfin... officiel.

Severus le suivit, et recommença à danser autour du blond en envoyant valdinguer son épée dès qu'il trouvait une faille dans sa garde. Tout en s'entraînant, il articula :

- Mais cela implique également que vous devrez être un peu plus responsable, jeune homme. Comme par exemple, ne plus laisser en plan votre maître d'arme qui est pourtant essentiel à votre éducation. Ou assister aux réunions journalières que votre mère met en place. Ou encore, cesser de fricoter avec des personnes... inadaptées.

Drago pâlit considérablement. Le souffle coupé, il s'était immobilisé et de ce fait, il sentit une violente brûlure au moment où l'épée de son maître d'armes claquait contre son bras baissé. Il grimaça mais se tut, préférant plutôt se rapprocher d'un pas souple de Severus. Ce dernier observait sa réaction avec grand intérêt, et un sourire narquois étira ses lèvres :

- Mon cher prince, je crois discerner dans ce visage fermé votre contrariété.

Drago était maintenant à quelques centimètres de lui. La mâchoire contractée et les yeux plissés, il siffla durement :

- Je suis en effet contrarié. Il ne faut pas contrarier un prince, Mr Rogue. Ce n'est pas quelque chose qu'une personne voulant vivre longtemps et en bonne santé ferait.

- Votre menace à peine voilée ne m'impressionne pas, vous savez. (Il haussa les épaules.) C'était une petite pique, voilà tout. Et si vous tenez vraiment à ce que ça reste un secret, vous pourriez être plus discret et surtout, ne pas vous afficher avec le duc Nott lorsque les comtes Crabbe et Goyle sont dans le coin. Je vous estimais assez intelligent pour le comprendre.

L'héritier Malefoy ne répondit pas. Il se contenta d'incliner la tête sur le côté, ses yeux gris plus froid que la glace et plus durs que l'acier. Comprenant qu'il risquait de s'aventurer trop loin dans l'insolence vis-à-vis de son supérieur hiérarchique, Rogue s'inclina :

- Si je vous ai offensé, j'implore votre miséricorde. Reprenons la leçon, voulez-vous ?

Un petit silence inconfortable s'étira, puis Drago hocha la tête et recula d'un pas.

- Même lorsque vos paroles sont respectueuses et suintent l'obséquiosité, l'ironie perce dans votre voix, Mr Rogue. Reprenons.

oOo

Une heure et trois balafres plus tard, Drago se trouvait dans son lit, gémissant et massant son bras droit. Si Severus voulait se venger de l'affront qu'il lui avait fait ce matin, c'était réussi ! Jamais plus il ne sécherait un cours d'escrime, se promit-il.

- Naturellement, on dit tous ça avant d'être à nouveau tentés par une heure de sèche, grommela le blond dans sa barbe qu'il n'avait pas.

- Tu parles tout seul. Tu deviens grave.

Drago sursauta violemment. Il se retourna et sa main glissa vers son épée personnelle, toujours posée près de lui sous un oreiller. Il entendit un ricanement et Théo sortit de l'ombre, un rictus sur le visage et un regard affectueux l'enveloppant :

- Range ton aiguille, va. En revanche, je veux bien te laisser m'embrocher avec autre chose..., commença-t-il en s'approchant, un sourire graveleux collé sur son visage.

- Par tous les dieux, qu'est-ce que tu fabriques ici ?! Siffla le blond, furieux.

Il s'était levé d'un bond et se dirigea telle une furie sur Théo, le repoussant d'une main alors qu'il se penchait pour l'embrasser.

- Mes parents, ou un serviteur, ou n'importe qui d'autre pourrait passer par là, imbécile ! Rugit-il. As-tu perdu la tête ?! Sors d'ici avant que quelqu'un ne nous voie, à quelques heures de devenir officiellement l'héritier, je n'apprécierai pas trop que mes parents me renient !

