Rester Humain, Livre Premier : L'École des Sorciers
Disclaimer : Les personnages et l'univers appartiennent à J.K. Rowling. Aucun profit n'est tiré de cette histoire qui a pour unique objectif de divertir.
Résumé : Univers Alternatif. Le lendemain de la mort de ses parents, Harry est envoyé dans un sordide orphelinat par les Dursley qui refusent de s'occuper de lui. Battu, sous-nourri et exploité dix ans durant, il développe une force de caractère et une soif de vengeance hors du commun. Son entrée à Poudlard et la découverte du monde magique l'éclaireront sur sa véritable histoire, attisant ses rêves de revanche. Au fur et à mesure de son évolution, Harry découvrira que son plus grand ennemi n'est pas Voldemort, mais lui même.
Bêta-Reader : Je n'ai malheureusement pas de Pré-lecteur prêt à me sermonner sur mon orthographe désastreux ou mon scénario improbable. Avis aux amateurs !
Rating : Cette fiction est classée M en raison de la présence de nombreuses scènes violentes dans les chapitres qui suivront.
NDA : Cette Potterfiction est ma tout première création. Elle se base sur les 6 premiers tomes de J.K. Rowling, et comprendra de façon certaines les sept années d'études de Harry. N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires sur la nullité flagrante caractérisant mon récit, je suis ouvert à toutes les critiques !
Et maintenant, bonne lecture ( si possible ).
Loki.
Innocence Perdue
Londres. Un orphelinat. Dans un des dortoirs. Il fait nuit. Un grand nombre de lits sont disposés dans la pièce. De petites formes s'y blottissent, grelottantes, sur des matelas miteux. Ni oreiller, ni parfois même de couvertures. C'est le cas pour l'occupant du lit situé le plus près de l'unique fenêtre de la pièce. Il fait un froid glacial. Nous nous approchons. Il empire. Nous nous apercevons alors que la fenêtre est brisée, et l'air froid de la nuit a envahi la pièce. Le jeune garçon sur le lit gémit dans son sommeil. Il a l'air de faire un affreux cauchemar. Son front est couvert de sueur et ses yeux roulent sous ses orbites. Il n'a pas l'air d'avoir plus d'une dizaine d'années.
La pièce est sale. Des blattes et des cafards courent sur le sol. Il n'y a qu'un seul radiateur dans la pièce. Il ne fonctionne pas. La climatisation grince, comme si les ventilateurs qui l'alimentait était surchargés de poussière. L'atmosphère est désolante. De grandes souffrances ont lieu ici.
Le jeune garçon près de la fenêtre se réveille alors en sursaut. Il ne crie pas. Il ne gémit pas. Une goutte de sueur lui glisse jusqu'au bord des lèvres. Il ramène ses jambes près de lui et reste là tremblant, couvert de sueur. Il ne pleure pas. Il vient à peine de sortir d'un horrible cauchemar pour en rejoindre un autre, celui du monde réel. Les autres enfants aussi s'agitent dans leur sommeil. Là bas, une petite fille de 5 ou 6 ans, pleure dans son rêve, elle supplie, murmurant « Non, non. Je ne veux pas. Non… »
Près de la fenêtre, le garçon l'entend mais ne réagit pas. Il ne peut pas l'aider. Ici, c'est chacun pour soi. C'est la seule façon de survivre, de ne pas devenir fou. Il se lève en silence, et marche jusqu'à la fenêtre. La lueur de la lune l'éclaire alors. Il n'est pas très grand. Il est par contre très maigre. Il a les cheveux d'un noir de jais, légèrement ondulés, qui lui tombent jusqu'au milieu du dos. Ses yeux grands ouverts fixent les barbelés au dessus du mur d'enceinte. Il essaye de s'imaginer hors de cet endroit, hors de cet enfer. Son regard est lointain. Il a de magnifiques iris. Verts bouteille. Captivants. Terrifiants. Ce ne sont pas les yeux d'un enfant, ils ne contiennent ni espoir, ni naïveté, seule une force dure et implacable les animent. Ces yeux trahissent ce que leur possesseur a vécu. Ils sont froids, à glacer l'âme. Sur son front, légèrement au dessus de l'œil droit, se trouve une fine cicatrice en forme d'éclair. Le jeune garçon est sale, couvert de crasse. Il ne semble pas avoir pris de douche depuis des semaines. Il porte l'uniforme de l'orphelinat : un ensemble gris tout simple, mais troué de toutes part, et tellement sale qu'il est presque impossible de reconnaître la couleur d'origine. Ses cheveux sont pleins de poux, et il semble avoir la gale. Une araignée, qui tissait sa toile juste au dessus de la fenêtre, descend à sa hauteur, accrochée à un fil de soie. Le garçon ne bouge pas, nullement effrayé. Il y est habitué. Le dortoir en regorge. Il y a même croisé quelques fois des rats. Ce garçon s'appelle Harry Potter.
