Souvenirs, souvenirs
Elizaveta est la propriété d'Himaruya Hidekaz. Je n'ai reçu aucun argent pour écrire cela. A l'origine, ce texte était un test Rp pour le forum français Hetalia RPG mais comme j'aimais bien ce texte, bah je le publie. Je pese ainsi faire un petit recueil des souvenirs d'Elizaveta, pas forcément chronologiquement, mais en essayant de brasser toutes les périodes de l'Histoire.
1. Séparation
Il se tenait sur le ponton de bois, tout au bord du Lac de Neusiedl, à la frontière entre l'Autriche et la Hongrie. Elizaveta se tenait un peu en retrait, comme à son habitude lorsqu'elle était en présence du descendant des Habsbourg. Elle s'était vêtue d'une longue robe blanche, presque la même que celle qu'elle avait revêtu lorsque Roderich l'avait épousée, en 1867. Elle se tenait sur la berge, regardant son époux qui lui, contemplait tristement la frontière hongroise par delà le lac. Nous étions en 1919. Ils avaient tous deux perdu la guerre même s'ils étaient une des plus grandes puissances de l'Europe, ensemble. Mais ils avaient perdu, et leurs adversaires avaient demandé à ce qu'ils se séparent, les jugeant beaucoup trop puissants lorsqu'ils étaient ensemble, soudés comme les doigts de la main.
Elizaveta contemplait tristement son désormais ex-époux qui avait tenu à la raccompagner jusqu'à la frontière. Elle avait envie de pleurer mais se retenait : une guerrière ne montre pas ses émotions. Le ciel était comme elle : sur le point de pleurer mais il se retenait. Les hirondelles faisaient de gracieux rase-mottes à la surface de l'eau, la troublant à peine. Elizaveta repensa alors à tous les moments qu'elle avait vécu avec Roderich, le seul qui l'eût traité dignement, comme une demoiselle, avec une réelle gentillesse. Elle se rappelait de ses maladresses, de son air embarrassé lorsqu'il brisait une énième tasse, de la cuisine délicieuse qu'il faisait, des mélodies magnifiques qu'il tirait de tous les instruments de la création.
Elizaveta se mordit la lèvre pour ne pas pleurer, alors que le silence régnait au bord du Lac de Neusiedl. Elle contemplait l'eau aux reflets d'argent alors qu'une triste mélodie s'éleva au dessus des flots. Roderich exprimait ses sentiments dans la musique. Il avait apporté son violon pour dire l'indicible par la musique.
Et Elizaveta se mit à pleurer en entendant le cri déchirant du violon, résonnance du cœur de l'homme qui en jouait.