Aussitôt ses paroles prononcées, le visage de Théo se ferma. Drago se calma instantanément, comprenant qu'il l'avait blessé. Mais... à quel moment ? Il pencha la tête sur le côté, perdu. Alors qu'il ouvrait la bouche pour lui demander où était le problème, Théodore le devança :

- J'ai compris, je te laisse, souffla-t-il. Demain, tout sera officiel. Demain, un futur roi n'aura peut-être pas envie de traîner avec un vulgaire duc. Tu sais, j'ai l'impression que tout tourne autour de ça pour toi, mais il n'y a pas que le pouvoir dans le vie. Ta tante Bellatrix l'a bien compris quand elle a refusé le trône pour le laisser à sa sœur...

- Ma tante n'est pas vraiment un modèle, répliqua vertement Drago. Elle ne pense qu'à s'amuser et pour elle, régner était synonyme de prison... Elle ne comprenait pas l'importance de la tâche qu'on comptait lui...

- Bonne nuit, le coupa le brun.

Et il sortit. Drago contempla l'endroit où se trouvait son amant il y a quelques secondes. Plusieurs émotions se battaient en lui. Incompréhension. Une pointe de culpabilité. Et beaucoup de colère contre les sautes d'humeur du jeune homme.

La colère l'emporta.

Furieux, Drago balança son épée à l'autre bout de son lit et se jeta dans ses draps. Qu'il aille au diable ! Bien sûr que demain était le jour le plus important pour lui, plus que Théo ! Il avait été préparé toute sa vie pour ce moment, pour devenir roi !

Si Théo n'était pas capable de le comprendre, et bien tant pis.

Quelques secondes avant de sombrer dans le sommeil, le blond eut quand même un sursaut de culpabilité en se rappelant les yeux attristés de son amant. Peut-être... que demain il s'excuserait... Ou du moins lui ferait-il comprendre qu'il l'affectionnait vraiment beaucoup... Oui, il ferait ça. Demain...

oOo

- ...go. Drago ? DRAGO !

La voix était pressante. Drago sentit que quelqu'un le secouait violemment par les épaules. Encore ensommeillé, le blond fronça les sourcils : personne n'était autorisé à le secouer ainsi. Et aussi, il n'autorisait qu'une poignée de personne à se passer des « Votre Majesté » et « mon prince » lorsqu'ils étaient en privé. Ses parents. Blaise. Théo. Et Severus...

Il papillonna des yeux un instant, ses yeux s'habituant progressivement à la pénombre qui régnait dans la pièce. Il devait être aux alentours de minuit. Drago reconnut son professeur et lui demanda d'un voix ensommeillée :

- Professeur Rogue... ? Que se passe-t-il ?

- Drago...

La voix de son professeur se cassa. Ce fut ce qui alerta Drago. En un instant, il fut parfaitement réveillé. Il remarqua alors les traits tirés de Severus, et le chagrin qui se lisait dans ses yeux. Il sentit une boule d'angoisse lui nouer l'estomac.

- Dites-moi ce qu'il se passe.

- Je suis vraiment désolé... Je ne sais pas comment vous annoncer pareille nouvelle...

- Me dire quoi ? Articula le prince d'une voix blanche.

En face de lui, son professeur l'observa un instant, plongeant son regard douloureux dans le sien, évaluant les conséquences de ce qu'il allait annoncer.

- Votre mère. Elle... Elle a été assassinée cette nuit.

Il y eut un silence. Vite rompu par un Drago paniqué et totalement abasourdi :

- Je vous demande pardon ? Je.. Je préfère vous prévenir que si c'est une plaisanterie..

Severus prit son élève dans ses bras. Ce geste tout simplement inattendu et inédit sonna l'alerte dans la tête de Drago. Et Severus lui murmura à l'oreille la phrase maudite :

- Votre mère a été assassinée par votre père, Lucius Malefoy. Et vous êtes le prochain sur la liste. Je suis tellement navré, Drago...

Et ce fut alors le noir complet. Le monde de Drago se fissura en un millions de fragments, qui tourbillonnèrent dans la tête du malheureux jeune homme. Il n'écoutait plus Severus, qui lui disait qu'ils devaient fuir au plus vite. Que des chevaux chargés les attendaient déjà dehors. Il n'écoutait plus.

Votre mère est morte. C'est votre père qui l'a tuée. Et vous êtes le prochain sur la liste.

Le 4 juin 1878. Date où la vie de Drago Malefoy a irrémédiablement et définitivement basculé.