Mais, me direz-vous, que faisait donc celui que le monde magique appelait le Survivant, dans pareil endroit ? Figurez-vous, que le grand, le noble, le très respecté Manitou Suprême de la Confédération Internationale des Mages et Sorciers, le dit-nommé Albus Dumbledore, jugeait Harry plus en sécurité chez les moldus. Aussi, fermait-il l'œil - ou les deux yeux pour être exact - sur les différents traitements infligés à Harry.
Depuis que la très hospitalière famille Dursley l'avait déposé sans aucun cas de conscience devant le plus sordide orphelinat de Londres ( ils n'avaient pas osés sonnés, pensez-vous : ils ne devaient pas être vus en présence de ce… cette chose ! ), le directeur de Poudlard s'était activé pour placer l'intégralité des plus puissants charmes, boucliers, protections, bénédictions - et accessoirement malédictions pour ceux qui tenteraient de forcer ces remparts - qu'il connaissait. Le résultat empêchait quiconque, homme ou animal de retrouver le garçon-qui-avait-survécu, sauf Dumbledore, cela va de soit.
Tandis que celui-ci préparait les emplois du temps de la rentrée scolaire, tout en suçant des bonbons au citron, Harry Potter, lui, - oublié du monde qu'il avait sauvée de la destruction - fixait toujours le mur d'enceinte, comme si, d'un simple regard, il avait voulu le faire disparaître. ( L'araignée l'avait laissée seul avec lui même ). Harry observait le ciel fixement. Il aurait voulu pouvoir s'envoler dans ces cieux, quitter le monde terrestre, comme ces oiseaux qu'il avait vu dans des livres qu'il avait subtilisé dans l'ancienne bibliothèque où personne n'allait jamais, vestige d'une époque où cet orphelinat était un établissement correct. Malgré l'obscurité de la nuit, qui ne laisserait place à la clarté du jour que dans plusieurs heures, le regard du dernier des Potter fut attiré par une tâche moins sombre qui grossissait à l'horizon. Au bout de quelques minutes, le volatile - car c'en était un - fut suffisamment distinct pour que Harry reconnaisse un hibou.
« Hibou : Oiseau de l'ordre des Strigiformes et de la famille des Strigidae, tout comme les chouettes. Leur taille varie de 12 à 75 cm. Une particularité de ces rapaces nocturnes est leur vol silencieux. Leur plumage… » A défaut d'avoir reçu une éducation classique, Harry était doté d'une mémoire extraordinaire. Dictionnaires, encyclopédies, livres de sciences, d'histoire, de politique, philosophie, romans, poésies, théâtre, opéra, les quelques centaines de bouquins poussiéreux et moisis depuis plus de vingt ans étaient quasiment tous passés entre ses doigts. Harry avait appris à lire seul, tout comme à écrire, grâce à quelques livres trouvés en furetant dans cette partie de l'orphelinat. Harry avait soif, soif de connaissances, soif de liberté, soit d'explications improbables à des questions impensables.
Le hibou avait un plumage assez foncé. La lueur de la lune faisait miroiter ses plumes noires de multiples éclats, lui donnant un aspect irréel. Au fur et à mesure de l'approche silencieuse et délicate du volatile, Harry remarqua que celui portait quelque chose. Le pré-adolescent fronça légèrement les sourcils quand il distingua une enveloppe. Quelques secondes plus tard, l'oiseau atterrissait sur le bord de la fenêtre, à moins de 50 cm de Harry.
Le Survivant n'était pas étonné. Il se passait très souvent des évènements étranges autour de lui, à tel point qu'il en était venu à envisager qu'il puisse en être la cause. Mais comment ? Pourquoi les ampoules et les vitres explosaient t'elles quand il se sentait énervé, pourquoi sentait-il à l'avance quand les gens en face de lui avaient des pensées dangereuses à son égard, comment avait-il fait voler le double de la clef du garde-manger de la poche du gardien à la sienne, comment faisait-il pour blesser les gens qui lui voulaient du mal ? Et pourquoi, pourquoi se sentait-il différent, comme si une énergie inhabituelle, presque palpable, coulait dans tout son être ?
Harry ne se souvenait pas de son arrivée à l'orphelinat. Il n'avait jamais passé le mur d'enceinte. La seule vision qu'il connaissait de l'extérieur, c'était en s'accroupissant près du sol pour regarder sous la grille de l'entrée un trottoir sale et quelquefois des mégots de cigarettes.
Chaque jour depuis aussi loin que sa mémoire le lui rappelait, Harry était battu. Oh, ils étaient tous battus par Lewis, le gardien, mais Harry souffrait bien plus que les autres. Lewis détestait les enfants, mais il exécrait véritablement Harry. Depuis le jour de son arrivée, au moment même où il posait le regard sur ce garçon pour la première fois, il l'avait senti, cet sorte de magnétisme, cette force qu'on ne s'expliquait pas, captivante, enivrante. Et il en était jaloux, obsédé par ce garçon, décidé à le briser éternellement pour lui faire cracher sa différence si particulière, si délicieuse. Mais rien n'avait jamais brisé ce garçon, ni les cigarettes qu'on éteignait sur son corps, ni les coups, qu'ils soient donnés avec poings, pieds, ceinturons, matraques, ou clés à molettes. Même le tisonnier chauffé à blanc appliqué sur son torse et son dos dénudés ne l'avait jamais fait pleurer. Les hurlements s'étaient au fil du temps mués en simples cris puis en gémissements, pour finir par se taire. Jamais il n'avait pleuré, jamais il n'avait supplié. Mais une chose était certaine, et même Lewis en était inconsciemment terrifié, il n'avait pas le pouvoir de briser cet enfant qui n'en avait jamais été un, cet enfant qui n'avait pas peur de lui, mais qui nourrissait sa haine de chacune des tortures qu'il lui faisait subir, une haine si intense que par moment le gardien avait presque peur du petit Potter. Presque…
Harry se pencha légèrement pour lire le devant de l'enveloppe. Il était marqué : « A Harry Potter, le lit près de la fenêtre, dortoir n°4, orphelinat Ste-Marguerite, Londres. » Quel que soit l'expéditeur, il était bien renseigné pensa Harry avec un léger amusement. Pressé de ne pas perdre son temps en réflexions inutiles, et soucieux de connaître le contenu de cette lettre expédié de façon peu commune avant qu'un quelconque de ses camarades de déjectoires n'émerge brutalement d'un cauchemar, Harry passa le bras à travers la fenêtre brisée, évita habilement les morceaux de verre, tendit la main entre les barreaux et attrapa l'enveloppe qu'il détacha avec facilité. L'oiseau s'envola aussitôt, battant prestement des ailes, mystérieux messager nocturne.
D'emblée, Harry remarqua que l'enveloppe, lourde et épaisse, était faite d'un parchemin jauni. L'adresse, ou plutôt la très confortable résidence secondaire du Seigneur Potter, dans les beaux quartiers de Londres, était inscrite à l'encre verte, pensa avec cynisme Harry. Pas de timbre, vu que de toute façon, ce n'était pas la poste qui l'avait acheminée. Tranquillement, le cœur battant toutefois avec force et frénésie, Harry retourna l'enveloppe pour découvrir un sceau de cire frappé d'un écusson représentant un aigle, un lion, un blaireau et un serpent entourant la lettre « P ».
« P : 16e lettre et 12e consonne de l'alphabet français. S'écrit -- dans l'alphabet morse. P est utilisée en… ». Harry réorganisa ses pensées sur la lettre - celle qu'il avait dans les mains - retint son souffle et brisa le sceau. Il sortit le contenu de l'enveloppe et lut rapidement la première feuille :
Collège Poudlard, École de Sorcellerie
Directeur : Albus Dumbledore
Commandeur du Grand-Ordre de Merlin
Docteur ès Sorcellerie, Enchanteur-En-Chef, Manitou Suprême de la Confédération Internationale des Mages et Sorciers
Cher Mr Potter,
Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au collège Poudlard. Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité.
La rentrée étant fixée au 1er Septembre, nous attendons votre hibou le 31 juillet au plus tard.
Veuillez croire, cher Mr Potter, en l'expression de nos sentiments distingués.
Minerva McGonagall
Directrice-adjointe
Légèrement plus bas, quelqu'un avait ajouté, d'une écriture arrondie vraisemblablement distingué :
Une personne qui se nomme Rubeus Hagrid viendra vous chercher cet après-midi afin d'acheter votre matériel scolaire. Vous partirez ensuite vivre chez votre oncle et votre tante qui ont acceptés de vous prendre pour le reste des vacances. En vous souhaitant bonne chance et à bientôt.
Albus Dumbledore
Directeur de Poudlard
Harry était à la fois surpris, excité, et soucieux. Surpris de cette lettre, excité de son contenu, soucieux des problèmes et des questions qu'elle soulevait. École de Sorcellerie… serait-ce de la Magie qu'il faisait ? Un oncle et une tante, que faisait-il à l'orphelinat ?
Harry n'envisagea qu'un très court instant la possibilité d'une blague, il ne connaissait personne, personne ne l'appréciait. De plus, cette lettre confirmait ce qu'il avait de plus en plus régulièrement envisagé ces derniers temps mais elle soulevait aussi tellement d'interrogations…
Il tourna la page pour découvrir une liste complète de livres, d'ingrédients, de robes, et bien d'autres équipements indispensables à sa scolarité était-il écrit. Il y avait aussi un billet de train.
Harry referma l'enveloppe et la cacha dans son pantalon. Il préférait la garder sur lui, c'était comme si il voulait conserver le plus près de lui même le seul espoir qu'il avait de sortir d'ici, de mettre fin au calvaire qu'il vivait depuis près de dix ans.
La petite fille gémit à nouveau dans son sommeil. Elle paraissait terrifié, murmurant des paroles inaudibles tout en tournant frénétiquement la tête de droite à gauche. Le soir précédant, comme à son habitude, Lewis avait sauvagement battu Harry, avec encore plus de bestialité que jamais. Au bout de deux heures, lassé de ne pas avoir pu avoir pu en tiré le moindre son, il l'avait ramené dans son dortoir. Là, il avait emmené la petite fille. Ses pleurs avait durés un très long moment. Il l'avait violé durant plus de trois heures. C'était régulier. Ils étaient presque tous passés par là. Harry, lui, pouvait s'estimer chanceux, cette petite fille était la préférée de Lewis…
La sonnerie retentit. C'était l'un des seuls trucs qui marchait ici. En silence, résignés, les pensionnaires se levèrent et sortirent en rang. Chacun alla vaquer à ses corvées. Pour certains, c'étaient le récurage des toilettes, pour d'autres la vaisselle, pour d'autres encore les cuisines… Tout devait être fait comme prévu avant le lever du gardien, à moins de vouloir suivre assidûment une séance privée... Aujourd'hui, Harry travaillerait d'abord à la plonge avant d'aider à l'agrandissement de l'orphelinat. L'arrivée de Lewis fut monotone. Il frappa Harry entre les jambes de toutes ses forces en faisant sa tournée d'inspection tout en jouant mollement avec une matraque.
Harry avait mal. Il se sentait étourdi. Hier, il avait entendu et sentit deux de ses côtes craquer sous un coup de pied de Lewis. Il avait craché du sang. Chacun de ses mouvements étaient douloureux, comme alourdis, et il ne pouvait plus se servir de son poignet droit. L'attente du repas - qui avait lieu à 14h - fut terrible. Enfin, quand la cloche sonna, Harry lâcha sa pioche, s'extrait du trou où il avait passé la majeure partie de la matinée à creuser d'une seule main, et tituba lentement vers le réfectoire.
Il était tellement mal qu'il mit quelques secondes à remarquer qu'un homme gigantesque, plus grand et plus gros qu'il n'eusse pu croire possible, vociférait sur Lewis :
- « Il n'y a pas de Harry Potter ici » hurlait ce dernier.
- « Je sais qu'il est ici, et vous feriez bien de me dire immédiatement où il se trouve ! »
Au vu du ton que le géant avait employé, Lewis sembla rapetisser. Harry s'approcha prudemment de la scène qui intérieurement le ravissait.
- « Excusez moi Monsieur, est ce que votre nom est Rubeus Hagrid ? »
Le géant tourna la tête vers Harry et son regard s'attrista. Il avait reconnu le fils de Lily et James. Ces yeux, même si ils ne brillaient pas de cette malice sauvage qu'avait ceux de Lily, étaient indéniablement ceux de son fils. Son regard son remonta jusqu'à la fin cicatrice qui le rendait si célèbre.
- « Viens Harry, il est temps de partir ».
Une lueur féroce anima l'espace d'un instant le regard du Potter avant de s'éteindre.
- « Il n'est pas question d'enlever ce garçon ! » rugit le gardien.
Le regard que lui opposa Hagrid était alors si froid, si dur, si appuyé, que l'homme en face du géant parut fondre sur place.
Harry s'accorda alors un parfait sourire ironique en direction de celui dont il avait juré de se venger. Lewis semblait vouloir hurler de rage, les poings serrés, tremblant de fureur contenu, mais il ne fit pas le moindre geste.
Cinq minutes plus tard, Harry passait la grille de sa prison. Pour la première fois, il posa son regard sur un autre univers : des poubelles débordant de déchets, une voiture sans pneus, vitres et phares brisés, le capot cabossé, et un chien errant, mâchant un rat qui était passé imprudemment trop près de lui. Mais plus loin, plus loin dans les méandres de son esprit se dessinait un nouvel univers, une infinité de possibilités, les prémices de l'avènement de sa vengeance.
